mercredi 6 mai 2009

Quand Chanel était « collabo »



"L’image que nous avons de Gabrielle Chanel, dite « Coco », a été soigneusement travestie par l’intéressée puis par sa descendance spirituelle. La couturière paiera ainsi dans les années 50 Louise de Vilmorin pour écrire une fausse histoire de sa vie. Ce qui apparaît au fil des vraies biographies apparaît beaucoup moins reluisant. Que Coco ait plus ou moins sombré à ses débuts dans la galanterie reste son affaire. Son antisémitisme viscéral, qui se manifeste dès les années 30, le devient déjà moins. Son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale apparaît, lui, nauséabond. Chanel ferme sa maison en 1940 pour s’installer au Ritz. C’est son droit. Mais elle y entame vite une liaison avec Hans Günther von Dinklage, « Allemand et sans doute espion » nous révèle un article paru dans L’Express en 1995.



Le même journal détaille un document « récemment déclassifié ». On apprend ainsi que Chanel a pris elle-même l’initiative de collaborer « et qu’elle était venue en discuter en avril 1943 à Berlin avec Walter Friedrich Schellenberg, l’homme de confiance d’Himmler ». Chanel va ainsi se retrouver prise dans la rocambolesque mission Chapeau de couture (Modelhut), qui vise à obtenir une paix séparée entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Le tout doit se conclure dans la Madrid, officiellement neutre, de Franco. Le fiasco sera total. Quel est alors le but de Chanel ? Récupérer ses parfums, vendus à l’entreprise (juive) des Wertheimer avant la guerre…

En août 1944, Chanel est arrêtée au Ritz. Une intervention de Churchill sauve ses cheveux et peut-être sa peau. Elle se voit néanmoins envoyée en exil à Lausanne. Schellenberg sera condamné à Nuremberg. Chanel ne devait pas avoir de trop mauvais souvenirs de Modelhut. Elle aidera financièrement l’homme à se refaire une situation lors de sa sortie de prison en 1951. Elle-même s’apprêtait alors à rentrer en grâce. Coco redéfilera à partir de 1954. La virginité, ça repousse parfois. "

Claire Marie FOULQUIER-GAZAGNES écrit que "Mais cette ambitieuse volonté recèle ses noirceurs : pendant la Seconde Guerre Mondiale, Coco Chanel tente de récupérer les parts du parfum n°5 détenu à 70% par la famille juive Wertheimer en profitant de l’antisémitisme ambiant."


Etienne Dumont

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