mercredi 17 juin 2009

L'aryanisation de Jésus par les Chrétiens dans l'Allemagne nazie



"Comme le souligne Susannah Heschel, "Débarrasser l’Allemagne des Juifs était devenu un sujet de discussion acceptable entre théologiens, même lorsque la technique proposée pour y parvenir était le meurtre." Au nom de l’idéal de la pureté aryenne, ces théologiens étaient en avance sur les nazis: cela se passait en 1936, bien avant que le meurtre de masse des Juifs ne soit devenu une politique nazie."

Paula Fredriksen a écrit une analyse, parue dans site The Tablet, du livre de Susannah Heschel intitulé Le Jésus Aryen: les Théologiens Chrétiens et la Bible dans l'Allemagne Nazie (The Aryan Jesus: Christian Theologians and the Bible in Nazi Germany).

L’ouvrage retrace l’histoire de l'Institut d'Etude et d'Eradication de l'Influence Juive sur la Vie de l'Eglise Allemande (Institut zur Erforschung und Beseitigung des jüdischen Einflusses auf das deutsche kirchlichen Leben). Créé en mai 1939, l'Institut a pour mission de promouvoir un christianisme débarrassé de ses "excroissances" juives et de restituer au Volk* allemand un Christ "nordique" et un christianisme aryen rétablis dans leur pureté originelle. Dans ce but, les théologiens de l'Institut recourent à toutes les méthodes possibles et imaginables pour démontrer et diffuser ce message, basé sur l’effroyable logique raciste qui postulait que l'Allemagne était une nation chrétienne (et elle l’était) et que si la véritable nation allemande était aryenne (selon la croyance populaire), alors le christianisme, et plus particulièrement Jésus de Nazareth, devaient aussi être aryens".

"Ils organisent des lectures du Nouveau Testament, interprété sous le prisme du racisme anti-juif. Ils sollicitent servilement l'appui financier et politique du parti nazi. Ils disséminent leur message antisémite en recourant aux moyens propres au monde académique : recherche commanditée, articles dans les journaux, livres, financement de conférences, formation de futur diplômés, conférences publiques. L'Allemagne étant dotée d'une religion d'état, ils vont apporter aux fidèles, dans les églises, le message aryen en changeant les textes du Nouveau Testament (dans la traduction allemande), en réécrivant la liturgie, et en prônant et prêchant avec énergie que l’Ancien Testament (juif) soit abandonné en tant qu'écriture sainte chrétienne."

Une fois Jésus aryanisé, les Juifs peuvent être exterminés

Le plus horrible est de constater que ces positions furent élaborées et formulées par des théologiens et des penseurs chrétiens avant que les nazis ne mettent en oeuvre leur machine de destruction des Juifs.

"Comme le souligne Susannah Heschel, "Débarrasser l’Allemagne des Juifs était devenu un sujet de discussion acceptable entre théologiens, même lorsque la technique proposée pour y parvenir était le meurtre." Au nom de l’idéal de la pureté aryenne, ces théologiens étaient en avance sur les nazis: cela se passait en 1936, bien avant que le meurtre de masse des Juifs ne soit devenu une politique nazie."

En effet en 1936 à l’occasion d’une réunion de responsables religieux de la Thuringe et de la Saxe, Siegfried Leffler, qui allait devenir plus tard l'un des piliers de l’Institut, déclara sans que cela ne soulève la moindre critique :


"Dans une vie chrétienne, le cœur doit toujours être bienveillant envers le Juif . . . . En bon Chrétien, je peux, je dois, je devrais toujours trouver dans mon cœur un pont vers les Juifs. Mais en tant que Chrétien, je me dois aussi de suivre les lois de mon Volk* . . . . Même si je sais que "Tu ne tueras point" est un commandement de Dieu, ou que "Tu aimeras le Juif", car lui aussi est un enfant du Père éternel, je suis aussi capable de savoir que je dois le tuer, que je dois l’abattre, ce qui est possible parce que je suis autorisé à prononcer le nom du Christ."

Susannah Heschel démontre que malgré un important réseau de 600.000 membres comprenant des pasteurs, des évêques, des professeurs de théologie, des professeurs de religion, des laïcs engagés qui s’étaient livrés pendant plusieurs années à une prodigieuse activité en termes de productivité et d’activisme politique, l'Institut est devenu totalement invisible après la guerre.

"Ce dernier épisode auquel Susannah Heschel consacre les deux derniers chapitres donne la nausée mais pour des raisons différentes. Ces champions chrétiens du génocide juif, se mirent à l’abri dès que les Alliés gagnèrent la guerre. Ils s’échangèrent des lettres s’exonérant mutuellement. Ils furent protégés par l'église, par leurs collègues et par leurs propres mensonges. Ceux qui pendant la guerre avaient fait valoir leur expertise académique du judaïsme pour promouvoir le programme raciste de l'Institut, faisaient valoir, en temps de paix, cette même expertise pour camoufler leurs agissements : eut-il été concevable que des experts en judaïsme soient des antisémites ? Les convergences entre l'anti-judaïsme de l’Institut et celui propre à la théologie chrétienne traditionnelle, rend ce type de crime pratiquement indécelable."

Après la guerre la carrière de ces spécialistes du Nouveau Testament prit un nouvel essor et une nouvelle respectabilité. En lisant le livre, Paula Frederiksen a sursauté quand elle s'est rendu compte qu’elle avait lu certains de leurs travaux au cours de sa propre formation dans les années 1970…

Elle regrette qu’encore de nos jours des chercheurs continuent à défendre l’idée que "Paul n’aimait pas l’ethnie juive ni les pratiques religieuses juives et que Jésus, en tant que juif pieux, avait condamné le culte du Dieu d’Israël dans le temple de Jérusalem. Ca fait vingt siècles que l’on caricature ainsi le judaïsme pour exprimer l'identité chrétienne, ce que nos contemporains perpétuent tout en s'efforçant de rendre cette attitude "présentable" [salonfähig*]. Ces caricatures du judaïsme produisent des narratives qui sont dommageables, tant à titre historique qu'à titre moral. Comme le démontre magistralement Susannah Heschel, la membrane entre anti-judaïsme et antisémitisme est non seulement extrêmement étroite, mais aussi - et c'est bien là le malheur, trop perméable."


Crédit photo: consécration de l'évêque du Reich Ludwig Müller à la cathédrale de Berlin en 1934, Deutsches Bundesarchiv via Wikimedia Commons

* En allemand dans le texte

Publié avec la collaboration de Roseline Lewin

- A conversation with Susannah Heschel

http://philosemitismeblog.blogspot.com/2009/06/laryanisation-de-jesus-par-les.html

mercredi 20 mai 2009

Caricature de femme juive pulpeuse, vicieuse et perverse



"Dans la galerie judaïque il y a également une abondance de femmes - et quelles femmes ! - toutes splendides, et aussi célèbres pour leurs formes que pour les tares sexuelles que leur sang charrie. Des prostituées de Jérusalem aux demoiselles vierges de bonnes familles qui couchaient avec David (patriarche avancé en années et en fourberies) pour réchauffer le vieillard. Grâce à ces sympathiques créatures la Bible est un petit livre presque aussi apprécié que le Kamasutra […].

On en parle moins, mais la femme juive n'est pas épargnée par les stéréotypes antisémites, avec leur cortège de sarcasmes et mépris. Ces illustrations du passé aident à éclairer les stérotypes des antisémites et des antisionistes d'aujourd'hui.

"Un jour, je me trouvais à six heures du soir assis dans ma bibliothèque à réfléchir à l’écriture d’un de ces livres qui m’apportent une si grande renommée, quand je vis un ange descendre du ciel, qui me dit : "José, pourquoi ne racontes-tu pas l’histoire du Peuple Elu ?"

Ayant compris que l’apparition, vêtue d’une chemise blanche et ailée, était un signe du Très Haut, je ne tardai pas à me mettre à la tâche.

Pour être tout à fait franc, les Juifs ne me furent jamais un peuple sympathique et déjà au temps où, avec une rare application, j’étudiais le catéchisme, ils étaient à mes yeux méprisables. Je les considèrais comme des êtres sensuels et coureurs de jupons, toujours sales, la barbe mal entretenue, ne prenant un bain qu’à Pâques dans les eaux stagnantes de la Mer Morte, et ce en raison de préceptes religieux et non pour des raisons d’hygiène. Des gens qui en plus prêtent à du 20% n’ont jamais mérité ma sympathie, bien que par besoin (bénit soit Dieu !) j’ai dû, pour mon malheur, trop souvent à mon goût avoir recours à leurs services.

Mais dans la galerie judaïque il y a également une abondance de femmes - et quelles femmes ! - toutes splendides, et aussi célèbres pour leurs formes que pour les tares sexuelles que leur sang charrie. Des prostituées de Jérusalem aux demoiselles vierges de bonnes familles qui couchaient avec David (patriarche bien avancé en années et en fourberies) pour réchauffer le vieillard. Grâce à ces sympathiques créatures la Bible est un petit livre presque aussi apprécié que le Kamasutra […]."

Source: repris d'un blog portugais dont on devinera aisément la tendance. Le dessin et le texte sont de Vilhena et datent de 1965 (une vingtaine d’années après l’extermination de 6 millions Juifs européens – dont 1.5 million d’enfants), et proviennent du tome 3 de son "Histoire Universelle de la Crapulerie Humaine" intitulé "Les Juifs". Il est dédié à l'homme qui a failli "résoudre les problèmes de la Race Elue", et à son exécutant Eichman "créateur d’une chaîne continentale de rôtisseries pour Juifs et pareils qui encore de nos jours, bien que [il espère qu'il s'agit d'une fermeture provisoire], représentent la grande attraction touristique de la vieille Europe des Patries". Mais n'oubliez pas - c'est de l'humour ...

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Source: For « connoisseurs »… [II et fin], Richard Zrehen

"Il y a la lascivité : "Le vice a… chez les Juives un caractère particulier.

… Il est certain qu’un père et une mère juifs vendent parfaitement leurs filles quand ils sont pauvres, tandis que dans nos grandes villes, nos pauvres, hélas ! se contentent, faute de surveillance (!), de les laisser se livrer au premier venu. Les courtisanes juives se prostituent pour de l’argent, mais froidement, sans l’ombre d’ivresse, avec l’intention bien arrêtée de se marier quand elles auront ramassé un pécule ; elles épousent alors un comédien, un négociant, un financier…

La prostituée, d’ailleurs, sert Israël à sa façon : elle accomplit une sorte de mission en ruinant, en poussant au déshonneur les fils de notre aristocratie ; elle est un merveilleux instrument d’information pour la politique juive.La femme juive de la classe aisée vit à l’orientale, même à Paris, fait la sieste l’après-midi, garde je ne sais quoi de fermé et de somnolent. Elle est étrangère aux passions violentes, qui troublent si souvent le cœur de la chrétienne que la foi ne garde plus ; elle est préservée justement par cette absence de tout idéal, qui est la caractéristique des Sémites…" [1]."

[1] Edouard Drumont, La France juive, Paris, Marpon & Flammarion, 1886, t. 1, pp. 89-90.

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Source: For « connoisseurs »… [I], Richard Zrehen

"En 1898, Estherazy vient d’être acquitté et l’Aurore de mettre en première page le J’accuse… ! de Zola, Gyp [voir Un curieux penchant (II)] publie chez Flammarion Israël, sorte de roman à clefs[1], aux titres de chapitres évocateurs : C’est euss’ qu’est les rois, Châteaux en… France, Leur sens moral, Ceux qui ne les gobent pas, Ceux qui n’en veulent pas, Leur patriotisme, Leur tact…

Gyp est le nom de plume de la comtesse de Martel de Janville (1849-1932), née Sibylle Aimée Marie Antoinette Gabrielle Riquetti de Mirabeau, arrière petite nièce du turbulent et talentueux tribun révolutionnaire, Honoré de Mirabeau, partisan entre autres de l’émancipation des Juifs. – Descendant d’une famille florentine, Honoré de Mirabeau était réputé avoir quelques gouttes de sang séfarade… [...]

Extrait:

La comtesse Mac Chabée de Clairvaux, 49 ans, grande, molle [ !], très serrée. Nez fabuleux. Cheveux très noirs. Peau rugueuse, d’un rouge violacé, transparaissant sous une couche considérable de poudre de riz. L’aspect d’une énorme framboise roulée dans du sucre. Regardant aussi si Maugiron ne peut pas entendre. - Tais-toi !… et ne me regarde pas comme ça ! j’ai peur de me trahir !…""


http://philosemitismeblog.blogspot.com/2009/05/caricature-de-femme-juive-pulpeuse-et.html

mardi 19 mai 2009

Pie XII : le pape de la Shoah



Pie XII : son rôle pendant la guerre reste scellé dans les archives.
Photo: DR , JPost
Pour les Israéliens, le discours décevant de Benoît XVI à Yad Vashem fait écho au silence frileux de Pie XII, le pape de la Shoah. Retour sur une figure controversée, obstacle à la réconciliation judéo-chrétienne.

A Yad Vashem, Benoît XVI a tourné le dos à une seule photo. Tout comme son prédécesseur Jean-Paul II en 2000, le souverain pontife a évité de croiser l'image de son aïeul spirituel, Pie XII et sa légende controversée l'accusant d'avoir gardé le silence durant la Shoah.

Depuis des dizaines d'années, le rôle d'Eugenio Pacelli fait l'objet d'un bras de fer entre le Vatican et Israël.

Pourtant à peine élu, Benoît XVI a remis le dossier Pie XII en haut de la pile des candidatures à la béatification, reconnaissance officielle de l'Eglise catholique à un "bienheureux".

En octobre 2008, il célèbre en grande pompe le 50e anniversaire de la mort du pape Pacelli. Pour le pontife allemand, son aïeul italien n'a épargné aucun effort pendant la guerre "pour intervenir en faveur des Juifs".

Indignation en Israël : le silence de Pie XII durant la Shoah reste une marque douloureuse et indélébile. Pour apaiser les tensions, Benoît XVI n'a pas d'autre choix que de freiner le processus de béatification.

Il renonce ainsi à célébrer "les vertus héroïques" du pape des temps sombres, étape indispensable de la procédure. Le dossier Pie XII, poudrière politique, est pour l'instant bloqué.

Pie XII savait tout

La figure d'Eugenio Pacelli provoque d'intenses polémiques. Sur Wikipedia, la page qui lui est dédiée fait l'objet d'une "controverse de neutralité".

Sur Google, les admirateurs du pape défunt alignent des blogs à la chaîne. Ils dénoncent la fabrication d'une légende noire totalement fictive.

Leur argument de défense : après la guerre, l'action du pape Pacelli est mondialement saluée, y compris dans les rangs de la communauté juive.

Le grand rabbin de Jérusalem, Isaac Herzog, exprime ainsi en 1946 sa "profonde gratitude pour l'aide apportée par le Saint-Siège au peuple qui a souffert pendant les persécutions nazies".

Il faut attendre les années 1960 et la cicatrisation des plaies les plus vives pour que le rôle de Pie XII pendant la guerre soit examiné à la loupe. La pièce de théâtre Le Vicaire, en 1963, fait éclater la controverse. En 2002, le film Amen de Costa Gavras, inspiré de cette œuvre, rallume les flammes.

Il met en scène le silence assourdissant du Saint-Siège alors que des wagons entiers allaient tout droit vers la mort. Objet de culte ou incarnation des maux de l'Eglise catholique, la figure de Pie XII sort souvent de son contexte.

Quel est réellement le parcours d'Eugenio Pacelli ?

Le 12 mars 1939, l'homme d'Eglise, issu d'une famille de diplomates, succède à Pie XI.

Avant même son élection, il assiste aux premières loges à la montée du nazisme. Secrétaire d'Etat du Vatican (équivalent du ministère des Affaires étrangères), il participe à l'écriture de l'encyclique de son prédécesseur, "Avec une vive inquiétude".

Publiée en 1937, elle dénonce l'"idéologie de la race" et le nazisme.

Elu pape, Eugenio Pacelli met pourtant en sourdine les attaques contre le IIIe Reich. Que savait-il exactement des desseins d'extermination des nazis ?

Les historiens s'accordent, dans leur ensemble, à dire qu'il savait tout. Les appels au secours en provenance de Pologne, triste terre de Belzec ou de Treblinka, ne laissent pas de place au doute.

L'ambassadeur de Varsovie au Vatican, Casimir Papée, fait au pape un exposé funeste : "Les déportés sont mis à mort par différents procédés dans des lieux spécialement préparés à cette fin."

Par ailleurs, à partir de 1942, les Anglais et les Américains abreuvent le Saint-Siège de rapports détaillés. Face à la terreur nazie, de nombreux hommes d'Eglise vont mettre tout en œuvre pour sauver des Juifs.

Même Pie XII agit individuellement en faveur des Juifs de Rome. Mais aucune déclaration publique ne vient se dresser contre la barbarie du IIIe Reich.

C'est bien ce silence complice qui est reproché aujourd'hui au Saint-Siège et à Pie XII. L'histoire prouve que des prises de positions sans équivoque peuvent inverser le cours des choses ou au moins retarder leur dénouement.

En 1941, le sermon de l'évêque de Munster, Clemens-August von Galen contre l'assassinat programmé des malades mentaux et des handicapés en Allemagne a une portée considérable. Hitler finit par abandonner son plan face à la pression du clergé.

Pie XII : le "pape d'Hitler" ?

L'unique prise de parole de Pie XII face à la Shoah réside dans son homélie de Noël 1942. Il fait alors allusion à des "centaines de milliers de personnes qui, sans aucune faute de leur part, parfois seulement en raison de leur nationalité ou de leur race, sont destinées à mourir ou à disparaître peu à peu..."

Jamais les mots "Juifs" ou "nazis" ne sont prononcés. Trop vague, pas assez courageuse, cette déclaration fait l'effet d'un coup d'épée dans l'eau. Depuis le début de la controverse Pie XII, la ligne de défense du Vatican reste la même.

Le silence par peur des représailles contre les communautés chrétiennes : "Non seulement il n'est pas en mon pouvoir de freiner les actes criminels et insensés des nazis, mais une condamnation formelle ne ferait actuellement qu'entraîner le pire", écrit Pie XII dans son journal intime en 1942. Des historiens évoquent, par ailleurs, l'aversion profonde du pape vis-à-vis du communisme.

Dans ce contexte, le nazisme est un rempart contre Staline. Dans son histoire secrète de Pie XII, "Le pape d'Hitler", l'historien John Cornwell va jusqu'à affirmer qu'Eugenio Pacelli avait une "indéniable antipathie à l'égard des Juifs". L'écrivain pousse peut-être son analyse à l'extrême.

Mais il est incontestable que le silence papal à une époque aussi cruciale renvoie aux sombres souvenirs des pogroms orchestrés par les catholiques.

Dans l'Europe encore en guerre, quelques voix s'élèvent contre l'homélie frileuse de Pie XII. Dans sa revue Combat, Albert Camus écrit en 1944 : "Nous attendions que la plus haute autorité spirituelle de ce temps voulût bien condamner en termes clairs les entreprises des dictatures...


La grande foule des hommes attendait, pendant toutes ces années, qu'une voix s'élevât pour dire nettement où se trouvait le mal."


L'image de Pie XII réévaluée ?

Déjà attaqué sur le silence de Pie XII, le Saint-Siège doit aussi faire face à une autre polémique. En 2004, le journal italien Corriere della Sera publie une lettre datée de novembre 1946. Elle démontre que Pie XII a recommandé à l'Eglise de France de ne rendre que les enfants juifs non baptisés.

Les instructions du Saint-Siège sont claires : les nouveaux "Catholiques" ne doivent pas être "confiés à des institutions qui ne leur garantissent pas une éducation chrétienne". En dépit des controverses, la béatification de Pie XII est à l'ordre du jour depuis 1965.

Le processus aurait dû aboutir en 2001. Mais Israël est monté au créneau. Jean-Paul II décide au dernier moment d'échanger son dossier avec celui d'un autre pape plus lointain, Pie IX.

Craignant une polémique incontrôlable, le pape charge alors six historiens catholiques et Juifs de faire la lumière sur les actes du Saint-Siège pendant la Shoah. Ces derniers déclarent leur impuissance à trouver des réponses.

En cause : le refus du Vatican d'ouvrir ses archives complètes. Une mise au secret qui alimente encore davantage les fantasmes. En 2003, le Saint-Siège accepte finalement d'ouvrir ses cartons jusqu'en 1939. Problème : Pie XII n'est pas concerné. Son magistère suprême s'étend de 1939 à 1958.

Pourtant, quelques documents passent entre les mailles du filet. En mai dernier, Yad Vashem fait d'ailleurs une déclaration surprenante. Il pourrait "réévaluer" l'action d'Eugenio Pacelli pendant la guerre. Le directeur du musée, Avner Shalev, a indiqué avoir reçu des documents secrets favorables à Pie XII.

Le souverain pontife aurait ainsi donné des consignes à un couvent, situé à l'extérieur de Rome, pour abriter des Juifs en fuite. Ces documents réussiront-ils à redorer le blason bien terni d'un pape qui continue encore à faire parler de lui ?


http://fr.jpost.com/servlet/Satellite?apage=1&cid=1242212404348&pagename=JFrench%2FJPArticle%2FShowFull

mercredi 6 mai 2009

Quand Chanel était « collabo »



"L’image que nous avons de Gabrielle Chanel, dite « Coco », a été soigneusement travestie par l’intéressée puis par sa descendance spirituelle. La couturière paiera ainsi dans les années 50 Louise de Vilmorin pour écrire une fausse histoire de sa vie. Ce qui apparaît au fil des vraies biographies apparaît beaucoup moins reluisant. Que Coco ait plus ou moins sombré à ses débuts dans la galanterie reste son affaire. Son antisémitisme viscéral, qui se manifeste dès les années 30, le devient déjà moins. Son rôle pendant la Seconde Guerre mondiale apparaît, lui, nauséabond. Chanel ferme sa maison en 1940 pour s’installer au Ritz. C’est son droit. Mais elle y entame vite une liaison avec Hans Günther von Dinklage, « Allemand et sans doute espion » nous révèle un article paru dans L’Express en 1995.



Le même journal détaille un document « récemment déclassifié ». On apprend ainsi que Chanel a pris elle-même l’initiative de collaborer « et qu’elle était venue en discuter en avril 1943 à Berlin avec Walter Friedrich Schellenberg, l’homme de confiance d’Himmler ». Chanel va ainsi se retrouver prise dans la rocambolesque mission Chapeau de couture (Modelhut), qui vise à obtenir une paix séparée entre la Grande-Bretagne et l’Allemagne. Le tout doit se conclure dans la Madrid, officiellement neutre, de Franco. Le fiasco sera total. Quel est alors le but de Chanel ? Récupérer ses parfums, vendus à l’entreprise (juive) des Wertheimer avant la guerre…

En août 1944, Chanel est arrêtée au Ritz. Une intervention de Churchill sauve ses cheveux et peut-être sa peau. Elle se voit néanmoins envoyée en exil à Lausanne. Schellenberg sera condamné à Nuremberg. Chanel ne devait pas avoir de trop mauvais souvenirs de Modelhut. Elle aidera financièrement l’homme à se refaire une situation lors de sa sortie de prison en 1951. Elle-même s’apprêtait alors à rentrer en grâce. Coco redéfilera à partir de 1954. La virginité, ça repousse parfois. "

Claire Marie FOULQUIER-GAZAGNES écrit que "Mais cette ambitieuse volonté recèle ses noirceurs : pendant la Seconde Guerre Mondiale, Coco Chanel tente de récupérer les parts du parfum n°5 détenu à 70% par la famille juive Wertheimer en profitant de l’antisémitisme ambiant."


Etienne Dumont

mardi 28 avril 2009

Commémoration de la conférence d'Evian 1938: un pardon qui sonne comme un avertissement



""À vendre les juifs qui les veut ? Personne !" titrait la presse nazie."

"Il aura fallu attendre plus de 70 ans, pour que soit commémorée à Évian cette fameuse conférence qui s'est tenue du 6 au 15 juillet 1938 dans les murs de l'hôtel Royal. Le sort des réfugiés juifs en dépendait, elle s'est clôturée sur un échec.

De nombreux parlementaires étrangers participant à la conférence sur le racisme à Genève (Durban II) étaient présents, hier, dans la petite synagogue aux côtés des représentants locaux dont le député-maire d'Évian, Marc Francina, et le président de la communauté israélite, Jean-Bernard Lemmel. Ils ont reconnu avec émotion l'énorme responsabilité de leur pays respectif et se sont insurgés contre le voile épais qui recouvre cette tragique page de l'histoire de la Shoah.

Juillet 1938, Franklin Roosevelt invite à Évian - Genève avait refusé d'accueillir cette rencontre - les représentants de toutes les nations du "monde libre" à s'engager pour le sauvetage des juifs victimes de la persécution nazie. Après l'annexion de l'Autriche, quelque 550.000 juifs sont soumis aux édits raciaux. Ils pouvaient alors encore quitter l'Allemagne, mais la question cruciale était de savoir où aller ? Proposition avait été faite à chaque pays d'accueillir
25.000 juifs. Elle a été déclinée par la plupart (lire ci-dessous). Même les 5.000 dollars en or offerts par la communauté juive de New York par juif accueilli n'ont pas infléchi leur position ! Le rendez-vous d'Évian s'est de fait retourné contre ceux qu'il devait sauver, donnant un blanc-seing à Hitler pour mettre en place sa solution finale. "À vendre les juifs qui les veut ? Personne !" titrait la presse nazie.

70 ans plus tard, les parlementaires des Pays-Bas, USA, Suisse, Australie, Suède, Irlande, Finlande, Allemagne et la France avec Georgina Dufoix ont demandé pardon au peuple juif.

Un pardon qui a pris une consonance particulière au regard des déclarations du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, à la tribune de Durban II la veille. Propos condamnés avec véhémence : "ils appellent une réaction urgente et massive. Cet homme est habité par l'antisémitisme et, nous, nous savons à quoi mène l'antisémitisme" lançait l'ancienne ministre française de la Santé.

REPÈRES
PROPOSITIONS D'ACCUEIL FAITES EN 1938
La République dominicaine s'était illustrée à Évian, elle proposait d'accueillir jusqu'à 100.000 réfugiés. Le CIR (comité international pour les réfugiés) avait établi que l'offre était une manœuvre du président Trujillo pour remplacer la population noire par des juifs blancs. En clair : une véritable épuration ethnique ! Au final, 1.000 réfugiés y seront accueillis en 1940. Quelques juifs ont pu rejoindre l'Afrique, l'Amérique du Sud et des pays du Commonweath."

Source: article du 22/04/09 repris du site du Dauphiné Libéré

- Evian 1938 - Genève 2009, Tomas Sandell
- European Christians remember Evian 1938


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dimanche 26 avril 2009

LA MUSIQUE DANS L'ENFER DU CAMP DE TEREZIN


Le camp de Terezin.
Photo: AP , JPost
Par DAVID HERSCHEL


Fondée en 1790 par l'Empire d'Autriche pour servir de ville de garnison, Terezin (Theresienstadt) se trouve en Bohême du Nord, à 60 km de Prague. Quand les nazis prennent le contrôle de la ville, ses remparts impénétrables leur semblent idéalement conçus pour en faire un camp de transit destinés aux Juifs des pays tchèques et autres Etats limitrophes.

Fin 1941, sept-mille Juifs tchèques y sont détenus. Jusqu'à la débâcle allemande, Terenzin verra transiter environ 140 000 Juifs : 33 000 mille mourront sur place de famine ou de maladie, et 88 000 seront déportés vers Auschwitz ou d'autres camps d'extermination.

Comble de l'infamie, les nazis utilisent le site comme instrument de propagande pour faire taire les inquiétudes de la Croix-Rouge. De nombreux artistes juifs étaient internés à Terezin, dépêchés par les nazis depuis toute l'Europe : peintres, cinéastes, musiciens, dramaturges, leurs talents devaient être instrumentalisés pour cacher leur propre mise à mort et celle de millions de leurs coreligionnaires.

Et paradoxalement, du point de vue des artistes eux-mêmes, former des orchestres, monter des spectacles, était une forme de résistance à l'oppression et au désespoir. Créer pour garder le sentiment de leur propre dignité.
Rescapée du camp, Greta Hoffmeister donnera sa propre définition du mot musique à Terezin : « La musique était la vie ! »

Au milieu de la terreur, de la torture et de l'humiliation, se montent des opéras à Terezin, sur des scènes de fortune : La Fiancée vendue et Le Baiser de Smetana, les Noces de Figaro de Mozart, mais aussi le Requiem de Verdi, Elijah, l'oratorio « biblique » de Mendelssohn, ou encore Brundibar, l'opéra pour enfants du compositeur tchèque Hans Krasa, chanté par les petites victimes avant leur départ vers « l'Est », une œuvre destinée à devenir le symbole de la vie musicale dans le camp.

Les œuvres laissées par les quinze compositeurs internés sont d'une extraordinaire qualité, et empreintes d'un intense lyrisme. Outre Krasa, dont le Brundibar fait l'objet de plusieurs versions discographiques, Viktor Ullmann, Pavel Haas et Gideon Klein se détachent particulièrement. Enregistrées aujourd'hui par les meilleurs interprètes, leurs œuvres - dont une partie seulement nous est parvenue - permettent de comprendre à quel point la Shoah est une tragédie non seulement humaine, mais culturelle : les chefs-d'œuvre laissés par ces jeunes gens assassinés auraient auguré, dans d'autres circonstances, de destins artistiques majeurs.

Il est permis de penser que les grandes révolutions musicales de la seconde moitié du 20e siècle, sans en être foncièrement bouleversées, auraient éprouvé leur empreinte et leur influence.
Gideon Klein était le plus jeune d'entre eux, et sa mort, considérée comme la plus grande perte de la musique tchèque. Né en 1919, pianiste virtuose, il donnait à Terezin de nombreux récitals, se servant de sa seule mémoire pour interpréter un vaste répertoire. Sa Sonate pour piano poursuit un atonalisme libre, un expressionisme, proches d'Alban Berg mais très personnels ; son Trio à cordes utilise des éléments folkloriques moraves, qui évoquent Janacek et Bartók.

Viktor Ullmann, ancien élève d'Arnold Schönberg, laissait plus librement cours à sa veine romantique. Sa rencontre avec l'enfer de Terezin devait raviver le sentiment de son identité juive : dans le camp, il compose des mélodies sur des textes hébraïques et yiddish. Parmi ses vingt-cinq (!) pièces écrites à Terezin, se détache l'opéra L'Empereur d'Atlantis, satire saisissante du totalitarisme, qu'il n'entendra jamais… Comme le raconte Alexander Goldscheider, Ullmann, craignant le pire, n'emportera pas ses œuvres avec lui lorsqu'il est déporté vers Auschwitz. Il laissera des instructions pour que ses partitions soient transmises secrètement de main en main. Grâce au courage de ses amis, ses œuvres lui survivront.

Quant à Pavel Haas, seules trois de ses pièces écrites à Terezin nous sont parvenues, dont les Quatre Chants sur des Poèmes Chinois, tour à tour désespérés et nostalgiques. Ils évoquent une terre natale, lointaine, que l'auteur languit de revoir un jour. Pour Haas, pas plus que pour Ullmann, Krasa, Klein et leurs compagnons de talent et d'infortune, cet espoir ne se réalisera.


Discographie sélective :

Pavel Haas : Quatuors à cordes, par le Quatuor Kocian. Praga Digitals, dist. Harmonia Mundi.

Music from the Holocaust : œuvres pour piano de Haas, Ullmann, Klein, Karel Berman, par Paul Orgel, disque Phoenix PHCD 161

Hans Krasa : Brundibar. Dir. Joza Karas. Channel Classics Records, collection Composers from Theresienstadt.

Viktor Ullmann: Symphonies n°1 et n°2, Six Lieder, Don Quixote Tanzt, Fandango. Dir. James Conlon, Capriccio 67017.

"La Shoah fut le fruit noir de l’antisémitisme"




Père Patrick Desbois
"Nous travaillons pour que le Monde sache qu’il y a eu des Hommes et des Femmes qui voulurent construire un Monde en éradiquant de la Terre le peuple du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. La Shoah fut le fruit noir de l’antisémitisme."(Père Patrick Desbois)

"Je sais, depuis, que les morts dépendent entièrement de notre fidélité." (Guillaume Ribot, photographe)

"Depuis plus de 5 ans, l'association Yahad-in Unum - "Ensemble" en hébreu et en latin part en Biélorussie et en Ukraine pour rechercher les fosses communes des Juifs, des Tziganes fusillés entre 1941 et 1944 par les unités du II° Reich.

Les voisins ukrainiens et biélorusses des Juifs assassinés veulent parler avant de mourir.

Ils avaient été réquisitionnés par les nazis pour creuser les fosses, au petit matin, pour transporter les Juifs du village à la fosse en chariots, à cheval, pour combler les fosses alors que les Juifs ne sont bien souvent que blessés par les tirs, Yahad-in Unum a retrouvé plus de 850 sites d’extermination, la plupart étant inconnus, et établi les preuves balistiques, archivistiques, de mémoire orale, qui montrent sans aucun doute possible que des femmes, des enfants, des vieillards ont été fusillés en Ukraine et en Biélorussie, uniquement parce qu’ils étaient Juifs. A Bodgdanivka, la fosse contient plus de 42000 juifs. Plus de deux millions de juifs ont été tués comme des animaux et enterrés comme des animaux dans des fossés, derrière les églises, dans des parcs. C’était la Shoah par balles.

A l’Est de l’Europe la vérité de la Shoah réside dans la conscience des pauvres. Il y a une semaine j’étais en Biélorussie avec mon équipe. Ivan, 78 ans, raconte : Chaque fois que les nazis assassinaient des familles juives dans le Ghetto de Brest, nous, les prisonniers soviétique, étions forcés d’emballer dans des grandes caisses en bois les biens des juifs pour les vendre aux enchères sur le marché. Dans chaque caisse nous devions mettre une paire de chaussure, une robe, des bijoux, puis fermer la caisse. Après l’extermination totale du Ghetto, il a fallu faire venir plusieurs camions pour emmener les caisses des biens juifs au marché de la ville. Les pauvres gens de l’Est veulent aujourd’hui que nous sachions qu’un continent entier fût transformé en continent d’extermination. Hanna, tremblante, les yeux baissés murmure : Moi j’ai été forcée de marcher sur les corps des Juifs après chaque fusillade pour faire de la place dans la fosse. Puis ma classe de jeunes filles juives est arrivée. Ils ont tiré. J’ai du marché sur elles comme les autres. Nous avons retrouvé plus de 900 témoins ukrainiens ou biélorusses présents aux fusillades des juifs.

Pourquoi Yahad-in Unum sacrifie son énergie pour retrouver les fosses des Juifs tués dans la Shoah par balles ? Tout d’abord pour leur rendre dignité et qu’ils puissent enfin recevoir un Kaddish. Ils ont été tués comme des animaux et enterrés comme des bêtes. Aujourd’hui bien souvent, des maraudeurs ouvrent les fosses pour chercher l’or dentaire. Mais aussi parce qu’il y a aujourd’hui sur notre planète des individus et des groupes qui organisent une propagande pour prétendre que la Shoah n’a pas existée, que c’est un mensonge pour justifier la naissance d’Etat d’Israël. Le négationnisme n’est pas une position intellectuelle. Il n’y a pas de négationniste sans antisémitisme. Le négationnisme veut ôter de façon odieuse toute légitimité au peuple juif.

Certains négationnistes se prétendent catholiques, d’autres sont président de l’Iran, tous sont issus de la même lignée. Le négationnisme est un héritage d’Himmler et d’Heydrich qui en juillet 42 ont décidé de déterrer et brûler les corps des juifs fusillés dans l’opération secrète appelée 1005. L’opération 1005 était la maison mère des négationnistes. Ne l’oublions pas ! Le premier négationnisme était un négationnisme de brasiers.

Yahad-in Unum, ensemble nous ne travaillons par pour demain, mais pour après-demain lorsque les survivants seront rares parmi nous. Nous travaillons pour que le Monde sache qu’il y a eu des Hommes et de Femmes qui voulurent construire un Monde en éradiquant de la Terre le peuple du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. La Shoah fut le fruit noir de l’antisémitisme.

L’antisémitisme est un péché contre Dieu et contre l’Humanité, répétait le pape Jean Paul II.

Malheureusement un péché ne meurt jamais. Beaucoup cherchent à ce que nos voix se taisent. Nous ne nous tairons pas, car le sang d’Olga, 4 ans fusillée à Simferopol, de Itzrik, 7 ans fusillé à Busk, d’Edip, 16 ans fusillé à Tarnopil. Le sang d’Abel assassiné par Caïn ne cesse de crier vers le Ciel.

Nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas, condamner les Enfants assassinés dans la Shoah au silence, nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas construire un monde moderne sur les milliers de fosses communes inconnues des juifs assassinés. Nous ne voulons pas, nous ne pouvons pas bâtir le monde en demandant à Abel de se taire."


Père Patrick Desbois
Discours prononcé lors du Yom Hashoah le 20 avril à Genève

Photo : D.R.
Source: CRIF

Guillaume Ribot, les yeux sur la Shoah