jeudi 12 avril 2007

" LE NEUVIEME JOUR "


Une dramatique illustration de la persécution de l'Eglise par les nazis

Le 6 avril, la chaîne de télévision franco-allemande ARTE proposait aux téléspectateurs une soirée thématique remarquable, et entre, autres documents, un film, intitulé "Le neuvième jour". Cette œuvre narre sobrement, mais avec une grande intensité dramatique, le drame de conscience d’un prêtre interné à Dachau en 1942, qu’on libère subitement pour lui proposer un terrible marché : convaincre son évêque de collaborer avec les nazis en échange de sa libération. Une brève plongée dans l’enfer nazi qui apporte un éclairage sur la persécution du clergé et sur l’ambiguïté de la position de l’Eglise de Rome et celle de la majorité des évêques allemands. A signaler également, dans le même programme, un intéressant documentaire sur la confession de Kurt Gerstein, nazi protestant dont le rôle ambigu et la véracité du témoignage qu’il a rédigé avant de se suicider en prison, en 1945, sont, jusqu’à ce jour, matière à dissensions et polémiques entre experts. Si vous n’avez pas vu cette émission, ne manquez pas sa rediffusion, qui ne saurait tarder. (Menahem Macina).

10/04/07

" Le neuvième jour "

("Der Neunte Tag") Film de Volker Schlöndorff





Présentation reprise du site de ARTE.



Au "bloc des prêtres", de Dachau, le Luxembourgeois Henri Kremer fait partie des catholiques arrêtés pour résistance au régime nazi. En janvier 1942, de manière inattendue, il se voit délivrer une permission de sortie pour neuf jours, bien sûr assortie d’une condition : s’il ne revient pas, tous ses codétenus seront exécutés.

Une fois revenu dans son pays, il doit se présenter chaque jour au jeune sous-lieutenant Gebhardt, de l’armée d’occupation. C’est alors que ce dernier lui dévoile la véritable intention de cette permission inattendue. Si Kremer parvient à convaincre l’évêque du Luxembourg de renoncer à son attitude de résistance passive et de se rallier à la politique d’Hitler envers les Églises, il en sera récompensé par une liberté définitive. En cas de tentative de fuite, Kremer mettra en danger non seulement la vie des déportés de Dachau, mais aussi celle de sa famille.

Déchiré entre les souvenirs insoutenables de l’horreur du camp et sa conviction de chrétien, Kremer est pris dans un dilemme d’autant plus éprouvant, que Gebhardt, lui-même diacre, use d’arguments théologiques pour l’amener à trahir.



Des faits à la fiction


Le scénario de ce film captivant et nuancé s’appuie sur les notes autobiographiques de l’abbé Jean Bernard, publiées en 1945, qui décrivent la vie quotidienne dans le camp de concentration.



Mais ce n’est pas cet aspect, souvent traité, qui a retenu l’attention de Volker Schlöndorff et de son producteur. « Ce qui nous intéressait, c’était de savoir ce qui s’était passé pendant ces neuf jours au Luxembourg. Le prêtre en parle très peu dans son journal. Grâce à cela, nous avons pu […] imaginer ses débats de conscience », explique ce dernier, Jürgen Haase.



Sans manichéisme, le cinéaste du "Tambour" [et de "Mort d’un commis-voyageur"] pose la question de la conscience individuelle et de la position de l’Église face au nazisme.



© ARTE



Mis en ligne le 11 avril mars 2007, par M. Macina, sur le site upjf.org

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