samedi 5 janvier 2008

LES RAMIFICATIONS DE L'EXTREME DROITE EN FRANCE

D’Omaha Beach à la rue Malesherbes ?

L’extrême droite française n’a pas disparu avec la dernière élection. Bien au contraire, elle s’est nettement radicalisée. On peut, comme le MRAP, s’étonner par exemple de la création, le 4 juillet dernier d’une organisation comme "Faisceaux", résurgence directe de groupuscule connu, qui prônait depuis sur son site l’avénement du nazisme et chantait tous les jours les vertus du négationnisme, en proposant en téléchargement les textes de Faurisson, un phénomène qui tombe pourtant sur le coup de la loi. Des mouvements éparses, qui ont parfois trouvé de nouvelles façons pour se faire entendre ou pour parader. Pour se faire entendre, il y a leur activisme sur le net, assez prononcé, et pour parader... Eh bien c’est simple, il n’y a qu’à s’insérer dans un défilé. Histoire surprenante d’un itinéraire, qui conduit des plages de la Manche jusqu’en plein Paris, peut-être bien.

Cet été, une association quasi inconnue, "l’Omaha Beach Committee", s’est chargée de la réalisation d’une initiative intéressante et plutôt bien pensée en faisant écrire sur les plages la phrase "France will never forget" par des centaines de personnes se tenant la main. Un beau clin d’œil aux américains pour le 63e anniversaire du débarquement. Dans le comité de l’OBC figure aussi Emmanuel de la Taille, l’ancienne figure télévisuelle française marquée fortement catholique, tendance traditionnelle, et d’autres... que l’on peut distinguer au générique final du petit clip célébrant l’événement (ils sont tous cités, soyez attentifs aux noms qui défilent). Jusque-là rien de renversant, l’association est une des nombreuses qui se chargent d’entretenir le souvenir de ceux qui sont morts sur les plages un 6 juin 44 pour que la France et l’Europe ne subissent plus le joug nazi. Un symbole fort, en quelque sorte.

Comme manifestation, pour ce 63e anniversaire, au Omaha Beach Committee, il a été également choisi, cette année encore, de faire circuler dans les villes et villages de la côte normande libérés des véhicules et des soldats en uniformes de l’époque, une forme de reconstitution, chose désormais prisée par un public assailli d’influence télévisuelle. C’est devenu une mode incontournable, au même titre que les pilleurs de sites militaires, avec leurs détecteurs de métaux, dont Agoravox vous a déja parlé ici (avec le même problème de la limite entre goût pour l’histoire et fanatisme militaire). Une réussite pour certains amateurs de spectacles, mais des voix se sont élevées (écoutez le reportage) cette année sur une partie des participants au défilé de l’année précédente. Des voix qui ont remonté jusqu’au comité, et son directeur, qui a suspendu illico la participation au défilé 2007 du groupe incriminé. Des participants ayant une drôle d’allure... habillés avec les uniformes fournis par le trésorier de leur association, Gilles Ragouin. Et une attitude bizarre, un peu dans comme "l’affaire Bonsecours", du nom du village belge où un problème similaire s’était produit récemment. L’homme est un ancien sous-officier d’active sorti de Saint-Maixent, promotion 1982, jusque-là rien à dire, c’est plutôt sympathique comme un "copain d’avant", il est même responsable d’un centre aéré... Mais les uniformes que ses hommes arboraient en avaient surpris plus d’un. Leur comportement aussi avait aussi sidéré les populations autochtones. Une terrible impression de déjà vu, de mauvais remake.

C’est Ouest-France qui a révélé l’affaire le 19 septembre dernier. Elle est énorme. Une association, intitulée Vent d’Europe, présente aux commémorations en 2006 (des photos et des vidéos l’attestent), ne participe pas cette année-là aux commémorations, et personne ne l’a remarqué alentour... et pour cause. Le groupuscule en uniforme est un groupe néo-nazi, et la direction de l’Omaha Beach Committee, qui s’est émue de se présence, n’a pas souhaité sa venue en 2007 ! Le trésorier de l’association visée s’appelle... Ragouin. Qui se défend évidemment des connotations de son groupe. Il n’est pas le seul groupe du genre, pourtant, à être présent : des membres de la section française d’une obscure "internationale national-socialiste" (hitlérienne, donc) étaient aussi présents lors des journées normandes à Vareville (Utah Beach) en mai dernier encore. Un autre groupe aux poses étranges se chargeant de l’animation en ville. Vent d’Europe était cependant invitée en août dernier, à la batterie Marcouf, un bunker rachetée en 2004 par Philippe Tanne. Mais elle ne viendra pas. Au final, sur les photos de la manifestation figurant sur le site de la batterie allemande restaurée, seule figure cette année 2007 Enfer Normand des nostalgiques d’une division américaine, le 101e du 506 PIR du 2e bataillon US pour être précis. En quelques semaines, Vent d’Europe est devenue persona non grata sur toute le côte normande. Néo-nazie, et donc paria. Autant dire que ses membres n’appécient que fort peu d’être privés de leur cour de récréation militaire.

Le groupe d’amateurs "de style américain" de reconstitution historique cité a un site officiel, et son responsable est... Philippe Tanne. Sur le site, un lien existe vers d’autres nostalgiques. Ceux d’une Panzer Division. Une adresse qui renvoie elle-même sur d’autres encore, plus surprenante encore, des admirateurs polonais des Waffen SS, qui posent, drapeau à la swastika fièrement déployée. Le déguisement militaire a ceci d’inquiétant c’est que certains y consacrent du temps par pure nostalgie d’une époque révolue, d’autres y mêlent de l’idéologie. Et pas n’importe laquelle, souvent. Celle du nazisme.

À Omaha Beach, Un groupe néo-nazi qui participe aux commémorations officielles du débarquement, le scandale révélé en septembre 2007 est énorme ! Eh bien oui, et c’en est un, et depuis quelques années déjà semble-t-il, sous diverses appellations, mais seuls les journalistes Ouest-France l’ont remarqué : lors des scénettes rejouées depuis quelques années, d’anciens nostalgiques du Reich avaient réussi à s’infiltrer, étant les seuls à pourvoir en uniformes allemands ou en véhicules de même provenance. Et vas-y que je défile en Waffen SS (l’exposition des signe nazis étant pourtant interdit... mais pas dans le cadre d’une évocation historique" selon la l’article de loi R-6451) dans la Wolkswagen 181 de Ragouin, copie récente de la Kübelwagen, et que le soir je sirote des bières allemandes en entonnant des champs nazis, au grand étonnement des populations locales, effondrées ! Étant en cela un peu (beaucoup) aidés... par le directeur du musée Marcouf, situé à Crisbecq, sur une ancienne batterie côtière, qui passe aujourd’hui obligatoirement pour un sympahisant lui aussi (les nazillons le remercient chaleureusement par site internet interposé de son aide avec des "merci à notre ami Philippe"). C’est Philippe Tanne, un grand nostalgique des bunkers... devenu grand ami de Vent d’Europe sans le savoir... ou sans s’en rendre compte vraiment, d’après ces propres propos, ce qu’on a beaucoup de mal à croire aujourd’hui. Un comble, pour quelqu’un qui se prétendait historien. Les gens de l’association lui ont remis à neuf bénévolement tout le mois de septembre dernier une casemate, mais ils n’auraient pas eu le temps de discuter avec eux ? Sur le site internet de la batterie, on a mélangé savamment photos d’époque et photos de soldats en uniforme actuels : la reconstitution va loin, dans ce sens, elle devient... histoire. Sur 24 clichés, au départ des originaux, on a glissé négligemment ou intentionnellement une vingtième et une vingt-troisième photos, celle des figurants de Vent d’Europe, pour faire plus vrai encore, on suppose. À partir de là, on peut parler de manipulation de l’histoire : or ce phénomène est le propre d’une démarche négationniste, rien de moins. Aucune légende ne précise qu’il s’agit parfois de reconstitution. Et le propiétaire difficilement admettre qu’il n’était pas au courant : ses visiteurs peuvent en effet acheter, au sortir de la visite du bunker, un beau souvenir : une casquette nazie. L’affaire révélée par Ouest-France fait grand bruit. Mais cela ne semble pas suffire encore. Le groupe, échaudé par son éviction, choisit alors de monter d’un cran dans l’abjection. Par calcul, et par provocation.

Le site internet des adorateurs du nazisme, dirigé par un breton de Dinard, ambulancier de métier en l’occurence un dénommé Luc Tacher, en rajoute un peu plus quelques jours plus tard : sur son forum, un des joyeux participants se vante en effet il y a quelques semaines seulement d’avoir participé à un film de télévision (de deux minutes) destinée aux écoles... concernant Guy Môquet. Un film doté de moyens financiers conséquents, car décidé en haut lieu, un film avec comme vedette Jean-Baptiste Maunier, célèbre depuis le film Les Choristes dans le rôle de Guy Môquet. Un homme se vante, sur le site incriminé, d’y avoir été "conseiller technique". En fait, il était présent sur le plateau car son employeur l’y avait dépêché. C’est un loueur de costumes de cinéma, plutôt renommé : Maratier. Et l’homme, c’est celui à la Kübelwagen. Toujours le même, c’est encore Gilles Ragouin. Lui aussi au Front national.

Double scandale !!! Emoi gouvernemental, affolement à l’Education nationale, le site (un simple blog) est vite prié de se faire voir ailleurs sur le net... pour réapparaître aussi vite sous une autre forme. C’est une particularité des gens qui y adhèrent : ce sont des entêtés, persuadés de leur idées, rien ne les arrête. Le site nouveau vante aussitôt la même chose que le blog précédent, à savoir l’engagement dans la Waffen SS de Français par exemple et bien d’autres horreurs : la majeure partie du site fait la part belle à la sinistre division Charlemagne. Et aux SS en général. Un dénommé Eric Refait y contribue, en affirmant sans ambage : "Reste que du point de vue légal, le droit international communément admis reconnaît qu’un ordre ne peut être dissous que par ses dirigeants. Or, l’Ordre SS, puisque c’est bien comme tel que Himmler l’a instauré, n’a été dissout que par les alliés qui n’avaient donc aucune incompétence ni légitimité pour cela". Au moins c’est net. Pour lui, ça existe toujours. Il n’y a donc pas qu’une simple histoire de déguisement de parade. Pour Éric Refait, de Vent d’Europe, les SS existent toujours, et ils sont dans sa tête. Et il n’est pas le seul à le croire dans le groupe. Il faut savoir qu’avant d’être frontiste à Fréjus, Eric Refait faisait partie du Bloc identitaire, issu lui-même d’Unité radicale, auquel appartenait Maxime Brunerie, l’auteur de l’attentat contre Jacques Chirac, le 14 juillet 2002. Les déguisements ne sont donc pas fortuits. Sous les épaulettes SS, il ya bien un nostalgique des divisions de la mort.

Le pseudo du responsable du nouveau site est Werwolff, qui signifie loup-garou. Mais c’est aussi le nom de l’unité spéciale des SS d’Himmler. L’homme semble être disons, un..." passionné". Pour lui, le site de Crisbecq est... vraie une "terre sainte". Or l’adresse Werwolff chez un fournisseur d’accès national à consonance anglo-saxonne renvoie directement au dénommé... Luc Tacher. L’homme n’est pas un total inconnu non plus. Dans un courrier au magazine Militaria, Luc Tacher écrivait, à propos de son association Vent d’Europe : "J’en parle en connaissance de cause en tant que président d’un club de reconstitution militaire, association loi 1901, dont les membres représentent plusieurs périodes de l’Histoire et dont la section germanique, qui a le plus de succès avec ses 35 membres encartés avec pour thèmes la 17e Felddivision de la LW et les Waffen SS, participe depuis plus de deux ans et régulièrement à des public shows et commémorations de batailles en Tchéquie, Slovaquie et Italie. Le public y est enthousiaste à la vue des uniformes allemands et, pourtant, ces deux premiers pays devraient les maudire après avoir subi quatre années d’occupation allemande suivie de quarante-cinq années d’occupation soviétique ! Il n’en est rien et tout se passe sans un seul incident ! Nous avons participé également à deux événements importants en Bretagne et en Normandie, l’année dernière, en mai et septembre, couronnés de succès auprès des organisateurs, présidents de clubs alliés, et du public français. À aucun moment, quelqu’un ne nous a fait le reproche de porter l’uniforme allemand, comme personne n’a émis l’hypothèse de notre appartenance à une quelconque organisation nazie !!! Pour preuve de la confiance des organisateurs, les invitations pour cette année sont renouvelées s’ajoutant à celles venant des pays de l’Est et d’Italie." Voilà ou mène la télévision, en quelque sorte, les Français ayant toujours aimé ce côté Septième Compagnie. Alors qu’ici, on ne rit plus. Tacher signe toutes ses interventions du nom d’une division SS, mais il ne prône pas du tout le nazisme, selon lui. Difficile à croire ou à gober. Son déguisement tombe assez vite. Tacher prône le néo-nazisme partout où il passe.

Mais qu’est-ce-donc donc, au juste que Vent d’Europe ? C’est une association créée à partir du "Club de figuration historique et militaire européen" que présidait auparavant Luc Tacher, justement, un ancien du Front national, où il avait encadré de jeunes randonneurs dans des périples bretons plutôt "musclés". Beaucoup, depuis, sont partis fonder Utlagi, une revue bretonne défendant "les valeurs ancestrales du pays". Vent d’Europe est créé officiellement début 2006 par Luc Tacher et Éric Refait, un autre frontiste. Dernièrement, invité à s’expliquer sur un forum sur la participation de Vent d’Europe à Crisbecq, Éric Refait botte en touche, mais ose encore écrire "Je ne suis pas aveugle non plus en ce qui concerne le IIIe Reich. Il y avait de bonnes choses, sociales et économiques notamment, et d’autres moins bonnes, voire carrément mauvaises (le sort réservé aux juifs par exemple)". De "bonnes choses" : décidément, notre homme n’en démord pas. L’association n’a rien fait d’autre depuis que de reconstituer une section de la division Charlemagne, celle des volontaires français pour le Reich. Elle s’est aussi rapprochée de "Histoire et Traditions", qui elle, regroupe les anciens combattants encore en vie de cette sinistre division. Le groupuscule affiche ses idées pro-nazies à l’extérieur, mais n’en fait évidemment pas part pour décrocher des contrats de participation signés au final par des élus locaux ! Un épisode filmé et passé à la télé il n’y a pas si longtemps sur TF1. On y voit un Jacques Lefebvre, le maire de Sainte-Mère-Église s’être fait piéger (par un autre groupe !) lui aussi et l’avouer devant la caméra. Ou Richard Michel, président de la chaîne parlementaire, à l’origine du film sur Môquet, qui s’estime lui aussi grugé et tempête aujourd’hui : 300 000 euros pour faire de la publicité d’un mouvement nazi, alors qu’il s’agissait au départ de rendre hommage à un héros de la Résistance, ça lui reste en travers de la gorge. Les nazillons, aujourd’hui, avec les révélations de Ouest-France, se retrouvent sans trop d’argent et sans leur terrain de jeux favoris. D’où un certain ressentiment. Mais ce n’est pas le seul. Leurs vieux démons les démangent toujours autant. Leur démon, c’est bien entendu le juif, car rien n’a changé chez eux. Bien au contraire. Ce qu’il y a dans leur site n’est pas le fruit du hasard. Et là aussi, en novembre dernier ils doivent déchanter, une nouvelle fois.

Vent d’Europe, comme d’autres mouvances, a en effet ses idéologues. L’un d’entre eux enseignait les mathématiques-physique dans un lycée professionnel ddu Calvados. Son nom : Vincent Reynouard, auteur d’un livre sur la négation de la Shoah. Déjà révoqué de l’Éducation nationale en 1997 (par F. Bayrou) pour avoir stocké sur l’ordinateur du lycée où il enseignait des textes affligeants et négationnistes sur Oradour-sur-Glane, il s’était enfuit depuis à Bruxelles, chez son ami négationniste Siegfried Verbeke (arrêté en Hollande le 5 août 2005), car tombant sous un article de loi qui punit sévèremment ce genre de choses. Lors d’un voyage à Paris, il est arrêté le 14 novembre 2006, et vient juste d’être condamné le 8 novembre dernier. Tarif : un an de prison ferme et 10 000 euros d’amende par le tribunal correctionnel de Saverne (Bas-Rhin) pour contestation de crime contre l’humanité. Bien qu’ayant fait appel, sa condamnation ravive les fanatiques, Reynouard étant négationniste, la Fondation de la mémoire pour la Shoah paraît un obectif tout indiqué pour exercer une éventuelle vengeance. On s’y attend dans les jours qui suivent. La suppression le 28 novembre de données informatiques sur un nombre important de sites identitaires français par un hacker activiste n’a pas dû arranger les choses. Certains s’en émeuvent, comme le MRAP, et évoquent la possibilité de représailles... La goutte qui fait déborder le vase chez les impatients du réglement de comptes ? Dans le forum où il était invité, Éric Refait, à un moment, évoque l’existence d’éléments incontrôlables dans le groupe : " En fait, les incidents sont survenus par la faute d’un seul individu (que je ne nommerai pas, mais que sans doute tout le monde connaît ici) et vu la gravité des incidents en questions, nous nous sommes dis que le nom de VE serait durablement entaché et porterait non seulement préjudice aux membres du groupe collectivement et individuellement, mais aussi aux vétérans que nous voulions "commémorer". La maninestation allemande qui a mal tourné a fait 70 blessés, et en Belgique, en septembre également, on apprend qu’un groupuscule, avec lequel les extrêmistes dialoguent, démasqué par des écoutes téléphoniques, dirigé par Thomas Boutens, préparait deux agressions dont une sur la personne royale. Le problème est pris très au sérieux : Boutens est un... militaire du Bataillon Libération du 5e Génie. Lors des perquisitions, les policiers trouvent avec effroi chez lui "un sac à dos piégé prêt en dix minutes".

En France, le 14 septembre dernier, nouveau coup de théâtre pour l’association : le programme prévu des Journées du patrimoine est amputé à la dernière minute : une nouvelle reconstitution d’un affrontement entre troupes alliées et allemandes sur le site de la batterie côtière de Crisbecq (Manche), "ouvrage majeur du mur de l’Atlantique", a été annulée. La controverse a pris des proportions telles, en effet, que la reconstitution officielle prévue lors de ces journées a été annulée en personne par Alain Marleix, le secrétaire d’État à la Défense, chargé des Anciens combattants. Il adresse en ce sens un texte bien senti aux préfets, le 2 octobre. Avec l’annulation de juin à Omaha, c’est la deuxième fois que Vent d’Europe essuie un échec cuisant. Le ressentiment dans les troupes augmente, pour sûr. Et pas tous sont contrôlables, on le sait bien, même à l’intérieur du mouvement. Deux manifestations interdites, un penseur emprisonné... le gouvernement, qui prend là pourtant de sages décisions, fabrique l’effet inverse. La tension est montée d’un cran à partir de septembre en fait chez nos adorateurs d’Hitler. Certains membres crient plus ou moins ouvertement vengeance.

Et ce n’est pas fini. Pour ceux qui ne le savaient pas encore, le groupuscule est d’obédience nazie, mais lui aussi est négationniste, et comme tel devrait donc se voir interdit d’existence par les tribunaux. Cette preuve de négationnisme existe, car une fois Reynouard tombé, comme ils disent "leur combat continue". Werwolff, alias Tacher, fait aussi dans le critique littéraire. À l’occasion de la sortie du livre de Guillaume Faye sur la "Nouvelle question juive", voilà ce qu’il affirme dans le site "Terre de France"... : "En effet, celui-ci a une attitude assez méprisante vis-à-vis des révisionnistes dans son livre et c’est de cela, que Faurisson condamne. Pour lui, Guillaume Faye utilise peu d’arguments, voire pas du tout, pour contredire les thèses des révisionistes. Ensuite vient le tour de Maître Delcroix, avocat connu de notre mouvance identitaire et nationaliste qui avec les mêmes arguments que Robert Faurisson, condamne à son tour, Guillaume Faye d’avoir survolé ce sujet, pourtant très complexe". Et plus loin un aveu de taille :"Devant le sérieux que sont Ryssen, Faurisson et Maître Delcroix, et peut-être en attendant un avis d’Anne Kling, autre personnalité qui travaille sur les lobbys juifs, je me range aux côtés de ceux qui jugent se livre très insuffisant, et bourré d’inepties". Faye est jugé inepte, mais Faurisson, lui, réputé "sérieux". Or Faurisson est négationniste, sinon le plus connu des négationnistes ! Luc Tacher cautionne la négation des camps de concentration ici et dit plus loin qu’il n’est pas d’accord avec l’attitude d’Hitler vis-à-vis des juifs... Bref, Luc Tacher nie le fond de sa pensée profonde, tout simplement, quand ça l’arrange ! Il est vrai aussi que "Terre de France", le site qui héberge ce talentueux critique littéraire... est dirigé par un certain "Werwolff Spirit"... qui se présente ainsi :" En ce qui concerne mon idéologie, je me considère comme étant un nationaliste social européen". Hitlérien, et fier de l’être, donc. Sur le site de Vent d’Europe et de Terre de France, des adresses montrent clairement les liens idéologiques, essentiellement antisémites. L’adresse en lien est celle des éditions du Lore. Pour 39 euros, on peut y acheter un livre sur la carte postale antisémite (500 exemples), certainement pour offrir pendant les fêtes. Mais aussi du Ryssen "le fanatisme juif", un auteur aux idées... "abracadabrantesques". Manque de chance pour eux, la justice française les tient à l’œil. Et pas qu’eux. Le 6 décembre dernier, Bruno Gollnisch voit sa condamnation confirmée en appel, pour "contestation de l’existence d’un ou plusieurs crimes contre l’humanité". Énième revers pour les partisans de la thèse. Et énième crispation chez les derniers inconditionnels de Faurisson. Chez certains, la coupe est pleine.

Et pourtant, ce n’est pas tout. Le 28 novembre, "Faisceaux", cité au début de cet article, s’arrête. Le nom provenait des Faisceaux qui était la reconstitution de la FANE (Fédération d’action nationaliste et européenne) de Marc Frederiksen. Ce groupement néonazi avait été interdit en 1980, à la suite de l’attentat antisémite contre la synagogue de la rue Copernic. Le fondateur, Denis Chabert, jette l’éponge devant le MRAP. Jusqu’à cette date, on pouvait encore compulser les posts de gamins de 18 ans à peine qui y envoyaient des photos de croix gammées qu’ils avaient dessinées un peu partout, avec le commentaire satisfait de Chabert, qui signait la prouesse d’un salut nazi. L’homme n’en démord toujours pas. Dans une interview à son collègue Terre de France, voilà ce qu’il affirme : "Ceci dit, en dehors de la religion, il y a la race. Les sémites, juifs ou arabes, ne sont pas compatibles avec les blancs. Ce n’est pas du racisme que de dire cela, c’est une simple constatation." Le folklore habituel d’un homme qui avait créé un site "néo-fasciste". Du folklore, peut-être, mais bien pire encore avec l’étrange annonce de Denis Chabert, ancien RPR, puis MNR et ensuite du Front national, pour ne plus appartenir à rien aujourd’hui : "Au printemps (2008) naîtra notre premier camps d’entraînement identitaire". Un vieux rêve les ronge toujours, c’est évident. Un rêve guerrier. Un rêve qui laisse entendre que des actions violentes peuvent être possibles.

Dernier épisode de la chasse au négationnisme, le 14 décembre : Jean-Marie LePen lui-même, dont beaucoup de ses troupes, on vient de le voir, prônent les mêmes idées vient de se voir requerir contre lui cinq mois d’emprisonnement avec sursis et 10 000 euros d’amende (le jugement sera rendu le 8 février prochain). Motif ? "Contestation de crime contre l’humanité" et "complicité d’apologie de crimes de guerre".

A ce stade, on peut donc retenir qu’un groupuscule d’extrêmistes, parmi lesquels des négationnistes de la Shoah avaient infiltré diverses manifestations françaises, s’en étaient fait écarter par décision de directeur d’association, dont le Omaha Beach Committee, ou par décision gouvernementale. Leur éviction et la condamnation de l’un de leurs idéologues à de la prison ferme a créé au sein même du groupe un vif ressentiment. Et que parmi eux, des éléments incontrôlés fort remontés contre la tournure des événements depuis septembre dernier ont déjà provoqué des heurts violents, voire aller jusqu’à attenter à la vie d’un président. Quant à trouver le moyen, il ne faut pas chercher bien loin : sur internet, il s’en trouvera bien un autre irresponsable pour donner mauvais conseil. Le genre d’objet qu’on retrouve dans n’importe quelle perquisition dès qu’on parle de terrorisme, ou presque, en France ("À proximité du lieu de fuite des individus, le gardien découvrait un cylindre sur le sol de type “Pipe bomb” confectionnée à partir d’une cartouche de Co² de 23 cm de long et de 3,5 cm de diamètre, obstruée par un ruban adhésif et transpercée par une paille. Ce dispositif contenait un mélange explosif à base de chlorate -130 grammes-").

Très bien, mais ça ne nous explique toujours pas le titre de ce billet. Pour vous éclairer, je vais vous soumettre ceci, comme lien. C’est un site tenu par une dame, américaine et juive, engagée à droite, sinon plus, qui a été parmi les toutes premières à parler de l’attentat rue Malesherbes à Paris, et c’est cela qui m’a intrigué. Pourquoi, je ne l’ai pas compris non plus tout de suite. Elle a mis en ligne dans la même page un billet transmis par le futur bâtonnier de Paris (en 2008), Christian Charrière-Bournazel, qui lui précise gentiment que :
"The same building also houses a foundation that does research on the Holocaust and a law firm that President Nicolas Sarkozy founded with two other people". Un homme intègre, que ce futur bâtonnier qu’on est un peu surpris de voir cité ici.
Une précision supplémentaire, sur la même page, est alors apportée par Bill Warner, un détective privé de Floride. La voici :

Bill advises me that intended letter bomb victim today in Paris is Olivier Brane, he headed up the Omaha Beach Committee 2007, they also have an office in New Jersey. THE FRENCH WILL NEVER FORGET 101

Park Avenue Hoboken, NJ 07030 - USA.

Voilà, vous savez tout maintenant. Enfin tout ce qu’on a pu trouver à cette date et qui pourrait être relatif au sujet...

par morice
lundi 24 décembre 2007
texte repris du site agoravox
http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=32704

2 commentaires:

david santos a dit…

Happy New Year, Esther! And best wishes for a healthy and successful 2008

TACHER-GUY a dit…

je suis le (frere)de luc tacher ...guy et j"ai des faits a dires sur leur nouvelle terre sainte grande propriété familiale de charmes pas loin de Dinard..je n"ai jamais cautionné la dictature de luc tacher et de sa clique mon email perso je suis artisan davidlankou@yahoo.fr musicien je suis et mon chanteur préféré est leny escudéro..a bientot de vos nouvelles GUY tacher..