jeudi 29 janvier 2009

Un prêtre italien tient des nouveaux propos négationnistes


Un prêtre italien de la communauté intégriste catholique de la Fraternité Saint Pie X a affirmé ne pas savoir si les chambres à gaz avaient fait des morts. Il s'exprimait sur la question malgré le scandale suscité par les propos négationnistes d'un évêque intégriste.

"Je sais que les chambres à gaz ont existé au moins pour désinfecter mais je ne saurais dire si elles ont causé des morts ou non car je n'ai pas approfondi la question", a déclaré le prêtre Floriano Abrahamowicz, responsable de la communauté intégriste catholique de la Fraternité Saint Pie X, fondée à Ecône (VS), pour le nord-est de l'Italie. Il s'exprimait dans une interview au quotidien "La Tribune de Trévise".

Cette interview a été réalisée après le scandale suscité par l'évêque intégriste Richard Williamson dont l'excommunication a été levée par le pape bien qu'il ait tenu des propos négationnistes.

Dans un entretien à la télévision suédoise diffusé il y a une semaine, l'évêque intégriste avait affirmé: "je crois qu'il n'y a pas eu de chambres à gaz (...) Je pense que 200'000 à 300'000 Juifs ont péri dans les camps de concentration, mais pas un seul dans les chambres à gaz".

"Williamson a certainement été imprudent en se prononçant sur des questions techniques", poursuit Floriano Abrahamowicz qui, mettant en avant ses origines juives, assure qu'il est "vraiment impossible pour un catholique d'être antisémite". Le prêtre italien voit dans cette polémique une manoeuvre "contre le Vatican".

Le Grand Rabbinat d'Israël a annulé sa participation à une réunion à Rome avec des représentants catholiques. Cette annulation est due à la décision du pape de réintégrer dans l'Eglise un évêque traditionaliste qui avait nié l'existence des chambres à gaz.

Cette décision ayant créé une polémique, le pape a exprimé mercredi sa "solidarité" avec les juifs et a condamné à deux reprises la négation de la Shoah à l'occasion de son audience générale hebdomadaire.


Romandie News

mardi 27 janvier 2009



Le pape Benoît XVI

L’Allemagne ne pardonne pas le «péché» de son pape, Michel Verrier
En voulant réintégrer une communauté intégriste, Benoît XVI a déclenché une flambée d’indignation dans son pays.

("La Tribune de Genève").

Texte repris du site de La Tribune de Genève.


Provocation ou coïncidence? C’est à côté de Regensbourg, cette paroisse de la Bavière que Benoît XVI considère comme sa patrie, que l’évêque Richard Williamson a enregistré son interview niant l’holocauste et les chambres à gaz. Le prélat animait un séminaire de la fraternité Pie X. Il avait mis en garde ses interlocuteurs contre la diffusion de ses paroles qui risquaient «de lui coûter la prison». Le procureur de Regensbourg affirmait effectivement, en fin de semaine dernière, avoir ouvert une enquête contre lui.  

Le négationnisme en Allemagne est un crime et peut être puni de cinq ans de prison. Que Benoît XVI, le pape allemand, n’hésite pas à ouvrir les portes de son église à cet «évêque antisémite» est un acte de «provocation pratiquement inimaginable», tonne le vice-président du consistoire des juifs en Allemagne, Dieter Grauman, une quasi-rupture du dialogue judéo-chrétien. «Qui honore un négationniste se déshonore lui-même», insiste-t-il, soulignant que l’antijudaisme imprègne l’ensemble de la communauté intégriste de la fraternité Pie X, qui décrivait encore récemment dans une lettre officielle les juifs comme les «meurtriers de Dieu».

Son indignation est unanimement relayée par les commentateurs, tous médias confondus. Le quotidien munichois, Süddeutsche Zeitung, balayait hier du revers de la main l’argument avancé par le Vatican, selon lequel le pape n’a pas à se prononcer sur les déclarations de Williamson. Le quotidien libéral, Frankfurter Rundschau, stigmatisait, lui, le «péché du pape», interrogeant: «Quelle serait la réaction, si un dignitaire musulman assurait que 200 000 à 300 000 juifs, tout au plus, ont péri dans les camps de concentration et que les chambres à gaz n’ont jamais existé?»

Vague de protestations

La conférence des évêques allemands, qui se félicitait encore samedi de la levée d’excommunication papale, comme «d’un pas en avant dans l’unité de l’Eglise», était contrainte, hier, de se distancier des déclarations de l’évêque Williamson. Sans contenir pour autant une vague de protestations, qui ébranle à son tour les rangs des catholiques.

Benoît XVI ruine à nouveau son image dans un pays où la religion et l’œcuménisme gardent une dimension sociale et politique de taille.

Connu pour son conservatisme, son dogmatisme, son élection avait laissé bien des Allemands froids. Les protestants en premiers. Il avait su conquérir la sympathie de ses concitoyens, en septembre 2006, lors de son voyage en sa Bavière natale. Mais il a blessé, depuis, tour à tour les protestants, en leur contestant la qualité d’Eglise, les juifs, en prônant leur reconnaissance de Jésus comme «le sauveur». En renouant ouvertement avec les intégristes de la droite extrême, le pape allemand semble revenu à sa case départ.

Michel Verrier

© La Tribune de Genève

JOURNEE INTERNATIONALE DE COMMEMORATION DE LA SHOAH




En l'honneur de la journée internationale de commémoration des victimes de la Shoa, le Directeur général de l'UNESCO, Koïchiro Matsuura, a participé le 26 janvier au siège de l'organisation à Paris à une cérémonie en présence de Yuli Tamir, ministre israélienne de l'Education, de Xavier Darcos, ministre français de l'Education nationale, de Simone Veil, présidente d'honneur de la Fondation pour la Mémoire de la Shoah, et du sénateur et ancien ministre français de la Justice, Robert Badinter.

Cet évènement s'inscrit dans le cadre de la proclamation par l'Assemblée générale des Nations Unies du 27 janvier (date de la libération du camp d'Auschwitz) comme Journée internationale de commémoration en mémoire des victimes de l'Holocauste.

L'Assemblée générale de l'Onu se réunit en session spéciale pour l'occasion. Y prendront notamment la parole, l'ancien grand rabbin d'Israël, Israël Méïr Lau, et l'ambassadrice israélienne à l'Onu Gabriella Shalev.

En Israël, une cérémonie officielle se tiendra à l'institut Massoua, d'études sur la Shoah, avec la participation de la ministre des Affaires étrangères Tsipi Livni et d'une cinquantaine d'ambassadeurs.

lundi 26 janvier 2009

Le génocide juif, l'événement du XXe siècle


UN SURVIVANT DE LA SHOAH
Par E. LEFKOVITS

D'après un sondage, 48 % des élèves israéliens considèrent que la Shoah est l'événement le plus important du siècle dernier.
La création de l'Etat d'Israël en 1948 arrive en seconde position, avec 42 %. A ces deux faits historiques, 10 % des sondés leurs préfèrent d'autres évènements, parmi lesquels le désengagement de la bande de Gaza en 2005.

Ce sondage a été réalisé par l'institut Massouah pour les Etudes sur la Shoah, en amont de la Journée internationale de la Shoah qui se tiendra mardi 27 janvier.

Par ailleurs, 35 % des élèves pensent qu'Israël est une société raciste : 41 % de ceux qui soutiennent ce point de vue vivent en périphérie, 29 % au centre du pays. 31 % pensent au contraire qu'Israël est un pays tolérant.

51 % des élèves sondés déclarent que les voyages en Pologne sont le moyen le plus efficace d'apprendre sur la Shoah, tandis que 19 % opteraient plus pour les séminaires dans des musées consacrés au génocide des Juifs par les Nazis et 14 % pour des films et des programmes télévisés sur le sujet.

Même si 76 % des élèves disent n'avoir aucun lien familial ou biologique avec cet événement, près de 60 % d'entre eux disent en avoir discuté à la maison avec des membres de leur famille.

L'étude, conduite ces 3 derniers mois sur 513 élèves dans 14 écoles juives à travers Israël, n'a pas cité de marge d'erreur. Ses résultats ont été publiés dimanche.

dimanche 25 janvier 2009

Le Pape offense une nouvelle fois le monde juif



On ne peut pas dire que le nouveau pape Benoît XVI ait adopté une attitude particulièrement conciliante envers le peuple juif depuis son intronisation en 2005. Entre sa volonté de béatifier Pie XII, malgré son attitude plus qu’ambiguë durant la Shoah, les déclarations virulemment anti-israéliennes du Cardinal Martino non condamnées par le Vatican, ainsi que sa volonté de réintégrer dans la prière d’anciens textes liturgiques hostiles aux Juifs, les relations judéo-chrétiennes ont été assez secouées depuis l’entrée en fonction du nouveau chef de l’Eglise catholique.

Dernière décision qui provoque l’indignation, celle d’accepter la demande de réintégration dans le giron de l’Eglise, de quatre évêques ordonnés en 1988 par l’archevêque traditionnaliste Marcel Lefebvre, sans l’accord de Rome. Il s’agit des évêques Bernard Fellay (Suisse), Alfonso de Gallareta (Espagne), Tissier de Mallerais (France) et Richard Williamson (Grande Bretagne). A l’époque, le pape Jean-Paul II avait pris la décision rare d’excommunier ces quatre prélats, ainsi que Marcel Lefevbre lui-même, chef de file de la fronde traditionnaliste contre le « modernisme » de Rome depuis le Concile de Vatican II.

Dès le début de son pontificat, Benoît XVI avait clairement fait comprendre que « nul n’était de trop dans l’Eglise » et qu’il souhaitait entre autres « mettre fin au schisme qui divisait l’Eglise catholique romaine » et normaliser les relations avec la Fraternité sacerdotale Saint-Pie-X, érigée canoniquement en Suisse en novembre 1970 par Marcel Lefebvre.

Cette décision de réintégration relèverait normalement de la politique interne de l’Eglise, si elle ne comportait pas un élément scandaleux qui a provoqué l’indignation parmi les organisations juives. L’un des quatre évêques en question, le britannique Richard Williamson, a déclenché une polémique mercredi soir dernier, en niant l’existence des chambres à gaz, lors d’un entretien diffusé par la télévision suédoise. Il a affirmé que « les preuves historiques allaient massivement à l’encontre de six millions de Juifs gazés délibérément”, et a cité les “plus sérieux” révisionnistes qui selon lui, « ont conclu qu’entre 200.000 et 300.000 Juifs ont péri dans les camps de concentration nazis, mais pas un seul dans une chambre à gaz” !!

Le Grand Rabbin de Rome, Ricardi Di Segni, a demandé au pape de « revenir sur sa décision » jugeant « inconcevable qu’il ne fut pas au courant des positions de l’évêque intégriste, d’autant que ce n’est pas la première fois qu’il tient de tels propos ». Le Centre Simon Wiesenthal de Paris a également réagi par la voix de Shimon Samuels : « Le retour de Richard Williamson aura sans doute un coût politique pour le Vatican. En tant que chrétien qui a subi le régime nazi dans sa propre chair, le Pape Benoìt XVI devrait être plus prudent et plus sélectif dans ses choix politiques ».

A Paris, le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) a souligné vendredi qu’il n’avait “pas à porter de jugement sur la levée de l’excommunication des évêques intégristes » mais précise tout de même « que le négationniste Mgr Williamson est un méprisable menteur qui n’a pas d’autre objectif que de réveiller la haine multiséculaire contre les Juifs”.

La LICRA (Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme), indique « qu’en niant l’existence des chambres à gaz et le nombre des victimes de la Shoah, Mgr Richard Williamson fait incontestablement partie du clan des falsificateurs de l’Histoire” et ajoute « qu’une telle réintégration de l’évêque constitue un recul inquiétant dans la politique menée par l’Eglise contre l’antisémitisme depuis le Concile Vatican II”.

Une organisation américaine de dialogue interreligieux, «International Jewish Committee for Interreligious Consulation », a même demandé l’annulation de la décision papale pour les quatre évêques sans distinction, « car ils sont tous connus pour être opposés à la poursuite de relations de l’Eglise catholique avec les Juifs, les protestants et les musulmans. »

Jusqu’à vendredi, le Vatican avait refusé de commenter les informations diffusées la veille par les journaux “Il Giornale” et “Il Riformista”, mais Federico Lombardi, porte-parole du Vatican, avait laissé entendre vendredi qu’un tel décret serait rendu public rapidement. C’est ce qui a été fait samedi par un décret signé au nom du pape Benoît XVI par le préfet de la congrégation des évêques, le cardinal Giovanni Battista Re.

Avec un pape qui n’a cure de prendre de telles décisions, on se demande si son voyage prévu dans quelques mois en Israël mérite encore d’être à l’ordre du jour.

par Shraga Blum
arouts sheva

mercredi 21 janvier 2009

Il y a 67 ans: la conférence de Wannsee à Berlin



20 janvier 1942


"Devant une dizaine de dignitaires SS des services de sécurité et de hauts fonctionnaires des ministères concernés, "le chef de la Sûreté et du SD l'Obergruppenführer Heydrich [...] annonce qu'il était chargé par le maréchal du Reich (Göring) de la préparation de la solution définitive du problème juif en Europe [...]. Le Führer ayant donné son approbation, l'évacuation des Juifs vers l'est remplace maintenant l'émigration; cela constitue une solution partielle supplémentaire. Il ne faut cependant pas oublier que ces mesures ne sont que des solutions provisoires [...]. Au cours de l'exécution de la solution finale, l'Europe sera passée au crible de l'ouest vers l'est."

Ces derniers termes, "solution finale", extraits du discours des auteurs, sont en fait impropres. Ils étaient destinés à camoufler l'horrible réalité de l'extermination systématique des Juifs européens par des organismes gouvernementaux allemands, qui débuta en juin 1941. Il semble, en effet, que dès l'été 1941, Hitler, Himmler, Göring et Heydrich aient su vers quels objectifs convergeaient leurs efforts."

André Kaspi
La Deuxième Guerre Mondiale
chronologie commentée
Editions Complexe, 1980