Le circuit Garel, sauveur d'enfants juifs
Pour ce deuxième café historique de l'année, Katy Hazan, historienne, a retracé, mardi soir, au « Saint-Hubert », à Châteauroux, l'histoire du réseau clandestin ancré dans toute la zone sud de la France, dit « Circuit Garel ».
Dans l'assistance, plus de soixante-dix personnes. Certaines flirtent avec les 80, 85 voire 90 ans. Mais dans leur mémoire, les souvenirs restent frais. On se rappelle d'avoir côtoyé des familles juives et, dans l'ensemble, la population demeurait très discrète. « Si les trois-quarts des Juifs de France ont été sauvés, c'est grâce aux liens de la société civile », affirme d'entrée Katy Hazan. Parmi les nombreux réseaux qui ont permis de sauver des Juifs, l'OSE (Œuvre de secours aux enfants) a été la plus importante.
L'œuvre de secours aux enfants a été fondée en 1912 par un groupe de médecins afin d'améliorer l'état sanitaire de la population juive de l'empire tsariste. L'Union-OSE s'est installée à Paris en 1923. A partir du début de la Seconde Guerre mondiale, l'OSE s'étend sur tout le territoire français. Dès l'été 1942, les arrestations massives suivies des premières déportations obligent l'OSE à concevoir une stratégie pour convaincre les parents à disperser les enfants, leur fabriquer de fausses identités, trouver des personnes disposées à les cacher… tout en organisant des filières permettant de passer clandestinement les frontières. Le circuit créé par Georges Garel devait à partir de décembre 1942 choisir les institutions ou les familles d'accueil et maintenir les contacts avec les enfants cachés. « Le circuit Garel a pu mettre à l'abri 1.600 enfants », poursuit l'historienne.
A Châteauroux, Pierrette Poirier a aidé le circuit Garel. Elle a été déclarée « Juste entre les Nations » pour le sauvetage de deux adolescents et le placement d'une centaine d'enfants dans l'Indre.
« Pendant longtemps, j'ai pensé que les Français étaient antisémites, comme les Polonais, les gendarmes, ou les curés, avoue un homme. Mais grâce à des réunions comme celle-ci, je me suis aperçu qu'il y avait des hommes et des femmes de bonne volonté. L'humanité n'est ni noire, ni blanche. »
Prochain Café historique mercredi 19 mars à 18 h 30, au « Saint-Hubert », 25, rue de la Poste Sujet abordé : « Les anges dans le christianisme médiéval, images et fonctions », avec Philippe Faure, maître de conférences à Orléans.
Claire NEILZ
Publié par MICHELLE GOLDSTEIN
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