jeudi 18 décembre 2008
”L’Eglise n’est pas venue en aide aux Juifs à l’époque du fascisme”
Carrousel, International,
L’un des plus importants leaders conservateurs d’Italie a affirmé mardi que l’Eglise catholique n’en avait pas fait assez pour s’opposer aux lois antisémites adoptées en 1938 par le régime fasciste du dictateur Benito Mussolini.
“Nous devons nous demander pourquoi toute la société italienne a épousé la législation antisémite et pourquoi, en dehors de quelques exceptions dignes d’être saluées, il n’y pas eu de véritable résistance. Pas même – et cela me blesse de le dire – de la part de l’Eglise catholique, a déploré le président de la Chambre des députés italienne, Gianfranco Fini.
Fini, lui-même un ancien post-fasciste repenti, s’exprimait dans le cadre d’un événement marquant le 70e anniversaire des lois raciales imposées par Mussolini. Adoptée en 1938, la nouvelle législation excluait les Juifs des écoles et administrations publiques et a ensuite mené à la déportation de milliers de Juifs dans les camps de concentration nazis.
Les accusations de Fini contredisent les arguments des chercheurs catholiques qui prétendent que le pape Pie XI était opposé aux lois raciales et qui défendent son successeur Pie XII, lequel est accusé d’avoir fermé les yeux pendant la Second guerre.
“Je ne vois pas la moindre raison de blâmer l’Eglise qui a ouvertement et fermement condamné la législation antisémite”, a prétendu le professeur Agostino Giovagnoli à l’université catholique. Et d’ajouter que Pie XI, mort en 1939, avait fait des sermons contre les lois raciales, “ce qui eut pour conséquence un conflit ouvert avec Mussolini en juillet 1938.” Le pape Pie XII n’a quant à lui rien fait pendant la Seconde Guerre mondiale alors que les Nazis avaient largement dépassé le stade des simples lois antisémites. Le Vatican, qui souhaite canoniser Pie XII, prétend au contraire que dans les coulisses ce dernier a aidé à sauver de nombreux Juifs.
Notons que Fini a soldé son passé fasciste en 1995 en fondant un nouveau parti de droite modérée, l’Alliance nationale. Fini a visité le camp de la mort d’Auschwitz en Pologne et s’est rendu plusieurs fois en Israël. A l’occasion de l’une de ses visites, il a déclaré que le fascisme “fut le mal absolu” du XXe siècle et que le règne de Mussolini fut “un chapitre honteux de l’Histoire du peuple italien”.
par YA
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