mercredi 8 avril 2009
Une expo pour réactiver le souvenir des Juifs morts dans les camps
Claudine Germé et les bénévoles de la LICRA ont réalisé une installation autour du quotidien des Juifs pendant la guerre.
À découvrir à la mairie de Malo-les-Bains jusqu'au 17 avril, une exposition sur la Shoah et le destin des Juifs dunkerquois. À la partie informative réalisée en collaboration avec le Mémorial de la Shoah de Paris, succède une installation à base d'objets du quotidien d'avant-guerre. Pour se souvenir des Dunkerquois morts en déportation parce qu'ils étaient juifs.
Shoah ? ça veut dire « catrastrophe » en hébreu. Pour Claudine Germé, membre de la LICRA, qui a réalisé un diaporama et une installation sur la communauté juive à Dunkerque entre le Moyen-Âge et la Seconde Guerre mondiale, le mot est faible. « Six millions d'âmes retranchées à l'humanité ! Le monde ne serait pas ce qu'il est si ces gens n'avaient pas disparu. Parmi eux, combien d'artistes, combien d'inventeurs ?
» Depuis septembre, elle mène des recherches sur les Juifs dunkerquois déportés dans les camps pendant la guerre. S'appuyant sur les travaux de Jean-Marc Alcalay, membre de la LICRA et historien amateur, elle en a recensé 33, âgés de 6 à 70 ans, morts entre 1940 et 1943 à Auschwitz ou Sobibor. Ils n'ont pas été déportés depuis Dunkerque, évacuée en 1940. Mais ils étaient Dunkerquois. « La communauté a failli disparaître parce qu'ils étaient peu nombreux, mais ils ne doivent pas tomber dans l'oubli. S'il a pu y avoir 6 millions de morts juifs, c'est parce que des petites villes ont donné 5, 10, 20 ou 100 personnes. À Dunkerque, les décrets du Reich comme le port de l'étoile jaune étaient en vigueur comme ailleurs. » Et le nom de la ville est gravé dans les murs du Yad Vashem, le mémorial de l'Holocauste à Jérusalem.
Claudine Germé, qui avait déjà, l'an passé, réalisé des recherches sur la traite négrière à Dunkerque, se bat pour que ce travail de mémoire soit présenté et transmis aux jeunes générations. Mais s'insurge contre le peu de moyens accordés par les collectivités locales pour ce devoir de mémoire, « pourtant si politique ».
Système D
Pour cette exposition présentée à la mairie de Malo-les-Bains, l'association a dû recourir au système D. Pour l'installation, un brocanteur de Coudekerque-Branche, Marc Lenoire, a accepté de prêter gracieusement des meubles de son magasin. L'ordinateur qui diffuse le diaporama a été prêté par un fabricant. Mais les panneaux explicatifs fournis par le Mémorial de la Shoah sont très complets. Et l'exposition vaut le détour, à quelques semaines de la journée nationale de commémoration de la déportation, le 26 avril. • E. J.
> L'exposition est visible jusqu'au 17 avril à la mairie de Malo, tous les jours de 14 h à 18 h, sauf dimanche 12 et lundi 13.
La Voix du Nord
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