par Claire Dana Picard
A l'occasion du soixantième anniversaire de l'Etat d'Israël et du soixante-cinquième anniversaire de la révolte du Ghetto de Varsovie, une cérémonie extrêmement émouvante a eu lieu ce mardi dans la capitale polonaise en souvenir d'un éducateur et un pédagogue hors-pair, Janusz Korczak, et des enfants de l'orphelinat du ghetto avec lesquels il a été déporté de son plein gré pour ne pas les abandonner.
La commémoration s'est déroulée en présence de la ministre de l'Education Youli Tamir, de deux anciens élèves de Janusz Korczak, d'enseignants israéliens, de membres de la délégation de la jeunesse polonaise et d'adolescents polonais ayant choisi d'étudier le judaïsme et l'histoire d'Israël dans le cadre de leur programme scolaire.
La visite a commencé par la bâtisse abritant l'orphelinat juif de Janusz Korczak depuis sa fondation jusqu'à son transfert dans le ghetto pendant la Shoah. Les élèves israéliens et polonais présents ont organisé sur place une "rencontre de la jeunesse" en découvrant ensemble la personnalité de Janusz Korczak, ses principes éducatifs et l'existence des enfants dans cette maison. Dans le cadre des activités pédagogiques organisées sur les lieux, ils ont préparé des cerfs-volants.
Les jeunes ont ensuite accompagné la ministre de l'Education Youli Tamir qui s'est rendue dans le centre de Varsovie, à l'emplacement de l'orphelinat après son transfert dans le ghetto. Le bâtiment n'existe plus et à sa place, se dresse un monument en souvenir de " Janusz Korczak et les enfants". Cela fait 66 ans que les petits orphelins ont quitté la maison pour entamer leur marche vers la mort et il y a 65 ans, les habitants du ghetto se sont insurgés contre l'occupant nazi. Et à ce même endroit, les jeunes, israéliens et polonais, dans un même geste, ont lâché des centaines de cerfs-volants en souvenir de Janusz Korczak et des enfants de l'orphelinat.
La ministre de l'Education a entamé son discours par une citation de Janusz Korczak. Elle a ensuite déclaré: "Face à la Shoah et la brutalité de ce génocide, Korczak prônait un idéal de compassion humaine et d'amour pour chaque enfant. Il a laissé après lui tout un enseignement ayant une valeur éducative exceptionnelle aujourd'hui encore". "La fière stature de Korczak marchant à la tête de ses élèves, a-t-elle ajouté, est un exemple d'abnégation hors du commun. Korczak incarne pour moi l'image d'un homme, d'un éducateur parfait. Le cerf-volant symbolisait pour Korczak le droit de chaque enfant à la liberté et au bonheur. Cet envol de cerfs-volants, réalisé par des jeunes, israéliens et polonais, prouve que l'espoir et l'amour du prochain l'ont emporté sur ce régime qui semait la peur et l'horreur".
Tamir s'est rendue, en compagnie des jeunes, sur le lieu où Korczak et ses enfants sont montés dans le train qui les a emportés vers Treblinka, camp de la mort d'où ils ne sont pas revenus. La cérémonie s'est achevée dans l'ancien centre du ghetto de Varsovie, devant le monument du sculpteur Nathan Rapoport.
Youli Tamir était lundi à Treblinka. Elle a pris part à la cérémonie devant le monument érigé en souvenir de Korczak et y a déposé une gerbe. Dans la journée de mardi, elle a rencontré son homologue polonaise.
Le docteur Janusz Korczak, qui s'appelait en réalité Henryk Goldszmit, était un pédiatre et un écrivain de renom. Il s'est distingué par son œuvre en faveur de l'enfance, introduisant de nouvelles méthodes pédagogiques dans lesquelles l'enfant était respecté. Il a publié de nombreux écrits sur le sujet qui ont eu une grande influence dans le monde de l'éducation.
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