lundi 24 mars 2008

jeudi 20 mars 2008

MEMOIRE : DACHAU

Il y a 75 ans, le 20 mars 1933, le premier camp de concentration nazi, celui de Dachau, voyait le jour. Il était construit dans le sud de l'Allemagne, au nord de Munich, dans une ancienne usine de poudre à feu datant de la Première Guerre mondiale et devait servir à héberger 5000 prisonniers. (Guysen.International.News)

mercredi 19 mars 2008

EICHMANN, UN NOUVEAU JUSTE DES NATIONS ?

par Yael Ancri
in AROUTS7



D'après le journal britannique Sunday Times, le criminel nazi Adolf Eichmann aurait sauvé les vies de 800 Juifs. Mais ses motifs étaient loin d'être aussi purs que ceux des Justes de Nations reconnus par le mémorial de la Shoah, Yad Vashem.

Le criminel nazi, Adolf Eichman, qui est la première et seule personne à avoir subi la peine de mort en Israël en 1962 pour crimes contre l'humanité, aurait paradoxalement sauvé les vies de 800 Juifs, en les gardant dans l'hôpital juif de Berlin. C'est ce qu'indique le journal britannique Sunday Times, qui tente, dans un article intitulé Adolph Eichmann‘s List [la Liste d'Adolph Eichman] de découvrir pourquoi l'architecte de la Solution finale a ainsi protégé 800 Juifs. Qu'avaient-ils de différents de leurs coreligionnaires qui ont péri dans les camps d'extermination ?

C'est l'Armée Rouge qui découvrit les protégés d'Eichmann en ratissant le quartier de Wedding de Berlin à la fin de la guerre. Ces 800 hommes et femmes épargnés en plein cœur de la capitale allemande avaient collaboré avec les Nazis, étaient des espions à la solde de l'Allemagne ou bien les conjoints de non-Juifs influents. Parmi ces survivants on compte une partie du personnel de l'hôpital, y compris le directeur Dr Walter Lustig, qui recevait ses ordres directement des hommes de la Gestapo, qu'il avait côtoyés lorsqu'il travaillait comme médecin pour la police de Berlin.

Si des Juifs ont effectivement été épargnés par le criminel nazi, les intentions de ce dernier n'étaient pas particulièrement pures, explique le Sunday Times. Il cherchait à faire croire aux Berlinois que les Juifs étaient bien traités. En fait, Eichmann était responsable de la logistique de la solution finale (Endlösung).

La poursuite des activités de l'hôpital juif de Berlin, avec son personnel juif, servait de vitrine au régime nazi. Ce dernier craignait un mouvement de révolte des Juifs de la capitale, qui étaient bien intégrés au sein même du tissu social berlinois, s'ils découvraient ce qui se préparait contre eux.

C'est ainsi que des centaines de Juifs ont survécu tout en vivant au beau milieu de la capitale nazie, secouée par la tourmente de la Seconde Guerre mondiale.

lundi 17 mars 2008

IL Y A 65 ANS : LE GHETTO DE VARSOVIE

par Raphael Aouate
in AROUTS7


Des centaines de personnes se sont jointes ce matin (lundi) aux quelque vingt quatre survivants de la Shoah, dont une partie a été sauvée par le célèbre Oscar Schindler, pour une marche commémorant le soixante cinquième anniversaire de la destruction du Ghetto de Varsovie par les armées nazies.

Des membres de familles concernées, des historiens et des représentants officiels se sont donné rendez-vous avec les rescapés sur la place, au cœur de l’ancien Ghetto, afin de réciter la traditionnelle prière consacrée aux disparus : le Kaddish.

Puis le groupe s’est dirigé sur les traces des Juifs qui furent expulsés du Ghetto au cours de l’année de sa liquidation : 1943, pour être conduits vers le camp de travaux forcés de Plaszow, quartier de la ville, proche de Varsovie, qui fut plus tard transformé en camp de concentration. Là-bas, plus de 8000 personnes, juives et non juives, y périrent pendant la guerre.

Certains des survivants faisaient ainsi leur premier voyage de "retour" en Pologne depuis cette sombre période de la Seconde guerre mondiale.

Le 13 mars 1943, les troupes allemandes entamèrent une action de deux jours durant laquelle ils vidèrent le ghetto de sa population, estimée à 16 000 personnes. De Varsovie, ceux-ci transitèrent vers Plaszow, puis vers Auschwitz Birkenau, où leur triste voyage s’acheva. Près de 2000 Juifs, laissés derrière, furent exécutés.

Seuls 3000 Juifs du Ghetto survécurent à la guerre.

" ISRAEL N'EST PAS NE DE LA SHOAH "

Georges Bensoussan : Israël n’est pas né de la Shoah
Alexandra Laignel-Lavastine © Le Monde

L’historien, disait Paul Veyne, est celui qui "se méfie de ce qui va de soi". Or, il se trouve que parmi les stéréotypes les mieux partagés sur la naissance de l’Etat d’Israël - et Dieu sait s’ils sont légion ! -, il en est des plus coriaces. Notamment celui qui voudrait que l’Etat juif soit né de la Shoah, comme si la destruction du judaïsme européen en avait constitué la matrice.

C’est François Mauriac, plein de bons sentiments, s’exclamant dans les années 1950 : "Sion a ressurgi des crématoires et des charniers. La nation juive est ressuscitée d’entre ces millions de morts."

C’est précisément cette fausse évidence que réfute ici, avec force, Georges Bensoussan, l’un des meilleurs spécialistes de l’histoire intellectuelle du sionisme en France. L’historien, qui est aussi le rédacteur en chef de la Revue d’histoire de la Shoah et directeur de l’excellente collection du "Mémorial de la Shoah", aux éditions Calmann-Lévy, était donc particulièrement bien placé pour analyser cette illusion rétrospective. Illusion d’autant plus brûlante qu’on la voit aujourd’hui réapparaître, sous des variantes nettement moins bienveillantes, dans le monde arabe comme au sein de l’ultragauche.

La démarche de Georges Bensoussan met d’abord en évidence combien la critique de ces reconstructions mémorielles fait plus que jamais partie du métier d’historien. Il ne s’agit certes pas de nier qu’un lien étroit a pu unir, après-guerre, la Shoah et la création d’Israël.

Mais ce lien fut avant tout démographique, et c’est la thèse centrale de cet essai : il tient en premier lieu à la présence massive des survivants dans le nouvel Etat - 350 000 en 1949, soit un tiers de sa population. Pour autant, insiste l’auteur, Israël n’apparaît, en 1948, ni comme "une compensation offerte par l’Europe aux Juifs-victimes" - les Occidentaux ne se sentant alors en rien coupables -, ni comme "un sursaut des Juifs face à l’antisémitisme meurtrier".

Et de consacrer de nombreuses pages surprenantes à la période de la guerre : sait-on qu’il faudra attendre la toute fin de l’année 1942 pour que l’Agence juive (le "gouvernement" des juifs de Palestine) reconnaisse que les nazis ne procédaient pas à des tueries sporadiques, mais à un génocide ? Le soulèvement du ghetto de Varsovie aggravera l’incompréhension. "Pourquoi ne vous êtes-vous pas rebellés ?", demandera encore le procureur aux témoins du procès Eichmann en 1961.

A rebours de la légende, l’accueil fait aux rescapés dès 1944-1945 fut, de fait, mitigé. En témoigne cette phrase inouïe prononcée par David Ben Gourion en 1949 :

"Parmi les survivants des camps de concentration, certains n’auraient pas survécu s’ils n’avaient été ce qu’ils sont, durs, méchants et égoïstes."

Georges Bensoussan souligne ainsi, à juste titre, la dureté de l’opprobre jeté en Israël sur les juifs européens accusés de passivité : "Les "Juifs moutons", écrit-il, inspirent du dégoût aux "Juifs-pionniers"", ce rejet permettant en outre de rendre la diaspora seule responsable de son destin. Un climat de mépris qui plaçait le rescapé dans une position intenable : "Mort, il aurait tort, et vivant, il est suspect."

Ce livre posé et très argumenté vient opportunément rappeler que la centralité qu’occupe désormais la mémoire de la Shoah en Israël est assez récente.

Une omniprésence ô combien décriée sur place, notamment parmi les intellectuels "post-sionistes", qui y voient l’origine funeste des conceptions actuelles sur la sécurité. Cette mémoire ne s’imposera en effet qu’après le procès Eichmann et la Guerre des Six Jours (1967), la peur qui saisit alors le monde juif venant réveiller le traumatisme du génocide. Il s’agit donc bien d’"une légitimation après-coup".

Mais Georges Bensoussan montre surtout à quel point la thèse du lien de causalité entre la Shoah et Israël, que ce soit pour le déplorer ou pour inviter à défendre ce pays (ultime) refuge, conduit à un double dévoiement : dévoiement de l’histoire de la Shoah, mais aussi dévoiement de l’histoire "radicalement politique" du sionisme, ainsi réduit à un geste compassionnel.

Georges Bensoussan, Un nom impérissable. Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe (1933-2007). Seuil, 295 p., 17 €.

vendredi 14 mars 2008

PROPPER DE CALLEJON : "UN JUSTE PARMI LES NATIONS"


par Yael Ancri

in arouts sheva



Yad Vashem, le mémorial de la Shoah de Jérusalem, a rendu hommage à titre posthume à un important diplomate espagnol, qui s'avère être le grand-père de l'actrice anglaise oscarisée Helena Bonham Carter, pour son rôle dans le sauvetage de centaines de Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale.

Mercredi, Yad Vashem a nommé Eduardo Propper de Callejon "Juste parmi les Nations", la plus haute distinction décernée aux personnes non juives qui risquèrent leur vie pour sauver des Juifs pendant la Shoah.

Plus de 22 000 personnes ont reçu cette distinction depuis sa création en 1963, dont l'Allemand Oskar Schindler – qui sauva plus de mille Juifs et a inspiré le film oscarisé de Stephen Spielberg "La Liste de Schindler" – ainsi que le diplomate suédois Raoul Wallenberg – qui a sauvé 20 000 personnes des camps de la mort. Seuls sept citoyens espagnols ont reçu cette distinction.

Lorsque les Allemands ont envahi la France en été 1940, Propper de Callejon, qui était alors premier secrétaire de l'ambassade d'Espagne à Paris, a tamponné et signé des passeports pendant quatre jours pour permettre aux réfugiés de fuir en Espagne puis au Portugal, où la situation était relativement plus propice pour eux. Pendant ces quatre jours, Propper de Callejon a travaillé presque sans interruption, signant des deux mains le maximum de papiers pour accorder la vie au plus de gens possible, Juifs et non juifs. Sa fille, Elena Bonham Carter (la maman de l'actrice), a raconté qu'il avait signé tant de passeports, que chaque soir ses mains le faisaient souffrir et sa femme les lui pansait pour qu'il puisse recommencer le lendemain.

Propper de Callejon, qui était franquiste, a passé outre les instructions du ministère espagnol des Affaires étrangères, qui interdisait d'accorder ce genre de visas. En 1941, il a été dégradé et il ne pu jamais devenir ambassadeur. Il a pris sa retraite en 1965 et est décédé sept ans plus tard.

On ignore combien de visas il émis exactement, mais le directeur de Yad VaShem, Avner Shalev, a estimé qu'il avait dû en signer plus de 1 500. Shalev a qualifié Propper de Callejon de "Raoul Wallenberg" espagnol.

Sa fille Elena Bonham Carter et son fils Felipe Propper de Callejon ont participé mercredi à la cérémonie qui s'est déroulée dans le jardin des Justes des Nations à Yad Vashem. L'actrice Helena Bonham Carter n'a pu participer à la cérémonie, retenue par le tournage du dernier film de la série des Harry Potter. Sa mère a affirmé que cette dernière regrettait de n'avoir pu participer à cet événement important.

"Aujourd'hui, justice a été rendue à mon père," a déclaré Felipe Propper de Callejon.

jeudi 13 mars 2008

UNE ANNE FRANK POLONAISE SORT DE L'OUBLI

Rédaction en ligne

jeudi 13 mars 2008, 07:45

Sur la table de son petit appartement de Bedzin, une ville du sud de la Pologne, Stanislawa Sapinska, 90 ans, étale les différentes éditions du « Journal de Rutka Laskier » son amie juive dont elle a gardé secrètement le journal intime pendant 63 ans.

Reportage

« Pour moi ce fut un souvenir d’une amie, un souvenir très précieux, pas un document historique », raconte Mme Sapinska.

Jusqu’au jour où en 2006, elle a décidé de le montrer à son neveu. « On parlait de l’Holocauste. J’ai voulu lui prouver que j’en savais des choses et je lui ai fait lire le journal ».

« Tata, tu n’a pas le droit de le garder uniquement pour toi, c’est de l’histoire, m’a-t-il dit. Et tout a commencé ». Une première édition en polonais. Des éditions en hébreu, en anglais et en espagnol ont aussitôt suivi. La toute dernière en français est en vente depuis lundi en France.

L’histoire, que beaucoup compare à celle d’Anne Frank à Amsterdam, se passe à Bedzin sous l’occupation nazie. Une jeune fille juive de 14 ans tient son journal. Les Allemands ont chassé cette famille riche dans le quartier le plus pauvre de la ville où ils ont instauré un ghetto pour quelque 22.000 juifs. Les Laskier occupent une pièce dans la maison des Sapinski, qui en ont été chassés auparavant.

Rutka sent la déportation à Auschwitz et une mort inéluctable approcher.

« Tout cela n’est rien tant qu’il n’est pas question d’Auschwitz, de la fin. Quand arrivera-t-elle… ? », s’interroge-elle le 5 février 1943.

Contrairement à Anne Frank, Rutka sait bien ce qui peut lui arriver. Auschwitz est à peine distant d’une cinquantaine de kilomètres.

« Si Dieu existait, il ne permettrait pas qu’on jette les gens vivants dans des fours. Ou qu’on mette les petits enfants dans des sacs pour les gazer », écrit-elle.

« Rutka fut membre d’une organisation clandestine, un émissaire venait de Varsovie, apportant des nouvelles sur le front. On échangeait nos informations. On avait confiance entre nous », se souvient Stanislawa qui se lie d’amitié avec Rutka.

Rutka décrit des scènes d’horreur du ghetto qui s’entremêlent avec le récit des ses amours de jeune fille et ses rêves d’un premier baiser.

La dernière note date du 24 avril 1943. Peu après, Rutka est enfermée dans un ghetto encore plus petit, puis est déportée en août à Auschwitz.

Quelque mois après la liquidation du ghetto, les Sapinski reviennent dans leur maison. Stanislawa sort le journal de la cachette, un petit cahier vert. « Je l’ai lu et j’ai pleuré », se souvient-elle. « J’espérai encore qu’elle reviendrait, quelque jeunes ont réussi à s’évader », dit-elle.

Une fois le journal sorti de l’oubli, les traces de sa famille ont été retrouvées en Israël.

Seul le père de Rutka survécut. Yaacov Laskier fonda une nouvelle famille en Israël. Il mourut bien avant la publication du journal. Reste une demi-soeur de Rutka, Zahava Sherz.

La semaine dernière, l’Institut historique juif (ZIH) de Varsovie a retrouvé dans ses archives un document relatant les derniers moments de la vie de Rutka.

Zofia Minc, une codétenue arrivée à Auschwitz, le 16 décembre 1943, fut témoin de la mort de Rutka et l’a relatée dans une déposition après la guerre. « Dans notre bloc, je dormais à côté de mon amie, Rutka Laskier, de Bedzin. Elle était tellement belle, que même le Dr Mengele l’avait remarquée. Une épidémie de typhus et de choléra a alors éclaté. Rutka a attrapé le choléra. En quelques heures, elle est devenue méconnaissable. Elle n’était plus qu’une ombre pitoyable. Je l’ai moi-même transportée dans une brouette au crématoire. Elle me suppliait de l’amener jusqu’aux barbelés pour se jeter dessus et mourir électrocutée, mais un SS marchait derrière moi avec un fusil et il ne m’a pas laissé faire. »
TEXTE REPRIS DU SITE "LE SOIR"

ADAM RAYSKI , CHEF DES FTP-MOI EN FRANCE , EST MORT A L'AGE DE 95 ANS

Adam Rayski (Z''l), un des fondateurs en 1943 du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), est mort à l'âge de 95 ans, à Paris. D'origine polonaise, ce journaliste communiste résistant avait dirigé la section française des FTP- MOI (Francs-tireurs partisans-Main d'œuvre immigrée). (Guysen.International.News)
Après la guerre, il rentre en Pologne où il dirige des journaux communistes. De retour en France en 1957, il quitte le Parti communiste polonais et effectue des recherches historiques sur la résistance juive en France. Il milite pour la défense des droits de l'homme et de la communauté juive. Ses obsèques auront lieu le 13 mars à 14 h au cimetière du père Lachaise.




L'Affiche rouge du groupe Manouchian

Le 21 février 1944, les murs de Paris se couvrent de grandes affiches rouges. Elles font état de l'exécution au mont Valérien de 23 «terroristes» membres d'un groupe de FTP (francs-tireurs partisans).

Le chef de ce groupe de résistants s'appelle Missak (Michel) Manouchian. Il est né en Arménie 36 ans plus tôt et a été marqué par le génocide arménien.

Quand il arrive en France, en 1924, il apprend le métier de menuisier et adhère au syndicat communiste, la CGT. Au Parti communiste, il fait partie du groupe MOI (Main-d'Oeuvre Immigrée). Pendant l'occupation allemande, il rejoint un petit réseau de résistants communistes, les FTP-MOI (Francs-Tireurs et Partisans-Main-d'Oeuvre Immigrée).
La propagande nazie daube sur l'origine étrangère


Adam Rayski

Adam Rayski a été l’un des témoins et des acteurs de la tragédie de la rafle du Vel’ d’Hiv’, les 16 et 17 juillet 1942.

Né en 1913 à Bialystok (Pologne), il ne tardera pas, à peine adolescent, à adhérer à la Gauche scolaire, une organisation à tendance marxiste, pour en devenir rapidement le responsable.

Arrivé à Paris en 1932, il entreprend des études de journalisme à la Sorbonne, convaincu qu’il n’existe pas de meilleure arme que la parole écrite pour gagner l’adhésion des masses à une cause révolutionnaire. En 1934, il entre au quotidien de gauche en langue yiddish, La Presse Nouvelle. Peu après, il fera partie de la rédaction de L’Humanité pour assurer les liens politiques avec le quotidien juif.

En juillet 1940, s’évadant d’un camp de transit de prisonniers de guerre à Nantes, il revient dans Paris occupé, au matin du 14 juillet. Il participe à la création du mouvement de résistance juive placée sous l’égide de la MOI (Main d’Œuvre Immigrée), une organisation affiliée au Parti communiste. En septembre 1941, Adam Rayski est promu responsable national de la résistance juive MOI, dont la branche armée s’est illustrée par son héroïsme contre la Wehrmacht. Il occupera ce poste jusqu’à la fin de la guerre. Il ne lâchera pas sa plume et s’en servira pour assurer la mémoire de cette période exceptionnelle, celle de la résistance juive, comme historien. Adam Rayski est membre d’honneur du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) dont il fut cofondateur, en 1943, dans la clandestinité.

Adam Rayski fait partie du Jury national du Concours de la Résistance et de la Déportation, en qualité de personnalité de la Résistance.
Il est président de l’Union des Résistants et Déportés Juifs de France (URDF). L’association publie une revue d’information historique, La Lettre des Résistants et Déportés Juifs, 35, place Saint-Ferdinand, 75017 Paris.
Il est décédé en mars 2008.


Publications d’Adam Rayski

Nos Illusions perdues
Balland, Paris, 1985 (épuisé).
Disponible en CD-Rom.
Traduction allemande Zwischen Thora und Partei,
Herderbücherei, Freiburg, 1987.

Qui savait quoi ? L’extermination des Juifs 1941-1945
avec Stéphane Courtois
La Découverte, Paris, 1987.

Le Sang de l’étranger. Les immigrés de la MOI dans la Résistance
avec Stéphane Courtois et Denis Peschanski, Fayard,
Paris, 1989, 2e édition 1994.

Traduction allemande de L’Affiche rouge, Immigranten und Juden in der
französischen Résistance, Verlag Schwarze Risse, Berlin, 1994.

Le Choix des Juifs sous Vichy. Entre soumission et résistance
La Découverte, Paris, 1992.

A la demande d'Anne, son épouse, j'avais mis en ligne
un dossier sur les fusillés de la Cascade du Bois de Boulogne.
http://clioweb.free.fr/dossiers/39-45/rayski/cascade.htm

Il y a soixante ans. La rafle du Vélodrome d’Hiver (15 Mo en pdf)
Le peuple de Paris solidaire des Juifs
(extrait p 39 et 40 de la brochure distribuée en oct 2002 aux lycéens parisiens :
http://www.resistancejuive-europe.net/veldhiv/Veldhiv.html

Certains articles de sa "Lettre des Résistants et Déportés Juifs"
étaient en ligne sur le site http://www.cie.fr/urdf/
http://web.archive.org/web/*/http://www.cie.fr/urdf/

http://www.resistancejuive-franceurope.net/
Le site web suivant semble avoir été moins bien archivé

lundi 10 mars 2008

LA SHOAH PAR BALLES


Mercredi 12 mars à 20 h 50

sur FRANCE 3


De la solution finale, on croyait tout savoir. On croyait que nos livres d’Histoire, à l’école, avaient été complets, précis. Les déportations, les camps de concentration, l’extermination de plus de 6 millions de Juifs par les nazis.

Pourtant, un prêtre français, le père Patrick Desbois, oeuvre depuis sept ans à rétablir la vérité, enfouie sous la terre d’Europe de l’Est. Un drame oublié, et masqué par le rideau de fer pendant des dizaines d’années.

Dans l’ex-Union Soviétique, pendant la seconde guerre mondiale, des commandos de SS, les Einzatsgruppen, ont coordonné l’assassinat à coup de fusil, « une balle, un Juif », ou en les enterrant vivants, d’entre 1500 000 et 1 800 000 de Juifs, rien qu’en Ukraine.

Un génocide sans chambre à gaz, sans camp, la Shoah par balles.

Le 22 juin 1941, l’Allemagne nazie attaque l’URSS dans le triple but de s’assurer un espace colonial à l’Est, d’éradiquer le communisme et d’exterminer les Juifs. Dans la foulée des opérations militaires, les Einsatzgruppen ont joué un rôle particulier en restant derrière les lignes de front.

Leur mission n’est qu’idéologique : il s’agit de coordonner l’extermination de tous les Juifs des zones conquises par la Wehrmacht. Ces premiers mois de génocide sont les prémices de ce qui deviendra, dans toute l’Europe, la Solution finale. Non pas qu’Hitler n’y ait pas pensé plus tôt, mais sa haine du communisme et de la religion juive vont créer un déchaînement de violence sans précédent. Les Einsatzgruppen sont les maîtres d’oeuvre de l’extermination de masse des Juifs. A l’Est, les Juifs étaient abattus à l’arme à feu. L’un après l’autre. Ou enterrés vivants.

Aujourd’hui encore, ce qui apparaît pour les historiens comme la « Solution finale » à l’Est est largement méconnu. Les données sont rares et le grand public pour qui l’extermination des Juifs a débuté avec les camps de concentration et les chambres à gaz de sinistre mémoire n’en a pour ainsi dire, jamais entendu parler. C’est le travail du Père Patrick Desbois que de revenir aujourd’hui sur cette terrible page de l’histoire, sur un pan de génocide trop longtemps oublié, où entre 1550 000 et demi et 1800 000 de Juifs ont perdu la vie.

Le débat :

La diffusion du film est suivie d’un débat enregistré au Mémorial de la Shoah à Paris. Elise Lucet reçoit Simone Veil, ancien ministre, ancienne Présidente du Parlement Européen, déportée à l’âge de dix-sept ans à Auschwitz, rescapée de la Shoah et le Père Patrick Desbois, directeur du Service national des évêques de France pour les relations avec le judaïsme, conseiller du Vatican pour la religion juive, petit-fils d’un déporté du camp de Rawa-Ruska.

Il préside l’association Yahad-In Unum qu’il a fondé en 2004. A ce jour, avec son équipe, il a interviewé plus de 700 témoins et mis à jour plus de 800 fosses communes.

Il est aussi l’auteur d’un ouvrage : Porteur de mémoires aux éditions Michel Lafon.

Pourquoi à 20h50 ?
La mémoire de la Shoah constitue un devoir impératif pour toutes les générations. Parmi ses missions, la télévision de service public a la responsabilité de transmettre au grand public l’histoire de l’Holocauste. L’enregistrement par l’image des différents témoins des exécutions est précisément l’une des techniques d’écriture de l’enquête conduite par le prêtre français. Le travail du père Desbois et de son équipe constitue un apport considérable dans la connaissance du génocide des Juifs. France 3 a considéré que ce récit se devait donc d’etre placé, en première partie de soirée, à l’heure de la plus grande écoute.

Un film de Romain Icard
une production Mano à Mano
avec la participation de France 3 et du CNC
Commentaire : Anouk Grinberg




AR