lundi 10 mars 2008

LA SHOAH PAR BALLES


Mercredi 12 mars à 20 h 50

sur FRANCE 3


De la solution finale, on croyait tout savoir. On croyait que nos livres d’Histoire, à l’école, avaient été complets, précis. Les déportations, les camps de concentration, l’extermination de plus de 6 millions de Juifs par les nazis.

Pourtant, un prêtre français, le père Patrick Desbois, oeuvre depuis sept ans à rétablir la vérité, enfouie sous la terre d’Europe de l’Est. Un drame oublié, et masqué par le rideau de fer pendant des dizaines d’années.

Dans l’ex-Union Soviétique, pendant la seconde guerre mondiale, des commandos de SS, les Einzatsgruppen, ont coordonné l’assassinat à coup de fusil, « une balle, un Juif », ou en les enterrant vivants, d’entre 1500 000 et 1 800 000 de Juifs, rien qu’en Ukraine.

Un génocide sans chambre à gaz, sans camp, la Shoah par balles.

Le 22 juin 1941, l’Allemagne nazie attaque l’URSS dans le triple but de s’assurer un espace colonial à l’Est, d’éradiquer le communisme et d’exterminer les Juifs. Dans la foulée des opérations militaires, les Einsatzgruppen ont joué un rôle particulier en restant derrière les lignes de front.

Leur mission n’est qu’idéologique : il s’agit de coordonner l’extermination de tous les Juifs des zones conquises par la Wehrmacht. Ces premiers mois de génocide sont les prémices de ce qui deviendra, dans toute l’Europe, la Solution finale. Non pas qu’Hitler n’y ait pas pensé plus tôt, mais sa haine du communisme et de la religion juive vont créer un déchaînement de violence sans précédent. Les Einsatzgruppen sont les maîtres d’oeuvre de l’extermination de masse des Juifs. A l’Est, les Juifs étaient abattus à l’arme à feu. L’un après l’autre. Ou enterrés vivants.

Aujourd’hui encore, ce qui apparaît pour les historiens comme la « Solution finale » à l’Est est largement méconnu. Les données sont rares et le grand public pour qui l’extermination des Juifs a débuté avec les camps de concentration et les chambres à gaz de sinistre mémoire n’en a pour ainsi dire, jamais entendu parler. C’est le travail du Père Patrick Desbois que de revenir aujourd’hui sur cette terrible page de l’histoire, sur un pan de génocide trop longtemps oublié, où entre 1550 000 et demi et 1800 000 de Juifs ont perdu la vie.

Le débat :

La diffusion du film est suivie d’un débat enregistré au Mémorial de la Shoah à Paris. Elise Lucet reçoit Simone Veil, ancien ministre, ancienne Présidente du Parlement Européen, déportée à l’âge de dix-sept ans à Auschwitz, rescapée de la Shoah et le Père Patrick Desbois, directeur du Service national des évêques de France pour les relations avec le judaïsme, conseiller du Vatican pour la religion juive, petit-fils d’un déporté du camp de Rawa-Ruska.

Il préside l’association Yahad-In Unum qu’il a fondé en 2004. A ce jour, avec son équipe, il a interviewé plus de 700 témoins et mis à jour plus de 800 fosses communes.

Il est aussi l’auteur d’un ouvrage : Porteur de mémoires aux éditions Michel Lafon.

Pourquoi à 20h50 ?
La mémoire de la Shoah constitue un devoir impératif pour toutes les générations. Parmi ses missions, la télévision de service public a la responsabilité de transmettre au grand public l’histoire de l’Holocauste. L’enregistrement par l’image des différents témoins des exécutions est précisément l’une des techniques d’écriture de l’enquête conduite par le prêtre français. Le travail du père Desbois et de son équipe constitue un apport considérable dans la connaissance du génocide des Juifs. France 3 a considéré que ce récit se devait donc d’etre placé, en première partie de soirée, à l’heure de la plus grande écoute.

Un film de Romain Icard
une production Mano à Mano
avec la participation de France 3 et du CNC
Commentaire : Anouk Grinberg




AR

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