mercredi 30 avril 2008

CES NAZIS QUI DOIVENT ENCORE ETRE JUGES

Le Centre Simon Wiesenthal vient de publier sa liste des dix anciens nazis les plus recherchés en date du 1er avril 2008.


1) Le docteur Aribert Heim (lieu de résidence inconnu). Il a tué des centaines de prisonniers du camp de concentration de Mauthausen, où il était médecin. Il a disparu en 1962, alors que la police s'apprêtait à l'arrêter. L'Allemagne a émis un mandat d'arrêt international contre lui.

2) John Demjanjuk (Etats-Unis). Originaire d'Ukraine, il est soupçonné par les autorités américaines d'avoir été gardien dans les camps de concentration, ce qu'il nie. Suspecté d'avoir été "Ivan le terrible", le tortionnaire de Treblinka, il a été extradé vers Israël en 1986, où il a été condamné à mort, puis acquitté en 1993. Sa nationalité américaine lui a été rendue en 1998, puis à nouveau retirée en 2002. Il a entamé une procédure d'appel contre la décision rendue en janvier par le juge des services d'immigration qui l'envoyait en Allemagne, en Pologne ou en Ukraine.

3) Sandor Kepiro (Hongrie). Ancien officier de la gendarmerie hongroise, il est accusé d'avoir participé à l'assassinat de plus de 1 000 civils en Serbie pendant la guerre. Il a été condamné à deux reprises par la justice hongroise, en 1944 et en 1946, mais n'a jamais purgé sa peine. Kepiro est rentré dans son pays natal en 1996, après avoir passé plusieurs décennies en Argentine. Il nie toutes les accusations. La Hongrie a rouvert l'enquête.

4) Milivoj Asner (Autriche). Il était le chef de la police sous le régime croate pronazi. Il est soupçonné d'avoir joué un rôle actif dans la persécution et la déportation de centaines de Serbes, Juifs et Tziganes. La Croatie a demandé son extradition à l'Autriche qui a refusé au motif que sa santé ne lui permet pas d'être interrogé ou de comparaître devant un tribunal.

5) Søren Kam (Allemagne). Ancien SS recherché par le Danemark pour l'assassinat d'un journaliste en 1943. Son extradition a été refusée en 2007 par un tribunal allemand pour manque de preuves.

6) Heinrich Boere (Allemagne). Ancien Waffen SS, il est accusé du meurtre de trois civils néerlandais, ce qu'il a reconnu. Condamné à mort par contumace aux Pays-Bas en 1949, il a vu sa peine commuée en prison à vie. La justice allemande a refusé de l'extrader, puis a déclaré que sa condamnation n'était pas valide. Le parquet de Dortmund l'a de nouveau inculpé pour meurtre ce mois-ci.

7) Charles Zentai (Australie). Ancien soldat hongrois, une enquête à son encontre a été ouverte en décembre 2004 par le ministère des Affaires étrangères hongrois. Il est soupçonné d'avoir tué Peter Balazs à Budapest en 1944 parce qu'il ne portait pas l'étoile jaune qui l'identifiait en tant que Juif. Zentai nie et se bat contre son extradition.

8) Mikhaïl Gorshkow (Estonie). Les autorités américaines et les associations juives l'accusent d'avoir participé à l'assassinat de Juifs pendant son service en tant qu'interprète et interrogateur pour la Gestapo en Biélorussie. Il est rentré en Estonie, son pays natal, en 2002, juste avant qu'une cour fédérale lui retire la nationalité américaine pour avoir menti sur ce qu'il avait fait pendant la guerre. La justice estonienne a ouvert une enquête à son encontre.

9) Algimantas Dailide (Allemagne). Ancien officier de la police de Vilnius, il a été reconnu coupable par un tribunal lituanien en 2006 d'avoir contribué à des rafles de Juifs pour le compte des nazis. Les Etats-Unis l'ont extradé vers l'Allemagne en 2003 pour avoir menti dans sa demande d'immigration. Il vit en Allemagne, mais s'est volontairement rendu en Lituanie pour être jugé.

10) Harry Mannil (Venezuela). Ancien officier de la police politique estonienne et des forces de sécurité allemandes pendant l'occupation nazie en Estonie. En examinant une demande de visa déposée par Mannil dans les années 1990, les autorités américaines ont conclu qu'il avait participé à l'assassinat de centaines de Juifs et lui ont refusé l'entrée aux Etats-Unis. Une enquête estonienne menée en 2005 l'a disculpé des accusations de crime contre l'humanité dirigées contre lui.


Yediot Aharonot

Yom HaShoah VeHagvoura : Se souvenir dans le recueillement

par Claire Dana Picard

Ce mercredi soir 26 Nissan (30 avril), les Israéliens marqueront un temps d’arrêt pour se souvenir dans le recueillement de la tragédie sans précédent qu’a connue le peuple juif pendant les jours sombres de la Shoah, au moment de la Seconde Guerre mondiale.

Cette année, le thème choisi pour cette journée est le lien entre les rescapés de la Shoah et l'Etat d'Israël sous le slogan :"Et tu choisiras la vie".

Cette journée de la Shoah et de la Bravoure, Yom HaShoah VeHagvoura sera, comme toujours, très éprouvante pour ceux qui ont subi les persécutions nazies et pour leurs descendants. Mais il s'agit sans conteste d'une nécessité et d'un devoir de mémoire indispensable pour tous, avant qu'Israël ne célèbre une semaine plus tard le renouveau de la nation juive, cristallisé par la naissance de l'Etat.

A l'occasion de cette journée commémorative, les drapeaux israéliens seront en berne et tous les lieux de divertissement seront fermés en Israël. Quant aux médias, ils diffuseront toute la journée des témoignages poignants de rescapés qui raconteront les moments terribles qu'ils ont vécus pendant cette période et relateront les actions héroïques de ceux qui ont tenté de résister aux persécutions et aux massacres. Ces témoignages sont vitaux pour la nouvelle génération afin qu'elle se souvienne et n'oublie jamais les atrocités commises contre le peuple juif.

Cette année, 63 ans après la fin de la guerre, le Yom HaShoah VeHagvoura sera avancé d'une journée et commémoré le mercredi soir et le jeudi 26 Nissan (1er mai 2008), au lieu du vendredi, afin d'éviter toute transgression du Shabbat.

La Journée de la Shoah est observée depuis 1953 en Israël. Mais son déroulement officiel a été fixé par une loi votée par la Knesset en 1959. Auparavant, l'événement était marqué par une "journée de la Shoah et de la Révolte des Ghettos".

Le Yom HaShoah VeHagvoura s'ouvre chaque année, dans la soirée, par une cérémonie solennelle dans l'espace du Ghetto de Varsovie, à Yad Vashem, à Jérusalem. Cet événement, qui débutera par deux minutes de silence en souvenir des victimes, aura lieu en présence du Premier ministre Ehoud Olmert, du président de l'Etat Shimon Pérès, de rescapés de la tourmente et de descendants de victimes de la barbarie nazie. Après les discours, six flambeaux seront allumés par des survivants en souvenir des six millions de Juifs qui ont été massacrés. La cérémonie se clôturera par la prière fervente d'El Maleh Rahamim et la lecture de Psaumes (Tehilim).

Jeudi matin, à 10 heures, une sirène retentira dans tout le pays, appelant la population à interrompre ses activités pendant deux minutes et à se recueillir en souvenir des victimes. Après ce moment de communion intense de tout un peuple, débuteront les cérémonies dans tout le pays devant les monuments aux morts, dans les écoles, dans les bases militaires, dans les municipalités et dans les lieux publics.

Au mémorial de Yad Vashem, une gerbe sera déposée après la sirène devant le monument rappelant la révolte du Ghetto de Varsovie.

A la Knesset, aura lieu comme chaque année, une cérémonie extrêmement émouvante au cours de laquelle des députés, à tour de rôle, liront les noms de leurs proches, qui ont été victimes des persécutions nazies. La même cérémonie se déroulera au même moment dans la Tente du Souvenir de Yad Vashem et dans d'autres endroits du pays. Cette commémoration a pour but de rappeler que chaque personne assassinée avait une vie propre et une personnalité, qui ont été anéanties par la barbarie nazie. Il y a eu six millions de victimes, et chacune d'entre elles représentait un monde en soi.

Le Yom HaShoah VeHagvoura sera également marqué dans de nombreuses communautés juives de diaspora.

"Tsahal salue le courage des combattants du ghetto"

par Claire Dana Picard

Le chef d'état-major, le général Gaby Ashkenazy, a entamé mardi une visite de trois jours en Pologne, accompagné de représentants de familles endeuillées par le terrorisme, de trois blessés de Tsahal et d'une rescapée de la Shoah. Il s'est rendu tout d'abord sur le site du souvenir, rappelant les terribles massacres commis par les Nazis. Il a été reçu avec tous les honneurs par l'armée polonaise et son vice-chef d'état-major. Askenazy est ensuite allé se recueillir au cimetière juif de la ville avant de se rendre à la synagogue de Nożyk.

Lors de sa visite du ghetto de Varsovie, il s'est arrêté devant le bunker commandé par Mordechai Anielewicz, et a déclaré: "Il faut enseigner l'histoire héroïque de Mordechai Anielewicz et de ses compagnons: ils se sont levés et ont combattu. Les normes de Tsahal s'inspirent aussi de la Shoah et il est important d'enseigner cette partie de l'histoire". Il a ajouté: "Je suis venu ici au nom de tous les soldats de Tsahal, pour saluer l'héroïsme de ces combattants, ils se sont battus alors qu'ils savaient que leurs chances étaient pratiquement nulles".

Dans l'après-midi, le général Ashkenazy a rencontré le ministre polonais de la Défense et le chef d'état-major afin de débattre des relations sécuritaires entre les deux pays. Dans la soirée, il a déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu, sur la place Pilzudski.

Ce mercredi après-midi, le chef d'état-major doit visiter le camp d'extermination nazi d'Auschwitz, où plus d'un million de déportés, dont 90 % étaient juifs, ont été massacrés, avant de prendre la tête de la Marche des Vivants.

LES SIONISTES "ENNEMIS DE LA NATION"

Plusieurs milliers d’exemplaires d’un fascicule, dont les auteurs prétendent révéler au public des «faits monstrueux», qu’ils attribuent aux «chefs du mouvement sioniste pendant la Shoah», ont été mis en vente cette semaine, pour la modique sommes de cinq shékels, dans les milieux ultra-orthodoxes de Jérusalem.

Les leaders du courant sioniste-religieux y sont notamment qualifiés de «criminels de guerre» ayant participé au massacre des juifs d’Europe, tandis que les sionistes laïcs y sont rangés dans la catégorie «ennemis de la Nation». La couverture de l’opuscule annonce d’emblée la couleur, puisqu'elle promet au lecteur des «rapports, documents et témoignages sur les juifs scélérats pendant la Shoah», ces derniers étant stigmatisés pour avoir fait montre de «mépris envers le sang de leurs frères répandu par les nazis», et pour avoir «sacrifié le sauvetage des victimes d’Hitler à des intérêts politiques». Les représentants du mouvement national hébreu sont par ailleurs accusés d’avoir détourné des «grosses sommes», initialement destinées aux survivants de la communauté juive de Hongrie. Selon le chercheur israélien Avihou Ronen, ce texte n’a non seulement aucune valeur historique, mais offre une image «à proprement parler délirante» de l’attitude des dirigeants du Yishouv pendant cette période.
in israel-infos.net

SHOAH : JOURNEE DU SOUVENIR

News: ISRAEL SHOAH - CELEBRATIONS de la journée du souvenir qui débutera ce soir, à Yad Vashem.


Par Mati Ben Avraham


De mercredi à 20h à jeudi soir, Israël commémorera le souvenir des 6 millions de juifs, rayés du nombre des vivants par le régime nazi, au cours de la 2ème guerre mondiale. Dans la soirée, tous les magasins, cafés, restaurants, et cinémas seront fermés. Les principaux moments :


20h : Cérémonie du souvenir à Yad Vashem, à Jérusalem, en présence du président de l’Etat, Shimon Pères, du premier ministre, des membres du gouvernement, de députés et de nombreuses personnalités. La cérémonie sera suivie d’un colloque réunissant des rescapés de la Shoah et des historiens.

10h : les sirènes retentiront dans le pays pour deux minutes de recueillement.

10h.30 : ” et tout individu a un nom”, rappel des noms des disparus, à la Knesset et à Yad Vashem.

13h : Cérémonie officielle à l’intérieur de la ” tente du souvenir” à Yad Vashem.

15h : Cérémonie à la mémoire des juifs de Hongrie à la synagogue de Yad Vashem.

16h : Cérémonie à la mémoire des résistants juifs français.

La journée marquera également le souvenir des résistants juifs des ghettos. Hier soir, le chef d’état-major de l’armée israélienne, le général Gaby Ashkénazi, a participé, à Varsovie, à la cérémonie consacrée à la révolte du Ghetto de la ville.

mardi 29 avril 2008

HOMMAGE A JANUSZ KORCZAK DANS LE GHETTO DE VARSOVIE

par Claire Dana Picard

A l'occasion du soixantième anniversaire de l'Etat d'Israël et du soixante-cinquième anniversaire de la révolte du Ghetto de Varsovie, une cérémonie extrêmement émouvante a eu lieu ce mardi dans la capitale polonaise en souvenir d'un éducateur et un pédagogue hors-pair, Janusz Korczak, et des enfants de l'orphelinat du ghetto avec lesquels il a été déporté de son plein gré pour ne pas les abandonner.

La commémoration s'est déroulée en présence de la ministre de l'Education Youli Tamir, de deux anciens élèves de Janusz Korczak, d'enseignants israéliens, de membres de la délégation de la jeunesse polonaise et d'adolescents polonais ayant choisi d'étudier le judaïsme et l'histoire d'Israël dans le cadre de leur programme scolaire.

La visite a commencé par la bâtisse abritant l'orphelinat juif de Janusz Korczak depuis sa fondation jusqu'à son transfert dans le ghetto pendant la Shoah. Les élèves israéliens et polonais présents ont organisé sur place une "rencontre de la jeunesse" en découvrant ensemble la personnalité de Janusz Korczak, ses principes éducatifs et l'existence des enfants dans cette maison. Dans le cadre des activités pédagogiques organisées sur les lieux, ils ont préparé des cerfs-volants.

Les jeunes ont ensuite accompagné la ministre de l'Education Youli Tamir qui s'est rendue dans le centre de Varsovie, à l'emplacement de l'orphelinat après son transfert dans le ghetto. Le bâtiment n'existe plus et à sa place, se dresse un monument en souvenir de " Janusz Korczak et les enfants". Cela fait 66 ans que les petits orphelins ont quitté la maison pour entamer leur marche vers la mort et il y a 65 ans, les habitants du ghetto se sont insurgés contre l'occupant nazi. Et à ce même endroit, les jeunes, israéliens et polonais, dans un même geste, ont lâché des centaines de cerfs-volants en souvenir de Janusz Korczak et des enfants de l'orphelinat.

La ministre de l'Education a entamé son discours par une citation de Janusz Korczak. Elle a ensuite déclaré: "Face à la Shoah et la brutalité de ce génocide, Korczak prônait un idéal de compassion humaine et d'amour pour chaque enfant. Il a laissé après lui tout un enseignement ayant une valeur éducative exceptionnelle aujourd'hui encore". "La fière stature de Korczak marchant à la tête de ses élèves, a-t-elle ajouté, est un exemple d'abnégation hors du commun. Korczak incarne pour moi l'image d'un homme, d'un éducateur parfait. Le cerf-volant symbolisait pour Korczak le droit de chaque enfant à la liberté et au bonheur. Cet envol de cerfs-volants, réalisé par des jeunes, israéliens et polonais, prouve que l'espoir et l'amour du prochain l'ont emporté sur ce régime qui semait la peur et l'horreur".

Tamir s'est rendue, en compagnie des jeunes, sur le lieu où Korczak et ses enfants sont montés dans le train qui les a emportés vers Treblinka, camp de la mort d'où ils ne sont pas revenus. La cérémonie s'est achevée dans l'ancien centre du ghetto de Varsovie, devant le monument du sculpteur Nathan Rapoport.

Youli Tamir était lundi à Treblinka. Elle a pris part à la cérémonie devant le monument érigé en souvenir de Korczak et y a déposé une gerbe. Dans la journée de mardi, elle a rencontré son homologue polonaise.

Le docteur Janusz Korczak, qui s'appelait en réalité Henryk Goldszmit, était un pédiatre et un écrivain de renom. Il s'est distingué par son œuvre en faveur de l'enfance, introduisant de nouvelles méthodes pédagogiques dans lesquelles l'enfant était respecté. Il a publié de nombreux écrits sur le sujet qui ont eu une grande influence dans le monde de l'éducation.

DES MILLIONS DE FICHES CARTONNEES SUR LES TRACES DE VIES ARRACHEES

Archives de Bad Arolsen : Preuves flagrantes de l'Holocauste


Depuis la fin 2007, les archives de Bad Arolsen en Allemagne sont accessibles aux particuliers et aux chercheurs. Elles recensent cinquante millions de fiches cartonnées concernent 17,5 millions de personnes victimes du régime nazi.

Les documents à l'encre passée proviennent de 50 camps de concentration et camps de la mort, des archives de la Gestapo et des SS, des centres d'expérimentations médicales ou des usines employant des travailleurs forcés, disséminés aux quatre coins du Reich, explique Libération qui note : « L'absurde et l'énormité du système nazi sont résumés là. On y trouve l'original du registre des décès de Buchenwald, la liste des 300 personnes tuées par balles entre 11 h 20 et 11 h 54, le 20 avril 1942 à Mathausen, pour les 53 ans d'Hitler. »De nombreuses personnes sont intéressées par ses archives pour retracer le parcours de leurs proches morts en déportation ou bien justifier une demande d'indemnisation.«On a ici la preuve écrasante que l'holocauste a existé, insiste Paul Shapiro, le directeur du centre de recherches du mémorial de l'Holocauste de Washington, qui militait depuis des années pour l'ouverture des archives aux historiens. Dix-sept millions de personnes ont été tuées ou victimes du travail forcé. Quel meilleur argument à jeter à la face de quelqu'un comme le président iranien, qui prétend qu'il y a tout au plus eu peut-être quelques milliers de victimes'»


NATHALIE VERSIEUX

in LIBERATION

Johannes Gross a mis plus de deux ans à en savoir un peu plus sur son grand-père. La trace de Godel Herschlikowitsch, né le 27 novembre 1899 à Zlocew, en Pologne, se perd le 19 avril 1943, alors qu’il vient de monter à Malines en Belgique dans un convoi à destination d’Auschwitz.

«A l’époque, il avait 40 ans. J’avais l’espoir qu’il ait pu avoir survécu d’une façon ou d’une autre», raconte le jeune avocat. En août 2005, il se tourne donc vers le centre de recherches des archives nazies de Bad Arolsen, dans le centre de l’Allemagne. «En novembre 2007, j’ai finalement reçu une lettre. Le centre de recherches avait de nouvelles informations. Mon grand-père avait reçu le matricule 52 883 à son arrivée à Auschwitz. Il n’avait donc pas été immédiatement gazé à l’arrivée. Il a dû travailler.» Depuis la fin de la guerre, les archives de Bad Arolsen permettent aux victimes du nazisme et à leurs descendants de retrouver la trace de parents disparus ou tout simplement de faire-valoir leurs droits à des indemnités.

Encre passée. Depuis fin 2007, les archives de Bad Arolsen sont également accessibles aux chercheurs, après des décennies de tiraillements entre les onze pays (Etats-Unis, Israël, France, Grande Bretagne…) chargés de la conservation des documents.

Cinquante millions de fiches cartonnées concernent 17,5 millions de personnes. 25 kilomètres de documents se trouvent là, dans d’anciens bâtiments militaires épargnés par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Les documents à l’encre passée proviennent de 50 camps de concentration et camps de la mort, des archives de la Gestapo et des SS, des centres d’expérimentations médicales ou des usines employant des travailleurs forcés, disséminés aux quatre coins du Reich.

L’absurde et l’énormité du système nazi sont résumés là. On y trouve l’original du registre des décès de Buchenwald, la liste des 300 personnes tuées par balles entre 11 h 20 et 11 h 54, le 20 avril 1942 à Mathausen, pour les 53 ans d’Hitler. Un autre document recense le nombre de poux trouvés sur la tête de tous les prisonniers du camp de travail de Gross-Rosen en Pologne… Un peu plus loin, est conservée la fameuse «liste de Schindler», du nom de cet entrepreneur allemand qui a sauvé de la mort les 1 200 prisonniers juifs qu’il employait au titre du travail forcé. Le nom de Annelies Maria Sara Frank figure sur un registre de déportés néerlandais.

Les historiens sont aujourd’hui partagés sur la valeur des documents. «Il est probable qu’on retrouve ici des informations relatives aux trois millions de victimes encore inconnues», espère-t-on au mémorial Yad Vashem à Jérusalem. «On a ici la preuve écrasante que l’holocauste a existé, insiste Paul Shapiro, le directeur du centre de recherches du mémorial de l’Holocauste de Washington, qui militait depuis des années pour l’ouverture des archives aux historiens. Dix-sept millions de personnes ont été tués ou victimes du travail forcé. Quel meilleur argument à jeter à la face de quelqu’un comme le président iranien, qui prétend qu’il y a tout au plus eu peut-être quelques milliers de victimes ?»

«L’ouverture des archives permettra enfin de se livrer à un véritable travail de recherche sur certains groupes de victimes telles que les homosexuels, sur lesquels on ne sait aujourd’hui encore presque rien», estime pour sa part le directeur de la Fondation des lieux de mémoire du Brandebourg.

Wolfgang Benz, historien spécialiste du nazisme à l’université technique de Berlin relativise les choses. «Les archives de Bad Arolsen sont une sorte de bureau de l’état civil nazi. Vous y apprendrez qu’Abraham X ou Y était dans tel ou tel ghetto, avec de la chance, vous en saurez un peu plus, vous saurez qu’il exerçait la profession de boucher à Varsovie… Pour le reste, il n’y a là ni le plan secret de Hitler sur la solution finale, ni les carnets de tel ou tel dignitaire nazi.»

Pendant des années l’Allemagne a évoqué la «nécessité de protéger l’intimité des victimes» et refusé l’ouverture des archives aux chercheurs. «On retrouve là la trace des avortements subis par des prisonnières du travail forcé, explique Reto Meister, le directeur du centre. Ce sont des informations très intimes.» Certains historiens américains sont persuadés que l’Allemagne a en fait longtemps cherché à protéger les nazis qui se cacheraient sous l’identité de victimes décédées.

Puzzle familial. Chaque année, plusieurs centaines de milliers de personnes s’adressent toujours au centre de Bad Arolsen, pour s’enquérir du destin d’un ancêtre ou justifier une demande d’indemnisation. Le flux des requêtes a même redoublé depuis la chute du Mur. 240 000 nouvelles demandes d’informations sont parvenues à Bad Arolsen en 2006. Comme Johannes Gross, ce sont de plus en plus souvent les petits-enfants, voire les arrière-petits-enfants des victimes qui espèrent en savoir un peu plus sur leurs origines.

Johannes Gross ne s’est que tardivement intéressé au destin de son grand-père Herschlikowitsch. «Je n’ai appris l’existence de ce grand-père juif qu’à 25 ans, raconte l’avocat. Mon père ne parlait jamais de sa famille. Je savais juste qu’ils étaient morts pendant la guerre. Bien sûr, je me doutais de quelque chose. Mais mon père ne parlait que par bribes…»

Le puzzle familial se reconstitue lentement. Godel Herschlikowitsch quitte sa Pologne natale au début des années 20, en compagnie de son frère Aron David. Godel aura deux enfants avec une Allemande non juive, Wilhelmine Gross. «Mes grands-parents ne se sont jamais mariés, je ne sais pas pourquoi», raconte Johannes Gross. Le nazisme les chasse en Belgique où les frères Herschlikowitsch sont arrêtés en janvier 1943, internés à Mecheln, puis déportés.

Du grand-père paternel de Johannes Gross ne restent aujourd’hui qu’une poignée de lettres, un courrier officiel l’intimant de quitter l’Allemagne avant le 1er septembre 1939, un carnet de notes professionnel. Et la photocopie de documents nazis conservés à Bad Arolsen.

vendredi 25 avril 2008

LA RTBF TRAITE DE COLONS LES RESCAPES DE LA SHOAH QUI ONT TROUVE REFUGE EN ISRAEL

Repris du site "Philosémitisme".

Extrait du communiqué de presse du CCOJB du 29 février 2008:

"Le 13 janvier 2008, le CCOJB publiait un communiqué relatif à l’édition du Journal Télévisé de la RTBF du 2 janvier 2008. Il traitait de l’utilisation gravement fautive du mot "colon" à propos des rescapés de la Shoah qui ont trouvé refuge en Israël - Etat créé et reconnu en droit international."

Plus de trois mois se sont écoulés et la réaction se fait toujours attendre. Espérons que la direction de la RTBF reconsidérera son attitude et aura finalement la courtoisie et le courage de s'expliquer.

Repris du site Engage:

"Ayant réussi à contourner le blocus imposé par le pouvoir impérial britannique, un groupe de survivants juifs du camp de concentration nazi de Buchenwald arrive au port de Haïfa en 1945.

Photo de Zoltán Kluger/Getty images

Etaient-ils :

*
des colons ?
*
des émissaires de l'impérialisme européen ?
*
des suprémacistes juifs ?
*
des sionistes racistes ?
*
des partisans de l'apartheid ?"


Repris du site IsraCast:

"Le 15 avril 1945, les forces britanniques libéraient le camp de concentration de Bergen-Belsen, dans le nord de l'Allemagne. Lors de l'arrivée des troupes, 60 000 prisonniers vivaient dans ce camp, la plupart gravement malades. Des milliers d'autres gisaient morts et sans sépulture, à même le sol.

Le reporter de la BBC Patrick Gordon Walker faisait partie du groupe des journalistes qui pénétra ce jour-là à Bergen-Belsen avec les troupes britanniques. Pendant les semaines qui suivirent, il s'efforça de consigner tout ce qu'il voyait, enregistrant notamment le premier office de shabbat célébré ouvertement sur le sol allemand depuis le début de la guerre (...)

PATRICK GORDON WALKER : Ici Londres, j'appelle l'Amérique du Nord.

Je suis arrivé au camp de concentration de Bergen-Belsen, quatre jours après sa libération, un vendredi, veille du Shabbat juif.

A peu près la moitié des déportés survivants étaient des Juifs et le révérend L. H. Hartman, aumônier juif de la seconde armée britannique, célébra l'office de l'entrée du Shabbat en plein air, au milieu du camp. C'était le premier office religieux juif auquel la plupart des hommes et des femmes présents prenaient part depuis 6 ans. C'était probablement aussi le premier office religieux juif célébré en toute sécurité et sans crainte sur le sol allemand depuis une décennie.

Autour de nous gisaient encore les corps que l'on n'avait pas eu le temps de ramasser, même après cinq jours. On en avait déjà enlevé 40 000 ou plus, mais il en restait encore 1000 ou 2000 et l'on voyait aussi des gens couchés par terre, en train de mourir sous nos yeux, en plein jour. C'est dans ce cadre que ce déroulait cet office juif célébré à ciel ouvert.

Les quelques centaines de personnes qui s'étaient rassemblées pour cet office sanglotaient ouvertement, la joie de leur libération le disputant à la douleur causée par le souvenir de leurs parents et de leurs frères et sœurs arrachés à leur affection, gazés et brûlés.

Ces gens savaient que la cérémonie était enregistrée. Ils voulaient faire entendre leur voix au monde. Ils accomplirent un effort gigantesque, épuisant presque leurs dernières forces.

Ecoutez : Chant de la "Hatikva"
L. H. Hartman : Le peuple d'Israël vit toujours ! (Am Israël Haï!)"

Document de la BBC:
La Libération de Bergen-Belsen

Sur la RTBF:
Israéliens traités de nazis et de SS - forum de la radio publique belge

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Mis en ligne le 25 avril 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org

LA TUNISIE HONORE LA MEMOIRE DE LA SHOAH

par Souhail Ftouh

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Une grande première, une initiative unique et sans précédent : pour la première fois dans l’histoire, un représentant d’un pays arabe prendra part à une conférence internationale sur l’Holocauste à Jérusalem.
Le 28 avril, Ahmed el-Abassi, représentant de la Tunisie dans l’Autorité Palestinienne, interviendra lors de l’ouverture de la conférence qui se tiendra pendant trois jours à l’Institut Yad Ben Zvi à Jérusalem, et qui aura pour thème « le sort des Juifs d’Afrique du Nord pendant la Deuxième Guerre Mondiale. » En tout, 21 chercheurs d’Israël, d’Europe et des Etats-Unis participeront à la Conférence. C’est la première fois dans l'histoire, qu'un diplomate tunisien prend part à un tel événement (1).

Pendant la Seconde Guerre mondiale, deux régimes séparés opéraient simultanément en Tunisie. D'une part, le pays était sous mandat français, mais jouissait parallèlement de son propre gouvernement indépendant. Toutefois, pendant six mois - de novembre 1942 à mai 1943 - le pays s'est trouvé contrôlé par le régime Nazi.
La Tunisie, à l’époque du protectorat français, est le seul pays d’Afrique du Nord à avoir connu l’Occupation. Les lois de Vichy étaient en vigueur depuis 1940 ; mais c’est en 1942 que les troupes allemandes font leur arrivée brutale en Tunisie. Comme l’écrira Albert Memmi, l’histoire du monde rattrape violemment les Juifs de Tunisie.
Tout juste arrivé à Tunis (2), les nazis appliquèrent le même système qu’en Europe : rationnements, port de l’étoile jaune dans les villes , réquisitions, spoliations, numerus clausus, amendes infligées aux communautés, le tout sous les bombardements intensifs des forces alliées. Le jour de la rafle, 2 000 hommes furent arrêtés, que les allemands iront parfois ramasser jusque dans les synagogues (3).
En six mois d’occupation, de décembre 1942 à mai 1943, sur une population de 85 000 Juifs, 4 000 hommes seront envoyés aux travaux forcés dans des camps - sans compter les « Tunisiens de France » qui seront déportés à Auschwitz. Le grand organisateur, est le colonel Walter Rauff, qui dirige les troupes SS. Il s’est déjà fait un nom : il était le concepteur des chambres à gaz mobiles - où les gaz d’échappement étaient rejetés à l’intérieur du camion, provoquant ainsi la mort par asphyxie de cinquantaine de personnes -, c’est lui : 100 000 victimes en Ukraine, Biélorussie, Yougoslavie. Durant ces terribles six mois d’occupation, des jeunes hommes de la communauté étaient conduits vers l’un des plus grands Camps de Travail forcé du coté de Bizerte (au nord de la Tunisie). Les familles des travailleurs forcés, quand à elles, subissaient l’humiliation et toute l’injustice de l’occupant nazie.
Bien que les Nazis n'avaient pas le temps nécessaire d'exterminer la population juive locale et d'appliquer la "Solution finale" en Tunisie, grâce essentiellement à la résistance de la communauté locale et du gouvernement tunisien indépendant, des milliers de Juifs ont été arrêtés et contraints de porter l'Etoile jaune. Les Juifs tunisiens furent également contraints de payer des amendes et ils étaient systématiquement maltraités physiquement.
En Tunisie il y’avait des justes parmi les nations qui ont sauvés des juifs (le règne du roi Moncef Bey) durant l’occupation allemande. Tous les hommes de 18 ans et plus de confessions juifs, furent contraints, raflés et expédiées dans des camps pour l’accomplissement du « travail obligatoire » avec les conséquences quand pourraient imaginées !
Mais dans la ville de Grombalia, (à 40 kilomètres au sud de la capitale Tunis) certains ont pu être sauvé par des habitants loyaux qui leur offraient un logement et de la nourriture, jusqu à la libération. Les justes sont effectivement des braves et le temps qui passe valorisera leurs actions d’avantage avec un réel espoir de servir d’exemple et de modèle pour un avenir de paix et d’entente entre tous les hommes (4).
Le Bey de Tunis avait aussi une attitude courageuse dans cette période sombre de l’histoire de notre pays. Moncef Bey n’a pas favorisé la moindre propagande antijuive comme le firent les autorités de Vichy. Le souverain tunisien, Moncef Bey, monté depuis peu sur le trône avait assuré que les juifs étaient des tunisiens comme les autres. A la période de l’occupation nazie, il n'avait certes aucune possibilité d'empêcher les Allemands de se prendre à la Communauté Juive. Malgré l'antisémitisme de certains de ses sujets, il n'eut jamais une attitude hostile à l’égard des juifs tunisiens et, très habilement, il refusa de collaborer avec l'occupant allemand.
Aujourd’hui, nous tenons à rendre hommage à ce prince, dont les juifs de Tunisie ont honoré la mémoire après son décès, parce que son comportement contrastait avec celui de la quasi-totalité des gouvernements Vichystes des pays occupés. Pendant que le maréchal Pétain et son administration favorisaient la chasse aux juifs, un prince musulman témoigna sa sympathie envers ses sujets juifs.
En cette période où des campagnes haineuses envers les juifs se développent dans des pays musulmans, il est bon de rappeler que, si le judaïsme tunisien a survécu à l'un des plus grands dangers de son histoire, c'est en partie au moins à un prince musulman qu'il le doit.
Après 65 ans de ces faits, et parce que la compassion et l’engagement envers nos compatriotes juifs sont un devoir moral, le représentant officiel de la Tunisie à la conférence internationale sur l'Holocauste organisée à Jérusalem, interviendra pour rappeler ce triste épisode de notre histoire et les grandes souffrances de la communauté juive de ce pays.
Durant trois jours, la conférence qui s'ouvrira le 28 avril à l'institut Yad Ben Zvi, abordera le sort des Juifs d'Afrique du Nord pendant la Seconde guerre mondiale. Ahmed el-Abassi, représentant de la Tunisie auprès de l'autorité palestinienne, apportera lors de cette conférence internationale sur l'Holocauste un témoignage édifiant sur le sort des Juifs tunisiens, sous l’occupation allemande, qui reste un drame inestimable pour ce pays. Il sera ainsi le premier représentant d'un pays arabe et musulman à évoquer la Shoah (5).
Si les allemands ont échoué , en quelques mois d’occupations, à effacer des siècles de présence juive en Tunisie, aujourd’hui l’attachement des juifs tunisiens à cette terre fait qu’ils ne peuvent rester indifférents devant cette première participation tunisienne à une conférence internationale sur l'Holocauste.

Le président Ben Ali, qui contrairement à tant d’autres, s'est toujours montré bienveillant et amical vis à vis de la communauté juive, témoigne aujourd’hui de sa solidarité pour le sujet et sa reconnaissance des peines et souffrances qu’a endurées la communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande.
La participation tunisienne, à cette conférence internationale, est à inscrire dans les annales: Elle montre que la Tunisie s’est engagée, comme l’ensemble des pays civilisés, à s'assurer que le monde n'oubliera jamais l'horreur de l'Holocauste.
Nous Tunisiens, avions et possédons toujours cet esprit de tolérance et d'amitié pour tous, c'est pourquoi, nous nous souvenons toujours des peines et souffrances qu’a endurées la Communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande. Il faut garder l'espoir que d'autres pays s'inspireront de la politique de la Tunisie pour faire rayonner la paix dans le monde.

Ftouh Souhail,
Tunis

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(1) C’est ce qu’a annoncé le porte-parole du mémorial de la Shoah Yad Vashem, Iris Rosenberg, le mercredi 2 avril. « C’est la première fois qu’un représentant des Arabes musulmans est recruté pour sensibiliser le monde arabe au Moyen-Orient sur la question. » Le porte-parole du Musée de l’Holocauste à Jérusalem a considéré que : « Sa présence exprime sa solidarité pour le sujet et la reconnaissance des peines et souffrances qu’a endurées la Communauté juive tunisienne sous l’occupation allemande ». Extrait d’un article paru le 6 Avril, dans la rubrique ‘Daily Israel Report’ d’Arutz Sheva, traduit par Claude Lesselbaum.
(2) Les Allemands qui étaient refoulés d'Egypte après El Alamein et Tobrouk sont arrivés à la capitale Tunis, le 8 novembre 1942.
(3)Durant le Rafle des Juifs de Tunis, un jour du 9 décembre 1942 (le 2 Tevet 5703) quelques 2 000 juifs furent arrêtés. Des centaines d’entre eux avaient trouvé la mort et plusieurs d’entre eux en trouvé la route de la déportation.
(4) L’an dernier, un Tunisien Khaled Abdelwahhab a été le premier Arabe à recevoir le titre de « juste des Nations » par le Mémorial de la Shoah Yad Vashem.
(5) Plus récemment, cette année, le Musée de l’Holocauste de Yad Vashem a lancé un site Internet en langue arabe, pour sensibiliser le monde Arabe sur la question de l’extermination des Juifs par les Nazis et pour combattre la négation de l’Holocauste. Le Prince Hassan de Jordanie a enregistré un discours sur vidéo pour l’inauguration du site Internet

Libellés : Mémoire de la Shoah, Souhail Ftouh, Tunisie 2008, Yad Vashem

// posted by Jean Corcos @ 12:06 PM

mercredi 23 avril 2008

LE CRIMINEL NAZI CHARLES ZENTAI SERA-T-IL ENFIN EXTRADE ?

par Yael Ancri

L'Australie semble prête à extrader pour la première fois un criminel de guerre nazi. Mercredi, la Cour suprême australienne a rendu un jugement permettant enfin l'extradition de l'ancien officier hongrois.


La Cour suprême a affirmé que le processus d’extradition de ce dernier était tout à fait constitutionnel, contrairement à ce que prétendaient les avocats de Zentai. Ces derniers affirmaient en effet que les magistrats australiens qui devaient rendre leur jugement dans les affaires d’extradition n’avaient pas la compétence légale de le faire.

En septembre 2007, la Cour suprême australienne avait accepté d’étudier l’appel de Charles Zentai, contestant son extradition. Elle a rendu son jugement mercredi, ouvrant la voie au retour du criminel en Hongrie pour être jugé par le tribunal militaire hongrois.

Zentai a été arrêté en juillet 2005 par la police fédérale de Perth. Il est accusé d'avoir battu à mort à Budapest le 8 novembre 1944 Peter Balazs parce qu'il ne portait pas l'étoile jaune, puis d'avoir jeté le corps du jeune homme juif de 18 ans dans le Danube. Zentai était du même quartier que le jeune homme et savait qu'il était Juif. Lorsqu'il vit ce dernier dans le tramway sans l'étoile jaune, il le traînât jusqu'à la caserne où il servait. Il le battit à mort avec l'aide de deux officiers qui servaient dans la même caserne, puis jeta le corps dans le fleuve.

Zentai, âgé de 86 ans, nie avoir commis de crime, prétendant qu'il avait quitté Budapest la veille. Il est recherché par les autorités hongroises depuis 1945. Il est devenu citoyen australien après avoir immigré dans le pays en 1950.

Le criminel a été localisé à Perth par les chasseurs de Nazis du Centre Simon Wiesenthal. Ce dernier a lancé en juillet 2004 en Hongrie une "Opération dernière chance" destinée à traduire en justice les derniers criminels de guerre de la Seconde Guerre mondiale, au cours de laquelle quelque 600 000 Juifs hongrois ont été exterminés.

C'est le frère de Peter Balazs, Adam, qui a fourni au Centre Wiesenthal des informations sur Zentai en 2004. En utilisant les archives de Yad Vashem qui traquent les déplacements des criminels Nazis, le Centre Wiesenthal a trouvé le nom de Zentai sur les listes électorales de la ville australienne de Perth.

"Il est important de remarquer que le temps ne peut effacer la gravité des crimes de ces meurtriers. Ces derniers ne peuvent être ignorés simplement parce qu'il ont réussi à échapper à la justice", a déclaré Ephraïm Zurrof du centre Wiesenthal.

Le jugement de la Cour suprême n'est cependant pas encore une garantie à l'extradition de Zentai, mais il "prouve que les criminels de guerre peuvent encore avoir à répondre de leur crime". Une autre audience aura lieu au tribunal d'instance de Perth et Zentai a l'intention de faire appel auprès du ministre de l'Intérieur du fait de son âge et de son état de santé.

Quoiqu'il en soit, la communauté juive australienne a accueilli chaudement ce jugement. "L'Australie n'est pas un endroit permettant aux gens corrompus qui ont commis des crimes contre l'humanité de disparaître, mais un pays prenant au sérieux les questions de justice", a affirmé Jeremy Jones, le directeur des affaires communautaires du Australia/Israel & Jewish Affairs Council (AIJAC).

"Dans les années 60, l'Australie avait une politique officielle constant à permettre aux criminels en fuite d'échapper à leur passé", a expliqué Jones. Et d'ajouter : "Ce n'est que dans les années 80 que nos lois ont changé et ont commencé à reconnaître qu'il y avait une différence de taille entre un réfugié et un fugitif. Personne ne devrait jamais avoir le droit de fuir les conséquences de ses actions en traversant simplement des frontières".

DECOUVERTE D'UN MANUSCRIT D'ANNE FRANK z.l.

par Shraga Blum

Un directeur d'école néerlandais qui préparait une exposition sur Anne Frank z.l. a fait une bien émouvante découverte dans le magasin de son père antiquaire. C'est en ouvrant une vieille boîte contenant des cartes de voeux que son regard a été attiré par l'écriture et la signature sur l'une des cartes: elle était signée "Anna Frank", qui envoyait ses voeux de Noël à un très bon ami, Sam Lederman, et elle était postée dans la ville d'Aachen, près de la frontière allemande.

C'est en cherchant des objets en vue de la "Journée de la Libération", le 5 mais prochain, qui commémore la fin de l'occupation nazie, que Paul Van Den Heuvel, le directeur de l'école, a fait cette découverte. C'est un journaliste qui a ensuite informé le Musée "Anne Frank" d'Amsterdam de l'existence de cette carte. Les responsables du Musée se sont alors adressé Paul Van Den Heuvel, qui le leur a remise pour authentification. Selon une employée du Musée, la carte ne comporte aucun texte si ce n'est la signature de la jeune fille et l'adresse de son ami. Il s'agit de la deuxième carte de ce genre que le Musée reçoit, et on espère là-bas que Paul Van Den Heuvel leur laissera son émouvante et précieuse trouvaille pour pouvoir la présenter au public nombreux.

Anne Frank, ses parents, sa soeur ainsi que quatre autres Juifs, furent dénoncés après avoir passé 25 mois cachés dans une "Annexe" dans des conditions extrêmement difficiles. Ils furent déportés à Auschwitz. Anne et sa soeur furent transférées plus tard au camp de Bergen Belsen, où Anne mourut du typhus, deux semaines avant la libération du camp.

LES RETROUVAILLES DES JUIFS ET DES POLONAIS


Par Laure Mandeville,
envoyée spéciale à Lublin et à Varsovie
in juif.org



En Pologne, des marches du souvenir sont régulièrement organisées dans les camps de la mort nazis : à Sobibor, à Belzec et à Majdanek (notre photo). Crédits photo : SIPA
Le pays a commencé à remplir son devoir de mémoire. Il suscite un débat qui se révèle parfois douloureux mais fructueux.

Il ne reste rien de la ville juive de Lublin, où vivaient avant guerre quelque 43 000 Juifs. Rien qu'un parking. Et un immense trou noir dans les consciences polonaises. C'est pour tenter «de le combler et de rendre à la Pologne la mémoire de sa culture juive» que Thomas Pietrasiewicz, 50 ans, a créé le Musée de la porte Bradska, cette arche médiévale qui séparait avant-guerre le quartier chrétien du quartier juif. Avec une obstination émouvante, ce Polonais de culture catholique y a reconstitué à la craie, sur le sol d'une salle, le plan des différentes rues disparues dans la nuit de l'Holocauste, en même temps que les 3 millions de Juifs exterminés par les nazis. Dans une maison plongée dans la pénombre, où résonnent de vieux chants yiddish, les visiteurs découvrent que Lublin fut un haut lieu de la culture hassidique et un centre intellectuel foisonnant de la pensée juive polonaise.

«C'est à 15 ans que j'ai pris conscience qu'avaient habité à Lublin ces 43 000 Juifs polonais massacrés pendant la Shoah, raconte Pietrasiewicz. Rompant le silence habituel de l'époque communiste, ma professeur d'histoire nous a expliqué qu'elle avait été témoin de l'exécution d'un groupe de Juifs, dont un petit garçon de 10 ans. Elle se souvenait que les cheveux de l'enfant avaient blanchi en quelques secondes, quand on lui avait annoncé qu'il allait mourir.»

Pendant très longtemps, le petit garçon et ses cheveux blancs reviennent hanter les rêves de Thomas Pietrasiewicz. Quand, des années plus tard, il interroge ses camarades de classe pour savoir s'ils se souviennent de cette histoire, ils ont tous oublié ! «J'y ai vu un signe du destin. Le fait que je sois le seul à me souvenir me désignait pour ressusciter cette culture juive qui est aussi la nôtre», explique-t-il. Son association sponsorise des happenings à la mémoire des disparus, telles ces chaînes humaines qui traversent la porte Bradska pour exprimer la solidarité des vivants avec les victimes, ou ces marches du souvenir organisées vers les trois usines de mort de Sobibor, de Belzec et de Majdanek, construites dans la région de Lublin par les nazis. «La Pologne est comme un corps tronqué dont il manque un morceau, nous devons retrouver cette part de nous-mêmes», insiste Thomas Pietrasiewicz.

À Varsovie, le «trou de mémoire» est tout aussi flagrant qu'à Lublin. De l'immense communauté juive qui y habitait avant guerre (40 % de la population), de la richesse économique et culturelle qu'elle représentait, n'a survécu qu'un grand et beau cimetière vieux de trois cents ans, qui a échappé par miracle à la destruction du ghetto et de la ville elle-même. Ce n'est qu'en se promenant parmi les tombes, parfois somptueuses, qu'on réalise que la communauté juive de Pologne fut la plus importante du continent (1). Fuyant l'Europe occidentale où ils étaient victimes de pogroms, les Juifs étaient arrivés en Pologne à partir du Xe siècle et y avaient été accueillis dans un esprit de tolérance sans équivalent ailleurs. Ils y furent protégés, notamment de la vindicte de l'Église catholique, par les lois très libérales édictées par le roi Kazimierz en 1334, puis par les rois Jagellon.

La levée des tabous

Cette tolérance connut des aléas après les grands partages qui scellèrent la disparition de la Pologne de la carte de l'Europe au XIXe siècle. L'antisémitisme devint l'un des ciments d'un nationalisme polonais martyrisé par ses grands voisins russe, prussien et autrichien. Dans la Pologne indépendante de Pilsudski, il allait continuer de grandir, surtout dans les campagnes, où les communautés juives restaient repliées sur elles-mêmes, ne parlant pas polonais et étant perçues comme des corps étrangers, contrairement à la bourgeoisie des villes. Un contexte délicat et douloureux, dans lequel les occupants nazis allaient faire irruption en 1939, transformant en moins de cinq ans le territoire polonais en «usine de mort» sous le regard compatissant, impuissant ou indifférent de Polonais eux-mêmes martyrisés.

Répétant la démarche de Thomas Pietrasiewicz à l'échelle nationale, la Pologne démocratique a décidé de consacrer à cette mémoire évanouie un immense musée retraçant «mille ans d'histoire des Juifs en Pologne», qui devrait s'élever dans trois ans au cœur de Varsovie, sur le territoire de l'ancien ghetto. Le projet, longtemps en souffrance, a connu une impulsion notable à l'initiative du président Lech Kaczynski, catholique fervent qui s'était engagé sur cette question quand il était maire. La première pierre a été posée l'an dernier. L'engagement des autorités polonaises à construire les 4 000 mètres carrés du musée a été réaffirmé ce mois-ci lors du 65e anniversaire de la révolte du ghetto de Varsovie, en présence du président israélien Shimon Pérès. La France soutient le projet.

Le futur musée, qui sera un lieu d'éducation et de débat ambitionnant de faire «vivre la culture juive et pas seulement d'évoquer le passé», selon les mots de son directeur Jerzy Halbersztadt, n'aurait pas pu voir le jour sans la participation d'une diaspora juive en pleine redéfinition de ses relations avec la nouvelle Pologne. Survivants ou enfants de survivants reviennent sur la terre de leurs ancêtres malgré leurs blessures et leurs préventions, pour chercher la trace de fantômes disparus. «C'est douloureux mais nécessaire», confie Claude Hampel, 65 ans, venu à Varsovie avec une délégation du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), pour les cérémonies à la mémoire du ghetto. Claude Hampel a échappé à la mort alors qu'il se trouvait dans le ventre de sa mère, sauvée par le couple de catholiques Michalski, dont le nom figure aujourd'hui parmi les 6 000 Justes polonais distingués par l'État d'Israël à Yad Vashem.

Engagés dans la même démarche, plusieurs riches membres de la diaspora ont créé un comité des donateurs du musée, dont l'Américain Zygmunt Relat et la Belge Corinne Even, présidente d'une fondation qui œuvre au dialogue interculturel. «Nous ne voulons pas que la Pologne reste seulement dans la mémoire des Juifs comme un cimetière de notre nation, mais aussi comme le lieu qui fut jadis porteur d'une extraordinaire culture juive», explique Zygmunt Relat. Corinne Even parle de «ce vide béant qu'il faut combler par la connaissance réciproque». Elle a racheté un appartement dans l'immeuble où habitaient ses parents avant-guerre. L'un des seuls immeubles à avoir survécu à l'incendie du ghetto…

La levée des tabous qui pèsent sur les relations judéo-polonaises entraîne dans son sillage un réveil de la communauté juive de Pologne. Beaucoup, qui s'étaient dissimulés sous les communistes, redécouvrent leur judaïté, affirme le président de l'Union des communautés juives de Varsovie, Andrzej Zozula, qui recense 500 membres inscrits. Certains se mettent à fréquenter la synagoque de Varsovie, où officie un rabbin venu d'Amérique. Le nombre de Juifs croîtrait aussi avec l'arrivée de quelques Juifs d'Ukraine. Dans la capitale, une école et un collège juifs ont ouvert. Cracovie s'anime chaque été grâce à un festival de musique yiddish très populaire.

Les retrouvailles judéo-polonaises n'auraient pas été possibles sans l'implication de l'Église catholique, dont certains responsables, inspirés par l'action de Jean-Paul II, sont très actifs dans le dialogue judéo-chrétien. Mgr Zyczynski, archevêque de Lublin, confie son optimisme pour l'avenir, vu l'implication de la jeunesse et le travail de mémoire mené sur la question juive, notamment par les paroisses de son diocèse. «La mentalité de Radio Marija (qui incarne la tentation antisémite et ultranationaliste du spectre politique polonais, NDLR) incarne le passé», dit-il. À ses côtés, le père Jakoub Jankele-Waksinel, prêtre catholique qui, en découvrant ses origines juives à l'âge de 35 ans, «eut l'impression d'être tombé d'un avion sur une terre inconnue», parle lui aussi de «gros progrès» même si Zyczynski ne «représente qu'une fraction minoritaire de la hiérarchie polonaise». «Les fractures restent profondes, au sein de l'Église comme de la société polonaise», tempère-t-il.

«La route sera encore longue»


Le contraire serait étonnant. La Pologne, où les communistes manipulèrent et agitèrent l'antisémitisme, a dû attendre cinquante ans avant d'ouvrir le débat sur la Shoah. Soucieux, à juste titre, de ne pas être assimilés aux nazis, les Polonais rappellent qu'ils n'eurent aucun gouvernement de collaboration avec les nazis, et qu'ils perdirent dans la guerre six millions de Polonais, dont trois millions de Juifs. Ce passé de héros et de victimes complique la recherche de la vérité «car nous autres chevaliers avons le plus grand mal à reconnaître que certains de nos visages puissent être laids», note Thomas Pietrasiewicz.

Les livres successifs de l'historien juif américain Jan Gross, révélant le massacre par les Polonais d'un village de Juifs en 1941 à Jedwabne, puis les pogroms de Kielce de 1946, ont résonné ces dernières années comme autant de bombes morales à travers la Pologne, suscitant un débat douloureux mais fructueux. Quand Gross s'est rendu à Kielce, début 2008, il a fait salle comble. «La route sera encore longue», note Thomas, parlant d'un «antisémitisme maladif alors qu'il n'y a pratiquement plus de Juifs en Pologne». «Nous serons une société normale, quand tous les Juifs oseront dire qu'ils le sont. Et quand tous les Justes qui les ont aidés, accepteront de le dire. Beaucoup ont peur d'avouer qu'ils ont été des héros. N'est-ce pas incroyable ?»

(1) «Histoire des Juifs en Pologne», Henri Minczeles, La Découverte, 2006.

dimanche 20 avril 2008

SOULEVEMENT DU GHETTO DE VARSOVIE

Soulèvement du ghetto de Varsovie: le dernier leader survivant rend hommage aux victimes


VARSOVIE : Le dernier leader survivant du soulèvement du ghetto de Varsovie, en 1943, a rendu samedi un hommage silencieux aux héros de cette révolte menée par de jeunes juifs contre les troupes nazies il y a 65 ans.

Marek Edelman, 89 ans, a donné des tulipes jaunes et des jonquilles à ses petits-enfants, Liza et Tomek. Il les a regardés alors qu'ils les déposaient au pied du monument gris et noir dédié aux Héros du ghetto, situé sur une place au coeur de l'ancien ghetto.

Accompagné par une foule de quelques centaines de personnes, alors que le temps était pluvieux, Marek Edelman, sur un fauteuil roulant, s'est rendu, non loin de là, devant des monuments dédiés aux leaders de la révolte, avant de terminer son périple sur une place où les nazis, à partir du 19 avril 1943, avaient mis plus de 300.000 juifs dans des trains pour Auschwitz et d'autres camps de la mort.

Pendant trois semaines, en avril et mai 1943, plusieurs centaines de jeunes juifs avaient résisté aux troupes allemandes, avant que les nazis ne rasent le ghetto.

vendredi 18 avril 2008

La mémoire de la Shoah mine-t-elle Israël ?

Un débat entre Avraham Burg et Alain Finkielkraut

La Shoah est devenue le pilier théologique de l'Israël moderne... Cela mine les relations entre Juifs et Arabes... Nous voyons des nazis partout... Nous sommes toujours "menacés d'anéantissement"... L'Etat israélien impérial est un cauchemar... » Qui prononce de telles sentences ? Un antisioniste forcené ? Un rescapé d'une extrême gauche israélienne engloutie ? Non, Avraham Burg, ancien président de la Knesset et vice-président du Congrès juif mondial. Et fils d'un des anciens dirigeants du Parti national religieux. Publié l'an dernier en Israël, Vaincre Hitler est un livre révolté, plein de tristesse et d'inquiétude. Mais aussi de propositions pour la reconquête d'un « judaïsme plus humaniste et universaliste ». Au passage, il interpelle Alain Finkielkraut, admettant avec lui que le monde est probablement hypocrite dans sa critique d'Israël, que « nous ne sommes pas aussi mauvais qu'on nous dépeint », mais cependant « beaucoup moins innocents que nous ne voulons le dire ». L'ex-politicien israélien et l'intellectuel juif français ont accepté de se rencontrer. La polémique a débuté autour de ce titre provocateur... (Site Terre d’Israël [*]).


[*] Texte repris de cet excellent site.


Avraham Burg : ...Vous le trouvez dérangeant ? Sachez que j'avais même prévu d'intituler mon livre Le Triomphe de Hitler. J'étais en colère. Le trau­matisme de la Shoah, qui dicte plus que jamais nos comportements en Israël, me semblait une maladie incurable. Et puis une conversation avec ma mère, peu de temps avant sa mort, m'a redonné de l'espoir. Elle dont la moitié de la famille a été assassinée à Hébron en 1929 par les Palestiniens remerciait Dieu pour tout l'amour qui lui avait été donné. Une autre fois, devant les bombardements à Gaza, elle m'a dit : « Je suis si contente que mon petit-fils ne soit pas pilote de chasse et ne puisse bombarder des innocents. » C'est pour moi le véritable héroïsme : vaincre, grâce à l'espoir, l'horreur rencontrée au cours de sa vie. Et c'est ce qui devrait inspirer Israël.

Alain Finkielkraut : Mais Hannah Arendt nous rappelle que l'amour n'est pas une catégorie politique ! En politique, l'injonction « connais ton ennemi » est fondamentale. J'admets que les Israéliens ont une difficulté à connaître leur ennemi, qu'ils sont toujours tentés de voir l'ombre de Hitler se propager sur le Moyen-Orient. Il reste que l'Etat juif a bel et bien des ennemis, dont la haine n'est pas la conséquence directe de son usage de la force. Israël s'est désengagé de Gaza mais Gaza ne s'est pas désengagé d'Israël, comme le montrent les tirs de roquette sur des villes situées à l'intérieur des frontières de 67. Ce n'est pas en se regardant aimer l'autre, mais en regardant les choses en face qu'on aboutira peut-être un jour à la paix. Ce qui me gêne dans votre livre, c'est l'idée selon laquelle tous les malheurs d'Israël procéderaient de la psychologie israélienne. Vous exhor­tez vos compatriotes à surmonter Hitler pour retrouver la belle essence morale du judaïsme nomade. Or, moi qui viens aussi d'une famille de rescapés, mes parents et tous les survivants que j'ai pu rencontrer m'ont dit : oui, nous allons revivre, nous allons reprendre nos activités dans le monde où Auschwitz a eu lieu, mais la seule chose que nous exigeons du monde, c'est de ne pas reporter sur Israël les anciennes malédictions dont les Juifs étaient l'objet. Or, ces anciennes malédictions revoient le jour, et c'est la pire des déceptions pour tous ceux qui ont survécu à l'Holocauste.

Avraham Burg : Je ne suis sans doute pas un bon philosophe, mais je ne suis pas ignorant en amour. L'amour, c'est la capacité de faire confiance à l'autre, sans laquelle vous ne pouvez ni donner ni recevoir. C'est cela qui manque en Israël, la capacité à faire confiance, quel que soit l'autre : partenaire politique, compatriote israélien, voisin arabe... Je n'ai pas votre obsession de l'antisémitisme. Cette obsession de ce que « les autres pensent de nous » est emblématique de la façon dont beaucoup de Juifs ont besoin d'être définis par les autres. Moi, je n'ai besoin de personne pour me définir. Peut-être cela vient-il du fait que je suis né dans un pays souverain. Le point de vue de l'autre m'importe, mais il ne me définit pas, parce que mon histoire, continuation de l'antique identité juive, est mon histoire, indépendamment de ce que les autres en disent.

Alain Finkielkraut : La confiance est un pari difficile, elle ne peut pas naître simplement du sentiment que nous vivons dans un univers radieux où nous sommes tous frères. Mon « obsession » tient justement au fait que l'antisémitisme est devenu une des modalités essentielles de l'antiracisme. A quoi tient ce paradoxe ? Eh bien, il faut remonter en effet à l'Holocauste. Pour les nations démocratiques, la mémoire de l'Holocauste fonde la nouvelle religion de l'humanité : nous sommes des hommes, et les frontières doivent être subordonnées à cette identité première ; l'humanité est plus forte que la nationalité. Mais pour les Juifs, la mémoire de l'Holocauste est tout autre, elle renvoie à la question de l'assimilation : les Juifs, rappelle l'écrivain Aaron Appelfeld, « étaient en marche vers les royaumes enchantés du rejet de soi quand une main satanique les ramena aux fondements de l'existence tribale ». La mémoire de la Shoah, pour un Juif, c'est qu'il n'échappe pas à son identité juive. Levinas appelle cela « l'irrémissibilité de l'être juif ». Longtemps complémentaires, ces deux mémoires, la mémoire démocratique et la mémoire juive, s'opposent donc aujourd'hui violemment, parce que, d'un côté, on a une humanité en route vers le grand brassage des identités et, de l'autre, ces Juifs « de génération en génération », pour lesquels la généalogie compte et qui, par conséquent, apparaissent comme les successeurs de Hitler. La démocratie métissée se répand, et au milieu il y a, non pas le beau village d'Astérix, mais ce village völkisch [du peuple, de la race, NDLR] qui porte le nom d'Israël et auquel les Juifs sont coupables d'être beaucoup trop attachés...

Avraham Burg : Nos parents ont fait les uns et les autres l'expérience du rejet – ma mère avec le massacre de sa famille à Hébron, mon père en quittant l'Allemagne en septembre 39 –, mais nos éducations ont produit des choses différentes. Pour vous, l'antisémitisme est unique. Je le vois très différemment, peut-être d'une manière plus sévère, puisqu'on assiste à une fusion entre l'antisémitisme religieux classique et une nouvelle xénophobie d'extrême droite, les deux coopérant avec l'extrême gauche anti­américaine et antisioniste. Mais je pense que l'antisémitisme n'est plus un phénomène unique, il est le révélateur de la qualité morale d'une société. Quand il s'exprime dans une société démocratique, il s'accom­pagne d'autres expressions de haine et de xénophobie : contre les musulmans, les étrangers, les immigrants. Donc, mon rôle, en tant que Juif et être humain, ce n'est pas de dire « attention, ils me détestent davantage », c'est d'essayer de créer une sorte de coalition mondiale qui va défier la haine et la xénophobie plutôt que la confisquer et la monopoliser.

Alain Finkielkraut : Mais de quelle haine parle-t-on ? Hannah Arendt, très présente dans votre livre, s'est interrogée sur la spécificité de l'antisémitisme moderne. Elle dit que ce n'est pas seulement une passion, une opinion, c'est une explication du monde. Et Maurras confirme à titre de symptôme cette intuition en écrivant « Tout paraît difficile sans cette providence de l'antisémitisme, par elle tout s'arrange, s'aplanit et se simplifie ». On explique le cours de l'histoire par les manoeuvres des Juifs. Et au­jourd'hui, ça recommence : le lobby sioniste, tireur de ficelle de la politique mondiale, c'est un discours en vogue, et pas seulement chez les djihadistes.

Avraham Burg : Chacun son obsession. Moi, c'est la montée du religieux qui m'inquiète, en Israël comme ailleurs. Quand le président de la République française veut réintroduire Dieu dans l'équation, ça m'ennuie vraiment. Il est tellement important que la France soit le champion de la laïcité pour l'équilibre mondial, quand on voit par exemple l'impact du fondamentalisme sur le président américain. Le monde n'est pas divisé entre les démocraties et l'Islam, mais entre la civilisation théocratique et la civilisation démocratique. On trouve le même Dieu dans le judaïsme, le christianisme et l'islam. Et une coalition voit le jour entre certains des adeptes de ces trois religions contre certains d'entre nous... Moi, si le dalaï-lama et le rabbin raciste Kahane tombent à l'eau et que je ne peux en sauver qu'un, je sauve le dalaï-lama, parce qu'il est mon frère dans le système de valeurs qui est le mien. Si vous regardez le monde de cette manière, la question de l'antisémitisme n'est plus la même.

Alain Finkielkraut : Sauf que cet anti­sémitisme antiraciste dont les Juifs sionistes et les Israéliens font aujour­d'hui les frais est à la fois nouveau et ancien : le christianisme des origines était fondé sur une opposition entre le Juif selon la chair et le Juif selon l'esprit. Le Juif selon la chair est celui de l'hérédité, fidèle à l'Ancienne Alliance. Le Juif selon l'esprit, c'est l'universaliste. Ce qu'on attend de nous, c'est que nous devenions des Juifs selon l'esprit. Quand nous répondons à cet appel, nous sommes couverts d'éloges, on nous adore. Eh bien, à cette invitation, je ne céderai pas. Je resterai un Juif selon la chair, non pour préférer le rabbin Kahane au dalaï-lama, mais pour pouvoir dire comme Yitzhak Rabin au moment du carnage d'un extrémiste juif au Caveau des patriarches : « J'ai honte ». Il a dit cela parce qu'il était juif. Autrement, il aurait dit « je suis scandalisé ». C'est ainsi que marche l'humanité : nous sommes de quelque part, nous appartenons à un peuple ou une nation, et ce que nous pouvons faire pour l'humanité c'est en tant que membres de ce peuple ou de cette nation.

Avraham Burg : Il n'y a pas de contradiction entre la chair et l'esprit. Longtemps je me suis considéré comme simplement israélien, avant de comprendre que je n'étais pas loyal à mon être intérieur. Mon nom indique que je suis juif. Mon prénom, israélien. Mais ma famille, c'est l'humanité. Il y a des contradictions entre les trois, j'essaie de trouver un équilibre. Et à l'injonction d'Ariel Sharon venu en France avec son sionisme catastrophiste – « Il y a de l'antisémitisme ici, venez en Israël ! » – je substitue : venez si vous pensez que vous y serez bien, mais pas parce que vous êtes rejetés. Israël n'est pas la poubelle de l'histoire européenne. Si 100 % des Juifs venaient en Israël, l'Europe deviendrait Judenrein, et ce serait l'accomplissement de l'antisémitisme hitlérien.

Alain Finkielkraut : Je n'ai jamais pensé que l'avenir de tous les Juifs c'était Israël. Et je ne vais pas répudier le judaïsme diasporique qui est le mien. Mais je constate un danger pour la Diaspora, ce que j'appelle le judaïsme vestimentaire : le judaïsme comme un magnifique costume, le costume du persécuté, de l'exilé, du nomade. Je connais des Juifs qui voient Israël comme une tache sur leur costume. Moi, j'aime cette tache, non que j'approuve toute la politique israélienne - souvenez-vous, la dernière fois que je vous ai vu, c'est en décembre 2003 lorsque vous avez signé les accords de paix de Genève, auxquels j'apportais mon soutien. Mais je ne supporte pas cette nazification rampante qui accable Israël. Certes, Israël s'est mis dans un mauvais pas en pratiquant une politique de colonisation et devra démanteler la plupart de ses implantations en Cisjordanie, mais croyons-nous vraiment que le conflit israélo-arabe se réduit à cette domination ? Soit les journalistes attribuent le blocus de Gaza à la monstruosité des Israéliens, soit ils admettent qu'il s'agit d'une réponse, peut-être exorbitante, à des tirs de roquette qui n'ont pas cessé depuis le désengagement. Alors pression pourrait être faite sur les uns et sur les autres, et l'on pourrait enfin sortir de l'ornière.

Avraham Burg : Nous avons les mêmes idées sur les frontières. Mais j'irai plus loin : le compte à rebours pour la solution de deux Etats est avancé. Pendant des années, on a pensé qu'on pourrait régler le problème entre nous, mais il nous faut une intervention internationale beaucoup plus forte. En ce qui concerne notre polémique, j'attends le jour où vous ne réserverez plus votre intelligence à la mise en garde, à l'alarme, mais où vous la tournerez en pouvoir créatif pour proposer des solutions constructives. Vous critiquez la façon dont je traite la société israélienne ; mais il n'est pas possible pour moi de ne pas vouloir humaniser cette société. Et lorsque vous dites que la menace qui pèse sur Israël et sur les Juifs est toujours là, vous ne facilitez pas mon travail, car vos paroles ont un impact, là-bas, en Israël. Ce pays est pour moi une réalité qui doit m'assurer que je ne serai plus jamais persécuté. Mais mon judaïsme universaliste est ce qui doit me permettre de ne pas être un persécuteur. Les deux sont pour moi une nécessité



Propos recueillis par Vincent Remy (Publié le jeudi 3 avril 2008)


© Terre d’Israël



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Note de la Rédaction d’upjf.org



Sur la mutation d’A. Burg et les dégâts qu’elle cause, voir, entre autres, les articles suivants mis en ligne sur notre site :

* " «Quitter le ghetto sioniste». Interview d’Avraham Burg, par Ari Shavit " ;
* M. Macina, " Avrom Burg, qu'avez-vous fait là ? " ;
* M. Macina, " «Motsi dibat ha'aretz»: Burg dénigre la Terre d'Israël " ;
* Avraham Burg, " Une lettre à mes amis palestiniens " ;
* Jean-Pierre Bensimon, " Burg aboie, la caravane passe " ;
* Arthur Cohn, "Burg affaiblit le combat des Juifs".

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[Texte aimablement signalé par Victor Perez.]



Mis en ligne le 18 avril 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org

jeudi 17 avril 2008

mardi 15 avril 2008

PERE REND HOMMAGE AUX INSURGES JUIFS DU GHETTO DE VARSOVIE DE 1943


Le président israélien Shimon Peres a rendu hommage mardi aux insurgés juifs du ghetto de Varsovie lors de cérémonies commémorant le 65e anniversaire de cette lutte héroïque d'une poignée de jeunes juifs contre la puissance nazie.


"La majorité des insurgés sont morts, ils ont été assassinés de sang froid, ils ont perdu leur combat. Mais du point de vue de l'histoire, il n'y a jamais eu de victoire plus grande, une victoire de l'homme sur la bestialité humaine", a déclaré M. Peres devant le monument aux Héros de l'insurrection, dans la capitale polonaise. "Nous voyons dans les combattants du ghetto un héroïsme historique dépassant toute légende, tout chant, toute norme, un héroïsme que nos enfants porteront avec fierté dans leurs coeurs", a déclaré le président israélien. Le 19 avril 1943, quelques centaines de jeunes juifs du ghetto avaient choisi d'attaquer les nazis pour mourir l'arme à la main, plutôt que de se faire tuer sans résistance dans le cadre de "la solution finale". (GFR)

dimanche 13 avril 2008

L'INSURRECTION ET LES ORGANISATIONS JUIVES

Au mois d'octobre 1942, les organisations résistantes se réunissent et créent l'Organisation juive de combat (OJC) avec un commandant de la Hashomer (sionistes), Mordechaï Anielewicz, et un adjoint du Bund, Marek Edelman. L'OJC n'a que très peu d'armes : quelques dizaines de revolvers en mauvais état, des grenades et des cocktails Molotov fabriqués sur place, quelques fusils et un seul pistolet-mitrailleur. Des groupes de combat sont formés qui pratiquent des attentats, attaquent des SS et libèrent des prisonniers. L'OJC règne dans le ghetto qu'elle couvre d'affiches, avec le soutien de la population restante. C'est alors que les Allemands décident d'en finir.
Le 19 avril 1943, à 4 heures du matin, 2000 à 3000 Waffen SS, auxiliaires ukrainiens, lettons et policiers polonais, commencent à pénétrer dans la place. Ils seront rejoints par des troupes motorisées, des blindés et de l'artillerie. A leur grande surprise ils seront accueillis par un déluge de feu venant des quatre coins des rues. Il y aura de nombreux morts et deux chars seront incendiés. Après quelques heures de combats acharnés les assaillants s'enfuient. Ils referont une tentative le lendemain mais sans plus de succès. Ce n'est qu'au troisième essai qu'ils parviendront jusqu'au ghetto central qui sera incendié et littéralement rasé. La moitié des combattants juifs périra pendant les combats. La plupart des survivants décideront de se suicider collectivement et parmi eux, Mordechaï Anielewicz qui était à la tête de l'OJC. Quelques combattants parviendront à s'enfuir par les égouts et rejoindront la Résistance polonaise. Parmi eux Marek Edelman qui a rapporté ultérieurement, de façon émouvante et vivante, l'histoire de l'insurrection.

samedi 5 avril 2008

DOSSIERS DE CRIMINELS DE LA II GUERRE MONDIALE


Dossiers de criminels de la IIe Guerre mondiale, recyclés, puis détruits
, M. Tryc-Ostrowska





Sur le site polonais du journal Rzeczpospolita



Article original (en polonais) : "Argentyna: zniszczone bezcenne dokumenty"




Traduction française du polonais : Irena Elster





Les chercheurs se réjouissaient de l’ouverture des archives argentines, mais à la découverte du gâchis, les bras leur en tombent. Comme le signale le journal local Clarin, l’enquête interne dans les services d’immigration a révélé qu’en 1951, faute de place, des documents des années 1946-1948 ont été jetés. Sept ans plus tard, de la même manière, ont été détruits des documents de 1952. Et en 1970, le reste. 25 tonnes de papiers offerts à une association de sourds-muets qui les a vendus comme papier à recycler.

C’est par miracle qu’ont été sauvés les documents de bord attestant de l’arrivée sur le continent de quelques dizaines de nazis, il en est de même de la copie d’un document, signé par le président Juan Domingo Peron grâce à qui des milliers de Croates ont pu arriver dans les années 1946-1947. Les Croates franciscains affirmaient qu’il s’agissait de gens persécutés par le régime totalitaire communiste. Parmi eux se trouvait le chef du gouvernement pro-nazi, Ante Pavelic [criminel de guerre croate. [Voir article de Wikipedia. Note d’upjf.org].

Il ressort des cartes d’embarquement sauvées, que "l’Ange de la mort d’Auschwitz", Joseph Mengele [voir Wikipedia. Note d'upjf.org], est arrivé en Argentine, de Gênes, le 20 juin 1949, sur un bateau à vapeur, le « North King » ; il était soi-disant à la recherche d’un travail, sous le nom de Gregor Helmut.

Adolphe Eichmann, l’idéologue de l’extermination des Juifs, est arrivé avec un faux passeport italien, sous le nom de Riccardo Klement, le 14 juillet 1950, sur un bateau à vapeur, le « Giovanna C ». En 1960, le Mossad l’a enlevé de San Fernando vers Israël, où il a été jugé (1).

L'ex-capitaine SS, Erich Priebke, est arrivé en Argentine avec un passeport letton, sous le nom d’Otto Pappe, le 14 novembre 1948, par le bateau « San Giorgio ». Ce n’est qu’en 1996 qu’il est signalé à l’Italie et condamné à la perpétuité pour le massacre de Rome, en 1944 (2).

D’après la commission argentine de recherche sur l’activité des nazis en fuite, 180 criminels de guerre ont trouvé refuge en Argentine.



M. Tryc-Ostrowska



© Rzeczpospolita



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1. Jugé et condamné à mort (Note de la traductrice). Sur son procès, voir Wikipedia.



2. 335 civils italiens ont été conduits, le 24 mars 1944, aux fosses Ardéatines, à Rome, pour y être exécutés, sur l’ordre de Priebke, en représailles du bombardement d’une troupe de nazis par la Résistance italienne. (Note de la traductrice). [Voir "Massacre des Fosses Ardéatines", sur Wikipedia.



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Mis en ligne le 4 avril 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org

mercredi 2 avril 2008

LA POLOGNE TENTE DE REPARER L'IRREPARABLE

Par Sam Anilevits pour Guysen International News

Autrefois berceau du judaïsme européen, la Pologne est progressivement devenue le pays d’Europe où la communauté juive a été la plus anéantie. Au total, ce sont plus de trois millions de juifs qui ont péri entre 1939 et 1945, laissant derrière eux richesses et biens. C’est pour tourner cette triste page de son histoire que l’actuel gouvernement polonais relance le débat sur la restitution des propriétés spoliées pendant la Shoah. Une question de justice morale, bien sûr, mais qui cache également un certain enjeu économique.

Après une année de retard, le gouvernement polonais veut poursuivre le débat sur la 'restitution des propriétés de la Shoah', pour arriver à un consensus d’ici la fin de l’année a affirmé l’ambassadeur polonais en Israël, Agnieszka Magdziak-Miszewska, dimanche 30 mars.

"L’idée de la loi, initiée et acceptée par le Parlement polonais il y a deux ans, est prête. Le gouvernement polonais espère maintenant parvenir à voter le projet de loi" a déclaré cette dernière dans un entretien avec des journalistes israéliens.

Le projet de loi a l’intention d’indemniser les anciens propriétaires à hauteur de 20 % de la valeur des maisons qui ont été complètement saisies ou détruites pendant la Seconde guerre mondiale.

La loi prend en compte les biens immobiliers de tous les habitants polonais, toutes religions confondues. D’ailleurs, la Pologne estime que les propriétés spoliées aux Juifs polonais ne représentent 'que' 20 % de la totalité des biens détruits.

Selon le gouvernement, la plus grosse revendication provient de la noblesse polonaise non-juive, dont les nombreuses propriétés, palais compris, ont été confisquées.

Le pourcentage peu élevé des biens appartenant aux Juifs polonais, s’explique par des raisons géopolitiques assez simples.
La majorité des espaces occupés par la population juive autrefois appartient désormais à l’Ukraine et les propriétés qui auraient pu être concernées par la loi ne relèvent donc plus de l’autorité polonaise.

Et pour cette dernière, il s’agit aujourd’hui de rendre justice à tous les dépossédés de la guerre. Toutefois, si la valeur morale de l’initiative est incontestable, elle a également un objectif économique.

En effet, en l’absence d’une base législative sur laquelle se fonder, certains requérants ont porté leur cas directement devant les tribunaux polonais, lesquels leur ont accordé une indemnisation de 100 % de la valeur des biens.

La Pologne préfère donc établir une indemnité avoisinant les 20 % par le recours législatif, plutôt que de devoir payer un dédommagement total par la voie des tribunaux.

"C’est aussi bien pour une question de justice morale que d’intérêts économiques que la Pologne doit mettre fin à ce problème" a d'ailleurs précisé la représentante polonaise.

Toutefois, la différence des indemnisations versées par le gouvernement et la justice pourrait pousser des milliers de polonais à préférer les tribunaux.

C’est pourquoi, la Pologne est actuellement en train de reconsidérer le montant de la compensation offerte. D’après un groupe de travail polonais, la valeur totale des propriétés saisie est estimée entre 16 et 18 milliards d’euros.

Les déclarations d’Agnieszka Magdziak-Miszewska précèdent la venue, le mois prochain, du Premier ministre polonais, Donald Tusk.
Sa visite, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’Etat d’Israël, veut marquer les liens forts qui unissent actuellement la Pologne et Israël.

"Nous essayons de contrebalancer le traditionnel point de vue subjectif pro-palestinien en Europe" a déclaré l’ambassadeur lors de la conférence de presse, avant d’ajouter "que nos deux pays ont besoin l’un de l’autre".

A noter par ailleurs, que la visite du Premier ministre polonais coïncide avec l’inauguration de 'l’année polonaise' en Israël, lancée dans le but de renforcer les liens culturels entre les deux pays.

Des liens que n’a pas manqué de rappeler l’ambassadeur : " Nous avons besoin de travailler sur le futur, en se souvenant de la Shoah, mais aussi sur les 1000 années de coexistence entre nos deux peuples".

mardi 1 avril 2008

Sur YouTube des vidéos néonazis et négationnistes

Une étude de Marc Knobel...
Par Ray Archeld pour Guysen International News

Marc Knobel a consacré plusieurs études pour parler du racisme et de l’antisémitisme sur l’Internet. Dans le rapport de la Commission Nationale Consultative des Droits de l'Homme (année 2007) remis au Premier ministre le vendredi 28 mars 2008, il a rappelé qu'au cours des 11 premiers mois de l'année 2007, 671 signalements concernant des faits de racisme et d'antisémitisme sur Internet ont été transmis à l'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information.

Mais, il n'y a eu « pratiquement pas de bascule vers le Parquet », a expliqué le chercheur. Il a de toute façon jugé que ces 671 signalements étaient bien en deçà de la réalité et que « plus personne n'est aujourd'hui en mesure de faire la comptabilité des sites racistes ». A propos du portail de signalement mis en place par l'Office (www.internet-mineurs.gouv.fr) qui concerne principalement la lutte contre la pédophilie, Marc Knobel a affirmé que, trop souvent, les internautes ne savaient vers qui se tourner pour signaler les faits racistes. Hélas, déplore Marc Knobel, l'existence de l'Office est donc confidentielle, comme son fonctionnement et ses résultats. Par ailleurs, Marc Knobel a plaidé en faveur d'un observatoire du racisme, de l'antisémitisme et de la xénophobie sur Internet, avec une plate-forme de signalement spécifique et "un suivi" de ces signalements.

Enfin, il a dénoncé le fait que sur YouTube notamment, circulent des contenus nazis, révisionnistes, antisémites et plus largement très violemment racistes.

Nous reproduisons ci-après la partie de l’étude de Marc Knobel qui est consacrée à You Tube.

Le quotidien allemand Frankfurter Runschau a publié récemment un article fort intéressant sur YouTube, le portail vidéo le plus consulté du monde, racheté en novembre 2006 par la compagnie américaine Google.Inc. YouTube Allemagne regorge de documents nazis. La plupart du temps, il s’agit de discours originaux de Hitler et de chants d’extrême droite accompagnés d’images de violence.
On trouve aussi des « médias du front du peuple », des émissions de télévision produites par des néonazis. Le quotidien allemand rapporte que si l’on fait une recherche, par exemple, sur le mot « Landser » (nom d’un groupe nazi de Berlin-Est), plusieurs centaines de réponses sont proposées, la plupart renvoyant à des chansons interdites du groupe. Autre exemple : depuis sa mise en ligne, en avril 2007, la vidéo de la chanson Pépé était Sturmführer dans la S.S. a été regardée 410 000 fois.
S’il est possible de trouver des documents nazis sur YouTube, cela ne signifie pourtant pas que le contenu des mises en ligne ne fait l’objet d’aucun contrôle, assure le Frankfurter Runschau. Ray Oberbeck, porte-parole de Google en Allemagne, soutient que certains employés de YouTube sont exclusivement chargés de contrôler les vidéos signalées par les utilisateurs. Il affirme par ailleurs qu’en Allemagne, la société n’hésite pas à travailler avec les enquêteurs mandatés par l’État et qu’elle fournit des informations sur les utilisateurs qui diffusent de la propagande nazie.
Enfin, une touche « Peut offenser » est prévue à côté de chaque vidéo de YouTube. Cette touche –nous le verrons par la suite- permet de signaler un contenu au portail.

« Quoi qu’il en soit, nous devons également tenir compte du fait que YouTube est une entreprise américaine, et nous respectons les différences en termes de loi quand nous évaluons les contenus », rappelle Ray Oberbeck.
Le Frankfurter Runaboutrévèle par ailleurs que, bien qu’en Allemagne des utilisateurs aient signalé la présence du film antisémite (tourné en 1940) Le Juif Süss et qu’un collaborateur de YouTube l’ait examiné, le portail l’a laissé sur la toile.
Aux États-Unis, personne ne cherchera à empêcher la diffusion de ce film, parce que l’on a une conception très large de la liberté d’expression et que l’on voit dans la réglementation des propos racistes une violation du droit constitutionnel à la liberté d’expression. En revanche, dans nos pays européens (France, Allemagne, Autriche, Belgique, etc.), les instances judiciaires les plus élevées estiment que les dispositions interdisant l’incitation à la haine raciale et à la diffusion de propos racistes constituent des restrictions raisonnables et nécessaires au droit à la liberté de parole. Finalement, ce n’est qu’à la suite de plaintes répétées que la vidéo du Juif Süss a finalement été retirée de YouTube.

Examinons maintenant ce que l’on trouve sur le site français de YouTube (http://fr.youtube.com/). Et notre première question sera de savoir ce que fait YouTube pour avertir les internautes qu’ils sont soumis à des règles et lois ?

Il faut cliquer sur l’onglet (du sommaire) « Conseil de sécurité » pour prendre connaissance des premiers avertissements. Cette page est divisée en trois paragraphes. Mais ce n’est que dans le troisième paragraphe, intitulé, « YouTube, c’est cool ! Protégeons-le ensemble », qu’il est indiqué que YouTube n’autorise pas les vidéos « contenant des scènes de nudité, de violence ou incitant à la haine ». Et les internautes sont invités, s’ils trouvent une vidéo de ce type, à cliquer sur le lien de la vidéo prévu pour signaler qu’elle peut offenser, puis à envoyer le formulaire pour en informer les responsables du site. Dans une nouvelle rubrique, « Règlement de la communauté YouTube », figure un avertissement.
YouTube dit encourager la liberté d’expression et défendre « le droit de chacun à exprimer des points de vue peu populaires. »
Par ailleurs, le site informe qu’il n’autorise pas les discours « incitant à la haine et les insultes, ni l’utilisation malveillante de stéréotypes en vue d’attaquer ou de rabaisser un sexe, une orientation sexuelle, une ethnie, une religion ou une nationalité ».
Remarquons au passage que cette formulation est un peu plus précise que la précédente ; mais elle est surprenante. Que sont donc ces « points de vue peu populaires » ?
Plus loin encore, il est précisé : « Tout ce que vous verrez ne vous plaira peut-être pas. Certains contenus sont susceptibles de vous choquer. Si vous pensez qu’ils sont contraires à nos conditions d’utilisation, cliquez sur “Peut offenser” sous la vidéo que vous êtes en train de regarder pour la soumettre à la vérification de l’équipe YouTube. Si la vidéo n’est pas contraire à notre règlement, cliquez simplement sur une autre vidéo. Pourquoi perdre votre temps à regarder des vidéos que vous n’aimez pas ? »
En lisant cela, on ressent un certain malaise, comme si YouTube s’adressait exclusivement à des adolescents. Admettons d’ailleurs un seul instant que des internautes prennent le temps de lire les quelques lignes que nous venons de citer, ce règlement est-il suffisamment explicite ou/et coercitif pour empêcher des internautes de diffuser des propos choquants ?
Sur Internet, la simple invitation à « ne pas faire », à « interdire de » est par trop insuffisante, parce que les internautes ignorent le plus souvent les peines qu’ils encourent lorsqu’ils sont en infraction avec la loi. Est-il si difficile alors de rappeler que l’infraction de provocation publique à la discrimination, à la haine ou à la violence nationale, raciale, ou religieuse (art. 23, art. 24 alinéas 6 et 7, et art. 42 de la loi du 29 juillet 1881) est passible d’une amende de 45 000 euros et d’une peine maximale d’un an d’emprisonnement ; ou que la contestation de crime contre l’Humanité (art. 23, 24 bis et 42 de la même loi) est passible des mêmes peines ?

Voilà les avertissements proposés aux internautes. Regardons maintenant ce que l’on peut trouver sur YouTube. Tout récemment, la presse française s’est fait l’écho de la diffusion de vidéos négationnistes et néonazis.
Dans Libération (31 août 2007), Daniel Schneidermann a parlé de la propagation favorisée par l’anonymat d’images violentes et de propagandes extrémistes. Dans le même quotidien (4 septembre 2007), Arnaud Vaulerin a publié un article intitulé « YouTube pris dans le piège négationniste ». Le journaliste y racontait que des films de Robert Faurisson qui circulent sur le Net sont masqués sous des titres racoleurs. L’affaire révélée par Libération montre que, sur ce site de partage de vidéos, des internautes négationnistes qui ont trouvé le moyen de contourner le filtrage tombent sous le coup de la loi Gayssot : ils masquent ces vidéos sous des clips érotiques, voire franchement pornographiques ! Dans ce même article, Arnaud Vaulerin a rapporté que le 3 septembre 2007, Google France (rappelons que YouTube appartient à Google) a fait retirer les films et a déclaré que leur « visionnage n’est pas possible dorénavant pour les utilisateurs d’ordinateurs à IP française, allemande ou polonaise ».

Que trouvons-nous maintenant ? Le 16 novembre 2007, à l’aide d’un ordinateur à IP française, nous avons tapé sur YouTube l’entrée suivante : « Robert Faurisson ». Douze occurrences se sont affichées. Cinq d’entre elles au moins sont des vidéos négationnistes, d’une durée totale de 43 minutes et 62 secondes.
Dans ces différentes séquences, Robert Faurisson pavoise devant un public totalement acquis à sa « cause », et particulièrement attentif ou hilare lorsqu’il parle des chambres à gaz. Cette fois, les films ne sont pas masqués et ne sont pas camouflés par des clips sexy.

Examinons maintenant comment les choses se passent effectivement. Sous chaque séance vidéo figurent normalement quatre mentions : « Partager », « Favoris », « Playlists » et « Signaler ». Si le contenu d’une vidéo choque, l’internaute peut donc la signaler à YouTube. Il clique alors sur la mention « Signaler ». Apparaît alors le texte suivant : « Cette vidéo peut offenser.Veuillez sélectionner la catégorie qui décrit le mieux le problème lié à la vidéo. Nous pourrons ainsi l’examiner et déterminer si elle enfreint le règlement de la communauté ou si elle ne convient pas à tous les internautes. »
L’internaute devra choisir entre l’une de ces définitions et cliquer sur la mention appropriée :

* Contenu à caractère sexuel (comprenant des images d’actes sexuel, nudité, contenu provoquant sans nudité, autre contenu à caractère sexuel).

* Contenu violent ou repoussant (bagarre entre adultes, agression physique, bagarre entre personnes mineures, mauvais traitements infligés aux animaux, contenu choquant ou dégradant).

* Contenu violant ou incitant à la haine (apologie de la haine ou harcèlement).

* Actes dangereux ou pernicieux (toxicomanie, utilisation abusive du feu ou d’explosifs, autres actes dangereux).

* Violation de mes droits (violation de mes droits d’auteur, atteinte à ma vie privée, divulgation d’informations personnelles).

* Spam.

Seul problème, il semble que l’internaute n’ait pas la possibilité d’expliciter sa démarche ni de correspondre avec YouTube. Il clique, point final. L’internaute peut aussi publier un commentaire sur une séquence vidéo.
Seulement, ce « commentaire » permet juste de donner un avis d’internaute sur la qualité d’une vidéo, entre les appréciations suivantes : « Excellent », « Très bien », « Bien » « Moyen » ou « Insuffisant ». Les commentaires s’adressent aux autres internautes qui voudraient visionner ces séquences.

Le 19 novembre 2007, nous avons visionné les cinq séquences vidéo de Robert Faurisson, qui étaient en ligne depuis un mois et avaient été visionnées 792 fois. Nous avons alors cliqué sur la mention « Contenu violant ou incitant à la haine », puis nous avons écrit le commentaire suivant : « Cette vidéo est contraire aux articles 23, 24 bis et 42 de la loi du 29 juillet 1881 ».
Nous avons également demandé (dans notre commentaire) que ces séquences soient retirées, en rappelant que la peine encourue pour cette infraction est d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende. Le 26 novembre, les vidéos étaient toujours en ligne. Pas la moindre réaction de YouTube. Combien de temps faudra-t-il pour que ce portail les retire et se mette en conformité avec nos lois ?
Au mois d’avril 2008, les vidéos sont toujours sur You Tube.

Sans prétendre à l’exhaustivité, ajoutons que nous avons trouvé une autre vidéo de Robert Faurisson dans la catégorie « Révisionnisme ». Dans cette section, on trouve sept vidéos, dont l’une de 2 minutes intitulée « Docteur Merlin, Ulysse est revenu (libérez Ernst Zundel) » : son seul objet est de faire du négationniste germano-canadien Ernst Zundel une sorte de martyr. Dans la catégorie « Négationnisme », on trouve huit occurrences dont – il faut le signaler – une séquence vidéo négationniste intitulée « La vérité sur la Shoah » qui n’est plus accessible, parce qu’elle a été probablement signalée par des utilisateurs de YouTube (5).

Bref, le lecteur aura compris qu’il faut attendre qu’un contenu soit signalé pour être éventuellement retiré, ce qui est l’usage. Mais combien de centaines d’internautes auront, entre-temps, vu ces vidéos négationnistes et néonazies avant qu’elles ne soient retirées, si jamais elles le sont un jour ?
Dernier point : quelle n’a pas été notre écœurement de découvrir sur YouTube, à la date du 16 novembre 2007, de nombreuses séquences vidéos et des chansons skins et néonazies de plusieurs groupes français.
Citons, entre autres, Légion 88 (groupe mythique de la musique skin française), Kontingent 88 (« Au service de nos ancêtres. Le péril rouge ne passera pas »), État d’urgence (« Skinheads Oi ! »), Panzerjager (« Ils ont déclaré la chasse aux Sorcières. Nos historiens sont bâillonnés. Ils ont truqué notre histoire entière pour préserver leurs intérêts…»), Arianhord (« Jeune Française ») et le groupe Bunker 84.

Rappelons pour terminer que les hébergeurs et fournisseurs d’accès à Internet (FAI) ont maintenant l’obligation de contribuer à la lutte contre la diffusion de données à caractère pédophile, négationniste et raciste. En effet, dans le cadre du dispositif de prévention et de répression a donc été renforcé par la loi n° 2004-575 du 21 juin 2004 pour la confiance dans l’économie numérique (LCEN), les fournisseurs d’accès sont responsabilisés face au contenu qu’ils proposent dès lors qu’ils en ont eu connaissance.

Selon les termes de la loi, si un hébergeur a eu la « connaissance effective » du caractère illicite d’un contenu qu’il accueille, il doit agir « avec promptitude pour les retirer », sous peine de voir sa responsabilité civile et pénale engagée.