mardi 22 juillet 2008

La véritable histoire autour de Herschel Grynszpan

par Raphael Aouate




Petit rappel historique nécessaire au préalable.


Jusqu’à maintenant, Herschel Grynszpan est connu pour être un juif polonais âgé seulement de 17 ans qui, le 7 novembre 1938, tire à bout portant sur un conseiller de l’ambassade d’Allemagne à Paris. Par ce geste, il aurait voulu alerter l’opinion publique sur les persécutions dont sont victimes les juifs en Europe. Par cet acte dramatique, il aurait voulu sauver les juifs de l’enfer qui les attend et qui ne fait aucun doute pour lui. Il a le pressentiment que ces persécutions sont le prélude à des actes encore plus terribles et barbares qui frapperont fatalement les Juifs en Europe.

En effet, les autorités allemandes trouveront là le prétexte pour enfin expulser les juifs du pays, les priver de leur citoyenneté allemande, et provoquer le début de leur déchéance, de leur humiliation et de leur internement dans les camps de concentration. Ainsi, en représailles, et pour venger la mort de l’un des leurs, les autorités allemandes auraient organisé l’épouvantable Nuit de Cristal au cours de laquelle magasins et synagogues seront détruites. Une centaine de juifs tués et des milliers arrêtés et dont on aura ensuite aucune nouvelle.

Mais 70 ans plus tard, qui viendront marquer, au printemps prochain, la Nuit de Cristal de triste mémoire, un historien spécialiste de la Shoah vient tordre le coup en la remettant en cause, une thèse communément admise par tous : le fameux incident autour du supposé assassinat de diplomate allemand par le jeune Juif.

Aujourd’hui, Meir Schwartz, historien qui a lui-même vécu la Nuit de Cristal, tente de démontrer que cette thèse était "idéale" pour le régime nazi : l’assassinat d’un représentant allemand par un Juif était le prétexte tout trouvé pour le déchainement de haine qui allait suivre.

Seule ombre au tableau officiel : Grynszpan n’aurait tout simplement pas tiré sur le diplomate !

Au terme d’une analyse minutieuse du dossier et des faits supposés, la version allemande serait tout bonnement mensongère.

Aujourd’hui, les conclusions apportées par Schwartz, et confirmées par de nombreux historiens européens – étrangement peu relayés par les médias officiels- viennent contredire la vulgate admise.

Schwartz argue en effet que le diplomate allemand Pomrat et Grynszpan s’étaient liés d’amitié, et qu’en conséquence, il était aisé pour ce dernier de pénétrer dans le bureau de l’Ambassade allemande à Paris. L’entourage du diplomate aurait alors entendu des cris et non des tirs, puis aurait trouvé Pomrat gisant à terre. Selon la version officielle, cinq coups de feu auraient été évoqués, dont deux auraient touché Pomrat. Pourtant, aucun autre projectile ni douille n’auraient jamais été localisés dans le bureau de Pomrat. En outre, cinq balles non utilisées auraient été retrouvées dans la sacoche de Grynszpan. La mort du diplomate aurait alors été annoncée à l’hôpital. Selon Schwartz, c’est le médecin personnell d’Hitler lui-même, Karl Brandt, qui aurait éliminé le diplomate. Brandt sera d’ailleurs condamné à mort à Nuremberg.

Ainsi, malgré tant de zones d’ombre, les livres d’histoire officiels continuent de présenter une thèse communément exprimée par Goebbels, selon laquelle Grynszpan aurait tiré sur le diplomate.

"Nous voulons démontrer que tout cela avait été planifié par avance par l’Allemagne", déclare l’historien.

lundi 21 juillet 2008

CEREMONIE DE LA RAFLE DU VEL'DHIV

Cher (e)s ami (e)s,
Le CIR à l'honneur de vous proposer la lecture du Discours prononcé par notre ami Joseph ZISS membre de la Communauté Juive de Fontenay -Aux -Roses lors de la cérémonie commémorative de la rafle du VEL'DHIV , hier à la mairie de SCEAUX.

Rabbin Mikael JOURNO



Monsieur le Maire de Sceaux,
Mesdames et Messieurs les membres du conseil municipal
Monsieur le Rabbin,
Chers concitoyens et chers amis,



16 Juillet 1942
De Tunis au Cap Nord, de Brest aux confins du Caucase, les armées nazies, une fois stabilisées leurs avancées de l’année précédente et remises de leurs premiers revers sérieux devant Moscou, se ruent à nouveau à l’assaut du désert et de la steppe. Si une grande voix avait prophétisé dès Juin 40 l’issue ultime et inéluctable du conflit, qui se serait alors risqué à prédire que ces nouveaux coups de boutoir iraient s’enliser puis refluer l’hiver suivant, dans encore six longs mois, mais cette fois irréversiblement, sur les rives de la Volga et dans les sables tunisiens ?

En France, les ténèbres s’étaient abattues dès Juillet 40 sur un grand nombre de citoyens de ce pays, qui avait provisoirement cessé d’être notre pays. La présence en France de certains d’entre eux remontait à des temps immémoriaux dont témoignent tant de monuments et de fouilles aux quatre coins de ses provinces. D’autres, d’accueil plus récent, furent superbement qualifiés par le poète de « français de préférence ». Ce fut pourtant leurs noms « difficiles à prononcer », qui, affichés quelques années plus tard en rouge sur les murs de nos villes, portèrent et sauvèrent une part de l’honneur de la France. Il s’agissait enfin de réfugiés fuyant les exactions plus récentes d’outre-Rhin, hôtes de notre république, confiants en sa protection et son hospitalité. A tous ceux-là, l’engrenage du recensement, des discriminations et des interdits avait été imposé sans attendre, selon des critères absurdes, aux antipodes des principes fondateurs de notre pacte républicain et national, suivis d’une mise en œuvre aux modalités implacables. Ainsi, toute une machinerie à la fois cruelle et grotesque, s’était mise en place dès les lendemains mêmes de l’armistice honteux de Juin 1940 et de l’attribution des pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, profitant sans attendre d’une cascade d’évènements infamants qui constituèrent aux yeux de certains ce que Maurras osa appeler une « divine surprise ». Heureux fonctionnaires du Conseil d’Etat, jamais révoqués et encore moins poursuivis, et de quelques autres administrations, qui ne trouvèrent rien de mieux à faire, dès les premiers jours du régime de Vichy, que d’anticiper les désirs de l’occupant et de peaufiner des versions successives d’un statut des juifs, anéantissant ainsi l’héritage de la révolution dans un de ses fondements les plus symboliques, bafouant la mémoire de l’Abbé Grégoire, prenant une revanche inespérée sur Dreyfus et foulant aux pieds le principe même de la laïcité, attentant ainsi à un des socles fondateurs essentiels de notre pays et de son contrat républicain, moins de 40 ans après sa proclamation par le Parlement, principe intangible et plus que jamais vital.

Tout cela appelait réparation pour que notre pays, par le rétablissement, la célébration et la mise en œuvre de ces principes, redevienne une nation exemplaire. C’est bien sûr tout le sens que nous voulons donner à cette commémoration républicaine, si émouvante et si justement entrée dans nos mœurs comme pacte réparateur et refondateur, ouvert à tous, tout à la fois intemporel et ancré dans la mémoire encore douloureuse d’évènements précis.

16 Juillet 1942. A l’heure où les hordes nazies repartaient à l’assaut et pouvaient se croire durablement triomphantes, une nouvelle étape du calvaire des français juifs, certains rétroactivement déchus de leur nationalité, ou encore de juifs réfugiés, se mettait en place, une fois parachevé le rôle de ces préliminaires que furent l’exclusion sociale et les spoliations économiques, assorties de tout un cortège d’humiliations inscrites dans les réalités quotidiennes les plus vitales, sans qu’aucune odieuse mesquinerie n’ait été omise par des metteurs en scènes à la sordide méticulosité.

Tout cela n’était d’ailleurs pas tombé du ciel, si l’on peut dire : entre le quolibet d’apparence anodine et les délires plus directement haineux, les esprits avaient été insidieusement empoisonnés et préparés à accepter le pire. Tout un chacun pouvait ainsi allégrement s’approvisionner à son goût, aux rayonnages bien fournis d’un immense supermarché de la bêtise et de l’ignorance fait de propos de café de commerce, de tirades de chansonniers, de réparties de théâtre de boulevard ou encore de grasses plaisanteries de pseudo-humoristes, dont on aimerait à croire qu’ils ont tout à fait disparu des mœurs et du vocabulaire d’aujourd’hui. Tout ce dévergondage plus ou moins irresponsable ne paraissait pas vraiment porter à conséquence. Ce fut pourtant le terreau du drame dont nous commémorons aujourd’hui le souvenir.

D’expulsions en pogromes, de rumeurs en calomnies délirantes, une histoire ancestrale, déjà lourde de drames à répétition avait pourtant tout révélé de tels engrenages, même si le drame qui se déchainait en ce 16 Juillet 1942, allait se déployer à une échelle encore inédite.

Toutes les consciences n’étaient toutefois pas pour autant perverties ou à tout le moins anesthésiées par ces différentes étapes de la mise en place d’un pire encore à venir. A la veille du drame, certains avaient en effet déjà contribué à sauver l’honneur d’un pays qui avait littéralement trahi les siens, sans attendre que la loi ne vienne inscrire une nécessaire rédemption dans le calendrier de la République.

C’est vers ces consciences éclairées qu’il nous appartient aujourd’hui de nous tourner, c’est à elles que nous devons rendre hommage, elles dont nous devons nous employer à préserver et à transmettre l’héritage exemplaire. A défaut, nous risquerions de tomber dans le pathos et la stérilité du désespoir. Nous prendrions alors le risque de détourner l’attention des jeunes en manquant à l’essentiel de notre mission : celle de leur transmettre le flambeau que nous tenons nous-mêmes de nos aînés, parents, frères et sœurs, certains vivants trésors et héros de la survie, pas seulement celle des camps et des caches, mais aussi et peut-être surtout de la difficile reconstruction de l’après-guerre et de la foi en l’avenir, humbles héros, auxquels certains d’entre nous doivent d’être là aujourd’hui. Sans oublier au premier chef les plus nombreux, de mémoires bénies qui disparurent dans la Shoah, dont le manque tourmente encore les survivants, et dont nous égrenons inlassablement les noms chaque année dans d’autres lieux, au risque d’impatienter quelques belles âmes promptes à y voir on ne sait quel ressassement. Nous faillirions également à transmettre l’exemple de ceux que leur conscience a guidés avec sûreté, ceux qui ont su tendre la main aux persécutés aux heures les plus désespérantes, consciences vivantes et éclairantes associant « celui qui croyait au ciel » à « celui qui n’y croyait pas ». Les récits de tous ces grands acteurs et témoins du drame, entendus directement ou relayés et authentifiés par les historiens, conservés dans les archives de Yad Vashem comme dans celles du Mémorial de la Shoah, sont le meilleur rempart à opposer aux profanations négationnistes. Innombrables témoignages de ces cas d’aide active qui sauvèrent la vie de familles entières sur lesquelles des mâchoires bestiales allaient se refermer : policiers contrevenant aux ordres en prévenant les familles de leur arrestation imminente, gardiens d’immeuble cachant des enfants, paroisses parisiennes distribuant d’innombrables faux certificats de baptême, gendarmes favorisant des évasions des camps, faussaires et experts en faux papier, passeurs et membres des réseaux de sauvetage. L’histoire de ces Justes est largement entreprise et un hommage imprescriptible leur a été rendu, en janvier 2007, dans le plus haut lieu de notre mémoire national, le Panthéon, sanctifiant leur action et la situant au niveau des plus hauts faits d’arme, et peut-être même au-delà.

« Non par la force mais par l’esprit » dit l’Eternel Dieu des Armées.

C’est ainsi que l’opération policière criminelle connue sous le nom de rafle du Vel d’Hiv, aussi horrible qu’en aient été le déroulement et les conséquences, subit un échec relatif au regard des normes fixées par l’occupant, en nombre d’arrestations par catégories, femmes, hommes, vieillards, enfants, ou encore par quotas de nationalités. C’est cette amère victoire, mais victoire quand même, que nous préférons commémorer aujourd’hui. Le nombre de vies sauvées, sans être évidemment indifférent, n’est pas ici la question ultime dans le domaine sacré de la vie humaine où toute comptabilisation doit être relativisée – « Qui sauve une vie sauve le genre humain » comme nous l’apprend le Talmud – . Ces gestes salvateurs nous rendent jusqu’à ce jour des raisons d’espérer et le sentiment que même à l’heure de la détresse ultime, une main amie peut sortir de l’ombre pour en saisir une autre, que rien n’est en effet jamais perdu.

Solidarité agissante, spontanée et anonyme, n’obéissant le plus souvent à aucune consigne explicite - il n’y en eut guère hélas - sauvant dans ces mouvements individuels l’honneur collectif d’un pays à l’heure même où celui-ci trahissait ses fils et ses filles, où, peut-être plus gravement encore, il trahissait le devoir sacré de l’hospitalité qu’il devait, entre tous, à ceux qui, fuyant d’autres persécutions, étaient venus se mettre avec confiance sous sa protection.

Beaucoup de ceux-ci avaient en effet justement reconnu dans ces valeurs dont nous célébrons aujourd’hui la précieuse et fragile restauration, le reflet fidèle de celles là même qui leur avaient été enseignées dans leur propre tradition, une tradition qui les avaient proclamées et sanctifiées pour la première fois dans l’histoire de l’humanité, valeurs en vérité universelles, vouées à devenir la propriété et l’honneur de l’humanité tout entière.

Valeurs qui avaient en tout cas valu aux juifs le redoutable honneur d’avoir été reconnus par les nazis, entre tous leurs adversaires, contre toute logique militaire, mais de façon philosophiquement parfaitement fondée, comme leurs ennemis quintessentiels les plus irréductibles, sinon hélas les mieux armés au sens matériel. Appelé hier national-socialisme, comment se nommeront demain, comment reconnaître dès aujourd’hui, les nouvelles têtes de la même hydre, repoussant inlassablement à mesure qu’on les tranche ? Certes, elles se présentent à nous masquées, de façon parfois inattendue, mais aussi, sans prendre ces égards, à visage quasi découvert, s’offrant comme la Méduse à la fascination morbide de quelques uns, ou s’assurant par avance la complicité passive du plus grand nombre, celui des indifférents, qui ne pourraient pas se dissimuler à nouveau derrière les « Je ne savais pas » ou les « Je n’avais pas voulu cela ». Combat qu’il faut donc continuer à livrer inlassablement sans perdre espoir, mais sans illusions non plus sur la fécondité d’une bête aux ruses infinies, servies par des moyens de de propagande et de destruction devenus démesurés, maintenant de nature à faire périr l’humanité, corps et âme.

Valeurs sacrées et universelles dont nos pères, français de longue date ou bien d’élection plus récente, ont tous conjointement rêvé l’avènement, chacun à sa façon et à son échelle, et que nous commémorons aujourd’hui dans cette belle fête de la réconciliation, ouverte à tous, porteuse d’avenir et de renouvellement, dans la joie d’être ensemble en ce jour, unis dans la fidélité et l’espérance…malgré tout.




Joseph Zyss

Sceaux, le 20 Juillet 2008

dimanche 20 juillet 2008

WEST SIDE STORY SANS MARIA



Lynchage de Ruddy Haddad dans le 19ème : Sammy Ghozlan remet les pendules à l'heure
Jadis, dans les années 70, des villes de banlieue parisienne étaient le siège de guerres des bandes.

Le 21 juin, le jeune Rudy a frôlé la mort lors d'un passage à tabac sauvage à quinze contre un. Le procureur de la République a ouvert une information judiciaire avec pour chef d'accusation : tentative de meurtre aggravée par le caractère antisémite et violence en réunion avec circonstances aggravantes.Si la violence de l'agression ne fait pas débat, tout semble désormais tourner autour de l'origine de l'agression : antisémitisme versus guerre des gangs. Le procureur a décidé de maintenir la thèse de l'antisémitisme. Il semble de plus en plus, pourtant, qu'il y ait bien une guerre des gangs derrière toute cette histoire. Mais les deux versions sont-elles incompatibles ?
On cherche à nous rassurer, et cela est légitime : à la télévision, cette mère musulmane explique qu'elle travaille au marché avec des Juifs, qu'ils s'entendent très bien. Cette jeune Noire raconte que Juifs, Noirs et Arabes se côtoient tous les jours et qu'il n'y a pas de problème. Cela existe, heureusement.
Mais les Juifs savent qu'il y a un problème. Le shabbat en particulier, les Juifs pratiquants se promènent, traversent le parc des Buttes-Chaumont, vont tout simplement d'un point à un autre. Le jeu : les harceler, les intimider, les empêcher de trouver un banc libre au parc, leur faire sentir que l'espace public n'est pas pour eux. Constamment harcelés, l'insulte étant le plus minime des comportements agressifs, ils refusent pourtant de raser les murs.
Ne soyons pas naïfs pour autant : les tensions intercommunautaires existent, notamment dans le XIXe arrondissement de Paris. Il y a aussi des bandes de jeunes Juifs qui commencent les provocations. Tous ne sont pas des anges. Et si on peut en effet voir une guerre des territoires, il faut aussi avoir le courage de regarder l'autre guerre.
Au début des années 2000, la classe politique avait mis plus d'un an à reconnaître la nature antisémite des actes en alarmante augmentation. Les vérités dérangent. Alors la vieille recette de la communautarisation, du «chacun sa responsabilité» ressort aujourd'hui en guise de description équilibrée de la situation.
Mais la situation est totalement déséquilibrée. Où a-t-on vu des policiers monter la garde devant une mosquée ou une école musulmane ? Non, les policiers montent la garde devant les synagogues et les écoles juives. Car ce sont celles-là qui sont agressées. Que l'on se remette en mémoire quelques cas emblématiques : collège Montaigne, lycée Voltaire, collège de Brunoy. Mais aussi des croix gammées sur une boucherie cachère à Toulouse, la synagogue de la Duchère à Lyon défoncée par une voiture bélier, le passage à tabac de jeunes Juifs de l'Hashomer Hatsaïr en marge d'une manifestation, le coup de poignard d'un Juif à Epinay-sur-Seine ... Et Sébastien Sellam, puis Ilan Halimi, tous deux morts, l'un dans une affaire étouffée tellement elle dérange, l'autre tristement célèbre.
Dans le XIXe, on n'en est pas au coup d'essai. En décembre 2005, triste exemple d'une longue liste, trois jeunes Juifs sortaient de la synagogue rue Henri-Murger et ont été pris à partie par une dizaine de Français d'origine arabo-musulmane et africaine : Yoni, 20 ans, a été frappé au visage, dans le dos, étranglé et aspergé de gaz lacrymogène. Son petit frère a réussi à s'échapper. Trois mois plus tard, David et son frère Ilan, respectivement 15 et 12 ans, sont tabassés après avoir été traités de «sales youpins». Ils connaissaient leurs agresseurs, élèves au même collège qu'eux dans le XIXe. En mars 2007, un enfant de 13 ans est insulté dans le XIXe, «sale Juif, retourne dans ton pays ...», puis roué de coups par cinq individus.
Quel parent laisserait son enfant se faire intimider puis agresser ? Si l'on trouve en effet de plus en plus de Juifs dans des écoles juives, c'est bien parce que certaines écoles publiques n'arrivent plus à protéger des agressions des enfants juifs.
Certains, comme Dieudonné, véhiculent des clichés antisémites recyclés : les Juifs qui ont tout, les privilégiés, des «négriers reconvertis dans la banque» pour résumer cette hauteur d'esprit. Sans compter l'amalgame avec le conflit au Proche-Orient. Il est difficile d'imaginer l'impact de ces propos, précisément chez certains jeunes, dont une partie passe à l'acte sans complexe.
A l'opposé, des hommes et des femmes ne misent pas 1 euro sur la haine, mais tout sur la connaissance de l'autre. L'Amitié judéo-noire, Ni putes ni soumises, les Bâtisseuses de paix, Coexist, Paroles de femmes, et puis l'association Amitié judéo-musulmane créée par Michel Serfaty.
M. Serfaty, rabbin de la petite communauté de Ris-Orangis dans l'Essonne, a été agressé en 2003 par un musulman. Avant de quitter l'audience, M. Serfaty a serré la main de son agresseur : «Ce procès n'est ni le mien, ni le sien. C'est celui de sa culture, de son environnement.» Dans la foulée, le rabbin lance une association : l'Amitié judéo-musulmane de France. En bus, le rabbin et un imam vont dans des banlieues difficiles dans toute la France, à la rencontre de jeunes dans le but affiché de briser les préjugés. Et ça marche.
Mais pour détruire les clichés de haine, il faut avoir le courage de les reconnaître. Sécurisons les lieux où les tensions sont vives, et tournons-nous vite, très vite, vers les bâtisseurs du vivre ensemble.

Sammy Ghozlan,Président du Bureau National de Vigilance contre l'AntisémitismeLiberation, 17 juillet 2008

vendredi 18 juillet 2008

LES RACINES DE L'ANTISEMITISME MUSULMAN

Le coran est la justification des actes et l'outil législatif de Mahomet. L'antisémitisme du coran est l'antisémitisme de Mahomet. Celui-ci ne s'est constitué qu'à partir de sa confrontation réélle avec le judaïsme, c'est à dire quand il trouva refuge à Médine en 622.

Cette oasis était occupée par deux tribus arabes épuisées par un conflit, les Aus et les Khazrajs, par trois tribus juives principales, les Banu Qaynuqa, Banu Nadir, Banu Qurayza, et par d'autres groupes moins nombreux.
Ces tribus juives sont établies depuis la période babylonienne. Ils suscitent l'envie par leurs palmeraies et leur réussite dans le commerce et l'artisanat.

Mahomet signe la Constitution de Médine: Il s'agit d'un traité de protection mutuelle des habitants. Au départ, les tribus juives sont incluses dans ce traité. Mais les noms des trois principales tribus n'y figurent pas. On pense qu'elles ont été effacées après leur persécutions.
Ce traité, bien qu'il ait été remanié dans un sens favorable à l'islam, est un document fondamental pour comprendre ce qui s'est passé. On peut le lire en français ici:

A première vue, il s'agit d'un traité visant à pacifier Médine. Mais Mahomet est rusé: Il a rédigé le traité au nom d'Allah, avec le titre de prophète, et s'y affirme comme juge et arbitre des conflits. Médine est pour lui la nouvelle ville "sacrée", à l'image de la Mecque, dont il se veut le maître, et qui sera le point de départ de son expansion.

Les premiers temps, son groupe s'installe, et Mahomet initie les raids sur les caravanes et les villages alentour.
Sur le plan théologique, Mahomet se procure certains livres auprès des tribus juives (Coran 2:79 "Allah" vitupère parce que Mahomet a du acheter ce livre). Cela lui permet d'enrichir sa propre production de sources du judaisme. Quand ces textes contredisent les traditions locales auxquelles il se réfère, il en déduit que les juifs ont corrompu leurs livres, car bien sùr, lui-même est infaillible.

Il se considère comme l'émule de Moïse. Il semble établir un parallèle entre le départ de son groupe de La Mecque et la fuite des Hébreux d'Egypte. L'alliance conclue par Moïse serait dans son esprit renouvelée par la constitution de Médine.
C'est ce qui transparait dans Coran 2:40-41, assorti de menaces:
"O Enfants d'Israel! rappelez-vous la faveur que Je vous ai octroyé, et remplissez vos engagements envers Moi comme Je remplis Mes obligations envers vous, et ne craignez personne d'autre que Moi."
"Et croyez en ce que Je révèle, confirmant la révélation qui est avec vous, et ne soyez pas les premiers à rejeter la Foi qui s'y trouve, ni ne vendez Mes Signes pour un petit prix; et craignez Moi, et Moi seul."

Tout despote aime être craint. La terreur sera la stratégie de choix de Mahomet, pour les extorsions et la conquête. "Mes Signes" sont une expression qui désigne la révélation du coran lui-même, supposée miraculeuse. Mahomet anticipe déjà un rejet.

Il tente de se présenter aux juifs comme le Messie attendu, et les accuse de corrompre leurs textes, et de cacher des informations.

Coran 5:13 (parlant des juifs)
"Mais à cause des ruptures faites à leur alliance, Nous les avons maudits, et nous avons durci leurs coeurs; ils changent les mots de leur place correcte et oublient une bonne partie du message qui leur a été envoyé, tu ne cessera pas de les trouver -hormis quelques uns- toujours inclinés à des tromperies (nouvelles): mais pardonne les, et néglige: car Allah aime ceux qui font le bien."

Coran 5:15
"O Peuple du Livre! Voici venu vers vous votre Messager, vous révélant beaucoup de ce que vous cachiez dans le Livre, et délaissant beaucoup (de ce qui n'est plus nécessaire): Voici venu vers vous d'Allah une lumière(nouvelle) et un Livre évident,"
Et il ajoute de façon menaçante: Mahomet apporte la bonne nouvelle mais aussi la mise en garde (Coran 5:19).

"Peuple du Livre" est une expression qui désigne aussi bien les juifs que les chrétiens ou les sabéens et même tout monothéiste. Mahomet désigne comme "le Livre" le regroupement hypothétique des révélations propres à chacune de ces traditions. Selon lui, leurs différences résulteraient de corruptions. C'est la conception d'un homme peu instruit. Il croit par exemple que les Evangiles ont été révélées à Jésus (5:46 et 57:27). Mahomet tente de se présenter comme le rassembleur et l'héritier de toutes les traditions monothéistes.

Coran 2:62 présente cette notion, assortie d'une menace:
"Ceux qui croient (dans le Coran), et ceux qui suivent les (écritures) Juives, et les Chrétiens et les Sabéens, quiconque croît en Allah et au Jugement Dernier, et s'efforce dans la droiture, auront leur récompense avec leur Seigneur; sur eux ne sera pas de peur, et il n'auront pas de peine."

Mais ses efforts de conversion sont sans effet sur les juifs instruits. Les rabbins juifs osent "poser des questions" et même se moquer finement de lui par des phrases à double sens. Mahomet craint que son imposture ne soit dénoncée.

En 624, il réalisera cet échec:
Bukhari 58:277
Abu Huraira a narré:
Le Prophète a dit, "Si dix Juifs m'avaient cru, tous les Juifs m'auraient cru définitivement."

Il va alors définir sa religion en opposition au judaisme. L'anti-judaisme musulman est né.
Puisque les juifs ne reconnaissent pas ses prétentions, il va considèrer:
- que leur non-conversion revient à trahir la constitution de Médine signée au nom d'Allah.
- que les biens des juifs lui reviennent de droit (au nom d'Allah).
Il va mettre en oeuvre un programme systématique de purification ethnique de Médine, pour faire de cette ville un instrument de sa conquête.

Commence alors le procès des juifs:
Coran 2:83
"Et rappelez-vous que Nous avons fait alliance avec les Enfants d'Israel: N'adorez nul autre qu'Allah; traitez avec bonté vos parents et vos proches, et les orphelins et ceux qui sont dans le besoin; parlez honnêtement aux hommes; soyez assidus en prière; et pratiquez charité régulière. Alors vous êtes vous détournés, sauf quelques uns parmi vous, et vous vous détournez (même maintenant)."

Mahomet reprend le thème biblique classique qui attribue tous les malheurs du peuple juif à leurs transgressions.

Mahomet recours à la satire. C'est un procédé antique qui consiste à injurier et à maudire un ennemi avant de l'attaquer.

Coran 2:65
"Et vous savez bien ceux d'entre vous qui ont transgressé le Sabbat: Nous leur avons dit: "Soyez des singes, méprisés et rejetés."

J'ignore de quelle fable Mahomet a tiré cette idée, mais les musulmans croient vraiment à cette histoire de transformation en singes. Le même thème est développé en 5:60, cette fois les juifs sont transformés en singes et en porcs, et en 7:166.

Coran 2:96 (parlant des juifs)
"Vous les trouverez, de tous les peuples, les plus avides de la vie, davantage même que les idolâtres: Chacun d'eux souhaite vivre mille ans: mais une telle vie ne le sauvera pas de la punition. Car Allah voit tout. "

Mahomet révèle ici sa morbidité: Puisque seul compte l'au-delà, la vie ne doit pas intéresser ses fidèles. Son culte pousse à mépriser la vie, celle des martyrs, et bien sùr, celle des non-musulmans. La vie de mille ans est sans doute une référence à la Genèse biblique. L'antiquité y est marquée par un effet de style en décuplant toutes les valeurs numériques, dont l'âge des patriarches. Mais Mahomet prend tout au premier degré.

Coran 5:36
"Quant à ceux qui rejettent la Foi, - si ils possèdent tout sur terre, et deux fois cela, à donner en rançon pour la peine du Jour du Jugement, ce ne sera pas accepté d'eux, à eux sera une peine douloureuse."

La rançon est une notion bien comprise par tous les bandits du clan Mahomet. Il maudit ceux qui rejettent son appel à la conversion.

Coran 5:56 à 5:70 est une violente charge contre les juifs et les rabbins, qui sont accusés de perversion, de consommer des aliments interdits, mais surtout de rejeter Mahomet. Ils y sont maudits et accusés d'alimenter le feu de la guerre et de semer la discorde sur la terre. Dans Coran 5:33, il est prescrit dans ce cas: décapitation, crucifixion ou amputation controlatérale. Mahomet annonce ainsi ses massacres futurs.

Coran 5:61
"Quand ils viennent vers toi, ils disent: "Nous croyons": mais en fait ils entrent avec un esprit tourné contre la Foi, et repartent avec le même mais Allah sait tout ce qu'ils cachent."

Mahomet dans son intransigeance, attaque aussi ceux qu'il appelle les "hypocrites". Le recours à une concession verbale à ses exigences pour préserver la paix n'est plus possible.

Coran 5:82
"Les plus fortement hostiles envers les croyants que vous trouverez parmi les hommes sont les Juifs et les Païens; et vous trouverez les plus proches en affection envers les croyants ceux qui disent "Nous sommes chrétiens": car parmi eux sont des prêtres et des moines, et ils ne sont pas arrogants."

Voilà la haine de tout ce qui n'est pas musulman, par ordre d'intensité. Les juifs sont les premiers visés, mais les chrétiens seront persécutés aussi, seulement plus tard. L'islam n'est pas une religion de paix, mais un culte de haine.

Coran 62:5
"La comparaison de ceux qui furent chargés de la Torah, mais qui échouèrent à l'observer, est celle d'un âne qui transporte des livres. malfaisant est le peuple qui rejette les Signes d'Allah: et Allah ne guide pas un peuple injuste."

On avait le singe et le porc, maintenant c'est l'âne. Le péché est encore de rejeter les "Signes d'Allah", ou le coran, c'est à dire en fait les prétentions de Mahomet.

Coran 62:6-8
"O vous qui persistez dans le Judaïsme! Si vous pensez que vous êtes favoris d'Allah, à l'exclusion des autres hommes, alors désirez la Mort, si vous êtes sincères!
Mais ils n'exprimeront pas leur désir (pour la Mort), à cause de ce que leurs mains ont envoyé devant eux! et Allah sait bien ceux qui font le mal!
Dis: 'La Mort que vous fuyez va en vérité vous rattraper: alors vous serez renvoyés au Connaisseur du visible et de l'invisible: et Il vous dira vos actions!'"

Ce verset ne peut se comprendre que si l'on se souvient que Mahomet méprise la vie. Son culte est un culte de mort: Seul l'Au-delà importe. Il menace aussi les juifs de les tuer. Le ton de la menace est tout à fait morbide.

La satire s'enrichira encore plus tard, bien après les persécutions des juifs de Médine.

Coran 9:30
"Les Juifs appellent Uzair un fils d'Allah, et les Chrétiens appellent Christ le fils d'Allah. C'est ce qu'ils disent de leur bouche; (en cela) ils imitent ce que les infidèles disaient. Qu'Allah les maudisse: comme ils sont loin de la Vérité!"

Uzair est Esdras, et l'accusation est absurde en ce qui concerne les juifs. Allah, c'est à dire en fait Mahomet, est mal informé. Cette notion lui vient peut-être d'un texte non canonique, Esdras 4, dit apocalypse juive d'Esdras.
On note aussi qu'Allah s'adresse à lui-même pour maudire sa création. Tout le Coran est supposé être l'expression d'Allah à la première personne. Ici est mise en évidence la confusion que fait Mahomet: Allah n'est rien d'autre que lui-même. D'ailleurs un nombre considérable de versets ne se comprennent qu'en remplaçant "Allah" par "Mahomet", à tel point qu'on peut se demander si le Coran n'a pas subi un remaniement systématique en ce sens a un moment donné de sa production. L'expression du divin à la première personne est davantage susceptible d'impressionner les âmes simples qu'une simple inspiration prophétique sur le modèle biblique. Mais les conséquences d'une telle altération sont très graves pour le monde musulman. Nul ne s'y autorise à relativiser ou à interpréter un texte ainsi sacralisé. C'est comme si tout le texte coranique possédait la même qualité que les dix commandements.

Coran 9:34
"O vous qui croyez! Nombreux sont parmi les rabbins et les moines, qui dans la Fausseté dévorent la richesse des hommes et les détournent de la voie d'Allah. Et ceux qui enterrent l'or et l'argent et ne le dépensent pas dans la voie d'Allah: annonce leur une punition douloureuse."

C'est un thème classique de l'antisémitisme: le juif dévore l'or et l'argent du peuple. Mais le tyran Mahomet s'estime propriétaire de tout l'or du monde.

Bukhari 53:392
Abu Huraira a narré:
"Quand nous étions à la Mosquée, le Prophète sortit et dit "Allons voir les Juifs". Nous sortîmes jusqu'à atteindre Bait-ul-Midras. Il leur dit "Si vous embrassez l'Islam, vous serez en sureté. Vous devriez savoir que la terre appartient à Allah et à son Apôtre, et je veux vous expulser de cette terre. Alors, si quelqu'un parmi vous possède quelque propriété, il lui est permis de la vendre, sinon vous devriez savoir que la Terre appartient à Allah et à son Prophète."

A Médine, la persécution est préméditée et organisée. Mahomet fait établir des listes de rabbins. Il fait assassiner ceux qui le critiquent. Le massacre et la terreur sont planifiés (Coran 8:67 un prophète doit faire un grand massacre avant de faire des prisonniers).

Mahomet interdit l'amitié avec les juifs qu'il accuse de manquer de respect. Coran 5:57
"O vous qui croyez! ne prenez pas pour amis ou protecteurs ceux qui prennent votre religion en moquerie, qu'ils soient de ceux qui ont reçu l'Ecriture avant vous, ou de ceux qui rejettent la Foi; mais craignez Allah, si vous avez foi."

L'amitié est proscrite avec les non musulmans. Coran 5:51
"O vous qui croyez! ne prenez pas les Juifs et les Chrétiens pour amis et protecteurs: Ils sont amis et protecteurs les uns des autres. Et celui parmi vous qui se tourne vers eux (pour amitié) est un des leurs. Vraiment Allah ne guide pas un peuple injuste."

En 624, il dénonce le traité. Il produit l'autorisation d'annuler un traité en cas de soupçon (Coran 8:58), en créant ainsi un fâcheux précédent qui encourage la déloyauté.
Il somme les Banu Qaynuqa de se convertir et exige une rançon.
Coran 3:181
"Allah a entendu la moquerie de ceux qui disent: "Vraiment, Allah est pauvre et nous sommes riches!" Nous allons enregistrer leur parole et leur meurtre des prophètes en défi du droit, et Nous dirons: "Goûte la punition du Feu Brûlant!"

La purification ethnique n'est pas seulement une affaire d'intolérance. C'est aussi le financement de l'organisation criminelle qui a façade de religion.
Après un siège, les Banu Qaynuqa sont fait prisonniers. Un chef respecté de Médine, Abd Allah ibn Ubayy, obtient la vie sauve aux prisonniers, qui sont exilés en Syrie.

En 625, Mahomet contraint à l'exil forcé cette fois les Banu Nadir. La Sourate 59 décrit l'affaire, le crime des Banu Nadir est d'avoir résisté à Mahomet. Il s'agit d'un acte de terreur (Coran 59:13). Mahomet fait abattre la palmeraie (Coran 59:4).

Le verset 2:256 issu alors n'est pas un appel à la tolérance mais justifie en fait le nettoyage ethnique.
"Il n'y a pas de compulsion en religion. La Vérité se sépare de l'erreur: qui rejete le Mal(Tâghût) et croît en Allah a saisi la main qui ne lâche pas. Allah entend et sait."

La "Vérité" est le nom utilisé par Mahomet pour présenter l'islam à cette époque. "L'Erreur" est le judaisme. Séparer la Vérité de l'Erreur est réaliser la purification ethnique. Ce verset retourne à leurs parents musulmans Ansars des enfants convertis au judaisme. Voir Abu Dawoud 14:2676.

En 627, des juifs exilés prennent contact avec les meccans en guerre contre Mahomet. Celui-ci produit:
Coran 4:51
"N'as tu pas tourné Ton regard vers ceux qui ont reçu une partie du Livre? ils croient à la sorcellerie et aux faux dieux, et disent aux idolâtres qu'ils sont mieux guidés que les croyants!"

Chacun pourra apprécier la qualité criminelle de la guidance que propose Mahomet à cette époque.
Après la bataille de Médine contre les meccans, Mahomet assiège les Banu Qurayza, et fait décapiter les huit cents adultes et adolescents mâles faits prisonniers. Femmes et enfants sont réduits à l'esclavage.
Coran 33:26-27
"Et ceux du Peuple du Livre qui les ont aidés -Allah les a jetés a bas de leurs places fortes et a placé la terreur dans leur coeur. Tu as tué certains et tu as fait prisonniers certains."
"Et Il te fît l'héritier de leur terres, leurs maisons, et leurs biens, et d'une terre que tu n'as pas encore fréquenté. Et Allah a pouvoir sur toutes choses."

On lit dans la Sira:
L'apôtre d'Allah emprisonna les Qurayza à Médine pendant que des tranchées étaient creusées place du marché. Ensuite il fit venir les hommes et les fit décapiter de telle sorte qu'il tombaient dans les tranchées. Ils furent amenés en groupes, et parmi eux était Kab, le chef de la tribu. En nombre, ils atteignaient six ou sept cents, bien que certains affirment qu'ils étaient huit ou neuf cents. Tous furent exécutés.

Les hadiths ne sont pas moins nauséeux dans la haine. Les exemples sont nombreux, mais voici
Bukhari 56:791
Abdullah bin 'Umar a narré:
J'ai entendu l'Apôtre d'Allah dire, "Les Juifs vont se battre avec vous, et la victoire vous sera donnée sur eux, de telle sorte qu'une pierre dira "O Musulman! Il y a un Juif derrière moi; tue le!"

Quand les persécutions des populations finissent par apporter la ruine à cette économie de prédation, Mahomet décide d'accorder un statut d'infériorité sans engagement de durée contre argent comptant, ce qui est la définition du racket:
Coran 9:29
"Combattez ceux qui rejettent Allah et le jugement dernier et qui ne respectent pas Ses interdits ni ceux de Son messager, et qui ne suivent pas la vraie Religion quand le Livre leur a été apporté, (Combattez-les) jusqu'à ce qu'ils payent tribut de leurs mains et se considèrent infériorisés."

Ce statut d'infériorité s'appelle "dhimmi". Il est très bien décrit sur ce site (en anglais):
http://dhimmitude.org/

Mais cela ne durera pas. Il demande avant sa mort à ses fidèles d'expulser tous les juifs d'Arabie.
Il se présentera aussi comme le modèle de moralité et de bonne conduite que tout fidèle doit imiter (Coran 33:21).

Chaque musulman initie la prière par la sourate 1. Au verset 7, le mépris des juifs et des chrétiens est rappelé. Coran 1:7
"Le chemin de ceux sur qui tu a placé Tes faveurs, pas celui de ceux qui encourent Ta colère, ni celui de ceux qui s'égarent."

Dans ce verset, "ceux qui encourent Ta colère" désigne les juifs, "ceux qui s'égarent" désigne les chrétiens.

Le droit constitutionnel européen protège l'enseignement d'une religion dont le texte fondamental représente une incitation à la haine raciale et religieuse. N'y a-t-il pas là une contradiction de fond, quand la diffusion de textes antisémites comparables de l'histoire contemporaine font eux, l'objet de sanctions pénales? N'est-il pas temps de réviser cette immunité, et la société n'a-t-elle pas un droit de regard sur ce qui est prêché et enseigné? De la même façon que les ONG dénoncent les entorses aux droits de l'homme dans les différents pays, n'est-il pas légitime de dénoncer les abus pratiqués par les religions et les sectes?


Notes:
"Allah" est trop pauvre pour s'acheter les livres du judaïsme:
Coran 2:79
"Alors malheur à ceux qui écrivent le Livre de leurs propres mains, et disent ensuite:"Ceci vient d'Allah", pour en tirer un revenu."


Mahomet est à ce point ignorant du christianisme qu'il croît que les évangiles ont été "révélées" à Jésus. (Les évangiles ont été rédigées par différents auteurs très longtemps après sa mort).
Coran 5:46
"Et dans leurs traces Nous avons envoyé Jésus le fils de Marie, pour confirmer la Loi qui est venue avant lui: Nous lui avons envoyé l'Evangile: là était guidance et lumière, et confirmation de la Loi qui est venue avant lui: une guidance et un avertissement pour ceux qui craignent Allah".

Mahomet ne connaît le christianisme que par des récits anecdotiques et peut-être un évangile apocryphe. Jésus n'était pas strict sur la loi, et son message n'était pas orthodoxe, mais novateur et en rupture avec celui des docteurs de la loi.


Hadith Abu Dawoud 14:2676. Le verset "pas de contrainte en religion" est produit dans le contexte de la déportation des juifs de Médine ordonnée par Mahomet:
Abdullah ibn Abbas a narré:
"Quand les enfants d'une femme (en période pré-islamique) ne survivaient pas, elle fit le voeu de convertir l'enfant à la religion juive si elle survit. Quand les Banu an-Nadir furent expulsés (d'Arabie), il y avait des enfants des Ansar (les Auxiliaires) parmi eux. Ils dirent: nous ne laisserons pas nos enfants. Alors Allah l'Exalté révela; "Il n'y a pas de compulsion en religion. La Vérité se sépare de l'erreur."


Coran 8:58 Un traité peut être dénoncé sur un simple soupçon.
"Si vous craignez la trahison d'un groupe, rejettez (le traité) envers eux, à égalité: car Allah n'aime pas le traître."


Coran 33:21 Un génocidaire sans parole considéré comme un modèle de moralité.
"Vous avez certainement dans le Messager d'Allah un beau modèle (de conduite) pour quiconque dont l'espoir est dans Allah et le Jour Final, et qui engage beaucoup dans l'Adoration d'Allah."
in TAGHOUT

DE L'ANTIJUDAISME A L'ANTISEMITISME

610 à 1492


On appelle antijudaïsme les manifestations d'hostilité à l'égard des juifs, c'est-à-dire des pratiquants du judaïsme, la religion développée par les Hébreux. On relève de telles manifestations chez des auteurs «païens» de l'Antiquité, adeptes des religions traditionnelles de Rome et de la Grèce, dès avant l'apparition du christianisme...


Le mot antisémitisme a, quant à lui, été inventé tardivement par un journaliste allemand, Wilhelm Marr, pour désigner la haine des Juifs, considérés par les antisémites comme un groupe ethnique ou racial,
Invention de l'antisémitisme

Wilhelm Marr publie en mars 1879 un pamphlet intitulé : La victoire du judaïsme sur la germanité considérée d'un point de vue non confessionnel. Dans la foulée, il participe le 26 septembre 1879 à une réunion en vue de la création d'une «Ligue des antisémites» (Antisemiten-Liga).

Dès le 2 septembre 1879, le journal juif Allgemeine Zeitung des Judenthums révèle le projet de Wilhelm Marr de créer aussi un hebdomadaire antisémite («antisemitische Wochenblatt»). C'est ainsi qu'apparaît pour la première fois ce mot appelé à une sinistre diffusion.
De la science à l'idéologie

Bien avant Wilhelm Marr, les linguistes européens ont identifié une origine commune aux langues hébraïque, arabe, araméenne, assyrienne et guèze (éthiopien ancien). En souvenir de la Bible, ils ont rangé toutes ces langues sous l'épithète sémitique.

Le mot tire son origine de Sem, fils de Noé et ancêtre d'Abraham. Selon la Bible, Abraham engendra Ismaël avec sa servante Agar et Isaac avec son épouse Sara. Du premier descendraient les Arabes et du second les Hébreux !

En employant le mot antisémitisme pour désigner la haine des juifs et d'eux seuls, Wilhelm Marr et ses émules commettent une double erreur : 1) ils assimilent une catégorie linguistique (les langues sémitiques) à une catégorie raciale, 2) ils réduisent les usagers des langues sémitiques aux juifs en oubliant les Phéniciens, les Arabes,... Du fait de cette étymologie déficiente, le mot antisémitisme suscite une question récurrente : un arabophone qui hait les juifs peut-il être qualifié d'antisémite ? Le mot antijuif serait mieux adapté... mais la tradition historique s'oppose à son emploi.
Premières dissensions

Le christianisme n'a pas inventé l'antijudaïsme mais il l'a renouvelé.


L'opposition entre chrétiens et juifs remonte au premier siècle de notre ère. À cette époque, dans l'empire romain, le christianisme est volontiers assimilé à une secte juive. Les communautés chrétiennes tout juste naissantes sont confondues avec les communautés juives du pourtour de la Méditerranée (la diaspora). Aussi les chrétiens, soucieux de se démarquer de leurs aînés en religion, tendent-ils par réaction à souligner leurs différences d'avec les juifs.

Devenue dominante au IVe siècle, grâce à la faveur de l'empereur Constantin le Grand, l'Église commence à se méfier de l'influence que pourrait exercer le judaïsme sur les chrétiens. Les successeurs de Constantin répriment le prosélytisme juif et interdisent la construction de synagogues dans le centre des villes. Au VIe siècle, tandis que les chefs barbares anéantissent ce qui reste des institutions romaines en Occident, les juifs perdent les avantages dont ils bénéficiaient au temps de Rome (comme la dispense de célébrer le culte de l'empereur). «Peu à peu, les privilèges juifs sont abolis, des prohibitions apparaissent. La religio licita devient statut d'exception» (Josy Eisenberg, Une histoire des juifs).
La «Treizième Tribu»

En Orient, le prestige qui s'attache au judaïsme est assez grand pour susciter la conversion d'un roi khazar, Bulan, autour de 861.

Les Khazars, d'origine turque et apparentés aux Huns, formaient un empire nomade dans la région de l'actuelle cité d'Astrakhan, entre le Don et la Volga. Beaucoup se convertissent au judaïsme à la suite de Bulan. Un siècle plus tard, leur État s'effondre sous les coups portés par les Slaves. Ils se dispersent dans les populations environnantes (Polonais, Ukrainiens, Russes, Lituaniens).

Une grande partie des juifs occidentaux actuels, les ashkénazes, descendraient de cette «Treizième Tribu» (c'est le titre d'un essai intéressant d'Arthur Koestler sur cette péripétie méconnue du judaïsme).
L'antijudaïsme chrétien au Moyen Âge

Au Moyen Âge, l'Église qualifie les juifs de «peuple déicide» et leur reproche d'avoir mis Jésus en croix mais elle ne manifeste aucun désir de les éliminer. Bien au contraire, elle a le souci de les préserver comme un témoignage vivant de l'injustice faite au Christ. Les juifs sont ainsi les seuls non-chrétiens tolérés en Occident !

Saint Bernard de Clairvaux exprime ce point de vue au XIIe siècle : «Les Juifs ne doivent point être persécutés, ni mis à mort, ni même bannis. Interrogez ceux qui connaissent la divine Écriture. Qu'y lit-on de prophétisé dans le Psaume, au sujet des Juifs. Dieu, dit l'Église, m'a donné une leçon au sujet de mes ennemis : "ne les tuez pas, de crainte que mes peuples ne m'oublient" . Ils sont pour nous des traits vivants qui nous représentent la passion du Seigneur. C'est pour cela qu'ils ont été dispersés dans tous les pays, afin qu'en subissant le juste châtiment d'un si grand forfait, ils servent de témoignage à notre rédemption» (*). Point de vue similaire chez Abélard, théologien rival de Saint Bernard.

Notons qu'en Espagne, en 1150, en pleine Reconquête chrétienne, le roi Alfonso VII de Castille se proclame roi des trois religions (christianisme, islam et judaïsme). À la même époque, dans l'ensemble de l'Europe, les seigneurs octroient des privilèges aux juifs afin de les attirer dans leurs villes «pour l'honneur et la prospérité de leurs États» (selon une charte de l'évêque de Spire).

Beaucoup de juifs se font banquiers en tirant parti de ce que l'Église déconseille aux chrétiens le commerce de l'argent et le prêt avec intérêt, pour cause d'immoralité. Les réseaux communautaires en terre chrétienne comme en terre d'islam leur sont d'une grande aide dans ce métier. Mais la fonction de prêteur leur vaut un surcroît de haine de la part des débiteurs chrétiens.

La rupture judéo-chrétienne est concomitante des croisades. En Rhénanie et en Europe centrale, à partir de 1096, on évalue à 5.000 le nombre de juifs massacrés par les foules désireuses de faire place nette avant leur départ pour la Terre sainte. À l'occasion de ces drames (on n'emploie pas encore le mot pogrom), toutefois, les seigneurs et les évêques font en général de leur mieux pour protéger leurs sujets israélites, ne serait-ce que parce qu'ils leur fournissent taxes et impôts en abondance.
Meurtres rituels

Au XIIe siècle, face à la menace de conversions forcées, des chefs de famille juifs préfèrent tuer leur famille et se suicider. Ces actes de désespoir révulsent les chrétiens qui en ont connaissance. Ils sont peut-être à l'origine d'une rumeur selon laquelle les juifs égorgeraient des enfants chrétiens et utiliseraient leur sang pour la fabrication du pain azyme.

La première accusation de meurtre rituel est attestée à Norwich, en Angleterre, en 1146, soit un demi-siècle après la première croisade et les pogroms de Rhénanie. Aussi absurde qu'elle soit, cette rumeur va cheminer à travers les siècles jusqu'à nos jours. Ainsi la retrouve-t-on dans le Protocole des Sages de Sion, un faux antisémite diffusé par la police du tsar avant la Grande Guerre de 14-18 et dont se repaît encore aujourd'hui la presse antisémite du monde musulman.
Des relations de plus en plus difficiles

La situation des juifs européens se dégrade dans les derniers siècles du Moyen Âge, au XIIIe siècle, quand se développent les villes, et surtout au XIVe siècle, après les drames de la Grande Peste (1347).

Les juifs se voient progressivement interdire le métier des armes et celui de la terre, ce qui les cantonne dans les occupations artisanales et commerciales. Les monarques en mal d'argent abusent de leur précarité pour s'enrichir à bon compte. C'est ainsi qu'en 1181, le roi de France Philippe Auguste fait arrêter les juifs de Paris et les libère en échange de 15.000 marcs or. L'année suivante, il les fait expulser et saisit leurs biens. Enfin, en 1198, il leur permet de revenir à Paris en échange d'une nouvelle somme d'argent.

En 1242, un juif converti, Nicolas Donin, assure au pape que le Talmud, livre sacré des juifs, contient des injures contre le Christ. Une controverse a lieu à Paris entre rabbins et prêtres, à la suite de quoi le roi Louis IX (futur Saint Louis) décide de faire brûler tous les manuscrits hébreux de Paris en place publique. Le total représente 24 charrettes.

Dans le même temps, en 1269, le petit-fils de Philippe Auguste impose aux juifs de porter sur la poitrine une «rouelle», c'est-à-dire un rond d'étoffe rouge, pour les distinguer du reste de la population et prévenir les unions mixtes. Saint Louis applique ce faisant une recommandation du concile de Latran (1215) qui avait demandé de marquer les juifs à l'image de ce qui se pratiquait déjà dans le monde musulman tout en interdisant qu'il leur soit fait du mal.
De la rouelle à l'étoile

Au XXe siècle, les nazis réactiveront la tradition médiévale en imposant aux Juifs le port de l'étoile jaune, mais avec des intentions autrement plus lourdes de conséquences : il s'agira pour eux de stigmatiser les Juifs avant de les exterminer, tout en leur interdisant d'échapper à leur sort par la conversion.

En 1254, le roi bannit les juifs de France mais comme souvent au Moyen Âge, la mesure est rapportée quelques années plus tard en échange d'un versement d'argent au trésor royal. Les juifs sont réexpulsés de France par Philippe IV le Bel le 22 juillet 1306, rappelés par son fils Louis X le Hutin puis à nouveau expulsés en 1394.

Louis X accorde une charte aux juifs du royaume (bibliothèque municipale de Toulouse)

En Allemagne, suite à une recommandation du concile de Vienne (1267), les juifs sont désignés par un chapeau plat surmonté d'une tige avec une boule, le «Judenhut».

En Angleterre, suite à une campagne de calomnies, 18 juifs de la ville de Lincoln sont pendus puis, le 12 juillet 1290, poussé par l'opinion publique, le roi Édouard Ier donne trois mois aux juifs de son royaume pour partir. 16.000 personnes traversent la Manche et il s'écoulera quatre siècles avant que les juifs ne reviennent en Angleterre.

En Espagne, les juifs commencent en 1391 à être victimes de violences meurtrières. Ceux de Castille et d'Aragon, au nombre d'environ 200.000, sont définitivement bannis en 1492, quelques semaines après que les Rois Catholiques eurent chassé le dernier roi musulman de la péninsule. «Au fond, on ne craint pas le Juif mais la fragilité de la conviction chrétienne» (*).

Les communautés juives d'Europe se retrouvent peu à peu enfermées dans des ghettos d'où les habitants ne peuvent sortir la nuit (le mot ghetto vient d'un quartier de Venise ainsi nommé en raison de la présence de fonderies et où, pour la première fois furent confinés les juifs, en 1516). Dans le monde musulman, de l'autre côté de la Méditerranée, les juifs se retrouvent de la même façon enfermés dans des quartiers réservés appelés mellahs.

Beaucoup de rescapés des massacres et des expulsions d'Espagne, de France ou d'Angleterre s'enfuient en Pologne où le roi Casimir III Jagellon leur accorde en 1334 le Privilegium, ce qui va contribuer à l'extraordinaire rayonnement intellectuel et artistique du pays aux XIVe et XVe siècles. D'autres juifs se réfugient dans... les États du pape : dans le Comtat Venaissin, à Carpentras ou Avignon , ainsi qu'à Rome, où ils sont assurés de vivre en sécurité.

Ces relations ambivalentes entre juifs et chrétiens, faites d'intolérance religieuse et de jalousie sociale, forment l'essence de l'antijudaïsme médiéval. Elles vont muter à la fin du Moyen Âge vers une haine d'essence raciale, à la base de l'antisémitisme moderne......
Alban Dignat.
www.herodote.net

JULIUS STREICHER

TRANSCRIPTION INTEGRALE

On reproche au peuple allemand d'avoir créé l'antisémitisme, le combat contre les Juifs, et donc d'être un peuple barbare. Quiconque dit cela ment. Il y a des milliers d'années déjà, les peuples non juifs devaient se défendre contre les intrus juifs.
Si cette lutte n'est pas encore terminée, la faute en appartient au peuple juif, qui vit de l'exploitation des non-Juifs et proclame avoir été élu pour dominer le monde.
La paix entre les peuples ne sera possible dans ce monde que lorsque ceux qui tirent profit de la guerre ne seront plus en mesure d'inciter les peuples de la terre à se faire la guerre les uns les autres.
Or sans solution de la question juive, il n'y a pas de solution pour l'humanité.

Des lois pour séparer les Juifs des autres Allemands

Le 15 septembre 1935, Hitler promulgue un ensemble de lois antisémites qui visent à séparer les citoyens juifs des autres Allemands.

Le Führer présente ces lois à Nuremberg, pendant le congrès du parti national-socialiste allemand (en abrégé, nazi), afin de bien signifier sa volonté d'aller de l'avant dans la mise en oeuvre d'une politique raciale.

André Larané

Des lois d'exclusion

Caricature nazie de 1936 stigmatisant les unions entre juifs et non-juifs En premier lieu, le dictateur prive les Juifs de la citoyenneté allemande.

Par la loi «sur la sauvegarde du sang et de l'honneur allemand», il leur interdit d'épouser ou de fréquenter des «Aryens», c'est-à-dire des citoyens allemands réputés de race pure. Les mariages mixtes antérieurs sont dissous. Il défend également aux juifs d'employer des Allemandes de moins de 45 ans !

«Pénétré de la conviction que la pureté du sang allemand est la condition de la conservation du peuple allemand et animé de la volonté inflexible de garantir la nation allemande à jamais, le Reichstag a adopté à l'unanimité la loi suivante qui est promulguée ci-après :
«article premier. Les mariages entre juifs et habitants du Reich de race allemande ou parents sont interdits. Les mariages qui auraient été contractés nonobstant cette interdiction sont nuls, même si, dans le dessein de tourner la loi, ils ont été conclus à l'étranger...
«article 2. Les relations en dehors du mariage, entre juifs et habitants de race allemande ou parents, sont interdites.
«article 3. Il est interdit aux juifs de faire travailler dans leur ménage des personnes de race allemande ou parents de sexe féminin, âgées de moins de 45 ans...»
Un illusoire retour à l'ordre

Dans un discours qui fait suite à la promulgation de ces lois, Hitler les justifie en assurant qu'elles devraient stabiliser les relations entre «Juifs» et «Aryens»...

des militants nazis organisent le boycott d'un magasin juif (1933 Dès le 1er avril 1933, un mois après sa prise de pouvoir, le dictateur a lancé un boycott des commerces tenus par des Juifs pour protester contre l'appel au boycott des exportations allemandes. Mais les violences antisémites se sont ensuite tassées... Si bien que des israélites allemands qui avaient fui le pays à l'avènement de Hitler osent y revenir.

Les militants nazis, dans leur impatience de voir l'Allemagne libérée des Juifs («judenfrei»), multiplient les exactions et les brimades à leur égard.

Sur un peu plus de 500.000 juifs allemands, il en restera encore près de 300.000 en 1938, quand les nazis organiseront le pogrom (*) de la « Nuit de Cristal », et un peu plus de 200.000 au début de la Seconde Guerre mondiale. Les autres auront pris la précaution d'émigrer avant qu'il ne soit trop tard, en faisant le sacrifice de leurs biens.

Trente mois après la prise de pouvoir par les nazis, les lois antisémites de Nuremberg inaugurent un processus d'exclusion qui va déboucher sur la «Solution finale de la question juive» et les crimes que l'on sait.

Genèse de l'antisémitisme nazi

Les lois antisémites de Hitler ne sont pas issues brutalement du néant. Elles sont le résultat d'un long processus qui a conduit de l'antijudaïsme médiéval à l'antisémitisme moderne.

Les chrétiens du Moyen Âge reprochaient aux juifs leur appartenance au «peuple déicide» mais les intégraient volontiers en leur sein lorsqu'ils choisissaient de se convertir. À la veille de la Grande Guerre (1914-1918), c'est encore en Allemagne que les israélites d'Europe se sentent le mieux intégrés !

Tout change avec la Grande Guerre et l'effondrement des valeurs religieuses traditionnelles. «L’effondrement de la foi chrétienne est nécessaire à la diffusion de l’idéologie antisémite moderne», observe l'historien Emmanuel Todd (L'invention de l'Europe, 1999).

L'antisémitisme hitlérien naît de la rencontre de deux mouvements d'idées, aussi pernicieux l'un que l'autre :
– d'une part l'antisémitisme d'essence nationaliste et socialiste qui fait du Juif le symbole du capitaliste cosmopolite et apatride,
– d'autre part le darwinisme social, une perversion de la théorie de la sélection naturelle de Charles Darwin.

L'antisémitisme se répand à la fin du XIXe siècle en Europe. Les milieux nationalistes, socialistes et laïcs qui dénoncent le pouvoir de l'argent, exaltent les vertus des classes laborieuses et pratiquent le culte de la Nation, opposant cette dernière au cosmopolitisme judaïque et bourgeois, à l'universalisme chrétien ainsi qu'à la royauté, qui transcende les identités nationales. La banque Rothschild, présente à Londres, Paris, Vienne et Francfort, devient pour les nationalistes comme pour les socialistes le symbole vivant du juif cosmopolite qui suce le sang des peuples.

Dans le même temps, sous l'influence du darwinisme social, il paraît légitime aux Européens «de progrès» que les êtres les plus faibles disparaissent et laissent la place aux êtres les mieux armés pour survivre, au nom de la sélection naturelle. Cette démarche scientiste s'avère en totale rupture avec l'éthique chrétienne qui avait jusque-là dominé en Europe.

En 1922, le gouvernement social-démocrate de Suède permet à l'administration de stériliser d'office les personnes simples d'esprit ou handicapées sans que cela choque le moins du monde l'opinion éclairée d'Europe. Une décennie plus tard, Hitler, en Allemagne, édicte à son tour des lois similaires contre les handicapés. Il suffit ensuite au Führer d'étendre les lois d'exclusion aux Juifs, considérés d'une certaine manière comme des handicapés de la nationalité. Au début de la Seconde Guerre mondiale, les nazis ne se contentent plus de stériliser les handicapés mais entreprennent de les exterminer.

Aussitôt après vient le tour des Juifs. Le processus est planifié à l'échelle industrielle le 20 janvier 1942 à Wannsee, au plus fort de la Seconde Guerre mondiale.

jeudi 10 juillet 2008

HEUREUX COMME UN NAZI A DAMAS

Il ne faut pas attendre des médias français qu’ils racontent la collaboration actives entres les nationalistes arabes et le III° Reich durant et après la deuxième guerre mondiale.

Notamment celle du dirigeant palestinien de l’époque le Mufti de Jérusalem,oncle d’Arafat.


Les personnes intéressés par cette alliance entre le croissant et la croix gammée :nous conseillons la lecture du livre de Roger Faligot et Rémi Kauffer :"Le Croissant et la Croix gammée" ( Albin Michel) ainsi que le site
aval31:http://aval31.free.fr/

en 1945 les dirigeants nazis trouvèrent refuge en Amérique du Sud mais suryout dans les pays arabes (Egypte,Syrie,Irak) avec qui ils partagent la même haine des Juifs

Alois Brunner est un criminel de guerre nazi né le 8 avril 1912 à Rohrbrunn en Autriche. Il a toujours été protégé par Assad père et Assad fils qui sera reçu le 14 Juillet à Paris.

En 1931, à l’âge de 19 ans, il rejoint le parti nazi. Il est devenu l’un des acteurs de la solution finale aux côtés d’Adolf Eichmann.

Il a notamment été l’instigateur des faits suivants :

Déportation vers les camps d’extermination de 47 000 juifs autrichiens. Déportation vers les camps d’extermination de 43 000 juifs grecs (voir Histoire des Juifs à Salonique) Chef du camp de Drancy, en France, il a fait déporter 25 000 juifs français ou résidents en France à Auschwitz. Il fut également impliqué dans les rafles de Berlin et dans la déportation des enfants d’Izieu

Il est parti ensuite en Syrie vers l’année 1954, où il fut embauché comme conseiller du gouvernement. Il aida la Syrie à mettre en place des techniques de torture dans les prisons syriennes[réf. nécessaire]. Cette même année, il fut une première fois condamné à mort par contumace en France.

Il fut traqué sans relâche par Simon Wiesenthal, mais trouva refuge à Damas où il serait connu sous le nom de « Dr. Georg Fischer » ou bien Ali Mohammed. L’Allemagne et d’autres pays ont réclamé sans succès son extradition. En août 1987, Interpol lança un mandat d’arrêt international à son encontre. En 1995, le procureur de l’Allemagne annonça une récompense de 333 000 dollars pour toute information qui permettrait son arrestation.

Brunner perdit un œil et plusieurs doigts en recevant des lettres piégées qui lui furent adressées par les services secrets israéliens, le Mossad. En décembre 1999, les rumeurs refirent surface et firent état de son décès en 1996. Mais des journalistes allemands qui avaient fait un séjour en Syrie ont affirmé qu’il était toujours vivant et qu’il vivait à l’hôtel Méridien de Damas.

Le 2 mars 2001, il fut condamné à nouveau en France par contumace pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. La peine prononcée fut la condamnation à vie.

Nous ne savons pas s’il est vivant ou non.

En juillet 2007, le ministère de la Justice autrichien annonce sur son site qu’une récompense de 50 000 euros est promise à toute personne qui fournirait des informations pouvant conduire à localiser ou capturer Aloïs Brunner et Aribert Heim

Brunner avec quelques doigts en moins.

CRIMINELS NAZIS : LE DOCTEUR DE LA MORT



Le médecin nazi Aribert Heim surnommé le ''docteur de la mort'' qui pratiquait des expériences médicales sans anesthésie, et responsable de l'assassinat de milliers de juifs et de résistants espagnols se trouverait dans le sud-argentin ou Chilien, selon le centre Simon Wiesenthal.


Cet assassin figure en deuxième position sur la liste dressée par le centre, des dix criminels de guerre nazis les plus recherchés. Une délégation s'est d'ailleurs rendue le lundi 7 juillet 2008 à Puerto Montt à 1000 kilomètres au sud de Santiago puis dans la localité argentine de San Carlos de Bariloche.

L'historien israélien Effraïm Zurrof avait déjà informé le centre Simon Wisenthal qu'il disposait de renseignements solides pouvant les mener sur les traces d'Aribert Heim.

L'historien est persuadé que le ''docteur de la mort'' est toujours vivant en raison d'un compte bancaire ouvert à son nom à Berlin avec 1,2 million d'euros à son actif.

« Ses enfants ne peuvent hériter que s'ils présentent un certificat de décès. Or, ils ne l'ont jamais fait », explique-t-il.

Cette visite s'inscrit dans le cadre de « l'opération dernière chance » lancée par l'historien israélien et qui a pour but de débusquer les derniers criminels nazis peut-être encore en vie pour les traduire devant la justice.

mardi 8 juillet 2008

LA RAFLE DU VEL D'HIV

Par Sylviane Cuartero
pour Guysen International News

Paris, le 16 juillet 1942 Durant la seconde guerre mondiale La police française arrête les Familles juives : pères, mères et Enfants. Lazare Pyrkowicz, 14 ans Est emmené lui aussi avec ses parents Et sa sœur. Ils se retrouvent avec des Milliers de personnes au stade du Vel d’Hiv Entassés dans des conditions épouvantables…

La ronde de l’année poursuit sa course, et avec elle des dates, des évènements, des souffrances et des fêtes… et au début du mois de juillet, toute la France est en effervescence pour la préparation de sa fête nationale du 14 juillet. Villes et villages de France se préparent pour cette journée de grande réjouissance nationale. Mais en cette période, mon cœur se remplit de tristesse car les dates des 16 et 17 juillet sont gravées à jamais dans ma mémoire.

PARIS – 16 et 17 juillet 1942
LA RAFLE DU VEL D’ HIV

Ils nous arrachaient de nos demeures
Ils nous chassaient de notre propre seuil.
Ils ont défoncé les portes,
Ils sont entrés de toute force, à toute force
Dans les maisons juives fermées.
Ils tenaient au poing leur gourdin levé
Ils nous ont cherché, ils nous ont frappés
Chassant sur les chemins jeunes et vieux
dans la rue.
Ils nous ont tous bannis de nos foyers, et pourtant
Ils cherchaient encore le dernier vêtement
Au fond de l’armoire, le dernier grain de kacha,
L’ultime miette de pain !
La rue est morte dans un grand tumulte,
Dans un vaste cri.
La rue, elle paraît vide et pourtant,
Ils cherchaient encore.
Et d’aucuns se taisaient ! !
Oh, les silencieux, ceux qui ne disent rien !
Ils crient plus haut encore en vérité.
Ils regardent alentours, ah, leur seul regard !
Est-ce un cauchemar, dites-moi ou la réalité ?

Itzhark KATZENELSON


Alors que le peuple Juif se croyait en sécurité en France (c’est pour cela que de nombreux Juifs d’Europe de l’Est avaient choisi la France comme pays d’accueil), une monstrueuse rafle fut opérée à Paris et dans toute sa banlieue. C’est la rafle du VELODROME D’HIVER, la grande rafle, la rafle du VEL D’HIV.

Bien que ce « sujet » ne soit guère populaire, je ne peux m’empêcher d’en parler. J’ai conscience que tous les témoignages et articles parlant de la rafle sont insupportables, intolérables. Mais il me serait plus insupportable encore de me taire. Ces dates des 16 et 17 juillet ne doivent pas être oubliées. Le Peuple Juif a toujours été victime de la haine, du mépris, de jalousies, de préjugés honteux et ignobles, de la méchanceté et de la cruauté la plus vile.

Il faut regarder la vérité en face en reconnaissant la grande responsabilité de la France, en collaboration avec l’Allemagne qui n’aurait pas pu agir seule. Il faut affronter le passé pour espérer pouvoir changer l’avenir. On connaît maintenant l’initiative purement française dans la mise en place de sa politique anti-juive et dans l’élaboration par le gouvernement de Vichy de son statut des Juifs (lois du 3 octobre 1940).

Si certains ont pu prétendre que le gouvernement français avait cédé aux exigences allemandes, cette thèse est aujourd’hui largement dépassée. L’examen minutieux des archives laissées à Paris et à Berlin, a permis de ne déceler aucune trace d’instructions qui auraient été données à Vichy par les Allemands en 1940 pour lui faire adopter une législation antisémite. Les mesures anti-juives de l’Etat français sont issues d’une volonté française. Le directeur de cabinet du Maréchal Pétain témoigne que l’Allemagne ne fut pas à l’origine de la législation anti-juive de Vichy.

On peut se poser la question de savoir s’il n’y avait pas certains buts communs aux Français et aux Allemands. 60 ans après les évènements, nous constatons que le parcours suivi par l’Allemagne nazi sur la manière de résoudre la « question Juive » en France, peut se résumer de la façon suivante :

- définir
- recenser
- exclure
- spolier
- regrouper
- exterminer

En participant de manière active aux cinq premières étapes de cet engrenage, le gouvernement de l’Etat Français a contribué de façon active à parachever un processus engagé par les Allemands.

Jamais les 200 000 français et les 140 000 étrangers d’origine Juive vivant en France au début des années quarante n’auraient pu imaginer que le gouvernement de Vichy mis en place pour administrer la France sous le contrôle des nazis, anticiperait, préparerait et renforcerait bien souvent les mesures anti-juives.

Tous pensaient que la France resterait pour eux le pays de la liberté et des droits de l’homme, l’endroit où l’on pouvait enfin espérer être heureux.

Recensés, puis dépouillés de leurs biens en septembre quarante, exclus de leurs professions et donc réduits à la misère un mois plus tard, les Juifs de France furent marqués de l’étoile jaune à partir de mai 1942, environ un mois et demi avant la « grande rafle ».

Raflés par la police française dès 1941 et surtout à partir de la rafle du Vel d’Hiv de juillet 1942. 80 000 personnes vinrent ainsi remplir les nombreux camps d’internement français, gardés par des français et victimes de la cruauté de leurs geôliers. Ces camps, servaient tous d’antichambres de la mort.

Je me suis rendue en juin 2002 à la Communauté Evangélique de Darmstadt en Allemagne. Les sœurs de cette communauté ont sur le cœur un fardeau de culpabilité qui ne les quitte pas.

J’ai été très émue par les paroles que sœur PISTA a déclarées le jour de Yom Hashoah à Jérusalem. Chacun de ses mots pénétrait dans mon cœur car chacun de ses mots était conduit par un amour incommensurable et une sincérité de repentance bouleversante. J’ai d’ailleurs dit à la Communauté que l’Allemagne n’était pas la seule coupable et qu’en tant que française, je ressentais que notre nation devait aussi confesser cette culpabilité envers le Peuple Juif, cesser de la cacher et reconnaître que l’Allemagne n’aurait pas pu agir sans sa collaboration.

Sœur Pista – Yom Hashoah à Jérusalem

En tant qu’Allemands, nous avons plus de raisons que quiconque de confesser nos péchés et ceux de notre peuple. Nous ne pouvons pas fuir notre passé. Notre culpabilité nationale est si grande que, même si nous faisions des cultes de repentance pour le reste de nos vies, ils ne suffiraient jamais pour les six millions qui sont morts de façon terrible.

Une fois, quelqu’un a dit quelque chose de bien simple, mais qui a touché mon cœur et que je ne peux oublier : « Si seulement j’avais six millions de larmes pour pleurer ce crime… Et pourtant ce ne serait qu’une seule larme pour chacun de ceux qui ont péri dans la shoah !

Pouvons-nous , Allemands continuer vraiment à marcher sous un ciel ouvert dans notre patrie, le jour sous le soleil et la nuit sous les étoiles en jouissant de cela sans avoir des sentiments de honte ? Ne devrions-nous pas nous rappeler sans cesse, que sous ce même ciel au milieu de notre peuple, jour et nuit, des flammes gigantesques ont monté des corps brûlants de millions de personnes ? Ces flammes n’étaient-elles pas comme un cri de désespoir et comme un doigt d’accusation ? En effet, le soleil ayant vu ces crimes devrait voiler ses rayons et les étoiles refuser de briller.

Mais ce n’était pas seulement le soleil, les étoiles et le ciel qui l’ont vu. Le cœur de D-ieu le Père, a du en être témoin. Quelle affliction inimaginable doit-Il avoir subi lorsqu’Il a regardé et vu les horreurs des camps de concentration, toutes ces personnes désespérées qui étaient Ses créatures, Ses enfants et membres de Son peuple élu et bien-aimé !

Emmanuel LEVINAS :


« Cette destruction rend impossible et odieuse tout propos et toute pensée qui l’expliqueraient par les péchés de ceux qui ont souffert ou sont morts. »

Lorsque les lois discriminatoires de Vichy à l’encontre des Juifs ont été promulguées, il faut savoir que le « terrain » avait été préparé des années auparavant pour alimenter des haines fondées sur des préjugés, le tout par des propagandes grotesques visant à faire croire que le Juif représentait une menace mondiale (le péril Juif). Tout ce venin honteux et immonde s’est infiltré au fil des années dans les mentalités, préparant ainsi la funeste tragédie des années quarante.

La RAFLE DU VEL D’HIV
est une bien triste et lamentable date du calendrier français. Les 16 et 17 juillet 1942, la « grande rafle » fut opérée dans tout Paris et sa banlieue. Quelle ironie, juste après la grande fête nationale où les foules sont en liesse et se réjouissent ! Eh bien, sachez que la date initialement prévue par LAVAL pour la rafle était le 13 juillet 1942. Mais, le 10 juillet, on s’aperçoit que la date du 13 a « l’inconvénient » d’être la veille de la fête nationale, et on décide de reporter la rafle au 16, pour ne pas « gâcher » les festivités !

Et à l’aube du 16 juillet 1942, dans toute la capitale et ses environs, c’est l’horreur, la honte et la désolation…

Témoignages :

« La nouvelle se répandit comme une traînée de poudre et un sauve-qui-peut général s’ensuivit. Tous ceux qui le pouvaient s’enfuyaient à peine vêtus, et cherchant asile chez des voisins français, chez des concierges, dans des caves ou des greniers. Là où les portes ont été ouvertes ou parfois forcées, on vit se produire des scènes déchirantes. . Des femmes s’évanouissaient, des enfants hurlaient et présentaient même des chocs nerveux d’une violence inouïe. Dans leur désespoir, beaucoup de ces persécutés ont eu recours au suicide. Une mère a jeté ses quatre enfants par la fenêtre d’un 4ème étage, puis s’est précipitée pendant qu’on forçait sa porte. Une petite fille de 10 ans a sauté du 3ème étage, affolée. Mais c’est surtout la razzia des enfants qu’il faut souligner. C’est à partir de 2 ans que les enfants ont été considérés comme aptes pour les camps de concentration. Dans plusieurs cas, en l’absence des parents, on a pris des enfants de 6, 10, 12 ans… Les cris et les pleurs remplissaient les rues. Les voisins, les passants, ne pouvaient s’empêcher de pleurer… »

Au cours de cette monstrueuse rafle,12 884 arrestations ont été comptabilisées. 7 000 personnes, parmi lesquelles plus de 4 000 petits enfants, ont été conduites, entassées dans les autobus parisiens au Vélodrome d’Hiver où elles furent enfermées pendant cinq jours.

Témoignage d’une infirmière de la Croix-Rouge
J’ai assuré le service en qualité d’infirmière de la CRF au Vélodrome d’Hiver les 16, 17, 18, 19 juillet 1942, de jour et de nuit, sans médecins sauf ceux qui faisaient partie des Juifs expulsés (comme on les appelait). Il n’y avait pas de médicaments ni d’appareil médical. Le service policier était assuré par de nombreux gardes mobiles français qui étaient commandés par des Allemands en civil. Travail très actif pour nous infirmières, mais horriblement triste et douloureux car nous manquions du nécessaire, et ne pouvions guère que soutenir le moral de tous ces homme, femmes et enfants arrêtés à leur domicile, dans la rue et même dans les hôpitaux où ils étaient en traitement. Aucune installation sanitaire, pas de lavabos ni de WC. L’eau était coupée et nous étions obligées d’aller chercher de l’eau dans des brocs pour étancher leur soif… Aucune nourriture sauf la soupe envoyée par la Croix Rouge, mais en toute petite quantité pour en donner à tous. Atmosphère étouffante et nauséabonde, crises de nerfs, hurlements, pleurs des enfants et même des grandes personnes qui étaient à bout de forces physiques et morales, plusieurs fous qui semaient la panique, tout pêle-mêle sans possibilité de couchage, aucun matelas, et entassés les uns sur les autres. Beaucoup de malades contagieux surtout parmi les enfants. Ces derniers étaient mis à même le sol dans les loges qui entouraient la piste centrale, par catégorie de maladies, et emmenés tous les soirs, mais nous n’avons jamais connu quelle était la destination, ni le sort qui leur était réservé.

Benjamin FONDANE

Vous n’avez pas connu les désastres de l’aube, les wagons à bestiaux, et le sanglot amer de l’humiliation, accusés d’un délit que vous n’avez pas fait, du crime d’exister, changeant de nom et de visage pour ne pas emporter un nom qu’on a hué, un visage qui a servi à tout le monde de crachoir !

Jean-Claude MOSCOVICI

Rescapé du camp de Drancy
Beaucoup d’enfants pleuraient. La plupart d’entre eux n’avaient plus leurs parents et étaient seuls. Il en était ainsi de presque tous les enfants qui étaient internés, comme les 4 000 qui en deux semaines, sur l’initiative du gouvernement français de Vichy, et en particulier de son président Pierre LAVAL, étaient arrivés avant nous, arrachés à leurs parents simplement parce qu’ils étaient Juifs.

Georges WELLERS

Ancien interné de Drancy
Témoin de l’arrivée des enfants
Arrêtés lors de la rafle du Vel d’Hiv

Dans la deuxième moitié d’août 1942, on amène à Drancy 4000 enfants sans parents. Ils étaient âgés de 2 à 12 ans. On les déchargea des autobus comme des petites bestioles. Aussitôt, les plus grands prenaient par la main les tout petits et ne les lâchaient plus pendant le court voyage vers leurs chambrées. Dans l’escalier, les plus grands prenaient sur leurs bras les plus petits et essoufflés, les montaient au quatrième étage. Là, ils restaient les uns à côté des autres comme un petit troupeau apeuré, hésitant longtemps avant de s’asseoir sur les matelas d’une saleté repoussante. Les enfants se trouvaient par 100 dans les chambrées. On leur mettait des seaux hygiéniques sur le palier puisque nombre d’entre eux ne pouvaient descendre le long et incommode escalier pour aller aux cabinets. Les petits, incapables d’aller tout seuls attendaient avec désespoir l’aide d’une femme volontaire ou d’un autre enfant. C’était l’époque de la soupe aux choux à Drancy. Très rapidement tous les enfants souffrirent d’une terrible diarrhée. Ils salissaient leurs vêtements, ils salissaient leurs matelas sur lesquels ils passaient jour et nuit. Chaque nuit, de l’autre côté du camp, on entendait sans interruption les pleurs des enfants désespérés, et de temps en temps les appels et les cris des enfants qui ne se possédaient plus. Ils ne restèrent pas longtemps à Drancy. Deux ou trois jours après leur arrivée, la moitié des enfants quittait le camp en déportation avec 500 grandes personnes étrangères. Deux jours plus tard, c’était le tour de la deuxième moitié. Le jour de la déportation, les enfants étaient réveillés à 5 heures du matin, et on les habillait dans la demi obscurité. Il faisait souvent frais à 5 heures du matin, mais presque tous les enfants descendaient dans la cour légèrement vêtus. Réveillés brusquement dans la nuit, morts de sommeil, les petits commençaient à pleurer, et peu à peu les autres les imitaient. Ils ne voulaient pas descendre dans la cour, se débattaient, ne se laissaient pas habiller. Il arrivait parfois que toute une chambrée de 100 enfants, prise de panique et d’affolement invincibles, n’écoutait plus les paroles d’apaisement des grandes personnes, incapables de les faire descendre. Alors, on appelait les gendarmes qui descendaient sur leurs bras des enfants hurlant de terreur.

Francine CHRISTOPHE

Internée au camp de Drancy à l’âge de 8 ans

Oh les troupeaux d’enfants qui défilent le crâne rasé, les joues creuses, en haillons, de temps en temps attachés par des ficelles les uns aux autres. Généralement enfants Juifs d’Europe Centrale, automatiquement séparés de leurs parents et maltraités jusque dans leur pays de refuge. Les plus petits marchent à peine, les plus grands douze ou treize ans peut-être, les aident. Des troupeaux de vingt, trente, cinquante, cent enfants. Nous leur demandons leurs noms, leurs âges et il ne répondent pas. Chiens battus, hébétés, ils ont tout oublié. Les troupeaux de moutons dans les prairies, ça batifole un peu, les troupeaux de vaches dans les chemins campagnards, ça s’arrête pour attraper un brin d’herbe. Les troupeaux d’enfants Juifs dans les camps, ça n’a plus d’âme, ça avance tout droit, les yeux vagues, lents et morts déjà. Ah maman, je n’en peux plus de voir ça. Je me jette dans ses bras, je m’accroche à elle du plus fort que je peux comme ces petits ont du s’accrocher à leurs mères quand on les leur a prises. J’en ai vu qui ont les bras griffés parce qu’elles ont du se cramponner jusqu’à les retenir avec leurs ongles.

J’ai voulu me rendre en août 2002 au Vélodrome d’Hiver. Je savais qu’il se trouvait près de la Tour Eiffel, et je me suis rendue à la station de métro la plus proche. Là, j’appris avec stupéfaction qu’il avait été rasé, je n’en savais même rien, et qu’à sa place, on y avait construit le Ministère de l’Intérieur ! Je pris la direction qu’on m’indiquait, et je reconnus les grands pylônes du métro aérien que j’avais vus dans des films relatant le « Vel d’Hiv ». Ma gorge se noua et une violente émotion m’étreignit. J’aperçus deux grandes étoiles de David, et je m’approchai très émue. Il restait seulement une toute petite esplanade d’herbe qui rappelait ce lieu, avec les deux étoiles de David composées de fleurs, quelques plaques avec des inscriptions, et juste derrière, sur le lieu même de l’ancien vélodrome d’Hiver, un immense bâtiment moderne à plusieurs étages : le Ministère de l’Intérieur.. J’ai ressenti à ce moment des sentiments d’impuissance et de colère, mêlés d’une tristesse infinie. Quelle aberration, quelle « ironie du sort » quand on pense que des lettres et décrets émanant du Ministère de l’Intérieur, des préfectures et des commissariats de police dans les années quarante, ont contribué activement à la mise en place des lois antisémites et de l’organisation de la rafle du Vel d’Hiv !

Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste
Tout est vanité !
J’ai encore vu sous le soleil
Qu’au lieu établi pour juger
Il y a de la méchanceté,
Et qu’au lieu établi pour la justice
Il y a de la méchanceté.
J’ai dit en mon cœur :
D-ieu jugera le juste et le méchant.
Ecclésiaste 3 V 16

Vanité des vanités, dit l’Ecclésiaste,
Tout est vanité !
J’ai considéré ensuite toutes les oppressions
Qui se commettent sous le soleil.
Et voici, les opprimés sont dans les larmes
Et personne ne les console !
Ils sont en butte à la violence
De leurs oppresseurs,
Et personne ne les console !
Ecclésiaste 4 V 1

« Malencontreux hasard » ou « ironie du sort » aussi, lorsqu’à mon retour de Drancy, j’appris avec stupeur qu’au Vélodrome d’Hiver, trois grandes « campagnes d’évangélisation », les deux premières avec Billy Graham, se déroulèrent en ce lieu en 1955, 1957, et 1958, avec des milliers de participants qui, apparemment, ignoraient complètement ce qui s’y était passé en juillet 1942 ! Cette information m’a laissée complètement abasourdie et cela m’a fait mal, très mal, car j’imaginais le désespoir, la désillusion, le sentiment d’abandon, de rejet et d’incompréhension qu’ont pu ressentir les Juifs qui passaient devant le Vélodrome d’Hiver pendant ces « campagnes » !

Vous qui avez pleuré deux mille ans
Un qui a agonisé trois jours et trois nuits.
Quelles larmes aurez-vous
Pour ceux qui ont agonisé
Beaucoup plus de trois cents nuits
Et beaucoup plus de trois cents jours ?
Combien pleurerez-vous
Ceux-là qui ont agonisé tant d’agonies
Et ils étaient innombrables
Et ils savaient que vous ne pleureriez pas

Charlotte Delbo - Auschwitz


Tous les ans, le dimanche qui suit la date anniversaire de la rafle du Vel d’Hiv, une journée du souvenir se déroule à Paris, mais aussi dans toutes les villes de France. Pour cette année 2008, c’est le dimanche 20 juillet.

Ces journées du souvenir et de la mémoire sont très éprouvantes pour le Peuple Juif, mais je souhaite du fond du cœur que de plus en plus d’amis, au fil des années, viennent s’ajouter afin d’apporter par leur présence soutien et réconfort.

Aimer signifie partager les joies mais aussi les larmes, et porter avec ceux qui souffrent l’insupportable. Il n’est pas juste que le Peuple Juif, victime de tant et tant de souffrances, porte seul le poids énorme du souvenir et de la mémoire.

Souviens-toi

N’oublie pas !


Souvenez-vous non pour haïr ou pour entretenir
de vieilles querelles, mais pour être vigilants,
pour dénoncer et poursuivre toute résurgence
de racisme et d’antisémitisme.