dimanche 21 octobre 2007

LE BETAR DANS LA RESISTANCE

Les différents mouvements de jeunesse juifs qui ont été anéantis dès le début de la révolte du ghetto sont ceux qui ont été les premiers à agir en faveur d’une révolte. L’Organisation Militaire Juive trouve ses racines dans les rangs du Betar et avec le temps, des groupes de jeunes Juifs du ghetto se sont joints à elle. L’Organisation Militaire Juive (en polonais : Zydowsky Zwionzek Wojskowy- Z.Z.W.) est fondée bien avant que les Juifs ne soient enfermés derrière les murs du ghetto de Varsovie.

Les membres de la ZZW ont été entraînés au maniement des armes avant le début de la guerre par des officiers de l’armée polonaise, dans l’intention de rejoindre la lutte pour la souveraineté juive en Erets Israel. Ils se sont organisés en cellules dans le but de mener des opérations de sabotage contre les allemands.

Le ZZW devient peu à peu une force militaire aguerrie possédant une la quantité la plus importante d’armes dans tout le ghetto. L’organisation agit sans contacts, ou très peu, avec l’OJC. Il y a plusieurs tentatives de réunions des deux groupes, mais sans résultat. La dernière de ces tentatives a lieu le 18 avril 1943, la veille de Pessach, mais le ghetto est sous le siège allemand et la révolte est déclenchée le lendemain. Bien qu’elles ne soient pas réunies en une seule force, les deux organisations ne cesseront de coordonner leurs actions.

Bien que le ghetto soit isolé, il existe encore quelques liens entre le ZZW et la résistance polonaises de droite et lorsque la révolte éclate, cette dernière viendra combattre au côté des Juifs.

Le quartier général du ZZW est mitoyen de la frontière nord-est du ghetto, 7 place Moranowsky. Les membres de l’organisation ont creusé sous les fondations de l’immeuble un tunnel menant à l’extérieur du ghetto, coté aryen.

LA CREATION DU ZZW

C’est le témoignage du chef de la résistance polonaise (la K.B), Henrik Ivansky, qui nous éclaire sur la création du ZZW. « un beau jour de novembre 1939, quatre jeunes juifs sont venus me voir : Moris Apfelblum, ancien officier de l’armée polonaise, Henrich Lipchitz, lui aussi ancien officier de l’armée polonaise, un juriste du nom de Bialoskora et Kalman Mandelson. »
« Capitaine Ivansky – s’adresse à moi l’ancien capitaine – nous ne sommes pas prêt à nous laisser enfermer dans le « Opelag » (camps de prisonniers pour officiers) sous le contrôle allemand. Aidez-nous à organiser la jeunesse Juive et à l’entraîner à la guerre contre l’ennemi. Des jours sombres sont devant nous. La machine contre les Juifs est déjà lancée. Ils nous humilient et ils nous oppriment. On ne peut rester sans rien faire. » « Tout d’abord – lui ai-je répondu – mon nom sera désormais « Bistri ». Et avant d’en arriver aux discutions constructives, je veux vous promettre que celui qui sera prêt à se battre contre les allemands est notre frère. C’est vrai vous, les Juifs, vous êtes en première ligne. Ne perdons plus de temps, organisez-vous, préparez-vous au combat, nous vous aiderons de notre mieux. »
« Les quatre jeunes gens quittent la pièce en possession chacun d’un revolver « Weiss » de calibre 9mm et chacun un chargeur de réserve, dons du KB aux futurs alliés. »
Chacun des quatre participants amène des amis des amis ou des proches. Ainsi, fin décembre, les fondateurs de la nouvelle organisation peuvent présenter à Ivaneski une liste de quelques dizaines de personnes réunies en cellules, et ils peuvent lui des armes supplémentaires pour s’entraîner. Les membres de l’organisation ont donné le nom de « Swit » (« pletons de libération ») à cet embryon de mouvement.
Fin décembre 1939, la réunion d’inauguration du « Swit » se déroule dans un appartement de la rue Digylena. 39 personnes sont présentes, dont cinq femmes. Ils prêtent serment et déclarent la fondation de la nouvelle organisation Juive clandestine. Le nom de celle-ci devient l’Organisation Militaire Juive. A la fin de la cérémonie, où est présent Ivaneski, la résistance polonaise promet la livraison d’armes supplémentaires.

Les effectifs du ZZW grandissent, les armes sont entreposées, les entraînements sont dispensés, et le lien avec la résistance polonaise est renforcé, via le bataillon « V ».

Jusqu’à l’attaque surprise de l’allemagne nazie contre l’Union Soviétique le 22 juin 1941, l’activité principale du ZZW consiste à faire passer les Juifs de la zone allemande occupée vers la zone soviétique. Jusqu’au cloisonnement des Juifs dans le ghetto, le ZZW se renforce de quelques pletons et de dizaines de nouveaux membres. Ils agissent dans trois ou quatre foyers, amassent des armes, s’entraînent, et créent des liens avec les mouvements de résistance extérieurs à Varsovie. La majorité des membres du ZZW sont des betarim ou membre du brit haKhayal, mais il n’est pas nécessaire de faire partie de ces organisations pour rejoindre les rangs du ZZW. Après la création du ghetto, le ZZW se mue en organisation militaire clandestine. A sa tête se trouve un commandement regroupant les dirigeants des différents départements, comme celui de l’organisation, de l’acquisition de matériels, médical, judiciaire, financier… Nul ne sait précisément qui est à la tête de l’organisation pendant cette période, mais il figure certainement parmi ces trois hommes : Mordehai Apelbaum, Pavel Frankel ou Léon Rodel. Le ZZW se dote d’un représentant politique, le Dr David Vadouvinski, en contact avec les représentants du mouvement Jabotinskien en Pologne.

L’organisation est composée de cellules de cinq : le chef et quatre soldats. Après la création du ghetto, il est décidé que trois cellules forment une classe, quatre classent forment une division et quatre divisions forment un pleton. Après la grande « aktion » et jusqu’en janvier 1943, l’organisation compte deux pletons complets, soit 240 combattants armés ayant à leur tête Léon Rodel, Khanoukh Paderboch, Pavel Frenkel et Moshe Weistock.

Après la concentration des Juifs dans le ghetto, il est vital de trouver des moyens de communication vers le côté « arien ». Une branche technique est créée au sein du ZZW dans laquelle des ingénieurs et des techniciens ont pour objectif de creuser des tunnels. Jusqu’à la grande « aktion », le groupe clandestin possède deux tunnels : un sous la rue Okofova, dont l’entrée se trouve sous le cimetière Juif de la rue Guyneska ; le second est creusé sous les fondations de l’église de la rue Lechno, passant sous la route et débouchant sur le côté « arien » de la rue. Les travaux de forage du dernier tunnel mènent sous l’église, dont le sol est utilisé comme plafond pour le bunker qui est aménagé. Le bunker est équipé en électricité, aération, systèmes d’alarmes, eau, nourriture, sanitaires et sorties de secours.

Après la grande « aktion », le ghetto est considérablement réduit. Entre les enceintes et les zones habitées s’établit un « no man’s land », dans lequel se cachent ceux qui ont réussi à échapper à la déportation vers Treblinka. On les appelle les « sauvages ». Les bunkers deviennent inutilisables puisqu’ils se situent dans ce « no man’s land ». Cette zone est surveillée par la police bleue (Polonaise), les troupes étrangères (Letoniennes ou Ukrainiennes) et par les allemands eux-même. Le passage sous-terrain menant au cimetière est découvert par les allemands et l’église se retrouve en zone « sauvage ». Ainsi, le ZZW est désormais privé de ses tunnels.

Aussi le département technique du mouvement se met à l’ouvrage et creuse un tunnel vers le bunker de l’église vers les moyens d’accès au côté « arien » de la rue. Un nouveau tunnel est creusé sous le palais de justice. Tous les efforts sont portés vers la suite de la construction du bunker sous le siège du commandement du ZZW, 7 place Mouranovski. Les attentions toutes particulières sont portées vers le tunnel censé conduire du bunker vers le côté « arien ». Pour ce faire, il faut creuser sous la place, vers le numéro 6 de la rue. Le concierge de cette maison est un polonais du nom de Kazyk, un homme de confiance du mouvement, et les dirigeants du ZZW ont l’espoir que le jour de la bataille décisive, ce tunnel pourra faire évacuer des hommes pour survivre sous sa protection.

La construction de ce tunnel est plus difficile que prévue. La circulation incessante sur la place provoque des risques importants d’effondrements et il est indispensable de renforcer le tunnel par des matériaux de construction en plus grande quantité que prévue. Malgré les dangers d’éboulement, le travail continue. Un autre tunnel important est creusé rue Kermalitska et est qualifié par les témoins de l’époque comme « un des meilleurs et des plus ingénieux du ghetto ». Le tunnel utilise le réseau des égouts de la ville. La participation à ce projet du polonais nommé Tomash, employé municipal chargé des égouts, est déterminante car il transmet les plans des systèmes d’évacuation des eaux usagées au ZZW par l’intermédiaire de la résistance polonaise.

Les courriers du ZZW

Les courriers de l’Organisation Militaire Juive ont joué un rôle crucial dans l’existence des communications avec le côté « arien », dans le transport d’armes vers le ghetto, d’aide à la fuite des enfants vers des abris à l’extérieur du ghetto, et d’autres affectations qui mettent souvent leur vie en danger. Cette tâche est affectée aux femmes ayant le type « arien », pour la bonne et simple raison que leur judaïté n’est pas ostentatoire, ni marquée dans leur chaire comme les hommes.

Une des courriers, parmi le peu d’entre elles qui survécut, s’appelle Amilka Kossovar. Amilka appartenait au Betar avant le début de la guerre. Elle rejoint les rangs du ZZW étrangement par le biais de la résistance polonaise. Grâce à son apparence slave, elle reste à l’extérieur du ghetto et se joint aux resistants du AK en tant que polonaise. Après peu de temps se créent des liens entre elle et les membres du ZZW et sera pour une longue période la représentante du AK auprès des mouvements clandestins du ghetto. Au début, elle fait passer des armes pour l’OJC (Organisation Juive de Combat), puis elle passe à l’acquisition d’armes pour le ZZW par des sources qu’elle démarche elle-même. Elle s’occupe aussi de trouver des abris pour les enfants quelle faisait sortir du ghetto. Avec une grande perspicacité, elle trouve des lieux de refuge pour les enfants et les familles du ghetto. Pendant la révolte du polonaise de Varsovie en août 1944, elle est à la tête d’un groupe de résistants polonais. Après le répression de la révolte, elle est envoyée dans un camps de prisonnier duquel elle réussira à s’enfuir.

Beaucoup de courriers qui se trouvaient à l’extérieur du ghetto en mission reviendront au ghetto pour soutenir le révolte.

Quand les représentants du ZZW sortent en mission, en particulier lorsqu’il fallait prendre contact avec des personnalités importantes de la résistance polonaise, les délégués sont équipés d’une « bague de communication ». Cette bague permet l’identification des différents membres des mouvements clandestins, Juifs et polonais.

La veille de Pessach, le 18 avril 1943 , les dirigeants juifs du ghetto sont convoqués aux bureaux des Affaires Juive de la gestapo. Là, on leur signifie leur arrestation, et on leur apprend que le ghetto sera « vidé » de ses habitants à 2h du matin. Malgré la garde à laquelle ils sont soumis, l’un d’entre eux parvient à s’échapper et à transmettre l’information à l’un des membres du ZZW. Cette même information est confirmée par un courrier du nom de Sonia, qui a des contacts bien placés à l’extérieur du ghetto. Le commandement du ZZW prend alors ses dispositions.

Le commandant Pavel Frankel transmet la nouvelle au dirigeant de l’OJC , Mordehaï Anilewicz. Les deux organisations décrètent la mobilisation générale. Tous les habitants capables de tenir une arme, blanche ou à feu, sont mobilisés, et les enfants et les vieillards sont envoyés vers les bunkers. Les rangs du ZZW lors du début de la révolte sont composés de centaines d’hommes relativement bien armés qui gardent des dizaines de positions dans le ghetto.

Sur la place Moranovski, quatre pletons sont postés. Une d’entre elle est sous le commandement de Léon Rodel et garde la position au centre de la place, à la défense du siège de commandement du ZZW sous la direction de Pavel Frankel. Deux membres sont postés sur l’avenue menant à la place. Ils sont armés de mitraillettes, quelques armes de poing, d’armes automatiques, de grenades et de cocktails molotov. D’autres pletons, tout aussi bien équipés, sont positionnés à deux autres endroits stratégiques de la rue Stavski et Dizka. Ainsi il existe dans le ghetto des zones de combats intensives et les positions à la périphérie du ghetto se battent farouchement. Trois pletons importants et relativement bien équipés sont déployés dans cette zone. Ils ont à leur tête Samuel Loft.

Le combat

Le 19 avril, à 6h du matin, l’armée allemande entre dans le ghetto, et les SS envahissent les rues. Ils sont accueillit par des rafales d’armes à feu, des grenades et des cocktails molotov. Un char d’assaut prend position dans la rue. Le commandant des forces SS Von Zamran rapporte au responsable de l’opération Yourguen Stroph que « le ghetto est hors de control, les forces mises en actions ont été obligées de se retirées et il y a eut beaucoup de pertes ». Stroph le limoge et prend lui-même le contrôle des opérations.

Stroph mobilise de nouvelles troupes et repart à l’assaut du ghetto. Quand il arrive au niveau de la place Moranovski, la résistance des insurgés est telle que Stroph est contraint de faire appel à des renforts, et des troupes supplémentaires sont appelées en renfort.

La levée des drapeaux

Pendant ce temps se déroule sur la place Moranowski un des fait marquant de la révolte du ghetto, le symbole de la victoire des opprimés sur les meurtriers et les assassins. C’est le déploiement de drapeaux, bleu et blanc pour les Juifs et rouge et blanc pour les polonais, au dessus du 7 de la place Moranowski, où se trouve le siège du commandement du ZZW. Ils flottent au-dessus du ghetto et des flammes, à la vue des habitants du côté « aryen ». Beaucoup de témoins ont assisté à l’événement de la levée des drapeaux. Ci-dessous le témoignage qui ne fût publié qu’en 1998 d’un auteur polonais, Elizia Kachinski, qui vivait du côté « aryen », en face du siège du commandement du ZZW : « je me souviens du 19 avril 1943. C’était pendant la période de Pessach. Une belle journée printanière nous a fait sortir dans la rue, mes fils et moi. Vers 14h00 nous sommes rentrés à la maison. Plus nous nous rapprochions de la rue Moranowski, plus nous entendions les échanges de tirs derrière les murs du ghetto. Dans notre immeuble, tout le monde savait que la révolte du ghetto venait d’éclater. Tous étaient dans la cage d’escalier, montant et descendant, observant par tous les interstices se trouvant dans le mur, et les informations circulaient de bouches à oreilles. A un moment nous étions toujours témoins du drame, lorsque nous avons vu deux drapeaux sur le toit de l’immeuble d’en face, l’un bleu et blanc, l’autre blanc et rouge. Nous avons tous crier pour les encourager. Voyez ! Voyez ! Le drapeau Juif ! Nos voix résonnaient dans la cage d’escalier. Sur le toit de l’immeuble d’en face nous avons vu deux adolescents qui tentaient de stabiliser les mâts des drapeaux. Ils y arrivèrent enfin et les deux drapeaux flottaient dans le vent. Ils étaient brandis au-dessus du ghetto révolté, à la vue de tout Varsovie. Ils avaient de bonnes raisons d’être fier d’eux car les Juifs ont été les premiers dans le monde à lever la tête et à se révolter contre l’ennemie allemand ! La fin de l’occupation barbare est proche ! »

Les drapeaux de la révolte restent au-dessus de Varsovie pendant quatre jours jusqu’à ce que les allemands arrivent à les enlever. De violents combats se déroulent dans aux alentours d’Amberstein et de Tabens Choulatz, où sont positionnées des unités du ZZW. Lorsque l’issue du combat ne fait plus aucun doute, les forces du désespoir font preuve d’un courage exceptionnel. Les insurgés du ghetto ne se sont pas rendu aux bombes ni aux balles des soldats allemands et de leurs alliés, mais parce que ceux-ci ont allumé plusieurs incendies afin d’incinérer le ghetto et ses habitants. A partir des 24 et 25 avril, d’immenses flammes envahissent le ghetto, et les témoignages rapportent que la chaleur est telle qu’elle fait fondre l’asphalte des rues et les tuyaux d’arrivées d’eau explosent à cause de l’eau portée à ébullition qu’ils transportent. L’odeur des cadavres calcinés se diffuse dans toute la ville. Les 27 et 28 avril se déroule la plus grande bataille sur la place Moranowski. Les tirs d’armes lourdes des foyers où sont postés les cellules du ZZW dans le ghetto empêchent l’entrée des allemands et retardent leurs projets. Le même jour tombe Pawel Frankel, le commandant du ZZW.


Même après la fin des combats sur la place, et même après la reddition du ghetto, il y a encore des survivants qui se cachent et qui mènent des actions d’harassement contre les troupes allemandes que Stroop laisse derrière lui. Mais la plupart d’entre eux sont arrêtes, souvent par dénonciation, et seule une poignée de combattants parviennent à fuir vers le côté « aryen » et à s’y cacher jusqu’à la fin de la guerre.

Ainsi disparaît le million et demi de Juifs installés depuis plusieurs centaines d’années à Varsovie.

La révolte du ghetto de Varsovie est l’histoire héroïque illustrant le concept de la lutte du faible face à l’oppresseur, de la lutte dans un combat dont l’issue ne fait aucun doute. Le jour de la commémoration de la Shoah en Israël est célébré le 27 Nissan, jour très voisin du début de la révolte. Mais avec toute l’importance que cet événement possède dans la mémoire de la Shoah, l’importance de la contribution de l’Organisation Juive de Combat en a été atténuée, voire totalement oubliée. Le ZZW, ses dirigeants et ses combattants, sont restés dans l’ombre, que ce soit dans la littérature professionnelle ou dans les livres d’histoire. Dans la mémoire collective, il ne reste plus que l’OJC.

Pourquoi ?

Tous les responsables du ZZW sont tombés pendant la révolte, ainsi que la plupart de ses membres. Les quelques survivants ne connaissaient pas la structure, l’armement ni les effectifs de l’organisation, et ce dût à la confidentialité qui entourait le ZZW. Les maigres connaissances qui ont subsisté proviennent de la résistance polonaise, d’extraits d’Emmanuel Ringuelblum, ou encore de l’assassin Yorgen Stroop lui-même. Mais le temps estompe peu à peu les connaissances des hauts-faits de l’organisation. Il existe pourtant d’autres raisons à la tentative de suppression de la contribution du ZZW. Prenons comme exemple l’épisode de la levée des drapeaux.

Dans les années 50, beaucoup de survivants témoignèrent de cet événement, et pourtant il est resté quasiment inconnu du public. Pourtant, tout est rassemblé pour en faire un fait marquant de l’histoire de la révolte : les symboles nationaux, l’héroïsme des jeunes combattants et l’aveu d’impuissance des allemands. Comment des hommes tels que Léon Rodel, Pawel Frankel ou Mordehaï Apfelbaum sont-ils restés anonymes ? Au contraire, et très justement, Mordehaï Anilewicz, Yitshak Zuckierman et Tzvia Loubetakin, tous membres de l’OJC, restent les seuls héros du ghetto ?

En 1944, quand les premiers récits sur la révolte sont révélés par des membres de l’OJC, d’obédience politique tournée à Gauche, ils écrivent : « les combats dans le ghetto de Varsovie, comme dans tous les autres ghettos, ont été fomentés par nos soins… seules nos groupes ont combattu… ils ont compté le plus grand nombre de victimes… que le mouvement travailliste mondial sache que la révolte du ghetto de Varsovie était un mouvement des ouvriers pour une Palestine prolétaire, et que les centaines de combattants qui sont tombés… sont la contribution à l’avenir socialiste du peuple Juif en Palestine ».

Le fait que ce soit la Russie communiste qui ait libéré puis occupé la Pologne pendant plus de 45 ans n’est certes pas étranger à cet étouffement des faits glorieux des Juifs sionistes nationaux. L’URSS minimisera, voire effacera, toutes contributions à la lutte contre les allemands ne faisant pas partie de son camp politique, que ce soit les mouvements de résistances polonais d’aspiration nationale ou les mouvements sionistes non-communistes ou non-socialistes.

Il est donc évident que les membres du ZZW faisaient partie du « mauvais camps ». Il n’y eut aucun dirigeants en Israël, après la guerre et pendant les premières années de l’état, pour reconnaître et se souvenir de leur bravoure. Et pour cause, ils étaient tous issus de la Gauche sioniste, qui, dans les même desseins, essaiera de minimiser la contribution de l’Irgun dans l’indépendance d’Israël.

Ainsi est oublié le ZZW, et ces actions sont oubliées ou dénaturées. Seuls quelques témoins se souviennent encore de la vérité.

Le Betar se devait de rétablir la vérité sur le mouvement de résistance ZZW, pour que l’oubli de leurs actions héroïque ne soit pas une nouvelle victoire des allemands…

TEXTE REPRIS DU SITE DU BETAR-FRANCE

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