mardi 30 octobre 2007

L'ANTISEMITISME MORTIFERE D'HITLER

Paroles et documents

L’antisémitisme tient une place centrale dans l’idéologie nazie. Son principal promoteur en est Hitler lui-même. Les discours, documents, déclarations qui en illustrent le caractère fanatique sont abondants. Parmi toutes ces déclarations un certain nombre illustre l’aspect radical de cet antisémitisme: Hitler voulait se débarrasser des Juifs. L’expression de ce désir a pris dès le début de la carrière politique d’Hitler la forme d’un appel au meurtre. Au cours des premières années de son parcours politique, Hitler exprime à maintes reprises son désir de meurtre sans qu’il soit possible d’affirmer qu’il s’agissait d’un projet arrêté. Lorsque son parti gagne en audience et que lui-même cherche à gagner en respectabilité, il évite de renouveler des déclarations trop ouvertement assassines. L’arrivée de la guerre change cela et Hitler reparle de la mort des Juifs, non plus en terme de désir ou de fantasme, mais en terme de prophétie, voire de projet. À mesure qu’Hitler avance dans la guerre, ces déclarations montrent que le fantasme s’est définitivement transformé en projet, puis les déclarations qui y font référence montrent que le projet est en train de se réaliser, et enfin qu’il s’est réalisé. Hitler a « rêvé » l’extermination des Juifs avant d’oser l’envisager puis de la réaliser. Nous proposons au lecteur une liste chronologique de ses déclarations les plus caractéristiques...
Le 16 septembre 1919, Hitler s’exprime, dans un texte, pour la première fois sur les juifs. Il écrit notamment:

« L’antisémitisme fondé sur des motifs purement sentimentaux, trouvera son expression ultime sous forme de pogroms. L’antisémitisme selon la raison doit, lui, conduire au combat législatif contre les privilèges des Juifs et à l’élimination de ces privilèges... Son but ultime [celui de l’antisémitisme] doit, immuablement, être l’élimination des Juifs en général. »1

Lors d’une réunion du NSDAP (le parti nazi), le 6 avril 1920, Hitler déclare:
« Nous n’avons aucune intention d’être des antisémites sentimentaux désireux de susciter des pogroms mais nos cœurs sont remplis d’une détermination inexorable d’attaquer le mal à sa base et de l’extirper de sa racine à ses branches. Pour atteindre notre but, tous les moyens seront justifiés, même si nous devons nous allier avec le diable. »2

Lors d’un rassemblement du parti nazi le 31 mai 1920 à Munich, le journal Münchener Presse du 1er juin 1920 rapporte à propos du discours d’Hitler:
« Lorsque l’orateur lança la question, comment devait on se défendre des Juifs, des cris s’élevèrent de l’assemblée - une assemblée modèle selon le président - pour répondre: Pendre! Mettre à mort! (Totschlagen!) »3

Dans une lettre du 3 juillet 1920, à en tête du NSDAP, Hitler écrivait ceci au Major Konstantin Hierl:
« Le Juif en tant que ferment de décomposition (selon Mommsen) n’est pas à envisager comme individu particuler bon ou méchant, [il est] la cause absolue de l’effondrement intérieur de toutes les races, dans lesquelles il pénètre en tant que parasite. Son action est déterminée par sa race. Autant je ne peux faire reproche à un bacille de tuberculose, à cause d’un action qui, pour les hommes signifie la destruction, mais pour lui la vie, autant suis-je cependant obligé et justifié, en vue de mon existence personnelle, de mener le combat contre la tuberculose par l’extermination de ses agents. Le Juif devient et devint au travers des milliers d’années en son action une tuberculose de race des peuples. Le combattre signifie l’éliminer »4

Le 8 février 1921, Hitler s’exprime dans le Völkische Beobachter à propos des sentiments qu’il veut susciter chez les Allemands, envers les Juifs:
« De la haine, de la haine brûlante — c’est ce que nous voulons déverser dans les âmes de nos millions de compatriotes allemands, jusqu’à ce que s’embrase en Allemagne la flamme de colère qui nous vengera des corrupteurs de notre nation »5

Le 24 avril 1921, lors d’un discours, Hitler se met à crier :
« C’est la raison pour laquelle la résolution de la question juive est une question centrale pour les nationaux-socialistes. Cette question ne peut être résolue avec délicatesse; face aux armes terrifiantes de nos ennemis, nous ne pouvons la résoudre que par la force brute. La seule façon de combattre est de combattre durement. Lord Fischer l’a dit, “si vous frappez, alors frappez dur! Le seul combat sérieux est celui qui fait hurler votre ennemi.” »6

Le commandant à la retraite Joseph Hell était journaliste durant les années vingt et au début des années trente. Il fut à cette époque le collaborateur du Dr Fritz Gerlich, rédacteur en chef de l’hebdomadaire Der Gerade Weg. En 1922, Joseph Hell demanda à Hitler: « Que comptez-vous faire aux juifs, le jour où vous aurez les pleins pouvoirs? » Hitler, qui jusqu’alors avait parlé calmement et en employant des termes mesurés, subit une transformation totale, ses yeux se fixèrent dans le vide, il devint de plus en plus excité à mesure qu’il s’exprimait, en finissant par vociférer comme en transe:
« Lorsque je serai réellement au pouvoir, ma toute première tâche consistera à annihiler les juifs. Dès que j’aurai la possibilité de le faire, je ferai construire — à la Marienplatz de Munich par exemple — autant de rangées de potences que la circulation le permettra. Puis les juifs seront pendus sans discrimination et ils resteront pendus jusqu’à ce qu’ils puent. Ils resteront pendus tant que les principes d’hygiène le permettront. Dès qu’on les aura détachés, ce sera au tour de la prochaine fournée et ainsi de suite jusqu’à ce que le dernier juif de Munich ait été exterminé. On agira séparément de même dans d’autres villes jusqu’à ce que l’Allemagne ait été complètement nettoyée des juifs. »7

Dans un discours du 2 février 1922, Hitler demande la peine de mort pour « tout juif pris avec une fille blonde »8.

Le 18 janvier 1923, Hitler fait un discours à Munich. Il promet:
« Il n’y a ici aucune possibilité d’accomodation : le Juif et ses complices demeureront à jamais des ennemis dans le cœur de notre peuple. Nous savons que s’ils se saisissent des commandes, nos têtes rouleront; nous savons aussi cependant que lorsque nous aurons le pouvoir entre nos mains, que Dieu ait pitié de vous! »9

A propos du moyen par lesquels les peuples peuvent se libérer du « mal juif » on peut lire dans Mein Kampf (publié en 1926) :
« Aucun d’eux [les peuples dominés par les Juifs] ne peut écarter cette main [celle des Juifs] de sa gorge autrement que par le glaive. Seule, la force rassemblée et concentrée d’une passion nationale peut, d’un sursaut,braver les menées internationales qui tendent à réduire les peuples en esclavage. Mais un tel geste ne saurait aller dans effusion de sang »10.

Toujours dans Mein Kampf, Hitler a clairement exprimé ce qui aurait justifié le « sacrifice » de millions d’Allemands, voire aurait pu en sauver certains:
« Si l’on avait, au début et au cours de la guerre, tenu une seule fois douze ou quinze mille de ces Hébreux corrupteurs du peuple sous les gaz empoisonnés que des centaines de milliers de nos meilleurs travailleurs allemands de toute origine et de toutes professions ont dû endurer sur le front, le sacrifice de millions d’hommes n’eût pas été vain. Au contraire, si l’on s’était débarrassé à temps de ces quelques douze mille coquins, on aurait peut-être sauvé l’existence d’un million de bons et braves Allemands pleins d’avenir »11.

Le 30 janvier 1939, Hitler déclare dans un discours au Reichstag:
« Aujourd’hui, je serai encore un prophète : si la finance juive internationale en Europe et hors d’Europe devait parvenir encore une fois à précipiter les peuples dans une guerre mondiale, alors le résultat ne serait pas la Bolchevisation du monde, donc la victoire de la juiverie, au contraire, ce serait l’anéantissement de la race juive en Europe. »12

Presque cinq mois après le début de la guerre (1er septembre 1939), Hitler s’adressa au ministre des Affaires étrangères tchécoslovaque Frantisek Chvalkovsky. Les propos d’Hitler ont été rapportés :
« Les juifs seront anéantis dans notre pays. Ils n’auront pas, en toute impunité, manigancé le 9 novembre 1918. Ce jour sera vengé. »13

Le 10 octobre 1941, Hitler déclarait:
« Les lois de la vie exigent que des meurtres soient commis de façon ininterrompue afin que les meilleurs vivent »14

Le 17 octobre 1941, Hitler se laissait aller devant Fritz Sauckel et Fritz Todt à des considérations sur la germanisation des territoires de l’Est. Il leur déclare notamment :
« Nous nous débarassons entièrement des Juifs destructeurs. [...] Je procède en ces matières d’une façon glacée. Je me sens être seulement l’exécuteur de la volonté de l’histoire. »15

Le 25 octobre 1941, au cours d’une rencontre avec Heydrich et Himmler, de retour de Moghilev, il déclare, après avoir rappelé sa « prophétie » de 1939 et avoir accusé les Juifs des vies perdues pendant la guerre :
« Il est bon que la terreur nous précède du fait que nous exterminons les Juifs... Nous écrivons de nouveau l’histoire, d’un point de vue racial. »16

Le 28 novembre 1941, Hitler rencontre le grand Mufti de Jérusalem, Haj Amin Husseini. Les notes sur cette rencontre sont prises par le Dr. Paul Otto Schmidt. Dans son compte-rendu, Schmidt rapporte les propos de Hitler au Mufti. Hitler expose certains projets stratégiques au Mufti, notamment, celui d’atteindre la porte sud du Caucase. Schmidt note alors ce qui suit :
« Dès que cette percée sera faite, le Führer annoncera personnellement au monde arabe que l’heure de la libération a sonné. Après quoi, le seul objectif de l’Allemagne restant dans la région se limitera à l’extermination des juifs vivant sous la protection britannique dans les pays arabes. »17

Le 1er décembre 1941, Hitler déclare à un cercle d’amis :
« Beaucoup de juifs n’ont pas été, non plus, conscients du caractère destructeur de leur existence. Mais celui qui détruit la vie s’expose lui-même à mourir et les juifs ne feront pas exception à la règle. Qui doit-on blâmer, le chat ou la souris, si le chat mange la souris ? »18

Le 1er janvier 1942, Hitler à l’occasion de ses vœux de nouvel an, déclare :
« Mais le Juif n’exterminera pas les peuples européens, c’est lui qui sera la victime de sa propre machination. »19

En octobre 1941, le régime nazi interdisait toute émigration aux Juifs de l’ensemble des territoires qu’il contrôlait20. Hitler qui le savait parfaitement déclarait avec cynisme à un cercle de proches, dont Himmler, le 25 janvier 1942:
« Le Juif doit partir d’Europe. [...] Je dis seulement qu’il doit dégager. S’il crève en route, je n’y peux rien. Je vois seulement une chose: s’ils ne partent pas volontairement, l’extermination totale. »21
En disant cela à Himmler, l’auteur même du décret d’interdiction d’émigration, Hitler savait parfaitement que le départ, même volontaire, des Juifs était impossible, interdit, et qu’il ne demeurait donc, c’était l’objectif, qu’un seul terme de son alternative, l’extermination.

Dans un discours donné au Sportpalast de Berlin le 30 janvier 1942, Hitler déclare :
« Le 1er septembre 1939, j’ai déjà dit au Reichstag allemand, et je me garde de toute prophétie précipitée, que cette guerre ne tournera pas comme les Juifs se l’imaginent, à savoir que les peuples européens seront anéantis, mais au contraire, que le résultat de cette guerre sera l’anéantissement des Juifs. »22

Le 14 février 1942, Hitler s’entretient avec Goebbels. Ce dernier note dans son journal les propos que Hitler lui a tenus :
« [Hitler est déterminé] à être tout à fait impitoyable afin de débarrasser l’Europe des Juifs. [...] Les Juifs ont complètement mérité la catastrophe qui les frappe aujourd’hui. Ils subiront leur propre anéantissement en même temps que l’anéantissement de nos ennemis. Nous devons accélérer ce processus avec une froide cruauté, et ce faisant, nous rendront un service inestimable à l’humanité souffrante qui a été torturée par les Juifs pendant des milliers d’années. »23

Le 22 février 1942, Hitler confiait à un cercle de proches :
« Le Juif sera identifié! Nous devons livrer la même bataille que Pasteur et Koch. D’innombrables maladies trouvent leur origine dans un seul bacille: le Juif! Le Japon les aurait aussi attrapée s’il était resté plus longtemps ouvert aux Juifs. Nous irons bien quand nous aurons éliminé les Juifs. »24

Le 24 février 1942, à l’occasion du 22ème anniversaire de la fondation du parti nazi, Hitler fait lire une déclaration à l’Hofbräuhaus de Munich :
« Ma prophétie s’accomplira, ce n’est pas l’humanité aryenne qui sera anéantie par cette guerre, mais bien le Juif qui sera exterminé. Quoi que ce combat apporte, quelle que soit sa durée, c’est cela qui en sera le résultat final. »25

Le 30 septembre 1942, c’est encore au Sporpalast de Berlin qu’Hitler déclare :
« J’ai dit deux choses lors de la séance du Reichstag du 1er septembre 1939: [...] deuxièmement, que si les Juifs trament une guerre mondiale internationale pour anéantir, disons, les peuples aryens, alors ce ne sont pas les peuples aryens qui seront exterminés, mais les Juifs. [...] Naguère, en Allemagne, les Juifs ont ri de ma prophétie. J’ignore s’ils rient encore aujourd’hui, ou si l’envie de rire leur a déjà passé. Mais à présent, je ne peux aussi qu’assurer: partout, l’envie de rire leur passera. Et avec cette prophétie, c’est moi qui aurai le dernier mot. »26

Le 8 novembre 1942, dans un discours à la « vieille garde » du parti nazi, Hitler, après avoir clairement dit qu’il excluait tout compromis et toute offre de paix avec les ennemis extérieurs, invoque de nouveau sa « prophétie » en ces termes :
« Une autre force, jadis très présente en Allemagne, a entre-temps appris que les prophéties national-socialistes en sont pas des paroles vaines. C’est la principale puissance que nous devons remercier de toutes les infortunes: la juiverie internationale. Vous vous souvenez encore de la réunion du Reichstag dans laquelle j’ai déclaré : “Si la juiverie croit d’une manière ou d’une autre pouvoir provoquer une guerre mondiale internationale pour exterminer les races européennes, il en résultera non pas l’extermination des races européennes, mais l’extermination de la juiverie en Europe”. On s’est toujours moqué de mes prophéties. De tous ceux qui riaient alors, beaucoup ne rien plus aujourd’hui. Et ceux qui rient encore aujourd’hui cesseront peut-être eux aussi de le faire d’ici peu. »27

Le 17 avril 1943, Hitler a une entrevue avec le régent Hongrois, Miklos Horthy. Les propos qu’il tient à Horthy ont été consignés par le le Dr. Paul Otto Schmidt :
« Il fallait traiter les Juifs comme des bacilles tuberculeux susceptibles de contaminer un corps sain. Cela n’était pas cruel, si l’on considérait que des créatures aussi innocentes par nature que des lapins ou des chevreuils devaient être tuées pour éviter que des catastrophes ne surgissent. »28

Le 7 mai 1943, Hitler fait un discours devant de hauts responsables du parti nazi, des Reichsleiter et des Gauleiter. Herbert Backe, secrétaire d’État à l’approvisionnement, à peine revenu d’un voyage en Italie, assiste à ce discours. Il prend des notes pendant le discours d’Hitler, sur les papiers même de son voyage, dont une partie sur un menu italien, et rapporte les paroles tenues sur les Juifs. Herbert Backe cite Hitler qui déclare :
« Les Juifs doivent être exterminés en Europe. Il faut abattre tout ce qui s’y oppose. [...] Pour les Juifs, pas de pitié. [...] Pas d’excuse pour ceux qui ne se défendent pas contre les Juifs. »29

Toujours en mai 1943, Hitler déclare à Goebbels, qui le note dans son journal :
« La nature est régie par la loi de la lutte. Il y aura toujours des formes d’existence parasitaires pour accélérer le combat et intensifier le processus de sélection entre les forts et les faibles. [...] Dans la nature, la vie travaille toujours immédiatement contre les parasites; dans l’existence des peuples ce n’est pas exclusivement le cas. De là vient le danger juif. Les peuples modernes n’ont donc d’autre solution que d’exterminer les Juifs. »30

Le 26 mai 1944, Hitler prononçait un discours à l’Obersalzberg devant des généraux et des officiers supérieurs. Hitler y glose sur « la vie [qui] n’est qu’intolérance perpétuelle » que la nature « détruit tout ce qui est incapable de vivre », y parle des Juifs comme d’un « corps étranger » qu’il avait été essentiel de chasser même si tout le monde n’avait pas compris pourquoi il devait procéder « de manière aussi brutale et implacable ». Il en arrive au point clé de son discours (on se souviendra qu’Hitler réserve à ses « adversaires » le sort même qui serait réservé aux Allemands, pense-t-il, si ces « adversaires » étaient victorieux) :
« En supprimant les Juifs, j’ai éliminé en Allemagne la possibilité de créer une sorte de cœur ou de noyau révolutionnaire. Naturellement, vous pourriez dire: d’accord, mais pourquoi ne pas l’avoir fait plus simplement, ou non pas plus simplement, puisque tout le reste eut été plus compliqué, mais avec plus d’humanité? Messieurs, nous sommes engagés dans un combat à mort. Si nos adversaires sortaient victorieux de ce combat, le peuple allemand serait éradiqué. Le bolchevisme massacrerait des millions, des millions et des millions de nos intellectuels. Qui échapperait à une balle dans la nuque serait déporté. Les enfants des classes supérieures seraient enlévés et éliminés. Toute cette bestialité a été organisée par les Juifs. »31

En 1945, la défaite était consommée. Hitler avait voulu et poursuivi la guerre. Il l’avait perdue. Mais à ses yeux, tout n’aurait pas été vain. Dans son « testament politique » dicté la veille de son suicide le 29 avril 1945, il déclarait:
« Je n’ai laissé subsister aucun doute. Si les nations européennes doivent être à nouveau considérées comme de simples paquets d’actions de ces conspirateurs monétaires et financiers internationaux; alors cette race, qui est réellement coupable de ce combat meurtrier, sera elle aussi appelée à rendre des comptes: la juiverie! Je n’ai pas non plus dissimulé que cette fois des millions dhommes adultes n’iraient pas au devant de la mort, et des centaines de milliers de femmes et d’enfants ne périraient pas brûlés et écrasés sous les bombes dans les villes sans que le véritable fautif doive expier sa culpabilité, fût-ce par des moyens plus humains. »32
Il existe de nombreuses autres citations et documents contemporains de même nature par d’autres dignitaires nazis, ou par des témoins ou participants de l’extermination des Juifs. Nous donnons quelques exemples de tels déclarations ici: http://www.phdn.org/negation/documents/nazisdoc.html Par ailleurs, quelques exemples de la volonté d’extermination nazis, notamment d’autres déclarations mortifères, sont données ici: http://www.phdn.org/negation/documents/volonte.html
Notes.
1. Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905-1924, édités par Eberhard Jäckel et Axel Kuhn, Stuttgart 1980, Doc 61, p. 88 et suiv., cité par G. Miedzianagora et G. Jofer, Objectif extermination, Frison Roche Edition, 1994, p. 13. La dernière phrase est, dans sa version originale allemande: « Sein letzes Ziel aber muss unverrückbar die Entferrung der Juden überhaupt sein ». Nous avons traduit « Entfernung » par « élimination ». Il ne s’agit pas nécessairement d’une élimination qui signifie le meurtre. De façon rigoureuse, « Entfernung » désigne le fait de « se débarrasser de ». On rend ce sens en français par « suppression » ou « éloignement » qui rendent mal compte du caractère potentiellement meurtrier du mot, mais aussi « élimination ». Si, dans ce texte de 1919, on ne peut avoir l’assurance que l’« Entfernung » des Juifs signifie pour Hitler leur élimination physique, on a au moins un exemple où Hitler utilise le verbe « entfernen » dans le même sens que « vernichten », à savoir « annihiler ». Dans une lettre à un sympathisant datée du 3 juillet 1920, Hitler écrit: « Je ne peux reprocher au bacille de la tuberculose d’agir d’une façon qui signifie la destruction d’êtres humains mais la vie pour le bacille lui-même; je n’en suis pas moins obligé et justifié de conduire une bataille contre la tuberculose en annihilant (vernichten) sa cause, parce que mon existence en dépend. Depuis des milliers d’années, le Juif est devenu une tuberculose raciale qui affecte de nombreux peuples. Le combattre signifie l’éliminer (entfernen). » (lettre d’Hitler à Konstantin Hierl, Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905-1924, édités par Eberhard Jäckel et Axel Kuhn, Stuttgart 1980, cité par Peter Longerich, The Unwritten Order. Hitler's Role in the Final Solution, Tempus, 2001, p. 22). Himmler a également utilisé le verbe « entfernen » à l’occasion d’une comparaison entre les Juifs et les poux, d’une façon qui ne laisse planer aucun doute sur ce que l’« Entfernung » des Juifs pouvait signifier. Le 24 avril 1943, Himmler s’exprimait devant des SS et leur tenait le discours suivant: « Il en va de l’antisémitisme comme de l’épouillage. Éliminer les poux ne relève pas d’une conception du monde (Es ist keine Weltanschauungsfrage, daß man die Laüse entfernt). C’est une question de propreté. De la même manière exactement, l’antisémitisme n’a pas été pour nous une question de conception du monde, mais une question de propreté qui sera bientôt réglée. Nous n’aurons bientôt plus de poux. » (Bradley F. Smith et Agnes F. Peterson, Heinrich Himmler Geheimreden 1933 bis 1945, Propylaën Verlag, 1974, p. 200-201). La métaphore des poux donne son sens à « entfernen »: on n’« éloigne » pas les poux, on les élimine. Physiquement. On ne prétendra pas que l’utilisation hitlérienne de 1919 signifie nécessairement une élimination physique, mais elle porte en elle cette possibilité. On remarquera enfin que le troisième chapitre de l’ouvrage d’Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung (Deutsches Verlag-Anstalt, 1991), est intitulé « Die Entfernung der Juden », traduit dans l’édition française (Hitler Idéologue, Gallimard, Tel, 1995) par « L’élimination des Juifs ».
2. Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905-1924, op. cit., doc. 91, cité par Peter Longerich, The Unwritten Order. Hitler's Role in the Final Solution, Tempus, 2001, p. 21.
3. Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905-1924, op. cit., Doc 103, p. 139, cité par G. Miedzianagora et G. Jofer, op. cit., p. 13.
4. Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905-1924, op. cit., Doc 116, p. 15, cité par G. Miedzianagora et G. Jofer, op. cit., p. 14. Il s’agit de la même lettre que celle citée dans la note 1, mais dans une traduction un peu différente.
5. Cité par Gerald Fleming, Hitler et la solution finale, Commentaire/Julliard, 1988, p. 35.
6. Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905-1924, op. cit., no. 223, cité par Peter Longerich, op. cit., p. 22.
7. Joseph Hell, « Aufzeichnung », 1922, ZS 640, p. 5, Institut fur Zeitgeschichte, cité par Gerald Fleming, op. cit., p. 38.
8. Peter Longerich, op. cit., p. 22.
9. Hitler, Sämtliche Aufzeichnungen 1905-1924, op. cit., no. 462, cité par Peter Longerich, op. cit., p. 22.
10. Adolf Hitler, Mon Combat, N.E.L, 1934, p. 649.
11. Ibid., p. 677-678.
12. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung, Deutsches Verlag-Anstalt, 1991, p. 72 : « Ich will heute wieder ein Prophet sein: Wenn es dem internationalen Finanzjudentum inner- und außerhalb Europas gelingen sollte, die Völker noch einmal in einen Weltkrieg zu stürzen, dann wird das Ergebnis nicht die Bolschewisierung der Erde und damit der Sieg des Judentums sein, sondern die Vernichtung der jüdischen Rasse in Europa ». Le compte rendu de la séance fait alors état d’applaudissements prolongés. On peut les entendre sur un enregistrement. Nous choisissons de traduire « Judentum » par « juiverie » et non par « judaïsme ». En effet, dans les discours d’Hitler, les expressions « Judentum » (la juiverie, les Juifs), « die Juden » (les Juifs), « der Jude » (le Juif), et « die jüdische Rasse » (la race juive) sont interchangeables et signifient toujours pour Hitler l’ensemble des Juifs. Traduire « Judentum » par « judaïsme » ignore complètement le caractère concret et collectif de l’emploi hitlérien du mot. Il ne s’agit pas de la religion juive, mais bien pour Hitler de désigner la collectivité des Juifs. La distinction est la même que celle qui existe entre « Chrétienté », au sens de l’ensemble des Chrétiens, et « Christianisme ». Traduire par « les Juifs » ou par « la juiverie » ne constitue d’ailleurs pas une sur-traduction dans la mesure où le Grand dictionnaire Langenscheidt propose lui-même la traduction de « Judentum » par le collectif « les Juifs ». Le Harraps Universal Dictionnaire Allemand/Français - Français/Allemand donne pour premier sens de Judentum: « Gesamheit der Juden » (ensemble des Juifs) et traduit par « les Juifs ». Les traductions en anglais utilisent généralement « Jewry » pour rendre « Judentum ». On peut remarquer que de nombreuses traductions en français font l’impasse sur ce caractère collectif et concret, ne tiennent pas compte du contexte et de l’emploi hitlérien du mot, et rendent bien souvent « Judentum » dans les discours d’Hitler par un « judaïsme » à la limite du contre-sens. Ainsi, la traduction française de l’ouvrage de Eberhard Jäckel, rend-elle « Judentum » systématiquement par « judaïsme », notamment pour le discours cité (Hitler Idéologue, Gallimard, Tel, 1995, p. 83).
13. Mémorandum de Walter Hevel, fonctionnaire du ministère des affaires étrangères du Reich, 21 janvier 1940. Akten zur deutschen auswärtigen Politik, vol. 158, p. 170., cité par Gerald Fleming, Hitler and the Final Solution, University of California Press, 1994, p. 14. L’édition française (antérieure à la réédition américaine citée qui est une mise à jour) semble comporter une erreur de date puisque elle mentionne le 21 janvier 1939 (Gerald Fleming, Hitler et la solution finale, op. cit., p. 34). Peter Longerich donne la même date du 21 janvier 1939 (op. cit., p. 43).
14. Adolf Hitler, Monologue im Führerhauptquartier 1941-1944, éd. Werner Jochmann, Hambourg, 1980, p. 76, cité par Gerald Fleming, Hitler et la solution finale, op. cit., p. 50.
15. Adolf Hitler, Monologue im Führerhauptquartier 1941-1944, éd. Werner Jochmann, Hambourg, 1980, p. 90-91, cité par Christopher Browning, The Origins of the Final Solution. The Evolution of Nazi Jewish Policiy, September 1939-March 1942, University of Nebraska Press, Yad Vashem, 2004, p. 370.
16. Adolf Hitler, Monologue im Führerhauptquartier 1941-1944, éd. Werner Jochmann, Hambourg, 1980, p. 106, cité par Christopher Browning, The Origins of the Final Solution. The Evolution of Nazi Jewish Policiy, September 1939-March 1942, University of Nebraska Press, Yad Vashem, 2004, p. 370.
17. Notes prises par Paul Otto Schmidt entre le Führer et le grand Mufti de Jérusalem à Berlin, le 28 novembre 1941, geheime Reichssache 57 a/41, Records Dept. Foreign and Commonwealth Office Pa/2, cité par Gerald Fleming, op. cit., p. 142-143.
18. Adolf Hitler, Monologue im Führerhauptquartier 1941-1944, éd. Werner Jochmann, Hambourg, 1980, p. 148, cité par Gerald Fleming, op. cit., 1988, p. 143.
19. « Der Jude aber wird nicht die europäischen Völker ausrotten, sondern er wird das Opfer seines eigenen Anschlages sein », Max Domarus, Hitler. Reden und Proklamationen, Würzburg, 1963, vol. II, p. 1821, cité par Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung, op. cit., p. 74.
20. Le 23 octobre 1941, le chef de la Gestapo, Heinrich Müller diffusa une circulaire aux bureaux et agences du Sipo-SD, faisant état de l’ordre d’Himmler interdisant l’émigration des Juifs. Voir Christopher Browning, The Origins of the Final Solution. The Evolution of Nazi Jewish Policiy, September 1939-March 1942, University of Nebraska Press, Yad Vashem, 2004, p. 369.
21. Adolf Hitler, Monologue im Führerhauptquartier 1941-1944, éd. Werner Jochmann, Hambourg, 1980, p. 229, cité par Christopher Browning, The Origins of the Final Solution. The Evolution of Nazi Jewish Policy, September 1939 - March 1942, University of Nebraska Press, 2004, p. 546.
22. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung, op. cit., p. 74-75: « Ich habe am 1. September 1939 im Deutschen Reichstag es schon ausgesprochen — und ich hüte mich vor voreiligen Prophezeiungen —, daß dieser Krieg nicht so ausgehen wird, wie die Juden sich es vorstellen, nämlich daß die europäischen arischen Völker ausgerottet werden, sondern daß das Ergebnis dieses Krieges die Vernichtung des Judentums wird. ». Nous traduisons « Judentum » par « les Juifs ». Voir, à ce sujet, note 12. Par ailleurs, le lecteur aura noté qu’Hitler commet une erreur en datant sa « prophétie » du 1er septembre 1939, alors que sa menace d’anéantissement de la race juive en Europe date du 30 janvier 1939. Cette « erreur », qu’il commettra à plusieurs reprises, est surtout le signe de l’importance qu’Hitler accorde à la guerre (commencée le 1er septembre 1939...) dans la justification et l’accomplissement de l’extermination des Juifs d’Europe.
23. Die Tagebücher von Joseph Goebbels, éd. par Elke Fröhlich (Munich 1994-1996), cité par Peter Longerich, op. cit., p. 93.
24. Monologe im Führerhauptquartier. Die Aufzeichnungen Heinrich Heims, Jochmann (éd.), Hambourg, 1980, cité par Peter Longerich, op. cit., p. 92.
25. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung, op. cit., p. 75: « meine Prophezeiung wird ihre Erfüllung finden, dass durch diesen Krieg nicht die arische Menschheit vernichtet, sondern der Jude ausgerottet werden wird. Was immer auch der Kampf mit sich bringen oder wie lange er dauern mag, dies wird sein endgültiges Ergebnis sein » Voir aussi Peter Longerich, op. cit., p. 92.
26. Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung, op. cit., p. 74-75. « Ich habe am 1. September 1939 in der damaligen Reichstagssitzung zwei Dinge ausgesprochen: [...] zweitens, daß, wenn das Judentum einen internationalen Weltkrieg zur Ausrottung etwa der arischen Völker anzettelt, dann nicht die arischen Völker ausgerottet werden, sondern das Judentum. [...] Die Juden haben einst auch in Deutschland über meine Prophezeiungen gelacht. Ich weiß nicht, ob sie auch heute noch lachen, oder ob ihnen das Lachen bereits vergangen ist. Ich kann aber auch jetzt nur versichern: Es wird ihnen das Lachen überhall vergehen. Und ich werde auch mit diesem Prophezeiungen recht behalten. » Nous traduisons encore « das Judentum » par « les Juifs ». Voir note 12. Sur l’« erreur » de date commise par Hitler concernant sa « prophétie », voir fin de la note 22.
27. Ian Kershaw, Hitler. 1936-1945 : Némésis, Flammarion, 2000, p. 783.
28. Mémorandum de Paul Otto Schmidt; le 18 avril 1943, geheime Reichsahe, relatif à la conversation entre le Führer et le régent hongrois Horthy au château de Klessheim le 17 avril 1943, A.M., cité par Gerald Fleming, op. cit., p. 208.
29. Christian Gerlach et Götz Aly, Das Letze Kapitel. Der Mord an den ungarischen Juden, Stuttgart München, DVA, 2002, p. 87-88, notamment note 271, p. 88.
30. Ian Kershaw, op. cit., p. 847.
31. Ibid., p. 915.
32. Ibid., p. 1171-1172. Citation originale en Allemand dans Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung, op. cit., p. 78. On peut rapprocher cette dernière déclaration d’Hitler, d’une autre, faite lors d’un entretien du 13 février 1945, Hitler confie: « J’ai lutté contre les Juifs à visage découvert. Je leur ai adressé un dernier avertissement au début de la guerre. Je ne leur ai pas laissé ignorer que s’ils précipitaient de nouveau le monde dans la guerre, cette fois ils ne seraient pas épargnés, que la vermine serait définitivement exterminée en Europe. [...] J’ai percé le furoncle juif comme les autres. L’avenir nous en sera éternellement reconnaissant. » (« Ich habe gegen die Juden mit offenem Vieser gekämpft. Ich ihnen bei Kriegsausbruch eine letzte Warnung zukommen lassen. Ich habe sie nicht im ungewissen darüber gelassen, daß sie sollten sie die Welt von neuem in dem Krieg stürzen, diesmal nicht verschont bleiben würden — daß das Ungeziefer in Europa endgültig ausgerottet wird. [...] Die jüdische Eiterbeule habe ich aufgestochen, wie die anderen. Die Zukunft wird uns ewigen Dank dafür wissen »), dans Eberhard Jäckel, Hitlers Weltanshchauung, op. cit., p. 77. Mentionnons toutefois que la source de laquelle est tirée cette citation, Hitlers Politische Testament. Die Bormann-Diktate vom Februarund April 1945, Hambourg, 1981, document édité par le milliardaire proto-nazi François Genoud, ne présente pas toutes les garanties d’authenticité tant ses conditions de découverte et de publication sont rocambolesques (voir l’explication complète de Ian Kerhaw, qui ne ne prononce pas, op. cit., p. 1491-1494). Le caractère extrêmement cohérent du contenu du document par rapport aux propos antérieurs d’Hitler plaide cependant en faveur de l’authenticité du document. François Delpla, historien et biographe français d’Hitler, est par ailleurs enclin à y voir un document authentique (échange avec l’auteur, juin 2001). Pierre Péan cite le document Bormann-Genoud longuement sans en mettre en doute l’authenticité (Pierre Péan, L’extrémiste: François Genoud, de Hilter à Carlos, Le Livre de Poche, 1996, p. 193-197), tandis que l’autre biographe de Genoud, Karl Laske en mentionne le caractère douteux (Karl Laske, Le banquier noir, Seuil, 1996, p. 166-167).
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Publié par MICHELLE GOLDSTEIN

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2 commentaires:

Gilles Karmasyn a dit…

L'intégralité de cet article est recopié, sans que cela soit mentionné, de la page: http://www.phdn.org/histgen/hitler/declarations.html

Le travail de recherche original et considérable a été mené à bien par les rédacteurs de PHDN et par par "Michele Goldstein" ni l'auteur du blog.

Il est pénible que telles contrefaçons (visant à faire croire qu'un travail de recherche a été accompli alors qu'il s'agit d'un simple copier/coller) trouvent leur place sur un blog prétendant combattre l'antisémitisme. Le plagiat sera signalé à Blogger/Google sauf retrait rapide de la page ou restriction du "copier" aux 10% légaux avec mention de la source.

Gilles Karmasyn a dit…

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