Il y a des livres qui tuent. Le « Mein Kampf » d'Hitler et les « Protocoles des sages de Sion », « bibles » de l'antisémitisme et du nazisme, ont eu des conséquences terribles sur l'histoire européenne et mondiale. Or, leur influence n'est pas éteinte et continue de saper en 2008 les fondements de nos démocraties. Arte diffuse le mardi 6 mai 2008, deux documentaires. Le premier diffusé à 21 heures s’intitule « Mein Kampf, c’était écrit ». Il a été réalisé en 2006 par Antoine Vitkine.
Publié à 12 millions d'exemplaires en Allemagne entre 1925 et 1945 et à des centaines de milliers dans le monde, traduit en seize langues, aujourd'hui encore vendu à travers la planète, récent best-seller en Turquie, « Mein Kampf » est un livre qui dérange et dont l'histoire reste largement méconnue. Comment ce livre a-t-il été écrit ? Quel rôle a-t-il joué dans l'accession d'Hitler au pouvoir ? Qui, parmi les millions d'Allemands qui l'ont possédé, l'a réellement lu ? A-t-il constitué un avertissement contre les dangers du nazisme ? Quel est le lien entre « Mein Kampf » et la Shoah ?
« La vérité est ailleurs » : le second documentaire d’Arte est consacré aux « Protocoles des Sages de Sion ». Réalisé par Pierre-André Taguieff, Directeur de Recherche au CNRS, Antoine Vitkine et Barbara Necek, il sera diffusé le mardi 6 mai 2008, à 21h55. Il sera suivi d’un débat à 22h55. De la Russie à l'Égypte en passant par l'Allemagne, enquête sur le parcours de ce faux antisémite mis en circulation par la police secrète tsariste. Un bréviaire nazi qui a le vent en poupe dans les pays arabes et, à nouveau, à Moscou.
Rédigés par la police secrète russe au début du XXe siècle, les « Protocoles des sages de Sion » sont présentés comme le programme émanant d'un conseil de responsables juifs pour anéantir la chrétienté et dominer le monde. Le document est alors destiné à faire croire au tsar Nicolas II qu'une conspiration se trame contre sa couronne. Mais au lendemain de la Première Guerre mondiale, il trouve un terreau fertile dans tous les milieux antisémites européens. En Allemagne, Adolf Hitler en fait l'un de ses livres de chevet. Même si le « Times » de Londres révèle en 1920, preuves à l'appui, que les « Protocoles » ne sont qu'un faux, leur "carrière" est lancée... Aujourd'hui, on sait tout ce qu'il faut savoir sur les « Protocoles » : leur date de fabrication, leur auteur, leur commanditaire, le but dans lequel ils ont été écrits. Pourtant, nombreux sont ceux qui s'obstinent à croire à l'authenticité du texte, persuadés de trouver là l'explication à tous leurs maux. Dans les pays arabes, les « Protocoles » sont partout présentés comme un texte historique. Diffusés dans les librairies ou adaptés en série télévisée ou sur Internet, ils nourrissent la haine antijuive et antioccidentale. En Palestine, la charte politique du Hamas fait elle-même référence aux « Protocoles ». D'une façon générale, depuis la guerre des Six Jours, le faux est instrumentalisé pour mobiliser les masses dans la lutte contre Israël. Les « Protocoles » ont également le vent en poupe dans la Russie postcommuniste, car ce sont les orthodoxes qui se chargent de la diffusion du faux document. Vecteur de la nouvelle identité russe, l'Église ne craint pas de désigner ouvertement les juifs à la vindicte de ses fidèles.
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