samedi 31 mai 2008

NAZISME ET ISLAM : MEME COMBAT !


Le nazisme s'opposa dès sa naissance au christianisme. Il voulait revenir au génie allemand, que la tradition judéo-chrétienne venue du Moyen-Orient était censée avoir amolli et perverti, revenir aux origines du peuple allemand soi-disant menacé par les idéologies cosmopolites. La montée de l'antisémitisme à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle se conjugue avec un retour à l'antique paganisme germanique (légende des Niebelungen, Eddas scandinaves, etc...). Ce double mouvement se trouve incarné chez Wagner, auteur du Ring qui synthétise tout le paganisme germanique et antisémite notoire. Avant cela, il y avait eu le romantisme allemand, celui de Hölderlin, qui visa à faire de l'Allemagne une nouvelle Athènes. Idéal naïf mais, contrairement à ce qui a suivi, non dangereux. Où quand les dieux lumineux de la Grèce se trouvent ressuscités dans l'Allemagne luthérienne...


Voici ce que dit l'Encyclopaedia Universalis de Rosenberg, le théoricien du nazisme : « Rosenberg estime donc qu'il faut attaquer le mal à la racine, c'est-à-dire lutter contre le judaïsme et contre les églises chrétiennes, si l'on veut en finir avec leurs dérivés contemporains. » Le nazisme réprima donc le christianisme. Le lieutenant d'Hitler, Rudolf Hess, fut membre d'une secte païenne. Mais c'est surtout l'islam qui attira les dirigeants nazis :

"Je n'ai rien contre l'Islam, parce que cette religion se charge elle-même d'instruire les hommes, en leur promettant le ciel s'ils combattent avec courage et se font tuer sur le champ de bataille: bref, c'est une religion très pratique et séduisante pour un soldat." (Himmler)

Hitler, lui-même, partageait cette opinion. Les versets scandaleux du Coran qui prônent la soumission la plus absolue et la guerre ne peuvent que plaire aux tyrans de tous poils...

Par la même occasion, on constate que ce que disait le Grand Mufti de Jérusalem en 1943 était vrai: "les nazis sont les meilleurs amis de l'islam".

De fait, les dignitaires musulmans du Proche-Orient firent montrent d'un enthousiasme exceptionnel pour les nazis, avec lequel ils partageaient un antisémitisme dénué de toute raison. La Turquie, pour sa part, fut une alliée fidèle de l'Allemagne.

Après la guerre, nombre de dirigeants nazis se réfugièrent en Egypte ou en Syrie.

Liste des conversions (sincères ou non) à l'islam des criminels mondiaux les plus ignobles:

Appelé Hans, alias Salah Chaffar
Information avec Goebbels
Egypte, ministère de l'information (1956)

Bartel Franz, alias el-Hussein
Adjoint au chef de la gestapo à Kattowitz (Pologne)
Depuis 1959, Section juive du ministère de l'information au Caire

Baurnann, SS Standartenührer
Participe à la liquidation du Ghetto de Varsovie
Ministère de la Guerre au Caire ; instructeur au Front de Libération de la Palestine

Bayerlein, col. Fritz
Aide-de-camp de Rommel
Egypte

Becher Hans
Section juive gestapo, Vienne
Alexandrie(Egypte): instructeur de la police

Beissner, Dr Wilhelm
chef section VI C 13 RSHA
Egypte

Bender Bernhardt, alias Béchir Ben Salah
Gestapo, Varsovie
Conseiller de la police politique au Caire

Birgel Werner, alias el-Gamin
Officier SS
Vient de RDA au Caire, au ministère de l'information

Boeckler Wilhelm, SS Untersturmführer
Recherché en Pologne pour son rôle actif dans la liquidation du Ghetto de Varsovie
En Egypte depuis 1949, travaille au département Israël du Bureau d'informations

Boerner Wilhelm, alias Ali Ben Keshir, SS Untersurmführer
Gardien du camp de Mauthausen
Dépend du ministère de l'Intérieur égyptien, instructeur au Front de Libération de la Palestine

Brunner Aloïs, alias Goerg Fisher, Ali Mohammed
SD, responsable des déportations d'Autriche, de Grèce et de Tchécoslovaquie
Chef du camp de Drancy(France)
Damas, conseiller des services spéciaux RAU(République Arabe Unie) puis syriens
Résident BND

Buble Friedrich, alias Ben Amman, SS Obergruppenführer
Gestapo
Dir. Département égyptien des relations publiques - 1952 conseiller de la police du Caire

Bünsch Franz
Collaborateur de Goebbels à la propagande, co-auteur avec Adolf Eichmann du livre "Les Habitudes sexuelles des juifs"
Correspondant du BND au Caire puis en 1958 organisateur des SR d'Arabie Saoudite pour le BND

Bunzel Erich, SA, Obersturmführer
Collaborateur de Goebbels
Département Israël, ministère de l'information au Caire

Daemling Joachim, alias Jochen Dressel alias Ibrahim Mustapha
Chef de la Gestapo de Düsseldorf
Conseiller système pénitenciaire égyptien, membre des services de Radio-Le Caire

Dirlewanger Oskar, Oberführer
Chef 36e Waffen SS (U.R.S.S, Pologne)
Au Caire depuis 1950 selon certaines sources, d'autres affirment qu'il est décédé le 7 Juin 1945 en résidence surveillée en RFA
Une exhumation de son cadavre aurait eu lieu en 1960

Eisele Dr Hans
Médecin chef camp de Buchenwald
Décédé au Caire le 4 Mai 1965

Farmbacher Wilhem, Lieutenant Général SS
Wehrmacht front Est, supervise l'armée Vlassov en France en 1944
Conseiller militaire de Nasser

Gleim Leopold alias Lt-Col. al Nashar
Chef du SD à Varsovie
Cadre de la sécurité d'Etat égyptienne chargé des détenus politiques sur la Mer Rouge

Gruber, alias Aradji
Recruté par Canaris en 1924, réside en Egypte
1950 : agent d'influence en direction de la Ligue Arabe

Heiden Ludwig, alias el-Hadj
Journaliste à l'agence antisémite Weltdienst (NSDAP)
Con-verti à l'islam, traduit Mein Kampf en arabe, résidant en Egypte vers 1950

Heim Heribert, SS Hauptsturmführer
Médecin de Mauthausen
Médecin de la police égyptienne

Hithofer Franz
Cadre de la Gestapo à Vienne
Egypte, années 1950

Leers, Dr Johannes von, alias Omar Amin
Adjoint de Goebbels, chargé de la propagande antisémite
Responsable de la propagande anti-israëlienne au Caire depuis 1955

Luder Karl
Chef des jeunesses hitlériennes, responsable de crimes antisémites en Pologne
Ministère de la guerre au Caire

Mildner Rudolf, SS Standartenführer
Chef de la Gestapo à Katowitz, chef de la police au Danemark
Depuis 1963, vit en Egypte, membre de l'organisation criminelle Deutscher Rat

Moser Aloïs, Gruppenführer SS
Recherché en U.R.S.S pour crimes contre le peuple juif
Instructeur du mouvement paramilitaire des Chemises vertes du Caire

Münzel Oskar
Général SS blindés
Conseiller militaire au Caire dans les années 1950

Nimzek Gerd von, alias Ben Ali
En Egypte depuis 1950

Oltramare Georges, alias Charles Dieudonné
Directeur du Pilori en France sous l'occupation
Responsable de l'émetteur La Voix des Arabes au Caire
Décédé en 1960

Peschnik Aehim Dieter, alias el-Saïd
Réside actuellement en Egypte

Rademacher Franz, alias Thomé Rossel
1940-1943, dirige la section antisémite aux Affaires Etrangères
Journaliste à Damas

Rauff Walter
Chef du SD en Tunisie
Au Moyen-Orient(Syrie) jusqu'en 1961
Arrêté, puis relâché au Chili, le 4 Décembre 1962

Seipel, SS Sturmbannführer, alias Emmad Zuher
Gestapo à Paris
Con-verti à l'islam
Service de sécurité du ministère de l'Intérieur au Caire

Sellman Heinrich, alias Hassan Suleiman
Chef de la Gestapo à Ulm
Ministère de l'information au Caire
Services spéciaux égyptiens

Thiemann Albert, alias Amman Kader
Officier SS en Tchécoslovaquie
Ministère de l'information au Caire

Weinmann Erich, SS Standartenführer
Chef SD, Prague
Déclaré mort en 1949 ; en fait conseiller de la police d'Alexandrie depuis 1950

D'autres pourritures sont accueillies volontiers en terre d'islam : Roger Garaudy, par exemple, ancien communiste que son antisémitisme débridé a poussé dans les bras de l'islam. Ce triste sire est un révisionniste qui nie l'existence de l'Holocauste. Figurez-vous que ces aberrations plaisent beaucoup, dans les pays musulmans, et que Garaudy y est très respecté...

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Les amis de la cause palestinienne

Les Nazis en fuite passent à l’Islam dans les années 50



Les origines idéologiques de la cause palestinienne
Par CID le 20 juin 2006

Comment s'est constitué le bloc diplomatique anti-israélien à l'ONU ou du nazisme au tiers mondisme
« Après la deuxième guerre mondiale un grand nombre de criminels nazis - on les évalue à plusieurs milliers - trouvèrent refuge dans des pays arabes, principalement en Egypte, se soustrayant de la sorte à la justice. » [1]

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Ils furent mis au service de la propagande contre Israël, de la diffusion de calomnies antisémites et de l’oppression des communautés juives.
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salut nazi palestinien - cliquer pour agrandir
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A cet égard, l’activité de Johannes von Leers, dénommé en Egypte Omar Amin, propagandiste anitsémite nazi connu, qui resta effectivement actif jusqu’à sa mort en 1965, mérite une mention particulière.

Le SS-Standartenführer Leopold Gleim, chef de la Gestapo en Pologne, organisa en Egypte sous le nom de Ali Al-Nacher la police secrète, les camps de concentration dans le désert occidental et surveilla les Juifs d’Egypte. Il participa à l’édition du livre "Complotto contro la chiesa" en 1963, qui contenait des attaques contre les Juifs et qui fut diffusé dans le monde entier, avant tout dans le but d’influencer le concile œcuménique de Rome(Vatican II).
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Le SS-Obersturmbannführer Bernhard Bender, qui avait été actif dans la Gestapo en Pologne et en Russie, échangea son nom pour celui de Ben Salem, et fut sous la direction de Gleim l’homme compétent dans le département politique de la police secrète égyptienne.

Le SS-Sturmbannführer Joachim Däumling, chef de la Gestapo à Düsseldorf et plus tard auprès de la police de sûreté en Croatie fut nommé conseiller au ministère de l’intérieur égyptien.

Le SS-Sturmführer Wilhelm Boekler fut rattaché au département Israël du service secret, comme le SS-Gruppenführer Alois Moser et le SS-Sturmbannführer Schmalstich.
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salut nazi palestinien 2
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Le chef de groupe SA, Heinrich Sellmann, fut nommé grâce à sa connaissance de la langue yiddish comme conseiller dans le service du contre-espionnage.

Quelques criminels nazis, qui avaient pris part aux meurtres des Juifs en Russie, en Pologne et dans les camps de concentration de Mauthausen, de Dachau, de Buchenwald, et de Treblinka, prirent part en tant que conseillers militaires à l’instruction de Fedayin et autres organisations terroristes ou de sabotage, ainsi le chef de brigade SS Oscar Dirlewanger, Erich Alten, Willi Berner, Baumann et d’autres.
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les jeunesses hezbolliennes
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L’officier SS Eugen Eichenberger aida Nasser en 1952 dans sa prise du pouvoir et fut nommé plus tard avec Dirlewanger garde personel de Nasser.

Le docteur Heinrich Willermann, qui avait participé à Dachau à des expérimentations médicales criminelles, travaillait pour la police secrète égyptienne et était responsable du camp de concentration Samara, où, selon les déclarations des membres des Frères musulmans il continua ses expériences commencées à Dachau.
Un grand nombre de nazis fut affecté à la propagande antijuive.

Parmi ceux-là, on trouvait, outre von Leers, mentionné ci-dessus, l’officier SS Friedrich Karl Wesemann, spécialiste de la science nazie des races.

Louis Heiden du service central de la sécurité du Reich (Reichssicherheitshauptamt) traduisit "Mein Kampf" de Hitler en arabe et assura la diffusion de ce livre parmi les officiers égyptiens et dans les pays arabes.
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hezbollah salut hitlérien
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Cette traduction accompagnée d’un avant-propos du traducteur est celle qui est diffusée aujourd’hui dans les territoires sous autorité palestinienne. Le nom du traducteur quelque peu arabisé est devenu Louis Al-Hadj.

Le docteur Werner Weitschale et le baron von Harder, membres tous les deux du ministère de la propagande de Goebbels, qui s’occupaient de la propagande antijuive et antiisraélienne en Egypte.

Hans Appler qui exerçait son activité pour le congrès islamique, Franz Bartel, Werner Birgel, Albert Thielemann et Erich Bunz, "spécialiste" des questions juives.
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salut nazi kamikazes hezbollah
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Le journaliste nazi Franz Bünsche, collaborateur de Alfred Rosenberg en ce qui concerne la théorie des races, continua ses activités par de nombreuses publications antijuives en Egypte et dans d’autres pays arabes. »

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Voir aussi le mot clé : nazisme et islam

Les affinités électives : Le renversement de valeur qui fait du fanatisme une vertu

[1] in Klaus Gensicke : Der Mufti von Jerusalem, Amin El-Husseini, und die Nationalsozialisten. Frankfurt a. M./Bern/ New York/Paris 1988

" NOUS POUVONS VIVRE SANS LES JUIFS "

Quand et comment ils décidèrent de la Solution finale


Nous avons lu pour vous «Nous pouvons vivre sans les Juifs», Novembre 1941
Quand et comment ils décidèrent de la Solution finale
par Édouard Husson
(Perrin, 2005, 180 pages, 16 euros)

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Hitler se proposait de chasser les Juifs d'Europe ou de les déporter à Madagascar. Puis émerge peu à peu l'idée de leur extermination physique systématique.

Édouard Husson, chercheur reconnu sur la période du nazisme, enquête sur le processus qui a mené à la Shoah. Indispensable pour qui veut comprendre... l'incompréhensible.


«Nous pouvons vivre sans les Juifs»

L'extermination de six millions de juifs européens, entre 1941 et 1945, est le crime le plus terrifiant de l'histoire de l'humanité. Il s'est déroulé en pleine guerre mondiale, dans des conditions d'autant plus mystérieuses qu'il n'y eût jamais d'ordre écrit de Hitler et de ses acolytes en vue de son exécution.

Édouard Husson se penche sur les mois dramatiques de 1940-1942 durant lesquels les chefs nazis ont évolué de l'idée d'expulser les Juifs d'Europe à celle de les exterminer.
Échec des projets de déportation

A la veille de la Seconde Guerre mondiale, Hitler, mû par un antisémitisme obsessionnel, caresse l'idée de chasser tous les Juifs d'Allemagne et pourquoi pas ? de créer une réserve quelque part en Afrique ou à Madagascar. L'idée ne scandalise pas outre-mesure les contemporains ; Staline n'a-t-il pas créé aux confins de la Mongolie une pseudo-République du Birobidjan pour ses propres juifs ? Les Occidentaux, sollicités par les nazis de trouver une «solution» pour les Juifs allemands, se réunissent à Évian en juillet 1938 pour en parler. Malheureusement se font jour à cette occasion leurs réticences à accueillir les réfugiés juifs (crainte du chômage,...).

Quand s'approche le conflit, Hitler durcit le ton et, dans son discours du Reichstag du 30 janvier 1939, évoque pour la première fois de façon la perspective d'une «extermination de la race juive». Non seulement les nazis doivent différer le projet de déporter à Madagascar les Juifs qui se trouvent encore en Allemagne mais ils doivent traiter aussi les millions d'israélites des territoires qu'ils ont envahi, en Pologne et en Tchécoslovaquie.
Vers une «réserve juive» en Pologne

Dès l'agression de la Pologne, en septembre 1939, Heydrich, le chef des services secrets allemands, donne l'ordre de liquider la couche dirigeante polonaise (intellectuels, cadres, clergé,...). Par ailleurs, il constitue une «réserve juive» dans la partie la plus inhospitalière du pays, en vue d'y déporter les Juifs du Reich. Les nazis justifient l'opération par la nécessité d'accueillir en retour les Allemands rapatriés d'URSS, de Roumanie et d'ailleurs. Cet absurde chassé-croisé tourne au cafouillage.

Le 25 mai 1940, Himmler, sur instruction de Hitler, projette d'organiser en Pologne un «triage racial» en restreignant l'enseignement secondaire aux enfants «racialement purs». Édouard Husson relève un commentaire du chef de la SS : «Aussi cruel et tragique que soit chaque cas particulier, une telle méthode est la plus douce et la meilleure si l'on refuse, par conviction profonde, la méthode bolchevique de l'élimination physique d'un peuple comme contraire à la germanité et impossible» (page 60). Ce propos montre que Himmler a déjà envisagé à cette date l'hypothèse de l'élimination physique d'une race (Juifs ou Polonais) mais qu'un reste de scrupule moral le dissuade de passer à l'acte.

Même réflexion chez Heydrich à l'été 1940 : «Les juifs sont nos ennemis vu notre conception de la race. Nous devons les éliminer. Une extermination biologique serait cependant indigne de l'Allemagne comme nation de haute culture. Après la victoire, nous demanderons par conséquent aux puissances ennemies de faire servir leur flotte à l'envoi des juifs et de leurs effets à Madagascar».

Le projet de déportation à Madagascar est encore considéré comme plausible dans l'hypothèse d'une victoire rapide sur la Grande-Bretagne.
Embourbement en Russie

Là-dessus survient en juin 1941 l'invasion de l'URSS. Hitler espère en finir au plus vite avec Staline et composer ensuite avec l'entêté Churchill. Cependant que les escadrons SS entament les premiers massacres de Juifs dans les zones slaves conquises par la Wehrmacht, Hitler envisage de déporter plus tard les derniers Juifs d'Europe en Sibérie. Mais son calcul est une nouvelle fois déjoué par la résistance russe. A défaut de pouvoir déporter les Juifs hors d'Europe, les nazis vont les exterminer sur place.

Dans ces conditions prend forme début novembre 1941 la «Solution finale de la question juive» et la mise en place de camps d'extermination en Pologne. Dans cette présentation du processus, la «conférence de Wannsee» qui réunit plusieurs chefs nazis en janvier 1942 n'a d'autre but que de rationnaliser les transports des malheureux. Eichmann écrit dans son compte-rendu de la conférence: «Désormais, à la place de l'émigration, la nouvelle solution, avec l'aval préalable du Führer, est l'évacuation des Juifs vers l'est (...). Au cours de la solution finale de la question juive en Europe, seront à prendre en compte environ 11 millions de juifs...».

Il n'est pas ouvertement question dans ce procès-verbal (ni ailleurs) d'extermination physique pour ne pas effaroucher les fonctionnaires allemands dont beaucoup auraient refusé de participer à un projet clairement génocidaire, ainsi que le note l'historien.

La logistique se mettant rapidement en place, les nazis n'auront qu'à reprendre les méthodes de meurtre mises au point pour l'élimination des handicapés mentaux dans les mois antérieurs...
André Larané

vendredi 30 mai 2008

ECRIT PAR UNE ISRAELIENNE

POÈME


Ce que signifie être juif
Je n'ai aucune peur d'aller où que ce soit,
Ni en bus, ni dans un centre commercial.
Je n'ai ni changé, ni cessé de faire quoi que ce soit
De ce que je faisais avant que cette panique ne s'installe !
Les gens ont tendance à oublier que les routes
Tuent deux fois plus de victimes que ne le fait la terreur !
Plus de gens meurent encore
Par suite de crise cardiaque, de cancer,
Et d'autres causes,
Tout simplement ils ne le montrent pas à la télé.
Ne vous méprenez pas,
Il y a bien une guerre,
Ce n'est pas agréable,
Mais regardons les choses en face :
ON N'A JAMAIS ETE MIEUX QUE MAINTENANT !!!!
C'est seulement la télé et les média
Qui font croire aux gens
Que la fin du monde arrive.
Il y a tout juste 65 ans
Ils menaient les Juifs à la mort
Comme des brebis à l'abattoir !
Pas de Pays, pas d'Armée, il y a 55 ans !!
Sept pays arabes ont déclaré la guerre
Au petit état juif,
A peine vieux de quelques heures !!
Nous étions alors 650.000 juifs !
Contre le reste du monde arabe !
Pas d'IDF (Force de Défense israélienne) .
Pas d'aviation militaire puissante,
Juste un peuple rude,
Qui ne savait où aller.
Le Liban, la Syrie, l'Iraq, la Jordanie, l'Egypte,
La Libye et l'Arabie Saoudite ont attaqué tous ensemble.
65% du Pays que l'ONU nous avait ' donné '
N'était que du désert.
Le pays a commencé de rien !
Il y a 35 ans ! Nous avons combattu
Les trois armées les plus puissantes du Moyen Orient,
Et les avons balayées en six jours.
Nous nous sommes battus contre
Diverses coalitions de pays arabes,
Qui avaient des armées modernes,
Et des quantités d'armes provenant de la Russie Soviétique,
Et nous avons quand même gagné !!!
Aujourd'hui nous possédons
Un pays,
Une armée, une aviation puissante
Une économie High-Tech, qui exporte des millions.
Intel - Microsoft -IBM ont développé leurs produits ici.
Nos médecins ont gagné des prix internationaux
Qui récompensent des développements médicaux.
Nous avons fait prospérer le désert,
Et vendu oranges et légumes dans le monde entier,
Israël a envoyé son propre satellite dans l'Espace !!
Trois satellites en tout !!!
C'est fièrement
Qu'avec les USA et leurs 250 millions d'habitants,
Avec la Russie et ses 200 millions d'habitants,
Avec la Chine et ses 1,1 milliards d'habitants,
Avec les Européens: la France, l'Angleterre, l'Allemagne,
Et ses 350 millions d'habitants,
Nous sommes les seuls pays au monde
A avoir envoyé quelque chose dans l'espace !!
Israël fait aujourd'hui partie
De la puissante famille nucléaire mondiale
Avec les USA, la Russie, la Chine, l'Inde, la France et l'Angleterre.
(Nous ne le reconnaissons pas, mais tout le monde le sait...)
Penser qu'il y a seulement 60 ans,
On nous menait,
Honteux,
Ayant perdu tout espoir,
Vers notre propre mort !!
Nous sommes sortis en rampant des cendres brûlantes de l'Europe,
Nous avons gagné nos guerres ici, armés de moins que rien,
Nous avons construit un ' empire ' à partir de rien.
Pour qui M. Arafat se prend-il donc
Pour m'effrayer ?
Pour me terrifier ?
Vous me faîtes rire !
La Pâque a été célébrée :
N'oublions pas ce dont il s'agit.
Nous avons survécu à Pharaon,
Nous avons survécu aux Grecs,
Nous avons survécu aux Romains,
Nous avons survécu à l'inquisition en Espagne,
Nous avons survécu aux pogroms en Russie,
Nous avons survécu à Hitler,
Nous avons survécu aux Allemands,
Nous avons survécu à l'holocauste,
Nous avons survécu aux armées des sept pays arabes,
Nous avons survécu à Saddam.
Calmez-vous les gars,
Nous survivrons aussi
A nos ennemis actuels .
Dans quelque partie de l'histoire de l'humanité qu'on regarde !
Pensez-y,
Pour nous,
Les juifs,
Notre situation n'a jamais été meilleure !!!
Aussi,
Relevons bien haut la tête,
Et souvenons-nous :
Toute nation ou toute culture
Qui a essayé de s'en prendre à nous
A été détruite -alors que nous avons continué d'exister !!!
L' Egypte ?
Quelqu'un sait-il où son empire a disparu ?
Les Grecs ?
Alexandre de Macédoine ?
Les Romains ?
Est-ce que quiconque de nos jours parle latin ?
Le Troisième Reich ?
Quelqu'un en a-t-il entendu parler dernièrement ?
Et regardez-nous,
La Nation de la Bible,
Depuis l'esclavage en Egypte,
Nous sommes encore ici,
Parlant la même langue !!
Au même endroit, à l'instant présent.
Les arabes ne le savent pas encore,
Mais ils apprendront qu'il y a un Dieu .
Tant que nous conserverons notre Identité,
Nous sommes éternels.
Aussi, désolée de ne pas m'inquiéter,
De ne pas me plaindre,
De ne pas pleurer,
De ne pas avoir peur.
Tout va bien ici.
Cela pourrait certainement aller mieux,
Mais cependant :
Ne vous laissez pas avoir par les inepties médiatiques,
Ils ne vous diront pas
Que des festivals ont lieu,
Que les gens continuent à vivre,
Que les gens sortent,
Que les gens voient des amis.
Oui, notre moral est bas,
Et alors ?
C'est seulement parce que nous pleurons nos morts
Pendant que d'autres aiment le sang.
C'est aussi la raison pour laquelle,
Nous gagnerons, après tout.
Vous pouvez faire suivre cet e-mail
Si vous le désirez.
A la communauté juive toute entière,

Et aux gens dans le monde entier.

Ils font partie de notre force.
Cela pourrait aider certains d'entre eux
A garder la tête haute.
Dites-leur
Qu'il ne faut s'inquiéter de rien.
Dites-leur de voir plus grand et
De comprendre la situation telle qu'elle est.
' A l'an prochain à Jérusalem. '
AMEN

lundi 26 mai 2008

ANTISEMITISME

Antisémitisme – la haine du Juif

En 1879, le polémiste allemand, Wilhelm Marr a inventé le terme allemand de Antisemitismus pour donner une aura scientifique à son idéologie déterminée par la haine du Juif. Les Arabes qui haïssent les Juifs ont prétendu qu’ils n’étaient pas antisémites puisque eux-mêmes étaient des sémites, et certains Arabes emploient le terme dans ce sens. Dans cette page, nous employons le terme «antisémite» uniquement parce que c’est le terme le plus populaire et par conséquent il est le plus employé lorsqu’on fait une recherche sur le sujet.

Caractéristiques de l’idéologie antisémite et les «symboles» dominants

Ce qui suit pourrait être utilisé comme points de repère pour rapidement identifier les livres, articles et sites Internet antisémites.

En général, tout ouvrage qui prétend décrire les traits caractéristiques de toute une population pourrait être qualifié de raciste même s’il ne le fait pas intentionnellement. Le racisme ou la bigoterie à l’encontre des Juifs est de l’antisémitisme.

Tout texte ou toute déclaration qui véhiculent une ou plusieurs des concepts suivants et affirment qu’ils sont authentiques peuvent être considérés comme antisémites:

Les Protocoles des Sages de Sion

La diffamation du sang

Exclusivisme

Dénégation de l’Holocauste – tout texte, ou toute déclaration, qui prétend que l’Holocauste n’a pas existé ou qu’il a été exagéré par les Juifs ou les «sionistes» ou emploie l’expression «Mythe de l’Holocauste» est antisémite.

Antisémitisme – Vue d’ensemble détaillée et récapitulatif historique

Antisémitisme antique – Les sentiments et théories antisémites étaient manifestes dans la culture païenne. Une très grande émeute a éclaté à Alexandrie en 38 avant J-C. Cette fable d’Apion d’Alexandrie (environ 20 - 45 après J-C.) a été transmise par d’autres comme étant authentique. Les opinions de Tacite sur les Juifs sont décrites dans Les Histoires 5.2-5. Les Juifs sont injuriés dans les Satires de Juvénal.

Ci-après est un récapitulatif des opinions antiques sur les Juifs :

* Les Juifs sont les descendants des lépreux (Manetho) ou victimes de maladies débilitantes (Tacite), que les Egyptiens ont du expulser.

* Les Juifs ont été délivrés du désert par un âne sauvage ou autre animal, et par conséquent, ils ont vénéré l’âne.

* Le colloque de Plutarque de Chaeronea (c.45-120), indique que l’objet du culte juif était le porc.

* * Les Juifs ne vénéraient pas les dieux habituels, comme les autres. Les Juifs étaient parfois jugés responsables de la colère divine lorsque des catastrophes frappaient une communauté.
*

* Dans leur temple à Jérusalem, les Juifs sacrifiaient des êtres humains.

* * Les Juifs sont lascifs et «sexy» – on retrouve ces attributs, entre autres, chez Tacite.
*

* Les Juifs étaient considérés comme paresseux, c’est pourquoi ils observaient le Shabbath, conformément à la quatorzième satire du poète romain Juvénal (c.67-c.145).

* * Les Juifs avaient des coutumes étranges. La cacheroute et autres lois faisaient l’objet de nombreuses moqueries et superstitions. On croyait que ceux qui appliquaient les lois de Moïse ignoraient les lois de l’Etat dans lequel ils vivaient.
*
* * On croyait les Juifs antisociaux («exclusivistes»). Ils étaient séparés des autres êtres vivant dans le monde méditerranéen antique. La raison pourrait être des habitudes alimentaires différentes ou la volonté de ne pas sacrifier aux dieux païens, ou des raisons religieuses.
* * Les Juifs devaient habiter près de leur synagogue pour pouvoir y aller à pied.
*
* * La «mutilation des parties génitales» (circoncision) était considérée barbare. En 132, l’empereur romain Hadrien a tenté de mettre fin à cette coutume, ce qui a déclenché la révolte de Bar-Kokhba. Romains et Grecs pensaient que le corps humain et en particulier le phallus étaient sacrés. Ce qui était pris pour de l’homosexualité. En particulier, Hadrien, qui était amoureux d’un jeune et beau jeune homme.

On raconte que les empereurs Tibère et Claudius auraient expulsé les Juifs de Rome.

Philostratus (170-c.244) déclare que les Juifs sont des sous hommes ou différents de l’humanité :

"Pour les Juifs qui se sont longtemps révoltés [...] contre l’humanité ; et une race qui s’est faite une vie irréconciliable et isolée, qui ne peut ni partager les plaisirs de la table avec le reste de l’humanité, ni participer à ses libations, prières ou sacrifices, sont séparés de nous par un plus grand fossé que celui qui nous sépare de Suse ou Bactre ou des plus lointaines Indes».

[Philostratus, La Vie d’Apponius de Tyana 5.33;]

L’antisémitisme chrétien – D’après les anciens Pères de l’Eglise, les Juifs étaient damnés pour avoir tué le Christ. C’est pourquoi, d’après Eusèbe de Césarée, les Juifs n’ont pas pu reconstruire Jérusalem ou le Temple de Jérusalem, alors que leurs destructions ont été infligées pour avoir tué le Messie. Les Croisés étaient l’occasion de massacrer massivement les Juifs, en Allemagne et ailleurs, malgré la tentative de l’Eglise catholique de modérer la violence. Durant les Croisés et autres émeutes antisémites, toutes les cités et quartiers juifs étaient incendiés et les habitants étaient jetés par-dessus les murailles. Les Juifs étaient rassemblés dans la synagogue et brûlés vifs. Certains écrivains modernes ont, euphémiquement, qualifié ce traitement d’«indignités subies par les Juifs».

Au Moyen-âge, les Juifs étaient périodiquement expulsés par les pays européens et leurs biens étaient confisqués. Par exemple, les Juifs ont été expulsés d’Espagne plus d’une fois – la dernière en 1492 (suivi en 1496/7 par leur expulsion du Portugal), d’Angleterre, sous Edouard I (1290) et de France sous Philippe Auguste (1182). Philippe a réhabilité les Juifs en 1198, en réglementant soigneusement leurs comptes en banques à son propre profit. En Espagne, pendant une très longue période, les Juifs ont été obligés de se convertir, souvent sous la menace d’être tués, et de même sous Ferdinand et Isabelle. Les «conversos» étaient soumis à l’inquisition et obligés d’admettre, sous la torture, qu’ils étaient secrètement Juifs et hérétiques. Les motivations de l’inquisition étaient la piété chrétienne, confisquer les terres et les biens des conversos et affermir la loi de l’état par opposition aux aristocrates qui étaient soit des conversos soit soutenus par eux. Les inquisiteurs n’ont été canonisés par l’Eglise catholique romaine qu’au XIXe siècle.

Conversions forcées – En plus des conversions effectuées en Espagne sous menace d’expulsion ou de mort, les Juifs étaient parfois obligés d’assister à des sermons ponctuels destinés à les convertir.

Conflits – Une persécution caractéristique s’effectuait dans le cadre d'un débat public entre un prêtre chrétien ou un fonctionnaire de l’Eglise, et un rabbin ou un leader de la communauté juive. Le débat était destiné à «prouver» l’exactitude de la foi chrétienne. A la fin du débat, les Juifs étaient tués, soumis à une conversion massive, ou leurs ouvrages tels que le Talmud étaient brûlés.



Théologie de substitution – Les prophètes de l’Ancien Testament ont affirmé qu’Israël était le peuple élu de Dieu, qu’il serait sauvé et rétablit en Terre Sainte. Les Pères de l’Eglise ont conçu une théologie de substitution pour re-interpréter les références à Israël comme symbolisant les Chrétiens et l’Eglise Catholique. Cette notion représente la doctrine principale de la pensée antisémite au Moyen- âge. L’empereur Ferdinand d’Espagne pensait qu’il était destiné à réhabiliter Israël», ce qui nécessitait l’expulsion des Juifs d’Espagne, et finalement, une croisade pour reconquérir la Terre Sainte. La théologie de substitution a été ravivée et popularisée par les antisionistes tels que le révérend Sizer.

Superstitions médiévales sur les Juifs – Certaines superstitions médiévales typiques sur les Juifs comprenaient :

Les Juifs empoisonnent les puits – Cette diffamation était prétendument à l’origine des pestes et en particulier la peste noire.

Profanation de l’hostie – La détérioration de la communion des hosties, qui seraient devenues rouges sang, a été attribuée aux Juifs qui auraient trempé les hosties dans le sang de Chrétiens massacrés.

Les Juifs tuent secrètement des Chrétiens – Pour expliquer, par exemple, l’expulsion des Juifs de France, le moine français Rigord (1205), raconte [Philippe Auguste a souvent entendu] que les Juifs qui habitaient Paris avaient l’habitude chaque année le jour de Pâques, ou pendant la semaine sacrée de la Passion de Jésus-Christ, de descendre secrètement dans les catacombes pour y sacrifier un Chrétien au mépris de la religion chrétienne. Longtemps, ils auraient continué ces actes de cruauté, inspirés par le diable, et au temps du père de Philippe, plusieurs ont été arrêtés et brûlés vifs.

La diffamation du sang – Une variante du thème des meurtres secrets, la diffamation du sang prétend que les Juifs tuaient des jeunes chrétiens pré pubères pour préparer le pain azyme (Matzoth) de Pâques. Cette rumeur a probablement vu le jour en Angleterre, en 1144, lorsqu’une foule de Chrétiens a accusé des Juifs d’avoir mis à mort le jeune William de Norwich pour célébrer les fêtes de Pâques (voir ci-dessus). Cette histoire a été racontée dans La vie et les Miracles de St William de Norwich, par Thomas de Monmouth, un moine de Norwich. Cette histoire, comme les contes racontés par Rigord, ne prétendaient pas que les Juifs utilisaient le sang pour faire le pain azyme, mais affirmaient plutôt que le garçon avait été crucifié. Cependant, cet événement est souvent considéré comme la première «diffamation du sang».

En 1491, en Espagne, les inquisiteurs ont obligé les Juifs à avouer qu’ils avaient tué un enfant chrétien, un dénommé Christophe de Tolède ou Christophe de la Guardia, qui fut canonisé par la suite par l’Eglise Catholique Romaine, et vénéré comme le Saint Enfant de la Guardia (Santo Nino de La Guardia). Aucune disparition qui aurait pu correspondre à la description de l’enfant et confirmer cette histoire n’a jamais été signalée. Cet acte aurait été avoué par les victimes des inquisiteurs sous la torture, par suggestion (par exemple, «Avoue qu’à cette date tu as fait X»). Il est probable que la diffamation du sang ait été célèbre en ce temps.

Le Talmud – Le Talmud aurait prétendument contenu des formules conspirationnelles, des imprécations contre Jésus et Marie et des injonctions pour duper et distinguer les non Juifs. C’est pourquoi il aurait souvent été interdit ou censuré.

Physiognomonie– Outre les caractéristiques du grand nez et des postures voûtées, les Juifs du Moyen-âge étaient illustrés avec des queues et des cornes, comme le diable.

Antisémitisme européen moderne – L’antisémitisme était manifeste dans la littérature du Siècle des Lumières, chez Voltaire et d’autres Edward Gibbon, auteur du Déclin et Chute de l'Empire Romain, indique, dans une note de bas de page, que les Juifs de Chypres avaient provoqué des émeutes et étaient impliqués dans le capitalisme. Comme beaucoup d’autres personnages publics des Lumières, une de ses critiques de la religion chrétienne était qu'elle émanait du Judaïsme. L’antisémitisme moderne est associé aux théories raciales de l’Allemagne du XIXe siècle qui soutenaient que les Juifs étaient une race inférieure à part. Adolf Stoecker, Wilhelm Marr,Richard Wagner et Heinrich von Treitchke étaient des antisémites notoires. Cette notion s’est sans doute développée en réaction à l'assimilation des Juifs qui s'étaient convertis au Christianisme. Des personnages populaires tels que Mendelsohn, Heine et autres qui étaient des Juifs convertis suscitaient l’envie et la suspicion de leurs concitoyens allemands. La Russie est devenue vigoureusement antisémite. Des pogroms (émeutes antisémites) avaient lieu dans de nombreuses villes dans les années 1880. Les autorités les ignoraient ou les encourageaient. La police secrète du Tsar avait falsifié les Protocoles des Sages de Sion, un document qui prétendait ébaucher le plan secret des Juifs pour conquérir le Monde.

En France, l’espoir que les Lumières avaient mis un terme au préjudice racial a été anéanti par le procès du Capitaine Dreyfus (commencé en 1983). Dreyfus, un Juif, fut accusé de trahison contre la France. L’affaire avait été accompagnée par de nombreuses protestations antisémites, affirmant que les Juifs manquaient de loyauté envers leurs pays d’accueil. Dreyfus a fini par être innocenté grâce aux accusations de Emile Zola, entre autres.

Ailleurs en Europe et en Amérique du Nord, l’exclusion des Juifs et leur dénigrement conformément aux stéréotypes ordinaires étaient acceptés par la bonne société. Des écrivains tels que Dorothy Sayers, Agatha Christie et F. Scott Fitzgerald décrivaient les personnages Juifs comme des gangsters sournois, ou des gens bruyants, arrivistes et maladroits. Etant jeune, Somerset Maugham a écrit un journal rempli de descriptions imaginaires sur les Juifs malhonnêtes et minables et les Juives lascives. En Angleterre, curieusement, ces sentiments coexistaient avec un sentiment de réhabilitation des Juifs (voir Daniel Deronda), Aux Etats-Unis, l'industriel Henry Ford a publié les falsifiés Protocoles des Sages de Sion dans son journal Dearborn Independent et a ravivé le mythe qu’ils étaient authentiques. Le Père Coughlin, le populaire Capitaine Charles Lindbergh et autres étaient ouvertement antisémites et favorables au régime nazi pendant la Seconde Guerre Mondiale.

Des restrictions sociales européennes étaient fréquemment imposées aux Juifs, y compris les obliger à vivre dans des secteurs spécifiques (shtetl en Russie ou ghettos avant le XIXe siècle), des impôts particuliers, la censure ou l’interdiction des livres de droit juifs, un quota d'entrée aux universités permettant l’accès à un nombre limité de Juifs (numerus clausus), leur refuser des emplois dans le gouvernement ou les universités, leur interdire l'accès aux associations amicales et leur interdire d’habiter dans des quartiers élitaires.

Le communisme était officiellement non raciste, mais en fait, la persécution des Juifs comme des «cosmopolites déracinés» ou des «sionistes» avait été amorcée à plusieurs périodes sous Staline, et réincarnée en «antisionisme» par ses successeurs.

L’antisémitisme européen semblait avoir atteint son apogée avec l’ Holocauste nazi. Les nazis ont essayé de tuer la population juive d’Europe et ont réussi à en exterminer environ 6 millions.

Après la Seconde Guerre Mondiale, l’horreur de l’Holocauste a provoqué la révulsion de l’antisémitisme dans la bonne société en Europe, sauf en URSS, mais il semble qu’il refait doucement surface soit ouvertement, soit sous la forme d’un «antisionisme» à peine voilé.

Antisémitisme arabe/musulman – Vu le traitement que les Juifs ont subi dans les pays européens, leur expérience sous les lois islamiques était malgré tout relativement bénigne, mettant en avant l’idée que Musulmans, Juifs et Chrétiens vivaient en parfaite harmonie. Ce qui est loin d’être vrai, mais c’est vrai en des temps meilleurs et avec les meilleurs dirigeants de l’Islam, comme les sultans ottomans qui avaient conviés les Juifs à s'installer en Turquie après leurs expulsions par les inquisitions d'Espagne et du Portugal, ou à s'installer dans des communautés telles que Tibériade et Tsfat, en Terre Sainte.

Le statut des Juifs sous l’Islam n’était toutefois pas constant et dépendait du moment et du lieu. Le Coran propose des injonctions mitigées à l’égard des Juifs et des Chrétiens, tantôt les louant pour être des gens du livre, tantôt les traitant d’hypocrites pour ne pas avoir suivi Mohammed. Très tôt dans sa carrière, Mohammed avait attaqué et détruit la ville juive de Khaibar, et «Khaibar, Khaibar» est devenu le cri de ralliement des émeutes musulmanes antisémites. En tous cas, Juifs comme Chrétiens étaient considérés être formellement protégés comme des citoyens de seconde classe dans les pays musulmans. Seuls les musulmans pouvaient combattre à la guerre. C’est pourquoi Juifs et Chrétiens ne recevaient pas des concessions de terrain dans les pays conquis comme les chevaliers, ce qui représentait une source principale de richesse et le signe d’un certain statut social. Juifs et Chrétiens payaient un impôt spécial et devaient en général porter des habits distinctifs. Dans certains endroits, les Juifs étaient emprisonnés dans le «Mellah» (ghetto). Dans plusieurs pays, tels que le Maroc et le Yémen, les jeunes enfants avaient pour habitude de lancer des pierres sur les Juifs et les maudire. Les Juifs étaient parfois obligés de se convertir à l’Islam ou bien ils étaient expulsés, comme sous la dynastie Al-Mohad, au Maroc, commençant en 1146.

En général, les Juifs étaient méprisés pour être des roublards bien que faibles et sans courage. Par exemple, après la révolution des Jeunes Turcs dans la Turquie Ottomane, les Juifs pouvaient servir à l’armée. Une blague turque racontait qu’avec beaucoup de temps il était possible de recruter et de former une unité juive. Les Juifs étaient alors envoyés au front d’où ils revenaient rapidement parce qu’ils avaient été effrayés par des bandits qu’ils avaient rencontré sur la route. Un Hadith musulman (légende liée au Coran) raconte qu’au final les musulmans tueront tous les Juifs qui essaieront de se cacher dans les arbres. Toutefois, seule une sorte d’arbre accepterait de les cacher. Ce Hadith est repris dans la charte du Hamas, mais il est d’origine respectable.

Dans les temps modernes, début du XIXe siècle, les pays musulmans et arabes reprenaient des thèmes antisémites européens tels que la diffamation du sang (un incident qui s’est produit à Damas en 1840) et plus tard, les Protocoles des Sages de Sion, Mein Kampf et autres caractéristiques de l'antisémitisme chrétien européen tels que la dénégation de l'Holocauste. Des caricatures dans les journaux arabes et musulmans illustraient régulièrement les Juifs avec les traits caractéristiques antisémites tels que la posture voûtée, les yeux en bouton de bottines, et les nez crochus.




Juifs antisémites – Des Juifs apostates et quelques autres ont souvent fait carrière en partageant et en propageant des opinions antisémites, en diffamant le Talmud et les «prophéties» sur un présumé secret et d’odieuses coutumes juives. Comme il existe des Américains antiaméricains, et des Chrétiens qui dénoncent le Christianisme, il n’y a pas de raison logique pour qu’il n’y ait pas de Juifs antisémite. Le simple fait qu’ils sont ou ont été Juifs justifie à peine leurs revendications. Dans certains cas, la personne n’est pas vraiment juive.

Antisionisme et antisémitisme – L’antisionisme s’oppose à l’existence de l’Etat d'Israël ou à l’idée de former une patrie juive. Ce n'est pas forcément antisémite, mais en général ça l’est, particulièrement lorsque les critiques envers Israël et les «sionistes» suggèrent qu’ils contrôlent le gouvernement américain, conspirent pour dominer monde et déclenchent des guerres mondiales, etc. (voir ci-dessus les caractéristiques des sites Internet antisémites). L’antisionisme est généralement basé sur la prémisse que les Juifs sont inférieurs ou différents de tout autre groupe social, et par conséquent ils n’ont pas le droit de se proclamer nation ou peuple.

Sites Internet antisionistes – Les sites Internet antisionistes tels que abbc.com, ziopedia, radio-islam, serendipity et rense.com publient régulièrement des articles sur les Protocoles des Sages de Sion, ou sur le Mein Kampf de Hitler, diffament le Talmud et renient l’Holocauste. D’autres sites, tels que Stormfront, publient les mêmes documents sans le masque protecteur de l’antisionisme.

mercredi 21 mai 2008

L'ANTISEMITISME POLONAIS EN QUESTION

par Raphael Aouate
Arouts 7

Un procès est sur le point de s’ouvrir en Pologne. Le Procureur de la République de Varsovie serait prêt à poursuivre Jan T. Gross, un historien juif américain accusé de dénoncer la violence et l’antisémitisme polonais d’après la Seconde Guerre mondiale. Le Procureur de la ville de Varsovie envisage de poursuivre en justice l’historien américain juif d’origine polonaise, Jan T. Gross, ainsi que sa maison d’édition Znak, pour "diffamation publique à l’encontre de la nation polonaise".

Cette accusation fait suite à la mise en vente dans les librairies polonaises de la version traduite du livre de Gross : Fear : Anti semitism in Poland after Auschwitz (La peur : l’antisémitisme en Pologne après Auschwitz).

Gross est professeur d’histoire à l’Université américaine de Princeton. Son ouvrage a déjà reçu un très bon accueil à sa sortie aux Etats-Unis, il y a près de deux ans. Le travail de Gross a permis de mettre en lumière le fort climat d’antisémitisme et de violence qui règne en Pologne à l’égard des Juifs ayant survécu à la Shoah. Cette étude aborde notamment l’épisode tragique du pogrom de la ville de Kielce en 1946.

Le Procureur de la ville de Varsovie étudie actuellement les possibilités de soumettre l’ouvrage et son auteur à l’accusation d’infraction au dernier amendement de la loi sur l’Institut de la mémoire nationale (IPN). Selon celui-ci, l’article 132 du Code pénal envisage que "ceux qui calomnient publiquement la nation polonaise pour sa prétendue participation, ou son implication dans les crimes des communistes ou des nazis, seront condamnés à une peine de trois ans de prison".

Comme le résume le journal polonais Dziennik, "Gross affirme dans son livre que l’antisémitisme en Pologne a bénéficié d’un assentiment social, car de nombreux Polonais avaient volé des biens appartenant aux victimes de l’Holocauste, ce qui, après la Seconde Guerre mondiale, n’a jamais été jugé par les communistes".

"Le livre ne manque pas de provoquer un débat national sur les relations polono juives pendant l’Holocauste", estime Jaroslaw Kurski, rédacteur en chef du quotidien Gazeta Wyborcza, qui réserve un bon accueil à l’ouvrage de Gross. "Partant du pogrom perpétré à Kielce en 1946, il pose la question de savoir pourquoi l’antisémitisme a été possible juste après la Shoah, ici, en Pologne, un pays devenu le plus grand cimetière de Juifs d’Europe", écrit-il.

Le précédent livre de Gross : Neighbours (Voisins), décrivait le pogrom contre des Juifs polonais par leurs voisins non juifs dans le village de Jedwabne durant la Seconde Guerre mondiale.

dimanche 18 mai 2008

La France décore un des leaders de la révolte du ghetto de Varsovie

par Rebecca Serfaty

A l’âge de 86 ans Marek Edelman, le dernier survivant des chefs de la révolte du ghetto de Varsovie, a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur, par le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner à l’ambassade de France à Varsovie.

La décision de décorer Edelman a été prise personnellement par le président français, Nicolas Sarkozy. Jusqu’ici, la prestigieuse médaille avait été donnée en Pologne à la scientifique Marie Curie-Sklodozska, à l’écrivain Slawomir Mrozek, au réalisateur Andrzej Wadja et à Tadeusz Mazowiecki.

Kouchner a déclaré qu’Edelman incarnait l’héroïsme, la persistance, la liberté et la fraternité. « Il est notre modèle, notre héros, notre résistant », a ajouté le ministre, « Il est un juif épique et un militant infatigable ».

« La révolte du ghetto de Varsovie est la mère de toutes les insurrections », a souligné Kouchner.

Membre du Bund de Lituanie, de Pologne et de Russie, il a été l’un des fondateurs de la résistance, l’organisation de lutte Juive, qui a pris part à la révolte du ghetto de Varsovie.

Edelman a pris le commandement après la mort de Mordehaï Anilewicz. Après la fin de la révolte, Edelman et plusieurs de ses camarades ont réussi à prendre la fuite et à échapper aux nazis.

Edelman a décidé de rester en Pologne après la guerre et est devenu cardiologue à Lodz où il vit actuellement. Plus tard il a adhéré au mouvement Solidarité et a été membre du parlement polonais.

Sa femme Alina, qui a travaillé avec Bernard Koucher à Médecins sans frontières est décédée au mois d’avril.

Edelman a expliqué que la révolte et la Shoah du judaïsme européen ont montré la faiblesse morale de l’homme. « Ce ne sont pas les Allemands qui ont fait cela. C’étaient des gens, tout cela a été fait par de simples personnes ».

Edelman ne s’est pas joint aux évènements qui, au mois d’avril, marquent en Pologne le début de la révolte du ghetto de Varsovie, le 19 avril 1943.

samedi 17 mai 2008

AIDE AUX RESCAPES DE LA SHOAH....

Un député du groupe Tunisie-Israël à la Knesset demande la consultation des archives du protectorat français en Tunisie.


Par IsraelValley

La France apporte son aide aux rescapés de la Shoah originaires de Tunisie. Les autorités françaises ont annoncé qu’elles aideraient les rescapés de la Shoah originaires de Tunisie à obtenir les documents d’état civil nécessaires pour obtenir une pension du gouvernement israélien.

Il y a quelques mois, explique le Yediot Aharonot, la justice israélienne a décrété que les citoyens israéliens ayant vécu en Tunisie sous l’occupation nazie seraient reconnus comme rescapés de la Shoah et auraient droit à une pension de l’Etat israélien.

Afin d’obtenir cette pension, les demandeurs doivent cependant prouver qu’ils ont bien vécu dans les régions occupées par l’Allemagne et, pour cela, fournir des documents attestant de leur commune de naissance en Tunisie.

L’obtention de tels documents est, dans bien des cas, une mission quasi impossible, Israël et la Tunisie n’entretenant pas de relations diplomatiques.

Souhaitant apporter une solution à ce problème, le député David Tal, président des groupes d’amitié France-Israël et Tunisie-Israël à la Knesset, s’est adressé à l’ambassadeur de France en Israël, Jean-Michel Casa, afin qu’il permette la consultation des archives du protectorat français en Tunisie.

L’ambassadeur, écrit le journal, s’est immédiatement adressé aux autorités compétentes et, au terme de brèves consultations, il a été convenu que le Ministère français des Affaires Etrangères fournirait des attestations aux personnes qui en feront la demande par l’intermédiaire de M. Tal, et, si nécessaire, s’adresserait aux autorités tunisiennes afin de venir en aide aux rescapés.—

jeudi 15 mai 2008

IRENA SENDLER

par Aline Sultan
in arouts sheva


Irena Sendler, la mort d'une Juste qui sauva 2500 enfants juifs des nazis

Irena Sendler était l'une des grandes héroïnes polonaises de la Seconde guerre mondiale. Elle est décédée ce matin à l'âge de 98 ans. Cet assistante sociale s'illustra en sauvant 2500 enfants juifs du ghetto de Varsovie mis en place par les nazis dès l'automne 1940.


Irena Sendler est née en 1910 près de Varsovie. Son père était un médecin qui défendait l’idéal socialiste. La plupart de ses patients étaient des Juifs d’un village situé au sud est de Varsovie.


Au début de la Deuxième guerre mondiale, Irena Sendler prête assistance aux Juifs, en leur donnant de quoi manger, en prenant soin des orphelins et en aidant financièrement les Juifs auxquels les nazis ont confisqué les biens.

En 1942, Irena Sendler dirige le département d’assistance sociale de la municipalité de Varsovie. Elle se joint à une organisation oeuvrant au nom du gouvernement polonais en exil à Londres pour venir en aide aux Juifs. Elle entre dans la clandestinité polonaise sous le nom de Yolanta et a pour tâche principale de sauver des enfants juifs.

Elle mettra sa vie en danger pour sauver des vies humaines et avec l’aide de gens qu’elle avait ralliés à sa cause, elle falsifiera des papiers d’identité, procurera des certificats de maladie afin de dissuader les nazis de la propagation de maladie contagieuses.

Elle pénètre donc dans le ghetto et y infiltre tout d’abord de l’argent, de la nourriture, des médicaments et des vêtements Par la suite, elle réussira à faire sortir des enfants du ghetto et à les confier à des familles munis de faux papiers.

C’est en 1999 que, curieusement, son histoire fait surface grâce à un groupe d’élèves d’un institut du Kansas et à leur travail de fin d’études sur les héros de la Shoah. Lors de leurs recherches, ils ne trouvèrent que peu d’éléments sur Irena. Mais il y avait un chiffre surprenant : elle avait sauvé la vie de 2.500 enfants.
Comment se fait-il qu’il y ait eu si peu d’informations sur cette personne ? A leur grande surprise, quand il s’agit de rechercher sa tombe, ils découvrirent qu’il n’y en avait pas, pour la simple raison qu’elle était encore en vie.

Aujourd’hui c’est une vieille dame de 97 ans, qui vit dans une maison de retraite au centre de Varsovie. Dans sa chambre ne manquent jamais ni bouquets de fleurs, ni lettres de remerciements venues du monde entier.

Lorsque l’Allemagne envahit son pays en 1939, Irena est infirmière au Bureau d’aide sociale de Varsovie, et gère les cantines populaires de la ville. En 1942 les nazis établissent un ghetto à Varsovie. Irena, horrifiée par les conditions de vie dans ce ghetto, rejoint le Conseil pour l’aide aux Juifs..

Elle réussit à identifier les bureaux sanitaires qui devaient lutter contre les maladies contagieuses. Comme les envahisseurs allemands craignaient une possible épidémie de typhus, ils permettent aux Polonais de contrôler ces établissements. Très vite, elle entre en contact avec les familles auxquelles elle propose d’emmener les enfants hors du ghetto. C’était un moment terrible : elle devait convaincre les parents de lui confier leurs enfants alors qu’ils lui demandaient : “Pouvez-vous me promettre que mon enfant vivra…?" …mais qui pouvait promettre quand et s’ils réussiraient à sortir du ghetto?La seule certitude était que s’ils restaient, ils mourraient.

Les mères et grands-mères ne voulaient pas se séparer de leurs enfants et petits enfants. Irena le comprenait parfaitement, étant elle-même mère, elle savait parfaitement que le moment le plus dur de cette démarche était la séparation d’avec les enfants.

Parfois, quand Irène venait avec ses assistantes rendre visite aux familles pour les faire changer d’avis, elle ne pouvait que constater qu’ils avaient déjà été tous emmenés dans les trains vers la mort. A chaque fois que cela lui arrivait, elle luttait encore plus fort pour sauver d’autres enfants.

Elle commença par les faire sortir en ambulance, comme victimes du typhus. Mais très vite, elle utilisa tout ce qui était à sa portée pour les cacher et les faire sortir du ghetto : sacs d’ordures, boîtes à outils, emballages de marchandises, sacs de patates, cercueils... Entre ses mains, tout se transforme en moyen de s’échapper.

Elle réussit à recruter au moins une personne dans chacun des dix centres du Département de l’aide sociale. Grâce à cela, elle établit des centaines de fausses pièces d’identité avec des fausses signatures pour donner une identité temporaire à ces enfants juifs.

Irena passa toute cette période de la guerre à penser à la paix. Elle ne voulait pas seulement maintenir ces enfants en vie. Elle voulait aussi qu’un jour chacun de ces enfants puisse récupérer son vrai nom, sa véritable identité, son histoire personnelle, sa famille. Aussi, eut-elle l’idée d’archiver le nom des enfants et leur nouvelle identité. Elle nota les éléments sur des petits morceaux de papier qu’elle garda dans des boîtes de conserve, avant de les enterrer sous un pommier, dans le jardin du voisin. Elle conserva ainsi, le passé de 2.500 enfants sans que personne ne la soupçonne...

Mais un jour, les nazis eurent vent de ses activités et le 20 octobre 1943, Irena Sendler fut arrêtée par la Gestapo et emmenée à la prison de Pawiak pour y être brutalement torturée. Irena était la seule à connaître les noms et adresses des familles qui avaient recueilli les enfants juifs; elle endura la torture et refusa de trahir aucun de ses collaborateurs, ni aucun des enfants cachés. En plus des tortures innombrables, on lui rompit les pieds et les jambes. Mais personne ne put rompre sa volonté. Aussi, fut-elle condamnée à mort, avec 39 autres prisonnières.
La sentence ne fut jamais accomplie car, sur le chemin de l’exécution, le soldat qui l’accompagnait la laissa s’échapper. La Résistance avait soudoyé le garde parce qu’on ne voulait pas qu’Irène meure avec le secret de la cachette des enfants. Elle figura officiellement sur la liste des exécutés. Ainsi, à partir de ce moment, Irena poursuivit son travail, mais sous une fausse identité.
A la fin de la guerre, elle déterra elle-même les bouteilles et utilisa ses notes pour retrouver les 2.500 enfants qu’elle avait placés dans des familles adoptives. Elle les réunit avec leurs proches, disséminés dans toute l’Europe, mais la majorité avait perdu leur famille dans les camps de concentration nazis..
Les enfants ne la connaissaient que sous son nom de code : Jolanta. Des années plus tard, quand son histoire apparut dans un journal, accompagnée de ses photos de l’époque, plusieurs personnes commencèrent à l’appeler pour lui dire : "Je me rappelle ton visage…je suis l’un de ces enfants, je te dois la vie, mon avenir, et je voudrais te voir…"

Irena a dans sa chambre des centaines de photos de quelques-uns uns des enfants survivants ou de leurs propres enfants.
Son père, un médecin, qui mourut du typhus quand elle était encore petite, lui avait enseigné la chose suivante : "Aide toujours celui qui est en train de se noyer, sans considération de religion ou de nationalité. Aider chaque jour quiconque, est une nécessité que te dicte ton cœur"

Après la guerre, elle travaillera au ministère de la Santé de Pologne. Son appartenance à la clandestinité reliée au gouvernement en exil à Londres, la rendirent suspecte aux yeux des communistes, mais ils hésitèrent à lui causer du tort.

En 1965, elle reçut le titre de "Juste des Nations" au nom de Yad Vashem et en 1991, elle fut nommée "citoyenne d’honneur de l’Etat d’Israël"

Irena Sendler est depuis des années clouée dans un fauteuil roulant, par suite des lésions dues aux tortures infligées par la Gestapo.

Elle ne se considère pas comme une héroïne. Et à chaque fois qu’on lui pose la question, Irena dit: "J’aurais pu faire plus et ce reproche me poursuivra jusqu’au jour de ma mort"…“On ne plante pas des graines de nourriture.On plante des graines de bonnes actions. Essayez de faire des chaînes de bonnes actions, pour les entourer et les faire se multiplier” Irena Sendler.

En octobre 2006, Irena Sendler, âgée de 96 ans, a été proposée pour le Prix Nobel de la Paix.

mardi 13 mai 2008

CONFERENCE DE G. BENSOUSSAN

Israël et la Shoah, un avant-goût du contenu de la conférence de G. Bensoussan, le 20 mai
"Historien, rédacteur en chef de la Revue Histoire de la Shoah et responsable éditorial du Mémorial de la Shoah à Paris, Georges Bensoussan donnera, le 20 mai, au CCLJ de Bruxelles, une conférence exceptionnelle, à l’occasion de la publication, aux Editions du Seuil, de son dernier livre : Un nom impérissable : Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe. [*]" ("Regards").
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[*] Voir : "Un nom impérissable. Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d'Europe".



13/05/08


Ce texte de l'entretien entre Georges Bensoussan et Didier Pasamonic est repris de la Revue Regards


Question : Quels sont les éléments historiques qui permettent d’affirmer qu’il n’y a pas de lien de causalité entre la Shoah et la fondation de l’Etat d’Israël ?

G. Bensoussan : Israël naît directement d’un mouvement politique qui s’appelle le sionisme, et non pas seulement de l’antisémitisme ou de la quête d’un Etat-refuge. Le mouvement sioniste traduit la volonté de donner une nouvelle définition, nationale, laïque et sécularisée de l’identité juive. Il s’agit aussi de chercher à sortir d’une condition d’aliénation et de souffrance. Si Israël a vu le jour en 1948, ce n’est pas seulement parce que l’ONU l’a décidé en 1947, c’est parce qu’il y avait préalablement un foyer national juif qui comptait environ 600.000 personnes, et qui fonctionnait déjà comme un Etat. Il en avait toutes les formes et toutes les institutions. Ce n’était pas une communauté juive de plus, comme en diaspora, mais l’embryon d’un Etat.


Q. Le Royaume-Uni et les Etats-Unis n’étaient pas favorables à la création de cet Etat…

G. B. : En effet. Le Royaume-Uni s’est abstenu de voter en faveur du Plan de partage, le 29 novembre 1947. De surcroît, sur le terrain, les Anglais, favorables aux Arabes, leur ont cédé au moment de leur retrait de Palestine un grand nombre de leurs positions militaires. Les Etats-Unis n’étaient guère davantage favorables à la création d’un Etat juif : le Département d’Etat a même milité contre le partage. Mais Truman a passé outre in extremis. Après le vote favorable du 29 novembre 1947, et du fait de la montée des violences en Palestine au printemps 1948 (avant la déclaration d’indépendance), Washington va toutefois proposer à l’ONU en mars 1948 de suspendre la décision du Plan de partage, ruinant la possibilité de l’Etat juif. Mais l’organisation internationale ne donnera pas suite à la recommandation américaine.



Q. : L’URSS est donc le principal allié de la création de l’Etat d’Israël…

G. B. : Absolument. Allié diplomatique d’abord, puisque c’est le premier pays qui reconnaît l’Etat juif. Allié également lorsque, un an avant, le ministre soviétique des Affaires étrangères, Andreï Gromyko, prononçait un véritable plaidoyer en faveur de l’Etat juif. Allié sur le terrain, enfin, dès lors qu’une grande partie des armes de la toute jeune armée israélienne (la Hagana, devenue Tsahal) sont des armes tchèques d’origine russe, arrivées en Israël grâce au feu vert des Soviétiques.



Q. : Comment les alliances se sont-elles renversées pour aboutir au soutien américain d’aujourd’hui ?

G. B. : Les Soviétiques avaient misé sur un Etat anti-impérialiste et anti-britannique dans la région, puisque les sionistes se battaient contre les Anglais depuis 1945. Ils font le calcul selon lequel les Israéliens seront demain leurs alliés contre la Grande-Bretagne. Ils se trompent : Ben Gourion choisit très tôt, dès 1949, le camp occidental. D’où le renversement d’alliance, complet et immédiat.



Q. : S’il n’y a pas de lien de causalité historique entre la Shoah et l’Etat d’Israël, il existe cependant un lien entre les deux...

G. B. : Tout à fait, et même un lien puissant. Mais il est d’ordre politique et non historique. Il est au centre de l’identité israélienne d’aujourd’hui, façonnée par la mémoire de Shoah. La question est donc de savoir comment l’on est passé du rejet d’une tragédie qui inspirait alors honte, voire dégoût, à la mémoire sacralisée d’aujourd’hui.


Propos recueillis par Didier Pasamonik


Conférence de Georges Bensoussan
« Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d’Europe »
Mardi 20 mai à 20h30
Espace Yitzhak Rabin, Bruxelles.
Infos 02 - 543.02.70



© Regards



Mis en ligne le 13 mai 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org

COMMUNIQUE

G. Bensoussan: "Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d'Europe (1933-2007)"
Ayant lu le livre passionnant [*] qui sera au coeur de cette conférence (au CCLJ de Bruxelles), je ne peux que recommander chaleureusement d'assister à cette prise de parole. Simple, direct, chaleureux et... modeste, malgré son grand savoir, Georges Benssoussan est l'honneur de la recherche d'expression française en matière de Shoah et de réflexion à son propos. Venez nombreux: vous ne le regretterez pas. (Menahem Macina).


[*] Voir : "Un nom impérissable. Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d'Europe".



Centre Communautaire Laïc Juif
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Conférence

Un nom impérissable. Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d'Europe (1933-2007)

Conférence de Georges BENSOUSSAN, historien
- Mémorial de la Shoah à Paris.

Israël, le sionisme et la destruction des Juifs d'Europe (1933-2007)

Pour l'opinion commune, confortée par la proximité chronologique des deux événements, la naissance de l'Etat d'Israël en 1948 est une conséquence quasi directe de la Shoah. En effet, un lien essentiel relie de nos jours la catastrophe juive du 20e siècle à l'Etat d'Israël, mais ce lien est de nature politique et il est postérieur à 1948.

Historien et professeur d'histoire, rédacteur en chef de la Revue d’Histoire de la Shoah et responsable éditorial du Mémorial de la Shoah (Paris), Georges Bensoussan est notamment l'auteur d'Auschwitz en héritage ? D'un bon usage de la mémoire (Mille et une nuits, 1998, nouv. éd. 2003), d'une Histoire intellectuelle et politique du sionisme (Fayard, 2002), et d'Europe, une passion génocidaire. Essai d'histoire culturelle (Mille et une nuits, 2006

Modérateur : Joël Kotek (historien, politologue et professeur à l'ULB)

Où?: Auditorium Jacob Salik de l’Espace Yitzhak Rabin - Rue de l'Hôtel des Monnaies 52 à 1060 Bruxelles
Quand?: Mardi 20 mai à 20h30
P.A.F. : Membres 6 €, Non-Membres 8 €, Etudiants et Chômeurs 3 €
Informations et réservations: au CCLJ au +32 2/543 02 70 ou info@cclj.be

En savoir plus : Lire l'article paru dans Regards

>> Réserver en ligne en cliquant ici

Mis en ligne le 13 mai 2008, par M. Macina, sur le site upjf.org

LES SZMALCOWNIKS

Savez-vous qui sont-ils ?

Ce sont ces délateurs polonais spécialisés dans le racket ignoble qui consistait à faire chanter les Juifs essayant de vivre dans la clandestinité durant la Shoah.
Ces szmalcowniks ou blackmailers, étaient nombreux à Varsovie et souvent organisés en bandes.
Ils traquaient leurs victimes aux portes des ghettos .Leur activité néfaste a été très importante puiqu’ après avoir extorqué de l’argent aux Juifs , ils les dénonçaient aux nazis ou les exécutaient eux-mêmes.

La plupart de ces criminels ne furent jamais inquiétés et vécurent en paix jusqu’à leur vieillesse , car pour les bien pensants, pseudo-historiens et autre ultra catholiques il ne s’agissait que de marginaux.
La Pologne d’aujourd’hui doit comprendre que c’est le moment de rouvrir ce dossier criminel de la collaboration.
La Pologne n’a jamais réellement fait son travail de mémoire…et il faut que cette injustice soit réparée !

Lire cet intéressant article sur cette « obsession polonaise de l’innocence »

Les ambiguïtés du peuple polonais face à la SHOAH


Ouvrir les célébrations du soixantième anniversaire de l'entrée des troupes soviétiques dans le camp d'Auschwitz, le 27 janvier 1945, par une conférence à Paris sur "Les juifs et la Pologne, 1939-2004" peut paraître insolite. Ce colloque aura l'avantage de faire connaître au public l'existence d'une historiographie polonaise sur la Shoah.


Cette historiographie, dit Jacek Leociak, de l'Institut d'histoire littéraire de la Pologne, est faite de "livres désagréables", "au ton plus perçant et plus acide que jadis", heurtant parfois de front une opinion publique souvent réticente, parce qu'elle se voit forcée à "accepter que le peuple polonais n'ait pas seulement joué dans l'histoire le rôle de la victime, mais parfois aussi celui du persécuteur".

C'est aussi l'anthropologue Joanna Tokarska-Bakir qui parle de l' "obsession polonaise de l'innocence", tandis qu'une autre intellectuelle, professeur de littérature, Maria Janion, jugeait récemment que la Pologne avait sur ce sujet besoin d'une "solide psychanalyse"…..

http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-641295,36-668548@51-668549,0.html

LE BLOG DE MICHELLE GOLDSTEIN

Allez voir ce blog
http://michelle-goldstein.blogspot.com/

Vous y trouverez la vidéo de cette polonaise antisémite...écoutez donc cette jeune femme débiter calmement sa haine du juif.
D'une manière obsessionnelle, elle répètera "les juifs sont partout", "les juifs sont riches", "Hitler avait raison"... poussée un peu plus et elle nous récitera son bréviaire :"Mein Kampf"
Ses propos xénophobes et antisémites nous rappellent ceux de Fofana le barbare de Bagneux.
Sa haine antisémite lui fait oublier que son pays natal a été le théâtre de l'extermination de 6 millions de Polonais dont 3 millions de Juifs.Oubliant également la haine nazie à l'encontre de son peuple.
Dans ce blog de Michelle Goldstein vous lirez également le message de ce négationniste qui signe D. Y... Ce lâche en est encore à chercher
"les preuves irréfutables que des personnes furent gazées à Auschwitz"
Pour lui, comme pour les antisémites de son acabit, "aucun historien ne croit à cette fable"

lundi 12 mai 2008

Y A-T- IL DES ANTISEMITES EN POLOGNE ?

Avec "Fear", Gross confronte la Pologne à ses vieux démons
Portrait de Jan T. Gross devant son dernier ouvrage
Großansicht des Bildes mit der Bildunterschrift: Jan T. Gross est professeur d'histoire à l'Université de Princeton aux Etats-Unis.

Il y a un mois sortait en Pologne un ouvrage particulièrement controversé : "Fear" (la Peur), de l’historien polonais Jan Tomasz Gross. L’auteur y dépeint une société profondément antisémite après 1945 - pour les Polonais, la pilule est dure à avaler.

Jan Tomasz Gross, c’est un peu l’homme qui donne un coup de pied dans la fourmilière Pologne…



C’est du moins ainsi que le présente l’hebdomadaire libéral Przekroj qui publie cette semaine un entretien avec l’auteur de Fear * (La Peur) : « Je me sens comme un poisson dans l’eau. Bien que d’un côté ce soit fascinant, et de l’autre inquiétant. », répond l’interviewé au journaliste Piotr Najsztub.



"Fear", une insulte à la Pologne ?



Jan Tomasz Gross est convaincu que son ouvrage va faire progresser les Polonais quant à leur vision de l’Histoire : « Déjà, dit-il, le fait que certaines choses, qui n’était pas dites jusque là, soient dites, change la situation. » Le journaliste, lui, estime que la discussion a plutôt tendance à enfermer les gens dans leurs stéréotypes. Les Polonais choqués par l’ouvrage rétorquent en effet en accusant l’auteur d’antipolonisme. Est-il fier d’avoir publié un tel livre ? « Non, j’ai le sentiment d’un travail bien fait. », répond l’intéressé.



Rarement un livre n’avait fait autant de bruit en Pologne. Un mois après sa parution, l’auteur faisait encore la une du quotidien libéral Gazeta Wyborcza mardi : « La Peur n’est pas une insulte », titrait le journal, au-dessus d’une photo de Gross tout sourire, prise lors de la présentation de son ouvrage à Varsovie. Le parquet de Cracovie a fini par annuler la plainte dont il s’était saisi - une plainte déposée par des politiques contre l’auteur pour diffamation envers la nation polonaise … Dans le quotidien conservateur Rzeczpospolita, la nouvelle ne fait l’objet que d’un entrefilet en 9e page du journal.



Un pavé dans la mare



La presse polonaise n’est donc pas du tout à l’unisson au sujet de cet ouvrage. Passé la période des critiques tous azimuts, certains titres se font ainsi l’écho d’un vrai débat de société, tandis que d’autres préfèrent l’ignorer. Ainsi Gazeta Wyborcza s’efforce de remuer ce que l’on appelle ici les « vieux démons ». Au début de la semaine par exemple, le journal publiait un sondage qui donnait à réfléchir : 54 % des Polonais pensent d’après cette étude que leurs compatriotes ont souvent aidé les Juifs sous l’occupation allemande…



L'"antisémitisme moderne" des Polonais




Les deux autres principaux quotidiens polonais adoptent des postures bien différentes. Dziennik a décidé tout simplement de ne pas parler de ce sujet – pour lui, ce n’est qu’une histoire de journalistes qui n’ont rien à dire et cherchent des sujets pour polémiquer ; Rzeczpospolita quant à lui a accusé dès le départ Gross de révisionnisme.

La semaine dernière toutefois, le quotidien publiait un entretien avec un éminent sociologue polonais spécialiste de l’antisémitisme, Ireneusz Krzeminski. Celui-ci admettait l'existence d'antisémitisme polonais contemporain, mais qui témoignerait en fait de l’aversion pour des « juifs » symboliques – une aversion pour tout ce qui est « étranger » : les Allemands, l’Union européenne, les homosexuels, les féministes….. Le débat sur l’antisémitisme polonais avance donc, peu à peu.

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* "Fear: Anti-semitism in Poland After Auschwitz, an Essay in Historical Interpretation" par Jan T. Gross (Princeton University Press, 2006).




Amélie Poinssot
http://www.dw-world.de/dw/article/0,2144,3127016,00.html

UNE THESE QUI DERANGE PAS MAL DE MONDE


L'historien de l'université de Princeton, Jan Tomasz Gross insulte-t-il le peuple polonais dans son nouveau livre La Peur. L'antisémitisme en Pologne au lendemain de la guerre. Histoire d'un effondrement moral ?
Deux ans après sa sortie aux Etats-Unis, l'ouvrage sera épluché de près par le parquet, selon le porte-parole du procureur de la République de Varsovie.


Rien ne dit pour le moment qu'une enquête sera effectivement ouverte, mais le dernier amendement de la loi sur l'Institut de la mémoire nationale (IPN) a introduit dans le Code pénal polonais l'article 132, qui permet de condamner à trois ans de prison celui qui imputerait au peuple polonais une "participation aux crimes nazis ou communistes".

Comme le résume le journal de droite Dziennik, "Gross affirme dans son livre que l'antisémitisme en Pologne a bénéficié d'un assentiment social, car de nombreux Polonais avaient volé des biens appartenant aux victimes de l'Holocauste, ce qui, après la Seconde Guerre mondiale, n'a jamais été jugé par les communistes."

"Le livre ne manquera pas de provoquer un débat national sur les relations polono-juives pendant l'Holocauste", estime Jaroslaw Kurski, rédacteur en chef du quotidien libéral de gauche Gazeta Wyborcza, qui réserve un bon accueil à l'ouvrage de Gross. "Partant du pogrom perpétré à Kielce en 1946, il pose la question de savoir pourquoi l'antisémitisme a été possible juste après la Shoah, ici, en Pologne, un pays devenu le plus grand cimetière de Juifs d'Europe", écrit-il.

"Ce n'est pas l'œuvre d'un historien ni même d'un journaliste politique", considère pour sa part l'éditorialiste catholique Tomasz Terlikowski dans les pages du quotidien conservateur Rzeczpospolita. "Ce ne sont que des accusations basées sur des documents déjà connus, et qui vont nuire à la réconciliation entre les Polonais et les Juifs." "Le lecteur va s'apercevoir immédiatement qu'il ne s'agit pas d'un ouvrage scientifique", rétorque Kurski. "C'est un essai, avec tous les privilèges de cette forme d'expression, qui sont une narration libre et – malheureusement – des généralisations. Ni Jan Blonski dans son texte 'Les pauvres Polonais regardant vers le ghetto' [texte essentiel paru dans l'hebdomadaire catholique Tygodnik Powszechny, qui a ouvert le débat sur les Polonais et l'Holocauste il y a une vingtaine d'années], ni Claude Lanzmann dans Shoah, ni Roman Polanski dans son Pianiste ne révélaient de nouveaux faits. Pourtant, chacune de ces œuvres a changé la mémoire historique des Polonais."

L'hebdomadaire catholique de Cracovie Tygodnik, qui prône sans relâche la réconciliation entre Polonais et Juifs, n'épargne pas ses critiques à l'adresse du livre de Gross. "Un traitement tendancieux des sources historiques (ou peut-être une simple désinvolture à leur égard ?), tel est le meilleur cadeau de Gross à ceux qui voudraient rejeter ses thèses sur l'antisémitisme polonais, qui méritent pourtant réflexion", considère l'historien Pawel Machcewicz. En quoi le livre de Gross peut-il déranger ? "D'un côté, son caractère exceptionnel qui réside dans son radicalisme de l'interprétation et dans le langage sans concession de l'auteur. De l'autre, dans un récit unidimensionnel, où les crimes contre les Juifs sont sortis de leur contexte historique, un contexte qui, sans qu'il puisse excuser quoi que ce soit, a une importance capitale pour comprendre les raisons d'actes antisémites"…

"Les vigilants fonctionnaires de l'IPN n'ont pas attendu la sortie du livre de Gross pour riposter, ironise l'organe des sociaux-démocrates Trybuna. L'IPN vient de publier un ouvrage sur le même sujet d'un historien d'extrême droite installé aux Etats-Unis, Jan Marek Chodakiewicz. Ce n'est pas un hasard." "Cet auteur", poursuit Trybuna, est connu pour ses ouvrages sur la guerre civile en Espagne [1936-1939], où il présente les républicains comme des fous meurtriers et les phalangistes de Franco presque comme des enfants de chœur qui, même s'ils tuaient, ne le faisaient qu'au nom de Dieu…"

Souvenez-vous de l’agression du grand rabbin Schudrich, qui avait été poussé et aspergé avec du gaz lacrymogène dans une rue de la capitale par un jeune homme qui a pris la fuite. M. Schudrich a lié cette agression à l’entrée des nationalistes de la Ligue des familles polonaises (LPR) dans la coalition conservatrice au pouvoir.


L’antisémitisme, que la Pologne de l’entre-deux-guerres partageait avec beaucoup de pays d’Europe et qui s’est pratiquement résorbé à l’Ouest, s’est trouvé mis «en conserve» par l’histoire polonaise, du fait des formes prises par la guerre, puis le communisme, dans ce pays. Contrairement à la France, il n’y a pas eu en Pologne de collaboration des institutions à la persécution des juifs. Même l’extrême droite antisémite ne s’est pas compromise avec l’occupant; elle a lutté au sein d’une Résistance dont une partie était à la fois antinazie, antisoviétique et antisémite. Ce qui explique l’ «innocence» officielle de l’antisémitisme à la Libération: il n’était pas contradictoire avec le patriotisme, d’autant que sous l’occupation soviétique, de 1939 à 1941, les juifs furent majoritairement - et logiquement - prosoviétiques et, de ce fait, souvent considérés comme traîtres.

IN AROUTS SHEVA

REUNION ANTISEMITE EN POLOGNE

par Shraga Blum


Dire que "la Pologne est un pays antisémite" est presque devenu un pléonasme. Sans vouloir généraliser, il est un fait que l' histoire de ce pays est jalonnée de manifestations antisémites violentes, et que la population majoritairement rurale est imprégnée de judéophobie. Le massacre de Kielce, juste après la Shoa, la réaction de l'Eglise polonaise au moment de l'Affaire du Carmel d'Auschwitz ou de la croix plantée dans le plus grand cimetière juif de l'Histoire, ou encore les crachats d'habitants sur les participants à la "Marche des Vivants", sont quelques exemples de cette haine des Juifs qui a connu son "apogée" durant la Shoa. La place et l'influence de l'Eglise catholique dans ce pays de tradition chrétienne profonde et populaire, ne sont pas étrangères à ce phénomène.


C'est ainsi que dimanche dernier, un millier de personnes se sont rendues à une prière spéciale dans la Basilique du Sacré Coeur de Krakov (Cracovie), suite à une convocation dont le titre était "Les youpins ne continueront pas à cracher sur nous!" Cette invitation émanait conjointement d'une organisation catholique de droite "Comité de lutte contre la calomnie et pour la Pologne", et de la station "Radio Maria", connus tous deux pour leur antisémitisme.

Lors de son discours, l'animateur de cette manifestation, le Prof. Bogoslav Volnaivitz s'est exclamé: "Les Juifs nous agressent, nous devons nous défendre!", suivi d'un tonnerre d'applaudissements. L'évêque de Cracovie, Albin Milcziak a rajouté de l'huile sur le feu, en accusant les Juifs "de ne jamais aimer les pays dans lesquels ils vivent, mais leur préfèrent des institutions internationales".

Après la messe, un débat a eu lieu sur le nouveau livre de l'historien judéo-américain d'origine polonaise, Yan Gross, "Peur", qui traite de la question de l'antisémitsime en Pologne depuis la fin de la Deuxième Guerre mondiale. Le responsable du "département juif" à Radio Maria, Y.Robert Novak, a déclaré "qu'il faut mener le combat jusqu'au bout. Nous ne permettrons à personne de punir la Pologne. Juifs! laissez nous tranquilles". Les différents intervenants ont tous virulemment critiqué le livre de Gross, et insulté les Juifs de manière générale. "Les Juifs de Brooklyn, ces Polonais qui sont prêts à tout faire pour de l''argent" a-t-on ainsi pu entendre.

Dans la presse, certains milieux de gauche, ainsi qu'au gouvernement, on s'est élevé contre cette manifestation, mais il ne fait aucun doute que malgré la disparition de la communauté juive dans ce pays, l'enseignement séculaire de l'Eglise catholique continue à faire des ravages.

in AROUTS SHEVA

JEDWABNE : LE MASSACRE OUBLIE....


Le massacre collectif des Juifs de Jedwabne dans le courant de l'été 1941 rouvre le dossier de l'historiographie des relations entre Polonais et Juifs au cours de la Seconde Guerre mondiale. Il faut mettre de côté les sédatifs administrés depuis plus de cinquante ans à ce propos par les historiens et les journalistes.
Il est tout simplement inexact que les Juifs massacrés en Pologne au cours de la guerre l'aient été uniquement par les Allemands, à l'occasion assistés dans l'exécution de leur besogne macabre par des formations d'auxiliaires de police essentiellement composées de Lettons, d'Ukrainiens et autres « Kalmouks », pour ne dire mot des légendaires « boucs émissaires » que chacun fustigeait parce qu'il n'était pas facile d'assumer la responsabilité de ce qu'il avait fait - les szmalcowniks, les extorqueurs qui se firent une spécialité de faire chanter les Juifs essayant de vivre dans la clandestinité. En les désignant comme coupables, les historiens et autres ont trouvé commode de clore ce chapitre en expliquant que toute société a sa « lie », qu'il ne s'agissait que d'une poignée de « marginaux » et que, de toute manière, des cours clandestines s'occupèrent d'eux. [...]

En vérité, il nous faut repenser l'histoire polonaise de la guerre et de l'après-guerre, mais aussi réévaluer certains thèmes interprétatifs largement acceptés comme explications des faits, attitudes et institutions de ces années-là. - J. T. G

L'auteur vu par l'éditeur
Américain d'origine polonaise, Jan T. Gross est professeur de science politique et d'études européennes à New York University. Aux États-Unis, en Pologne et en Allemagne, son livre a fait l'effet d'une bombe et a connu un succès considérable.

http://www.amazon.ca/Voisins-juillet-1941-massacre-juifs/dp/2213611483

mercredi 7 mai 2008

LE LIVRE MEMORIAL DES JUIFS DE SEINE ET MARNE

Par Frédéric Viey

Membre de la L. France

il paraitra vers le 21 mai 2008

Avec l'ouverture des documents aux Archives Nationales et Départementales

concernant la Seconde Guerre Mondiale, il est possible d'avoir accès à toutes les


pièces même si certaines sont encore très sensibles.


Madame Isabelle Rambaud,directrice des Archives départementales de

Seine-et-Marne, donne la possibilité de pouvoir consulter toutes les archives

concernant cette période.

Dans ces documents, le plus incroyable est, sans doute, la découverte d'un camp

de transit à Dammarie-les-Lys pour les Juifs étrangers habitant la Seine-et-Marne

avant leur envoi vers Beaune-La-Rolande ou Pithiviers. Puis il y a aussi ces

camps disciplinaires où des juifs sont internés selon leurs capacités

professionnelles :

manœuvres, tailleurs, tailleurs sur cuir, etc… Il y a également ces camps de

travail agricole où des Juifs parisiens se portent volontaires pour y travailler.

Au bout de ces chemins, il y a, inexorablement, l'application des lois raciales

antijuives, la déportation et la mort.

La Fondation pour la Mémoire de la Shoah travaille pour préserver la mémoire de

cette immense catastrophe qui a réduit les rangs du Peuple Juif dans le Monde :

6.000.000 d'âmes. Cette fondation finance différents projets de recherches sur le

recensement, le marquage, la déportation et l'extermination des Juifs et plus

particulièrement des Juifs de France. Ces travaux trouvent leur réalisation et

leur archivage dans le Mémorial de la Shoah qui remplace ce qui a été pendant

plus de 50 ans le Centre de Documentation Juive Contemporaine. Il faut rappeler

ici le long travail de recherches des minutes de la mise en place de

l'extermination des Juifs de France et la traque des criminels de guerre ayant

œuvrés en France, par Serge et Beate Klarsfeld, aidés par les ''Fils et Filles

des Déportés Juifs de France''. Simon Wiesenthal, le chasseur de nazis, leur

avait ouvert la voie.

Frédéric Viey, historien, retrace dans ce livre les douloureuses étapes de la vie

quotidienne des Juifs en Seine et Marne de 1940 à 1945. Puis rend hommage aux

Justes, qui au péril de leur vie, sauvèrent des fils d'Israël. Il y en a eu plus

d'une vingtaine dans notre département.

lundi 5 mai 2008

UN CRIMINEL NAZI CHEZ HUGO CHAVEZ


Le mercredi 30 avril, l'agence Associated Press, diffuse, une liste, du Centre Simon Wiesenthal, comprenant, les 10 criminels nazis, les plus recherchés dans le monde. Parmi les 10 personnages recherchés, figure, un certain Harry Mannil, résidant au Vénézuéla. Il s'agit d'un ancien officier de la police politique d'Estonie, également ancien officier des forces de sécurité allemandes, pendant l'occupation nazie, en Estonie.


En examinant une demande de visa déposée par Harry Mannil dans les années 1990, les autorités américaines, concluent, qu'il a participé, à l'assassinat, de centaines de Juifs ; et les autorités américaines refusent, à Harry Mannil, l'entrée, aux Etats-Unis.

A noter qu'une enquête estonienne, menée en 2005, a « disculpé » Harry Mannil, des accusations, de crime contre l'humanité, dirigées contre lui. Le directeur du Centre Simon Wiesenthal, Efraim Zuroff, accuse, l'Estonie et les autres pays baltes, de ne rien faire, pour démasquer les criminels nazis. Selon M. Zuroff, depuis leur indépendance, les pays baltes, sont devenus, « un lieu agréable pour les nazis en fin de vie ».

« En Estonie, par exemple, Harry Mannil, complice des nazis et millionnaire, fait la navette entre Tallinn (ndlr : capitale de l'Estonie) et le Vénézuéla où il vit actuellement », déclare Efraim Zuroff. « Le moment le plus difficile dans la poursuite des nazis consiste à convaincre les autorités de les remettre entre les mains de la justice. Il n'est pas tellement difficile de démasquer les nazis, croyez-moi. Et nous savons très bien le faire », souligne Efraim Zuroff.

Selon les données du Centre Simon Wiesenthal, depuis le lancement de son opération de la Dernière chance, près de 500 anciens nazis ont été découverts dans 17 pays. Ces pays ont intenté 99 actions publiques contre les criminels présumés et 21 condamnations ont été prononcées. Mais l'affaire Larry Mannil ne date pas d'aujourd'hui. Ci-après, une petite investigation, sur cette chasse au nazi à ce jour inachevée.

Le 2 avril 2001, un hebdomadaire balte anglophone, « The Weekly Crier News - highlights from Lithuania, Latvia and Estonia », déplore, les obstacles mis aux jugements de criminels nazis et soviétiques. A cette époque, l'Estonie lance une nouvelle investigation, contre Harry Mannil. Celui-ci reconnaît alors qu'il a effectivement travaillé pour les services de sécurité estoniens lors de l'occupation nazie.

Le 1er décembre 2005, un média estonien anglophone, «Hello Estonia», déclare que Harry Mannil est l'Estonien le plus riche du monde et qu'il était un officier nazi de haut rang pendant la deuxième guerre mondiale. L'énorme business de Harry Mannil inclut la fabrication de véhicules armés au Vénézuéla, pays où il réside et dont il a acquis la nationalité en 1952.

Le 31 décembre 2005, le journal vénézuélien El Universal reprend une dépêche de l'AFP selon laquelle le procureur estonien Heino Tonismagi a clôt le dossier Harry Mannil.

Le 14 août 2007, debatepolitics, publie, un article, dans lequel on peut lire, que l'Estonie, ne s'est pas du tout montrée encline, à entamer, des actions judiciaires, contre les criminels nazis estoniens. Cette clémence, concerne uniquement, des personnes très riches, qui sont devenues, des généreux donateurs, de diverses institutions publiques estoniennes. Pas surprenant, dès lors, que ceux comme Harry Mannil, n'aient pas du rendre des comptes, devant la justice estonienne. Harry Mannil a fait publier, de façon répétée, des articles le disculpant dans les médias estoniens, articles sponsorisés par lui-même.

Le 28 novembre 2007, The Mirror, informe, que Harry Mannil, a personnellement assassiné 100 Juifs. Et le 5 janvier 2008, le Parquet estonien est contraint d'ouvrir une enquête sur l'implication de Harry Mannil dans des assassinats de civils pendant la Seconde Guerre mondiale.

Le Stephen Roth Institute, quant à lui, publie une étude détaillée sur la montée de l'antisémitisme au Vénézuéla, le pays d'adoption de Harry Mannil. Pour mémoire, la Confederación de Asociaciones Israelitas de Venezuela (CAIV) regroupe quatre organisations juives : l'Asociación Israelita de Venezuela, l'Unión Israelita de Caracas, la Zionist Organization et le B'nai B'rith. Le Vénézuéla compte 15 synagogues. La communauté juive publie un journal, le Nuevo Mundo Israelita.

Depuis que le président Chavez s'est radicalisé, la gauche antisémite a créé des mouvements radicaux, tels Tupamaros et Carapaicas, qui totalisent 20.000 membres. La droite antisémite a elle aussi créé des mouvements radicaux tels Nueva Sociedad Venezolana, Movimiento Patria Nueva et Partido Nacional Socialista Venezolano (PNSV). Une conférence intitulée « Condamnation de l'état de terreur de l'Etat sioniste et impérialiste » (sic) a été financée par l'Etat vénézuélien et suivie par des officiels du gouvernement vénézuélien et par une vingtaine de diplomates étrangers.

Des journalistes ont assimilé la politique israélienne à la politique nazie, notamment Héctor Sánchez Lecuna et Adán González, dans « El Nacional » et Douglas Palma dans « Tal Cual ». Des articles de la même veine sont écrits par des Vénézuéliens d'origine arabe, tels Jaled Ali Ayoub Bazzi, Shamsud Ali, Georges Abou Youn, Ahmad Abu Said, Moises Moleiro et Rafael Bayed Maardeni.

Lorsque Jose Vicente Rangel, membre du gouvernement vénézuélien, avait allégué qu'il allait donner suite à la demande du Centre Simon Wiesenthal concernant Harry Mannil, celui-ci s'était replié, temporairement, au Costa Rica, afin d'éviter une éventuelle extradition vers l'Estonie.

Le 18 janvier 2008, sur monde-info et sur leblogdrzz, j'avais écrit, que Chavez est antisémite, en citant notamment le journaliste vénézuélien Sammy Eppel : « La situation actuelle au Vénézuéla est que, pour la première fois dans l'histoire moderne, nous avons de l'antisémitisme sponsorisé par le gouvernement d'un pays occidental ». Voilà les propos tenus, le 8 janvier 2008, par le journaliste vénézuélien Sammy Eppel, chroniqueur dans divers médias vénézuéliens et étrangers.

Sammy Eppel donne deux exemples. Primo, les services secrets vénézuéliens, à deux reprises, ont assailli les centres juifs les plus importants du pays, dans une soi-disant quête, au demeurant vague et infructueuse, d'armements. Secundo, des publications du Ministère vénézuélien de la Culture, ont diffusé, des articles intitulés ?La question juive' avec, en guise d'illustration, une étoile de David en surimpression avec une croix gammée. Résultat : les Juifs du Vénézuéla quittent leur pays pour s'établir en Floride.

La conférence de Sammy Eppel du mardi 8 janvier avait d'ailleurs été sponsorisée par la section en Floride de la Anti-Defamation League, dirigée par Andy Rosenkranz. La conférence s'était déroulée au forum de la synagogue vénézuélienne d'Aventura Chabad. Le journaliste vénézuélien Sammy Eppel a bien entendu fait le lien entre, d'une part, l'antisémitisme chavezien ; et d'autre part, l'alliance du président Hugo Chavez avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad.

Malgré les départs de Juifs vénézuéliens vers la Floride, le Vénézuéla compte une communauté juive de quelques 20'000 membres. Le Vénézuéla compte aussi un Estonien, Harry Mannil, qui lui, apparemment, ne risque pas de choisir un départ vers la Floride. Pour lui, il fait bon vivre chez Hugo Chavez : « Wilkommen in Venezuela ! ».

MIGUEL GARROTE

dimanche 4 mai 2008

LES JUIFS ANTISIONISTES ET LA SHOAH

Pour certains Juifs, l’antisionisme ne serait qu’une façon d’assumer la shoah, comme d’autres ont choisi le refus ou l’abandon de la religion, l’assimilation délibérée ou…. le sionisme.

par Alexandre Feigenbaum

Dans la première moitié du 20ème siècle, de nombreux Juifs de gauche se sont opposés au sionisme. Ils pensaient avoir de meilleures solutions que le sionisme pour mettre fin aux discriminations en Europe. Certains optaient pour l’assimilation des Juifs. D’autres misaient sur les luttes sociales pour changer le monde, estimant que le racisme n’était qu’un produit de la culture bourgeoise à déraciner.

Mais au début des années 1950, l’opposition juive au sionisme est devenue très minoritaire. Il y a eu la terrible shoah, qui a balayé pour longtemps les espoirs d’assimilation. Il y a aussi les campagnes antisémites de Staline, dont on commence à prendre conscience ; nombreux sont ceux qui perdent l’espérance dans l’URSS. Et surtout, il y a eu l’indépendance d’Israël, votée par l’Assemblée Générale des Nations Unies en 1947. Cet évènement marque le triomphe des sionistes sur leurs nombreux adversaires au sein même du peuple juif.

Comme l’explique un grand militant communiste juif : « j’étais contre la création d’Israël, parce que je suis contre tous les nationalismes. Mais une fois cet Etat créé, il n’y avait aucune raison de vouloir le détruire. Il n’y a aucune raison de s’opposer d’avantage au nationalisme juif qu’à n’importe quel autre nationalisme ». Être antisioniste dans les années 1950, ce n’est plus proposer une démarche alternative au sionisme, c’est vouloir la destruction d’Israël. Les antisionistes anti-israéliens sont à l’extrême droite (en Europe comme dans le monde arabo-musulman), chez les fondamentalistes musulmans et dans la propagande soviétique.

Mais vers la fin des années 1960, plusieurs facteurs favorisent la réapparition d’une opposition juive au sionisme.
- Il y a eu des guerres d’indépendance en Egypte et en Algérie. Des militants juifs ont été impliqués dans ces luttes de libération nationale. Ils conservent des amitiés, des solidarités avec des militants arabes ou musulmans. Pour eux le caractère juif d’Israël n’est pas justifié et ils préconisent la solution du problème arabe palestinien par la création d’un seul état laïc judéo-arabe. Cette idée sera écrasée notamment par les dictateurs arabes sortis de ces luttes de libération et réceptifs aux théories nazies.
- La propagande antisioniste est tellement outrancière en URSS, qu’on se garde bien de l’envoyer telle quelle en France. Lorsque, par erreur, un texte officiel antisioniste soviétique est publié dans la presse française, il est condamné par la loi pour racisme. La propagande soviétique est donc filtrée et seule une version soft est livrée aux militants communistes français. Ce qui permet aux militants juifs de s’habituer progressivement au discours inversé dont nous parlerons plus loin.
- Mai 1968 marque l’irruption spectaculaire d’une gauche antistalinienne sur la scène politique française. Les trotskystes mettent toutes les déviations de l’URSS sur le dos de Staline. Si ça a raté, ce n’est pas la faute de la théorie marxiste, mais c’est le facteur humain. Il faut réessayer. La théorie du racisme « produit de la culture bourgeoise à éradiquer » reprend donc de la vigueur. Et avec elle, l’espérance que l’antisémitisme, le racisme et les discriminations vont se dissoudre dans la révolution sociale.
- Après la victoire israélienne « des 6 jours », après l’occupation de territoires peuplés d’arabes palestiniens, des Juifs sont de plus en plus critiques envers Israël. Pour eux, le projet sioniste ne serait plus porteur d’un message universaliste.

Comment des Juifs opposés au sionisme se situent-ils par rapport aux grandes idéologies visant à détruire Israël ? Quelles sont les motivations de Juifs anti-israéliens ?

L’histoire inversée
Depuis un siècle, des imams fous ont refusé que des Juifs puissent vivre en Palestine et ils ont empêché toute solidarité judéo-arabe. Avec des nazis arabes, ils ont déclenché en 1948 une guerre de l’islam contre Israël pour chasser ou tuer tous les Juifs. Cette guerre se poursuit aujourd’hui avec des moyens non conventionnels, menée par des Etats totalitaires et des groupes terroristes. Ceux qui sont vraiment à la recherche d’une paix juste au Proche Orient devraient dénoncer les imams fous. Ces imams fous sont ceux que l’on voit dans le film « fitnah ». Ils ressemblent à ce rabbin fou qui, en mars 2008, suite à un massacre commis par un Arabe israélien dans une école talmudique, demandait que l’on pende des enfants palestiniens en représailles. Mais les imams fous, eux, ne s’en prennent pas à un seul terroriste, ils veulent la mort de millions de gens innocents simplement parce qu’ils ne sont pas musulmans. Et ils passent à l’acte avec la plus grande sauvagerie.

Les anti-israéliens, eux, présentent une version des faits inverse : ce seraient les Israéliens qui auraient délibérément terrorisé, voire massacré les Arabes palestiniens en 1948. Ils évoquent le « droit au retour » des réfugiés palestiniens en Israël (même si la grande majorité de ces réfugiés sont originaires d’ailleurs) (1, 2). Si ces personnes, endoctrinées par les imams fous dans le mépris et la haine des Juifs, s’installaient en Israël, ce qui serait, au mieux, la destruction du pays par l’intérieur, ou, pire, une seconde shoah (3).

L’un des moments forts de la propagande soviétique fut le procès d’Eichmann. Eichmann, organisateur de l’assassinat industrialisé des Juifs en Europe, fut kidnappé en Amérique du Sud par des agents israéliens, puis jugé et pendu en Israël. Ce fut d’ailleurs la seule peine de mort prononcée dans ce pays. La propagande antisioniste soviétique se déchaîna pendant le procès : Eichmann n’était pas un responsable, juste un technicien brillant ; si l’on jugeait Eichmann en Israël et non en URSS, c’était, selon la presse soviétique, pour cacher la collusion entre sionistes et nazis pendant la guerre.
Deux Français juifs ont, des années plus tard, conforté cette propagande en réalisant un film sur ce procès : Eyal Sivan met en avant sa nationalité israélienne et Rony Brauman sa judéité dans les media. Ensemble, ils ont réalisé un film à partir d’images d’archives du procès. Mais la fondation Spielberg du cinéma affirme que ce film est en réalité un montage mélangeant des séquences du procès dans le but de conforter l’image qu’Eichmann n’était qu’simple technicien et non un maillon efficace du nazisme. Le film s’appelle d’ailleurs « le spécialiste ». C’est la version soviétique ; c’est aussi celle des néo-nazis.


C’est l’attentat qui m’a tuer
Sur Wikipedia, on lit que « CAPJPO-EuroPalestine, anciennement CAPJPO… est une association militant pour la reconnaissance des droits du peuple palestinien. Elle a été fondée par Olivia Zémor début 2002, au moment de la Seconde Intifada. »

En 2002, il y a eu des séries d’actes anti-Juifs en France : synagogues brûlées, agressions de personnes, d’enfants juifs dans les écoles…. Voici l’analyse d’Olivia Zémor qui, nous le verrons un peu plus loin, revendique ses origines juives :
Les pressions exercées par le lobby pro-Sharon [alors premier Ministre israélien nda] en France deviennent insupportables. Elles cherchent à museler tout ceux qui demandent aux gouvernements européens de faire preuve d'un peu moins de lâcheté et d'assumer leurs responsabilités face à un conflit qui nous concerne tous (et pas seulement les Juifs et les Arabes, comme certains voudraient nous le faire croire). Elles tendent à faire croire que tous les Juifs de France sont des supporters de Sharon et développent ainsi l'antisémitisme en France de manière totalement irresponsable. » (4)

La démarche d’Olivia Zémor peut se schématiser ainsi :
(1) Olivia Zémor dénonce l’antisémitisme ; ce passage semble d’ailleurs s’adresser à des Juifs.
(2) Mais elle ne dénonce pas les auteurs des actes antisémites.
(3) Et elle rend les Juifs responsables de l’antisémitisme.

Effectivement lorsqu’il y a un attentat ou un acte anti-juif, Olivia Zémor ne dénonce pas celui qui les a commis, ce qui, finalement, revient à le comprendre, voire à l’excuser. Par exemple, dans un texte diffusé aux sympathisants au sujet du rabbin fou, CAPJPO ne dit pas qu’un terroriste arabe vient d’assassiner huit jeunes étudiants du Merkaz Harav. C’est comme s’il s’agissait d’une catastrophe naturelle dont personne n’est responsable : c’est « l’attentat » qui a causé leur mort.
« Le rabbin Shmuel Eliyahu appelle publiquement aux représailles « les plus terribles », après l’attentat contre le centre d’extrême-droite Merkaz Harav de Jérusalem et la mort de huit jeunes étudiants en religion. ».

L’antisémitisme que dénonce Olivia Zémor est une affaire judéo-juive (5). Les Juifs jouent à la fois le rôle des nazis (« extrême droite ») et de victimes (Olivia).

Dans les périodes de « tension » au Proche Orient, les opérations militaires anti-israéliennes sont occultées. Les anti-israéliens ne s’intéressent qu’aux opérations militaires israéliennes et leurs dépêches ne dénoncent que les conséquences de ces opérations sur la vie quotidienne des Arabes palestiniens. Comme s’il n’y avait pas de guerre, pas d’imams fous, pas de terroristes, juste Israël qui embête et martyrise des civils sans raison, par simple barbarie. Les vrais responsables de l’antisémitisme sont donc –selon Olivia Zémor- les Israéliens, qualifiés « d’extrême droite » ou les Juifs, qualifiés en 2002 de « lobby pro-Sharon ». Ils en seraient responsables parce que leurs actions seraient mauvaises et susciteraient une haine justifiée. En mai 2005, elle affirmait à une télévision israélienne : «je pleure quand il y a des tués civils, je ne pleure pas, je vais vous dire, je ne pleure pas quand il y a des militaires israéliens qui sont juifs ou des colons israéliens qui sont tués, je ne pleure pas et je dis que c'est bien fait pour eux et je voudrais même qu'il y en ait encore plus.....».
En réalité, Olivia Zémor ne pleure pas sur tous les civils tués : les « colons » israéliens sont aussi des civils. Elle considère donc comme légitimes les attentats qui les visent.


Qui est juif ? Être juif, est-ce être victime ?
Souvent, des militants juifs antisionistes affichent, voire revendiquent leurs origines juives (6). Et souvent ils font référence à la shoah. Il semble qu’ils ne supportent pas que les Juifs, parce qu’ils ont vécu la shoah, fassent la guerre et versent le sang, fût-ce pour défendre leur vie. Tout se passe comme si la question fondamentale de la shoah les taraudait : « pourquoi ? » - « pourquoi a-t-on assassiné massivement des innocents ? » Cette question peut faire désespérer de l’humanité et de toute notion de progrès. L’innocence des victimes est insupportable. Elle est même tellement insupportable que certains vont mettre l’accent sur une culpabilité juive. Pour certains Juifs, l’antisionisme ne serait donc qu’une façon d’assumer la shoah, comme d’autres Juifs ont choisi le refus ou l’abandon de la religion, l’assimilation délibérée, la militance sociale ou…. le sionisme.

Le texte que nous présentons ici est de Michèle Sibony. Michèle Sibony est animatrice des « femmes en noir », qui distribuent des tracts anti-israéliens chaque semaine en plein Paris. Le 8 avril 2002, elle présentait l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP) devant des associations chrétiennes (7,8). Cela se passe juste après deux évènements : le 2 avril, l’armée israélienne entrait dans Jenine après des combats acharnés ; le 7 avril, 250.000 personnes (dont une majorité de Juifs) défilaient dans les rues de Paris sur le mot d’ordre « non à l’antisémitisme et à l’antisionisme, avec Israël pour la paix et contre le terrorisme ». Voici un extrait de la présentation de Michèle Sibony :
Ces derniers mois, il est arrivé qu'on inscrive des numéros sur des bras de prisonniers palestiniens. Où est la mémoire ?
Qui est juif ?
A Jénine, les 200 prisonniers qui ont été libérés avaient les orteils brisés.
Qui est juif ?
A Jénine, les chars ont écrasé les maisons sur leurs habitants qui refusaient de se rendre.
Qui est juif ?
A Ramallah, on enferme des hommes, des enfants, des vieillards, on les empêche d'accéder aux soins. Leur représentant élu est assiégé, sans eau, sans électricité.
Qui est juif ?
On détruit des mosquées, on tire sur des églises, on vandalise des habitations, on écrase des voitures dans les rues, par plaisir.
Qui est juif ?

Notons d’abord que face à la foule de la veille, Michèle Sibony insiste sur sa façon différente –et minoritaire- d’être juive.

Tous les actes de barbarie attribués à l’armée israélienne se sont avérés faux par la suite. Arrêtons-nous sur l’épisode du tatouage des bras des prisonniers, très révélateur. Voici les faits : un commandant israélien, qui interrogeait des Jéninois, ne les avait pas enregistrés comme prisonniers et les avait simplement numérotés au crayon feutre, car ces gens devaient être libérés rapidement. Il ne s’agit ni d’une torture ni d’une atteinte aux droits de l’homme et pourtant c’est ce qui émeut d’abord Michèle Sibony. Ce tatouage n’est choquant que par sa charge symbolique : il rappelle un autre numéro, le tatouage indélébile imprimé par les nazis sur les bras des détenus juifs des camps de la mort. L’analogie s’arrête là, car les Juifs aux mains des nazis n’étaient plus jamais libérés. Mais Michèle Sibony ne fait pas la différence ici.

Avec des accents lyriques, Michèle Sibony affirme ici qu’être juif c’est être soi-même victime ou être du côté des victimes. Pour elle, en faisant la guerre ou en menant des opérations de police, Israël se salit les mains et dilapide l’innocence des victimes, c’est-à-dire, pour elle, la judéité. Dans ce passage, on a même l’impression que les victimes arabes ne sont l’objet de sa sollicitude que parce qu’elles sont la preuve de la perte de judéité des Israéliens.

Cette démarche est aussi celle de Mireille Delamarre, qui, au nom de la Résistance au nazisme, milite pour la « non-violence de la confession israélite » :
« Fille d'un père qui a passé 5 années aux mains des tortionnaires nazis, s'est fait traiter de sale youpin pendant cette même période, toute collaboration avec une puissance qui torture dans ses geôles, tue des centaines d'enfants, en blesse des milliers dont certains resteront handicapés à vie, ainsi que toute reconnaissance ne serait-ce que formellement (par politesse) avec ceux qui les soutiennent directement ou indirectement m'est moralement interdit.»
Mireille Delamarre citoyenne française militante pour les droits de l'homme et la non violence de confession israélite » (9).

Olivia Zémor fait aussi le lien entre antisionisme et shoah. Dans sa présentation sur des sites internet, elle décrit sa jeunesse par quatre mots clés : Paris, Smyrne, Drancy (c’est-à-dire la shoah) et Juif.
« 55 ans, mariée deux enfants. Née à Paris, de père et de mère juifs. Elevée par des grands parents venus de Smyrne, puis internés à Drancy....
Présidente de l'association CAPJPO (Coordination des Appels pour une Paix Juste au Proche-Orient) créée en février 2002 et regroupant des adhérents de toutes origines, luttant pour une paix juste au Proche-Orient et contre les replis communautaristes en France.»
Par deux de ces mots clé, elle nous signifie l’importance de la shoah dans le souvenir de sa propre enfance. Sinon, pourquoi insisterait-elle ainsi sur ses propres origines, puisque dans la phrase suivante elle explique que son combat antisioniste concerne des gens indépendamment de leurs origines ?


Les vestales de l’innocence des victimes
Dans les passages cités, ce que Michèle Sibony et Mireille Delamarre dénoncent le plus fermement, c’est la perte de judéité à cause des actions de l’armée israélienne. C’est comme si les victimes arabes n’étaient là que comme des indicateurs visibles de la perte d’innocence et de la judéité des Israéliens (10). Les Juifs antisionistes auraient-ils donc choisi de protéger à tout prix l’innocence des victimes ?

Les Israéliens n’auraient donc pas le droit de faire la guerre, d’avoir une armée, de tuer des terroristes parce que les Juifs auraient une responsabilité morale vis-à-vis de l’humanité. Cette idée de responsabilité morale est très messianique et bien des rabbins y souscriraient. Mais pour nos militantes anti-israéliennes, ce n’est pas Moïse qui donne aux Juifs cette mission. C’est le fait d’avoir été victimes qui oblige les Juifs à rester victimes. Etonnante obligation morale, qui n’est imposée à aucun autre peuple victime.

Les Juifs antisionistes comme Michèle Sibony voient, horrifiés, Israël abandonner le statut de victime de la shoah. Sans doute est-il plus confortable d’être perçu par l’opinion publique comme une victime que comme un soldat. Mais il y a plus : le malaise des juifs antisionistes débouche sur un étrange paradoxe : la victoire militaire des Israéliens leur ferait courir un plus grand danger que la victoire : un danger identitaire. Il faut rester innocent, irréprochable, pour que le génocide ne recommence pas (11,12). Ainsi les Juifs antisionistes ont vécu comme une catastrophe la guerre des six jours et l’occupation israélienne de territoires. Eux qui se veulent les vestales de l’innocence des victimes, refusent qu’Israël soit en guerre, même si la guerre lui est imposée, car la société juive/israélienne n’est alors plus irréprochable. Surtout si elle est victorieuse sur le terrain.

Cette dimension du combat est très personnelle, presque communautaire. Est-ce à cause de cela ? Pour se donner une posture universaliste, les Juifs antisionistes affirment que la cause palestinienne serait LA grande cause humanitaire du moment (ce qui est évidemment faux) et qu’ils représentent une avant-garde parmi les Juifs.

1 Droit au retour : Ce n’est pas Sarkozy qui en décide ! Publié le 16-11-2007 http://www.europalestine.com/spip.php?article2861
2 1961 : Quand un compromis sur le droit au retour était possible http://www.europalestine.com/spip.php?article3086
3 Ce qui montre que les anti-israéliens ne sont donc pas du tout pro-palestiniens puisqu’ils sont prêts à exploiter tous les Arabes du Proche Orient comme chair à kamikazes, juste pour tuer des Juifs.
4 Sites « enfants de Palestine » http://www.enfantsdepalestine.org/ar,115
5 Manifestation à l’appel de la CAPJPO jeudi 18h devant France Télévisions Le 15 juillet 2004, http://www.orleansloiretpalestine.org/spip.php?article173
6 Ainsi en août 2006, Rony Brauman cosignait un « appel des Juifs contre les frappes » israéliennes sur le Liban Sud.
7 Justice et Paix, lettre de mai 2002 http://justice-paix.cef.fr/lettre0502.htm
8 Une spécificité de l’UJFP apparaît nettement face aux négationnistes : dans les manifestations anti-israéliennes, des militants de l’UJFP sont souvent en opposition frontale avec des individus qui nient la shoah en pensant ainsi délégitimer Israël.
9 Mireille Delamarre, responsable de la publication de l’association pacifiste Vpaixmed, a envoyé ce courriel à l’organisateur d’un colloque franco-israélien de victimologie de l’enfant en mai 2005
10 En réalité la plupart des faits signalés ce jour-là par M. Sibony se sont avérés inexacts par la suite.
11 Notons au passage que la société fait souvent peser sur les Juifs une exigence de perfection qui n’est demandée à aucun autre peuple victime. Qui n’a pas entendu la phrase : « comment, après tout ce que le peuple juif a enduré, un Juif a-t-il pu faire chose pareille ?»
12 B. Dubois, A. Feigenbaum , K. Jbil, P. Kieusseian « à qui, à quoi sert donc l’antisémitisme ? », HEVEL, 2008, à paraître


Auteur : Alexandre Feigenbaum